Des élus d’extrême gauche ont marché sur l’Elysée

Des députés PCF et LFI veulent remettre une lettre appelant le président à retirer sa loi de réforme des retraites

Plusieurs élus de gauche ont décidé de marcher sur le palais présidentiel pour dire à nouveau leur l’opposition à la réforme Macron des retraites. Un cortège « très peu fourni », souligne La Nouvelle République, dirigé par le frère de Nathalie Saint-Cricq, épouse de Patrice Duhamel, mère de Benjamin Duhamel (BFMTV) et belle-soeur de Alain Duhamel, une famille invasive toujours au service des pouvoirs successifs. Un show qui intervient au lendemain des attaques de Fabien Roussel ciblant la Nupes et au moment où les syndicats se rendent à l’invitation de la première ministre pour réitérer leur refus de la réforme Macron des retraites. Du grand spectacle…

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Une vingtaine d’élus tout au plus : rien à voir avec une mobilisation, mais un coup de pub, alors que le RN profite des exactions de l’extrême gauche sur le terrain et à l’Assemblée nationale. La déambulation a démarré ce mardi 4 avril 2023 à l’initiative des parlementaires communistes pour faire marcher la gauche contre la réforme des retraites, sur l’Elysée.

Députés et sénateurs du PCF (parti communiste français) ont annoncé l’organisation de cette marche, lancée depuis l’Assemblée nationale, pour remettre au président de la République une lettre lui demandant de retirer son texte.

Dans le document en question, consulté par BFMTV, les parlementaires demandent à Macron d’organiser un référendum sur la question et de « renoncer » à son « funeste projet en le retirant ». Ils signent enfin en demandant une rencontre au chef de l’État.

250 personnes environ étaient espérées pour cette marche, les parlementaires en attendaient au moins « une centaine » comme le rappelle Public Sénat  : « C’est une manifestation solennelle, je dirais même un cortège républicain. Pour le moment, les réponses des parlementaires sont plutôt favorables. […] Si on est une centaine avec l’écharpe tricolore, l’image sera forte », déclarait alors André Chassaigne, le président du groupe communiste de l’Assemblée.

Mais le cortège était finalement peu fourni au départ de la marche prévu à 10 h 30. Il faut dire que l’organisation de ce cortège fait suite à une sortie très remarquée de Fabien Roussel, allant jusqu’à répandre la rumeur de l’annulation de cette marche, ce que le parti a démenti.

La Nupes « dépassée » selon Fabien Roussel

Le tacle de Fabien Roussel à l’encontre de la Nupes fait bouillir une partie de la gauche.
Le tacle de Fabien Roussel à l’encontre de la Nupes fait bouillir une partie de la gauche.

Dans un entretien avec L’Express ce lundi, le secrétaire national du PCF attaque frontalement la NUPES. Il estime que celle-ci est « dépassée » et qu’il faut rassembler la gauche « bien au-delà », tendant la main à l’ancien premier ministre Bernard Cazeneuve.

Des propos critiqués par les députés de La France Insoumise. « On le sait depuis le début, c’était le moins convaincu de l’attelage », a déclaré Alexis Corbière dans la matinale de RMC/BFMTV ce mardi. Il estime par ailleurs qu’une alliance avec Bernard Cazeneuve signerait une « défaite assurée ».

« La Nupes est dépassée dit Fabien Roussel. Elle l’était moins lorsqu’il avait besoin de son logo pour se faire élire. Maintenant il veut ‘rassembler’ avec Cazeneuve. Et pourquoi pas Valls ? » a réagi Bastien Lachaud sur Twitter.

« La Nupes représente aujourd’hui la seule alternative à la Macronie et à l’extrême-droite. En s’y attaquant, sans autre objectif que d’avancer leurs petites personnes, les Cazeneuve, Delga, Hidalgo, Roussel et cie ont clairement choisi leur camp. Il n’est pas celui de la gauche », tacle Danièle Obono.

« Je propose à Fabien Roussel de se consacrer à l’organisation de son barbecue avec Cazeneuve et de laisser la Nupes tranquille. Son petit jeu de diviseur nous a déjà coûté le second tour de la présidentielle », écrit de son côté Paul Vannier.

La Nupes organise de son côté un rassemblement ce mardi également, à 18 h 30, place du Châtelet à Paris.

« Instaurer un rapport de force direct avec le président », selon Sandrine Rousseau

Alors que les syndicats vont être reçus la semaine prochaine à Matignon, LFI et le PCF veulent organiser une marche de parlementaires vers l’Elysée. Invitée ce vendredi de l’émission « Parlement Hebdo », sur LCP et Public Sénat, Sandrine Rousseau (EELV) fait valoir la volonté de mettre le président de la République face à « ses responsabilités ».

mal !’ » Interrogée pour savoir si des citoyens pourront se joindre aux cortèges de parlementaires, Sandrine Rousseau répond : « Peut-être, pourquoi pas ? » Elle ajoute : « Il y a un rapport de force direct à instaurer avec le président de la République »

Les syndicats, trop longtemps mis de côté

Pour l’heure, les partis d’opposition ne se joindront pas aux discussions que Matignon veut entamer avec les syndicats. « Nous laissons les syndicats y aller en premier. C’est respectueux du combat incroyable qu’ils ont mené ces dernières semaines. […] Mais moi j’aurais vraiment aimé rentrer dans Matignon et demander à Élisabeth Borne de démissionner avec son gouvernement ! », lance Sandrine Rousseau. « On a eu des semaines de manifestations sans la moindre invitation. Quelle est cette Première ministre qui ne reconnaît pas les syndicats alors que, je le rappelle, pour être représentatifs les syndicats sont élus. Ils ont une légitimité à porter la contestation sociale », tacle l’écologiste.

Les « Avengers » du Conseil constitutionnel

Alors que les regards se tournent désormais vers le Conseil constitutionnel, qui rendra le 14 avril ses décisions sur les recours déposés autour de la réforme des retraites, l’élue admet « ne rien attendre » des Sages de la rue Montpensier. « Je ne pense pas qu’Alain Juppé soit sur une position qui rejoigne les manifestants et la Nupes », soupire-t-elle. « Je ne pense pas que les Avengers du Conseil constitutionnel, qui ont une moyenne d’âge qui fait qu’ils sont peu concernés par le recul de l’âge légal de départ à la retraite, vont nous sauver de cette crise sociale », raille encore Sandrine Rousseau.