Un imam du Gard qualifie de « satanique » le drapeau tricolore

Darmanin demande le retrait du titre de séjour de l’imam de Bagnols-sur-Cèze

Numéro 2 de l’association des musulmans du Gard rhodanien, l’imam a pu faire agrandir la mosquée Masjid at-Tawba (mosquée du repentir), sur l’esplanade du Mont-Cotton, dans laquelle il prêchait grâce à la bienveillance du maire socialiste de Bagnols-sur-Cèze

Le ministre de l’Intérieur a demandé le retrait du titre de séjour de l’imam de Bagnols-sur-Cèze, dont les propos ont été signalés par le préfet du Gard au procureur de la République. L’imam tunisien, Mahjoub Mahjoubi, est d’ailleurs membre de l’Association des musulmans du Gard rhodanien (AMGR).

« Aucun appel à la haine ne restera sans réponse », écrit-il. « J’ai demandé le retrait de son titre de séjour en vue de son expulsion du territoire« .

Il annonce également que le signalement par le préfet du Gard, Jérôme Bonet, au procureur de la République a été réalisé « sur [son] instruction ».

Dans une vidéo relayée sur les réseaux sociaux, l’imam qualifie le drapeau français de « drapeau satanique » qui n’a « aucune valeur auprès d’Allah ».

« On n’aura plus tous ces drapeaux tricolores qui nous gangrènent, qui nous font mal à la tête« , déclare-t-il.

Des infractions financières

Plus précisément, deux signalements ont été effectués en vertu de l’article 40 du Code de procédure pénale. Cet article stipule que « toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l’exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d’un crime ou d’un délit est tenu d’en donner avis sans délai au procureur de la République et de transmettre à ce magistrat tous les renseignements, procès-verbaux et actes qui y sont relatifs« .

Le premier signalement a été réalisé pour des infractions financières en lien avec la gestion de la mosquée en décembre 2023. Le deuxième, en cette fin de semaine en raison de ses prêches récents.

Dans un autre tweet, le ministre de l’Intérieur affirme qu’à la « demande d’Emmanuel Macron », la lutte contre « l’islam radical et politique » par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a été intensifiée. Il souligne, comme l’a révélé Le Figaro, qu’il y a eu 26% d’expulsions de plus qu’en 2022.

« L’imam accusé d’un prêche anti-France, » selon Le Parisien ?

Trois lui sont reprochés, mais le quotidien du milliardaire Arnault, censé décrypter l’actualité et nous l’expliquer, n’est pas informé ou désinformé, avec l’onction de RSF (Réseau sans frontières) :

Avec un enfant mineur, il serait inexpulsable.
Or il est père de 5 enfants, âgés de 7 à 17 ans, nés et scolarisés en France, avec une épouse française, selon son avocat. Alors, avec onze,
selon la préfecture…

Après trois signalements depuis depuis novembre dernier, finalement reconnus par Le Parisien, les déclarations de Mahjoub Mahjoubi ont été dénoncées par Tareq Oubrou, grand imam de la mosquée de Bordeaux, et par Abdallah Zekri, vice-président du Conseil français du culte musulman, auprès de BFMTV.

Relaxe de l’imam de Toulouse, poursuivi pour incitation à la haine raciale

La justice laïque innocente l’incitation à la haine raciale d’un guide musulman

Abdallah Zekri, le président de l'Observatoire de lutte contre l'islamophobie à la sortie de la salle d'audience ce 14 septembre 2021.

Poursuivi pour incitation à la haine raciale contre les Juifs – antisémitisme, qui ne veut pas dire son nom, en matière de religion et non de race -, dans un prêche prononcé en décembre 2017, l’imam du quartier Empalot – meurtri par la catastrophe AZF (septembre 2001) – à Toulouse, Mohamed Tataï a été relaxé – donc déclaré innocent – ce mardi 14 septembre.

En juin dernier, le Parquet avait pourtant requis six mois de prison avec sursis contre Mohamed Tataï, imam de la Grande Mosquée de Toulouse.

La décision du tribunal correctionnel déjuge le gouvernement de la République, via le ministère : l’homme de 58 ans est innocenté. 

Il avait tenu des propos antisémites qu’une vidéo embarrassante a relayés. Mohamed Tataï exhumait, d’un recueil des actes et paroles de Mahomet et de ses compagnons, un hadith appelant les musulmans à tuer les Juifs.

La décision de justice nie l’incitation du religieux au crime

Le tribunal estime qu’il y a eu une simple imprudence, dans le contexte (les Etats-Unis viennent de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël en y transférant son ambassade) mais aucune provocation dans le prêche prononcé dans un quartier qui est l’un des 12 défavorisés de la ville (Grand Mirail, taux de pauvreté : 46,4 % et Empalot : 43,2 %) et une ville qui a alimenté une filière djihadiste. 

Un signal fort envoyé aux islamistes intégristes [sic]… 

Abdallah Zekri (CFCM)

En toute mauvaise foi, le président de l’Observatoire de lutte contre l’islamophobie veut voir dans cette relaxe un signal fort envoyé aux islamistes intégristes ! Abdallah Zekri, qui est aussi délégué général de la Mosquée de Paris pour le sud-ouest, assure que « c’est un coup de pied aux islamistes intégristes qui attendaient que l’imam Tataï soit condamné afin de dire regardez comment on traite un imam modéré. » 

Et d’affirmer que « l’imam Tataï a toujours entretenu de bonnes relations avec la communauté juive et la communauté catholique » et que « dans toutes les religions, il y a des textes de violence mais ça ne veut pas dire qu’on les approuve« . Faut-il donc les citer en public, lors d’une prière collective ?

Parties civiles déboutées

Six associations qui s’étaient constituées parties civiles sont déboutées : le CRIF, la LICRA, l’association cultuelle israélite de Toulouse, le bureau national de vigilance contre l’antisémitisme, l’association Ben Gourion et l’association des avocats sans frontières. 

Franck Touboul, le président du CRIF de Toulouse Midi-Pyrénées s’indigne de cette relaxe. Il évoque ainsi l’absence de poursuite dans l’affaire Sarah Halimi, déjà: « Je respecte les décisions de justice même quand je ne les comprends pas. Mais je ne peux pas m’empêcher de penser que même quand on tue un Juif, on n’est pas condamné si jamais on est considéré comme fou. Et dire devant plusieurs milliers de personnes dans une mosquée qu’il faut tuer les Juifs en se réfugiant derrière un texte qui a 500 ou 800 ans évite toute condamnation, chacun jugera et chacun appréciera de la qualité de la décision du tribunal« . 

Le Parquet et les parties civiles ont 10 jours pour faire appel. Ou acheter la paix sociale.

Représailles: un commerçant interdit l’accès à sa supérette aux femmes voilées

Ce commerçant du Gard placarde une affiche explicite

Le gérant de la supérette a affiché un communiqué interdisant l'accès à sa supérette aux femmes voilées.
Le gérant de la supérette a affiché un communiqué interdisant l’accès à sa supérette aux femmes voilées.

Une affiche sur une vitrine d’un magasin Vival à Nîmes interdisait l’entrée aux femmes voilées. Le groupe Casino, propriétaire de la marque, condamne cette initiative personnelle qui va à l’encontre des valeurs de l’enseigne et a fait retirer l’affiche.

« A compter de ce jour, toute personne voilée ne sera pas autorisée à rentrer dans le magasin ». Cette affiche qui a été apposée jeudi 29 octobre au soir sur la vitrine d’un magasin Vival à Nîmes a mis le feu aux poudres sur les réseaux sociaux, alors qu’un nouvel attentat à Nice venait de frapper la France. 

« Le directeur lui-même a laissé ce message et dit ouvertement qu’il en assumera les conséquences », a déclaré dans un message adressé à la rédaction de Midi Libre, Ilyes El-bir. Ce Nîmois affirme haut et fort : « Nous, musulmans, nous ne sommes pas des terroristes, nous, musulmans, n’acceptons pas tous ces drames. Nous sommes aussi Français et cet acte de racisme est inadmissible. » Le ‘racisme’ arabe, possible, mais le ‘racisme’ musulman, ça ne fait pas sens.

Ce vendredi matin, la vitrine avait été caillassée.  Le Parquet a ouvert une enquête pour refus illicite de vente et discrimination

Ce vendredi matin, la vitrine de la supérette avait été caillassée.
La vitrine caillassée de la supérette  

Plusieurs autres personnes faisaient part de leur intention de porter plainte et d’organiser une manifestation devant le magasin. 

Le groupe Casino, propriétaire de la marque, a réagi jeudi soir sur Twitter : « Nous venons de prendre connaissance de cette affiche, nous la condamnons avec la plus grande fermeté. Il s’agit d’une initiative personnelle qui va à l’encontre des valeurs de l’enseigne. Nous avons fait le nécessaire pour tout faire retirer. »

Ce vendredi matin, la vitrine de la supérette avait été caillassée.

Ce matin, le magasin nîmois avait été caillassé et la vitrine était totalement dégradée. Ce vendredi, la justice nîmoise indiquait qu’une enquête avait été ouverte sur les menaces reçues par le commerçant sur les réseaux sociaux. Les auteurs des messages seraient en passe d’être identifiés. A ce stade, aucune information n’a filtré sur  la possible qualification  juridique du message apposé sur la devanture du magasin. Les investigations ont été confiées à la Sûreté départementale.

Contacté, le directeur du Vival nîmois, restait injoignable, ce vendredi matin.

La police municipale effectuait une patrouille dans le secteur de la rue Bonfa ce vendredi après-midi.

La police municipale effectuait une patrouille dans le secteur de la rue Bonfa ce vendredi après-midi. 

Le Parquet ouvre une enquête pour discrimination et refus de vente

Le procureur Maurel a  confirmé avoir ouvert une enquête pour discrimination et refus de vente.
Le procureur Maurel a confirmé avoir ouvert une enquête pour discrimination et refus de vente. 

Ce vendredi, le Parquet de Nîmes, par la voix du procureur de la République, a indiqué qu’une enquête est ouverte pour refus illicite de vente et discrimination.

Des investigations avaient par ailleurs démarré sur les menaces dont le commerçant a été l’objet et manifestement les dégradations perpétrées sur le magasin. Le dossier est confié aux policiers de la Sûreté départementale du Gard.

Dépôt de  plainte officialisé 

Ce vendredi après-midi,  Me Khadija Aoudia, avocate communautariste, a confirmé avoir déposé plainte auprès du procureur de la République pour discrimination en raison « de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une Nation, une prétendue race ou une religion déterminée ».

Me Aoudia a confirmé avoir déposé plainte.
Me Aoudia a confirmé avoir déposé plainte.

L’avocate pénaliste dénonce aussi dans sa plainte le refus de vente matérialisé par l’interdiction d’entrée aux personnes voilées.  Me Aoudia a aussi visé dans sa plainte une violation des dispositions de la convention européenne des droits de l’Homme (CEDH), elle estime  que ces agissements sont contraires à l’article 9 de cette convention. « Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction, ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction individuellement ou collectivement, en public ou en privé, par le culte, l’enseignement, les pratiques et l’accomplissement des rites. La liberté de manifester sa religion ou ses convictions ne peut faire l’objet d’autres restrictions que celles qui, prévues par la loi, constituent des mesures nécessaires, dans une société démocratique, à la sécurité publique, à la protection de l’ordre, de la santé ou de la morale publiques, ou à la protection des droits et libertés d’autrui ». « 

L’avocate nîmoise Khadija Aoudia représente 57 détenus de Nîmes, Montpellier, Tarascon, Perpignan, Aix-en-Provence et Fresnes, qui déposent plainte contre le gouvernement pour « non-assistance à personne en danger », en pleine épidémie de coronavirus. Khadija Aoudia a « fait son 7h50 » sur France Bleu Gard Lozère. La cour de Cassation, c’est-à-dire la plus haute juridiction française, a rendu une décision qui donne la possibilité aux juges de libérer un détenu si celui-ci parvient à faire valoir des conditions de vie indignes

Abdallah Zekri monte au créneau et annonce un dépôt de plainte

Ce vendredi matin le délégué général du CFCM et président de l’Observatoire national contre l’islamophobie Abdallah Zekri, ci-dessus, ex-président de l’Observatoire de lutte contre l’islamophobie (élu en 2011 sur proposition du président marocain d’origine de l’époque, Mohamed Moussaoui, ré‐élu en 2020) indiquait qu’il allait saisir la préfecture du Gard car il ne cachait pas sa crainte d’éventuels débordements et appels à manifester aux abords du commerce comme cela a pu être dit sur certains réseaux sociaux. 

« Ce n’est pas aux gens de se faire justice eux-mêmes face à ce message dont le contenu est discriminant. C’est à la justice de faire son travail et de superviser une enquête. Pour ma part, la structure que je représente entend déposer une plainte pénale dans les meilleurs délais entre les mains du procureur de la République de Nîmes ». 

Abdallah Zekri ajoutait par ailleurs comprendre l’émotion suscitée par les attentats terribles de ces derniers jours et qu’il avait condamné fermement ces assassinats. Et l’adepte du « en même temps » macronien – et de la taqîya – de « Néanmoins, on ne peut  permettre que des gens fassent l’amalgame entre terroristes et musulmans et soient ainsi stigmatisés. Je demande à nouveau aux personnes qui se sentent  concernées de ne pas se laisser déborder et ne pas créer de troubles mais à saisir la justice, comme nous allons le faire. »

Abdallah Zekri, a demandé en février 2015 au président du CRIF Roger Cukierman de présenter des «excuses publiques» après ses propos tenus la veille sur les «violences» commises par les «jeunes musulmans». «On veut des excuses publiques», avait martelé A. Zekri.