14 nouvelles mesures gouvernementales pour les agriculteurs

Tout arrive? Eh bien non, selon la Coordination rurale

En début d’année, d’importantes mobilisations paysannes avaient poussé le gouvernement à prendre, sous la pression et dans l’urgence, un premier train de mesures.

En février, il y a eu l’épisode 1, durant lequel le gouvernement avait annoncé un ensemble de 62 engagements en faveur des agriculteurs après des semaines de mobilisation et un Salon de l’agricultusre très mouvementés. Ce samedi 27 avril, le gouvernement passe à l’épisode 2 et annonce un nouveau train de 14 mesures « fort, étayé et efficace ».

Matignon a également annoncé qu’une enveloppe de 50 millions d’euros sera consacrée aux agriculteurs souffrant du changement climatique. Elle cible, notamment, les Pyrénées-Orientales, l’Aude et l’Hérault, départements particulièrement concernés.

Si certaines sont la conclusion d’actions d’ores et déjà engagées, d’autres sont destinées à entrer en vigueur prochainement. Parmi elles, la mise en place, en 2026, de mesures sur le revenu des agriculteurs et la prise en charge des 25 meilleures années pour le calcul des retraites agricoles. Une demande maintes fois formulée par l’ensemble des syndicats, dont la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles).

On retrouve également des exonérations d’impôts, des prêts de trésorerie pouvant grimper jusqu’à 200.000 euros en cas de difficultés. Plus de 100 millions d’euros seront également consacrés aux financements.

Un nouveau plan Ecophyto

Le gouvernement a également travaillé sur un nouveau plan Ecophyto pour 2030, qui sera publié dans quelques jours. Ce programme, mis en place en 2008, vise à réduire de 50 % l’utilisation des pesticides. Les écologistes ont vivement critiqué sa mise sur pause, en février. L’ensemble des observateurs note cependant que ce plan empêche toute évaluation factuelle des efforts de réduction consentis par les agriculteurs et de leurs effets sur l’environnement.

Enfin, le taux de dégrèvement de la taxe foncière sur les propriétés non bâties sera augmenté en cas de sinistre et cent projets de stockage d’eau ou d’irrigation seront finalisés avant la fin de l’année.

L’« extrême vigilance » de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs

Ces annonces ont été bien accueillies par les syndicats agricoles, dont la FNSEA et les JA (Jeunes Agriculteurs), mais ces derniers feront preuve d’une « extrême vigilance » sur la « concrétisation rapide et complète » de ces annonces.

Ces deux syndicats « considèrent désormais que la phase de travail postérieure aux mobilisations entamées en novembre dernier se termine. S’ouvre désormais la troisième phase de suivi de la déclinaison concrète de chacune des mesures », ont-ils souligné dans un communiqué commun.

Alors que les députés doivent examiner, dès lundi, le projet de loi d’orientation agricole, les syndicats appellent « l’ensemble des parlementaires à faire preuve de responsabilité pour traduire dans les lois en cours d’examen ou à venir l’ensemble de ces avancées ».

« Ce n’est pas la fin de la mobilisation »

« Le compte n’y est toujours pas, » a expliqué, ce samedi 27 avril, la présidente de la Coordination rurale, après les nouvelles annonces du gouvernement. « Dans le sud et dans le nord de la France, les agriculteurs ne se sentent pas entendus, » regrette Véronique Le Floc’h.

« Accorder de nouveaux prêts aux agriculteurs, alors même qu’ils sont en attente d’argent de l’Etat, c’est difficilement acceptable de leur part« , a-t-elle notamment souligné, évoquant les nouveaux prêts de trésorerie, pouvant aller jusqu’à 75.000 euros, qui seront apportés par Bpifrance.

Concernant les prêts garantis par l’Etat, cela « va dans le bon sens » mais « faut-il encore que les banques acceptent les prêts auprès de ces agriculteurs », a poursuivi la présidente de la Coordination rurale, une organisation créée fin 1991.

« Beaucoup de mesures sur les trésoreries auraient pu être avancées » par le gouvernement, « en particulier concernant le gasoil » [GNR], rappelant la demande portée par la Coordination rurale d’un gasoil à « 1 euro TTC ».

Le syndicat réclame également une « baisse de la taxe foncière ». Par ailleurs, sur le sujet de la sécheresse, « aider toute la partie sud de la France aurait été plus judicieux qu’aider uniquement trois départements », a-t-elle déploré.

« Il y a quelques mesures qui vont dans le bon sens, mais le compte n’y est pas », a déploré Véronique Le Floc’h.

Pour la Coordination rurale, ce n’est pas encore l’heure d’appeler à l’arrêt de la mobilisation. « Comment voulez-vous qu’il y ait une volonté de retourner travailler sans savoir quand toutes ces mesures seront appliquées » et « si vous ferez partie de ceux-là qui pourront être sauvés ou en partie sauvés? », s’est-elle interrogée.

« Tout ce qui concerne les retraites, c’est de la redite » et « tout ce qui concerne les contrôles […], on le savait déjà », a-t-elle déclaré. « Franchement, le travail n’est pas fini », a avancé Véronique Le Floc’h. « Notre phase de mobilisation va redémarrer », a-t-elle affirmé.

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