Vaccination obligatoire des soignants «dès maintenant», insiste le Pr Delfraissy

Le président du Conseil scientifique annonce avoir «changé d’avis»

Jean-François Delfraissy, immunologiste français et président du Conseil scientifique, à Paris le 26 avril 2020.
Jean-François Delfraissy, immunologiste français et président du Conseil scientifique, à Paris le 26 avril 2020. 

D’après le président du Conseil scientifique, il faudrait envisager «dès maintenant» la vaccination obligatoire des soignants, «en particulier des soignants en EHPAD, mais pas seulement», a-t-il déclaré sur France Inter ce mercredi 30 juin. «Je vous le dis très franchement, j’étais contre l’obligation (de vaccination), et il me semble que maintenant, on a atteint le niveau où on doit envisager l’obligation de vaccination des soignants.»

Cette déclaration intervient alors que, lundi, le ministre de la Santé Olivier Véran a repoussé cette décision à septembre, pour laisser à tout le monde le temps de faire son choix. Mardi, le Pr Delfraissy exhorte de l’étudier «dès maintenant» : «Beaucoup se joue dès maintenant, parce que si on veut anticiper ce qu’il va se passer en septembre, c’est dès maintenant.»

Une probable reprise épidémique en septembre

Il faut être «réaliste et conscient», selon le professeur, concernant une reprise épidémique à l’été. Les chiffres «extrêmement bas» du taux d’incidence en France sont «faussement rassurants» : «On va avoir un été où chacun d’entre nous va relâcher, moi le premier, on a envie de vivre et je le comprends parfaitement. Il y a la vaccination et on doit se souvenir de l’été dernier : on a vu une nouvelle vague arriver au mois de septembre. Et de la même façon qu’on a eu un choc avec le variant anglais, on aura un choc avec le variant indien.»

Le président du Conseil scientifique rappelle que les vaccins sont efficaces contre le variant Delta : «Quand on a eu deux injections», mais pas quand on a eu «une seule injection.», précise-t-il. «Il faut avoir ses deux injections pour la rentrée : faites-vous vacciner si vous ne l’êtes pas encore, et surtout, essayez d’avoir vos deux injections avant le mois de septembre», conclut le professeur.

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Covid-19: 17% de la population générale vaccinée, ce 3 juin

Le « covid long »

Les indicateurs de l’épidémie continuent à baisser et la campagne de vaccination, désormais ouverte à tous, y compris aux adolescents progresse. Les variants, en particulier indien, restent très surveillés par les autorités sanitaires, qui incitent à rester vigilant, en maintenant les gestes barrières.

Covid-19 : les infos du jour en direct

Symptômes covid-19
  • Les adolescents pourront se faire vacciner dès le 15 juin. Ce 3 juin, la HAS recommande de « vacciner très rapidement les adolescents (12-15 ans) qui présentent une comorbidité ou dans l’entourage de personnes immunodéprimées, PUIS de vacciner les adolescents en bonne santé dès lors que la vaccination de la population adulte sera suffisamment avancée. « 
  • Chiffres Covid-19 : la décrue se poursuit, selon le dernier bilan ce jeudi, 15 283 personnes sont actuellement hospitalisées (en baisse, 15 638 mercredi), dont 2 677 en soins critiques (en baisse, 2 754 hier). 
  • Combien de Français sont vaccinés ? Depuis le début de la campagne de vaccination en France, 27 038 449 personnes ont reçu au moins une injection (soit 40,4% de la population totale et 51,5% de la population majeure) et 11 707 481 personnes ont reçu deux injections (soit 17,5% de la population totale et 22,3% de la population majeure). 13 041 317 de personnes ont un cycle vaccinal terminé. 
  • Bilan sanitaire mondial : le nombre de nouveaux cas et de décès dus au nouveau coronavirus a continué de diminuer au cours de la semaine écoulée, soit une baisse de 15% et de 7% respectivement par rapport à la semaine précédente, a indiqué l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU.
  • « Des signaux d’alerte se font ce jour, comme en Occitanie ou en Nouvelle-Aquitaine », a déclaré Gabriel Attal ce mercredi midi, à l’issue du Conseil de défense. Une hausse « particulièrement marquée dans les Pyrénées-Atlantiques », où l’incidence « a augmenté de 80% en une semaine ». Le taux d’incidence ne baisse plus dans le Tarn-et-Garonne (Occitanie) et en Nouvelle-Aquitaine, « le taux de reproduction du virus, le fameux R, est repassé au-dessus de 1 » , a relevé Gabriel Attal. Cette tendance est également marquée « dans une moindre mesure en Charente-Maritime, dans le Lot-et-Garonne, en Charente, dans les Landes et en Gironde », même si le niveau de circulation du virusy « reste modéré ».
  • La fin du port du masque en extérieur ? « Au moins jusqu’à la fin du mois de juin, le masque doit continuer à être porté dans les conditions d’aujourd’hui. C’est nécessaire pour contenir la progression de l’épidémie et maintenir la dynamique de baisse », a également souligné Gabriel Attal. Le port du masque n’est toutefois plus obligatoire sur les plages et dans les parcs et jardins des Bouches-du-Rhône, a annoncé la préfecture ce mercredi.
  • Vaccination cet été : un plan de vaccination pour l’été sera présenté par Olivier Véran ce mercredi soir. Même si les approvisionnements en vaccins seront renforcés dans les lieux touristiques, le ministère de la Santé recommande d’adapter son planning de vacances pour faire sa 2e dose au même endroit que la 1ere dose », sauf motifs exceptionnels.
  • « Ce soir, plus d’un majeur sur deux aura reçu une injection », s’est félicité le porte-parole du gouvernement. « La vaccination est un soulagement bien légitime, mais le risque d’être contaminé reste présent après une dose » , a-t-il souligné, rappelant l’importance de bénéficier du cycle complet de vaccination.
  • Pour la première fois depuis le 30 juillet 2020, le Royaume-Uni n’a enregistré aucun mort du Covid-19 en l’espace de 24 heures.
  • Campagne de vaccination : la semaine dernière, plus de 3,3 millions de doses de vaccin ont été injectées, « en léger recule« , indique ce mardi le ministère de la Santé, qui le justifie par le passage du vaccin Moderna en ville. Cette semaine, « on devrait revenir à 3,5 à 3,6 millions », précise-t-il. A noter que les taux d’utilisation des vaccins continuent d’être très variables : 94% pour Pfizer, 83% pour Moderna, 62% pour AstraZeneca et seulement 21% pour Janssen (en raison d’une grosse livraison, tous les vaccins n’ont pas encore été acheminés). Sur le mois de juin, 28 millions de doses au total sont attendues, c’est moins que ce qui était prévu (32 millions) en raison de blocages de lots du vaccin Janssen sur le site de production, a également précise le ministère de l’Economie ce mardi.
  • Sortie progressive de l’état d’urgence : la loi encadrant la sortie progressive de l’état d’urgence sanitaire, avec la mise en place d’un « pass sanitaire », est promulguée au Journal officiel de 1er juin.
  • Un variant vietnamien ? Une nouvelle mutation du virus a été découverte au Vietnam, où le nombre de nouveaux cas progresse. Il s’agirait d’une combinaison entre les caractéristiques du variant britannique et celui indien, et serait « facilement transmissible par voie aérienne », selon la BBC.
  • La vaccination pour tous les adultes, sans conditions, a démarré ce 31 mai.
  • Pass sanitaire : les enfants devront aussi « faire un test antigénique ou PCR pour voyager », indique ce lundi sur France info le secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes, Clément Beaune. L’âge à partir duquel un test sera exigé reste à fixer, en coordination avec les pays européens.
  • Des tests sérologiques dans les centres de vaccination ?  Le gouvernement pourrait dispenser d’une seconde dose de vaccin les personnes ayant eu le virus, donc ayant développé des anticorps. « Manifestement, on va partir sur une seule dose ce qui est une très bonne nouvelle », a ainsi déclaré Olivier Véran. Cette idée de déployer des tests sérologiques rapides dans les centres de vaccination avait été évoquée au micro de RMC dans la matinée par la présidente de la Haute autorité de santé. En pratique, les personnes vaccinées seraient piquées au bout du doigt juste avant leur première injection pour savoir si elles ont des anticorps contre le Covid-19. En cas de test positif, dont le résultat peut être obtenu en 15 minutes, elles n’auraient pas besoin de prendre rendez-vous pour une deuxième dose. L’objectif serait ainsi de mieux cibler les doses et in fine d’accélérer la campagne de vaccination. 
  • Coll re-fonctionnent normalement en 100% présentiel depuis ce lundi matin.
  • Depuis ce 31 mai prochain, il n’est plus possible de savoir quel variant du coronavirus SARS-CoV-2 nous a contaminé en lisant nos résultats de test PCR. Pourquoi ?
  • Concert test : après le succès du premier concert-test à Barcelone, le groupe Indochine s’est produit ce samedi soir lors d’un concert test avec 5.000 personnes.
  • La pandémie de Covid-19 ne sera terminée qu’après la vaccination de 70% de la population mondiale, indique le directeur Europe de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avant d’appeler à accélérer encore le rythme de la vaccination. Outre le rythme de vaccination trop lent, les variants inquiètent l’OMS, en particulier le variant indien. « Nous savons par exemple que le (variant) B.1617 (identifié d’abord en Inde) est plus contagieux que le B.117 (identifié d’abord au Royaume-Uni), qui était déjà plus contagieux que la souche précédente », a dit Hans Kluge dans un entretien avec l’AFP, soulignant que les vaccins fonctionnaient toutefois actuellement contre les mutations du coronavirus.
  • Point sanitaire hebdomadaire : malgré le grand nombre de personnes encore hospitalisées pour Covid, « la baisse des indicateurs épidémiques se poursuit », souligne Santé Publique France dans son bulletin du 28 mai. Le taux d’incidence est en baisse de 20% sur une semaine, le taux de positivité diminue également, se félicite SPF. Toutefois, « la vigilance reste de mise notamment en lien avec l’évolution des variants ». Le variant indien est particulièrement surveillé. Selon les données disponibles, il serait aussi contagieux que le variant anglais. De plus l’efficacité vaccinale pourrait être légèrement diminuée selon les premières études conduites au Royaume-Uni. En France, au 25 mai, 46 épisodes impliquant au moins un cas de variant indien ont été rapportés. « L’augmentation des épisodes, dont certains sont identifiés tardivement car ils ne sont pas liés à des retours d’Inde ou de pays limitrophes, augmente le risque de transmission autochtone de ce variant », souligne encore SPF. De plus, la proportion de variants ayant la mutation E484K (51 cas au 25 mai) continue d’augmenter au cours des enquêtes Flash, ce qui est suivi avec attention compte-tenu du possible échappement vaccinal des variants porteurs de cette mutation.
  • Bilan sanitaire à l’école  : 25 établissements scolaires (23 écoles, 2 collèges) sont actuellement fermés (0,04%) et 5 115 classes fermées (0,97%) selon le dernier bilan communiqué vendredi 28 mai, par le ministère de l’Education Nationale. Par ailleurs, 11 725 élèves et 886 personnels ont été testés positifs ces 7 derniers jours.
  • Le certificat de vaccination est désormais disponible sur le site de l’Assurance maladie.
  • Télétravail à 100% c’est bientôt fini. A partir du 9 juin, les règles seront assouplies et le télétravail ne sera plus systématique 5 jours sur 5. Néanmoins il restera recommandé. Les employeurs auront la main pour définir un nombre minimal de jours de télétravail par semaine. « Le retour sur site doit se faire progressivement », précise le ministère du Travail.
  • Origine du Covid : le président des Etats-Unis a appelé mercredi les services de renseignement américains à « redoubler d’efforts » pour expliquer l’origine du virus. La théorie d’un accident de laboratoire à Wuhan, en Chine, est revenue en force ces dernières semaines.
  • Vaccin Sanofi : le laboratoire français annonce ce jeudi le lancement d’un essai clinique à grande échelle pour son vaccin anti-Covid-19, développé avec le britannique GSK, confirmant tabler sur un lancement fin 2021. « Sanofi et GSK débutent une étude internationale de phase 3 pour évaluer l’efficacité de leur candidat-vaccin contre (le) Covid-19 » , a déclaré dans un communiqué le groupe français.
  • Les personnes en provenance du Royaume-Uni seront soumises à un isolement obligatoire. 
  • L’Académie Nationale de Médecine recommande de rendre la vaccination contre le Covid-19 obligatoire. L’argument des experts ? L’immunité collective..
  • Le 9 juin, un cahier de rappel numérique sera accessible sur l’application TousAntiCovid (Tous AntiCovid Signal) pour se rendre au restaurant ou dans une salle de sport. Par ailleurs, le 9 juin aussi, on pourra utiliser le pass sanitaire, également intégré à l’application pour voyager ou participer à des grands événements comme les concerts.
  • Le vaccin Moderna sera disponible en pharmacie et chez le médecin, dès jeudi.
  • Au bout de combien de temps le vaccin Pfizer est-il efficace ? Le risque de forme grave de Covid-19 diminue de 87 % chez les personnes de plus de 75 ans, dès 7 jours après l’injection de la 2e dose, nous apprend la première étude française menée en vie réelle.
  • Covid-long : dans une nouvelle étude publiée dans le journal Clinical Microbiology Infection, des chercheurs de l’Inserm montrent qu’une proportion importante de patients ayant été hospitalisés présentent encore des symptômes entre 3 et 6 mois après l’infection. Plus précisément, ces travaux suggèrent que 60 % des patients sont toujours affectés par au moins un symptôme 6 mois après infection et 25% par trois symptômes ou plus.

Covid-19, les chiffres en France : cas, décès, courbes

Le bilan en chiffres en France au jeudi 3 juin :

  • 5 685 915 cas confirmés (8 743 nouveaux cas en 24h) 
  • 109 787 décès (+96 en 24h à l’hôpital) 
  • 2 677 patients actuellement hospitalisés en réanimation au total (voir courbe ci-dessous)
  • Taux de positivité des tests : 3,1%
  • Plus de 26,5 millions de personnes ayant reçu au moins une dose de vaccin
  • Nouvelles admissions en réanimation
  • Au total, en réanimation

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Le calendrier du déconfinement : les 4 étapes

Déconfinement : un plan en 4 étapes

Emmanuel Macon dévoile dans un entretien à la presse quotidienne régionale, publié vendredi, son plan de réouverture du pays.

  • 3 mai : fin des attestations et des restrictions de déplacement.
  • 19 mai : couvre-feu décalé à 21h, réouverture des commerces, des terrasses (pas plus de 6 personnes à table), des musées, des salles de cinéma et de spectable avec des jauges limitées (dans la limite de 800 spectateurs en intérieur, et 1000 à l’extérieur).  Les activités sportives, à l’extérieur comme à l’intérieur, seront de nouveau autorisées. Les stades de football et autres établissements sportifs pourront rouvrir, avec la même jauge que les lieux de spectacle. Les rassemblements seront limités à 10 personnes (contre 6 actuellement).
  • 9 juin : couvre-feu décalé à 23h, réouverture des cafés, restaurants (à l’intérieur aussi, mais toujours limité à 6 personnes à table) et salles de sport.
  • 30 juin : fin du couvre-feu. Avec un pass sanitaire, il sera possible de participer à des événements de plus de 1000 personnes, en extérieur et à l’intérieur. Selon la situation sanitaire locale, les jauges pourraient être levées dans les établissements ouverts et lors des rassemblements.

Les étapes de ce calendrier resteront conditionnées à la situation sanitaire dans chaque département (l’incidence ne doit pas dépasser 400 contaminations pour 100 000 habitants, la saturation des hôpitaux). Actuellement 8 départements (L’Ile-de-France à l’exception des Yvelines et les Bouches-du-Rhône ont un taux d’incidence au-dessus de 400).

L’assouplissement du télétravail n’est prévu qu’à partir du 9 juin.

Et aussi :

  • Vous pouvez télécharger votre attestation Covid-19 sur l’application Tous Anti-Covid ou sur le site du gouvernement.
  • Arrêt de travail immédiat : comment fonctionne cette nouvelle mesure annoncée par Olivier Véran ?  
  • Le nouveau protocole sanitaire en entreprise est publié : les paniers-repas sont à privilégier, et chacun doit manger seul dans un espace de 8m2.
  • Comment bénéficier d’un infirmier à domicile si l’on est infecté par le Covid-19 ?
  • Campagne Santé mentale « en parler, c’est déjà se soigner » : une campagne grand public du ministère de la Santé incite les Français à « parler » de leur état psychologique, durement affecté par la pandémie de Covid-19, et rappelle l’existence de lignes d’écoute. L’objectif est de mieux détecter les troubles dépressifs et anxieux avant qu’ils ne s’aggravent et/ou deviennent chroniques. La campagne, déclinée en trois spots, sera déployée en radio, télévision et sur Internet.
  • Le « forfait psy », qui permettra le remboursement de dix séances chez un psychologue pour les enfants et adolescents, sera effectif fin mai.
  • Alcoolisme : Dans un contexte anxiogène, mêlant craintes sanitaires et hausse de la précarité, la santé mentale des Français est durement affectée. Au premier rang des risques, l’augmentation de l’addiction à l’alcool. Stress, alcool à portée de main… contribuent à des rechutes. Les conseils de la psychiatre Fanny Jacq interrogée par Top Santé.
  • Covid-long : causes, symptômes, profils à risque… 
  • Les oxymètres, qui permettent aux patients souffrant de Covid-19 de mesurer, à domicile, leur niveau de saturation en oxygène, sont remboursés à 100%.
  • Le délai de l’IVG est allongé pendant le confinement.

Le Parlement a adopté la prolongation de l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 1er juin. Un texte de loi proposera d' »instituer un régime transitoire courant du 2 juin au 31 octobre.

Covid-19 : cluster de migrants à Roissy

La zone d’attente pour migrants de l’aéroport déclarée foyer de contamination

Protéger les Français
de migrants clandestins porteurs
de variants mortels de la covid est-il inhumain?

Les migrants clandestins arrivent par avions et les étrangers qui se voient refuser l’entrée sur le territoire français rejoignent cette zone d’attente où les cas de Covid-19 se multiplient. Ils doivent parfois être remis en liberté sans suivi sanitaire. Parmi eux, de nombreux Indiens importateurs du variant du même nom…

Sur la zone aéroportuaire de Roissy, Val-d’Oise, aux portes de Paris, se développe un foyer de contamination aux variants de toutes sortes du coronamirus, « en même temps » que les autorités martèlent qu’elles déploient des contrôles renforcés pour tenter d’endiguer la propagation des variants en France.

Dans la zone d’attente pour personnes en instance, dite «Zapi», patientent jusqu’à 26 jours tous ceux qui ne peuvent justifier de leur légitimité à entrer en France avant d’être renvoyés vers leur pays d’origine – ou libérés. Le temps de contracter la Covid-19 ou de la diffuser, lorsqu’ils sont porteurs : depuis janvier, 20 migrants ont été testés positifs, dont certains ont été libérés sur le territoire français sans suivi sanitaire.

«Il y a de plus en plus de malades. Nous en avons eu plusieurs avérés la semaine dernière, et d’autres avec des signes évocateurs , note Laure Palun, directrice de l’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé), auprès du Figaro«Une migrante venue d’un pays d’Afrique a reçu le résultat de son test positif à l’issue de son audience devant le juge des libertés et de la détention, avant d’être libérée sur le territoire.» Cette association est un collectif d’associations (ACAT France,  Amnesty International, La ligue des droits de l’homme, Gisti, la Cimade, etc.) et de syndicats (CFDT Air France, Syndicat des avocats de France, Syndicat de la magistrature, etc.)

Absence d’aération, manque de désinfection, port du masque irrégulier et locaux exigus : dans la zone d’attente, le virus prolifère, à en croire les associations qui interviennent. L’Anafé a suspendu sa mission sur place le 24 avril, quand la Croix Rouge avait exercé son droit de retrait dès la semaine précédente. «Nous ne pouvions pas nous permettre de laisser nos bénévoles s’exposer autant, ni tolérer de telles conditions de détention», poursuit Laure Palun.

A ce jour, au moins 126 illégaux sont détenus dans la zone d’attente, dont un important nombre de ressortissants indiens. «Une soixantaine d’Indiens sont arrivés d’un coup, doublant le nombre de personnes dans la Zapi, explique Laure Palun. D’après le vice-président des libertés et de la détention au tribunal judiciaire de Bobigny Philippe Damulot, ces derniers ont été arrêtés lors d’une escale alors qu’ils cherchaient à rejoindre les États-Unis. «Ils ont généralement un passeport authentique, mais se sont heurtés à des refus d’embarquement à Roissy, opposés par la compagnie aérienne ou les autorités étrangères», explique Philippe Damulot au journal Le Parisien. Certains d’entre eux ont choisi de demander l’asile (politique ou économique?) en France.

Libérés sur le territoire… sans test supplémentaire

A l’issue des 26 jours de détention, les étrangers en situation irrégulière sont soit expulsés vers leur pays d’origine, soit libérés sur le territoire français. Pendant ce temps, nombreux sont ceux à refuser les tests PCR, dans la mesure où un dépistage négatif conditionne l’embarquement vers la destination d’origine. Sur les 52 personnes reçues en audience vendredi 23, dix huit ont été libérés sur le territoire français… Sans suivi sanitaire adapté.

Le variant indien est entré en France

Avec l’arrivée soudaine de ces ressortissants indiens dont le pays connaît une flambée épidémique sans précédent, la France redoutait de voir entrer ce variant local sur le territoire national. Or, c’est fait, malgré les dispositions sanitaires mises en place par le gouvernement.

Un premier cas de variant indien du coronavirus a été détecté en Lot-et-Garonne, a-t-on appris dans la soirée de jeudi.
Ce premier cas n’est pas lié à la Zapi de Roissy. En effet, le «séquençage a été fait à Toulouse sur un patient qui était revenu d’Inde et qui refaisait un test parce qu’il devait repartir à l’étranger. On a identifié que c’était le variant indien et donc tout le dispositif de retrotracing, d’isolement et de protection de toutes les personnes a été mis en place vis-à-vis de ce variant indien», a précisé Benoît Elleboode, directeur régional de l’ARS, à BFMTV et CNews.

Sur CNews, il a ajouté qu’un second cas, cette fois-ci à Bordeaux, était suspecté. «Le virus est en train d’être séquencé au CHU de Bordeaux et on aura la réponse normalement demain» vendredi.

Le ministre de la Santé Olivier Véran avait indiqué mardi qu’«aucun cas de variant d’origine indienne» n’avait été détecté «en France métropolitaine».

Deux cas confirmés de variant indien dans les Bouches-du-Rhône

« Il s’agit de deux personnes arrivant d’Inde, sans lien l’une avec l’autre ». Il s’agit de deux personnes arrivant d’Inde, sans lien l’une avec l’autre », indique la Direction générale de la Santé (DGS) dans un communiqué publié jeudi soir.

« Ces deux personnes ont été mises en quarantaine immédiatement après leur arrivée sur le territoire national », détaille la Direction régionale de la Santé (DGS). « Elles ont été testées positives au tout début de leur quarantaine respectivement le 19 et le 27 avril. Les résultats de séquençages des deux tests ont identifié le variant B.1.617, le variant dit indien. »

Or, ce variant B.1.617, détecté pour la première fois en Inde, soupçonné d’être plus contagieux que les souches précédentes du coronavirus, est jugé en partie responsable d’une deuxième vague épidémique dévastatrice en Inde.

« Un système de détection et de surveillance des cas possibles d’infection au variant B.1.617 a été mis en place par Santé Publique France et les Centres nationaux de référence, en lien avec les laboratoires d’analyses ».