« Tuer » les « voyous » à Mayotte?

Renaissance annonce sa plainte pour diffamation contre des élus NUPES

Salime M’Déré et Macron

« Nous ne laisserons plus rien passer. » Le secrétaire général de Renaissance Stéphane Séjourné a annoncé ce mardi soir qu’il porte plainte contre plusieurs élus de gauche qui ont associé son parti aux propos de Salime Mdéré (DVC) : le premier vice-président du Conseil départemental de Mayotte avait appelé à « tuer » les « voyous », visant les opposants à l’opération Wuambushu contre la délinquance et l’habitat insalubre à Mayotte.

Même si l’élu a rétropédalé mardi en assurant que ses propos « ont dépassé (s)a pensée » et en présentant « bien volontiers » ses excuses – « s’ils ont pu heurter » -, Renaissance a condamné, dans un communiqué, « avec la plus grande fermeté les propos intolérables » de Salime Mdéré.

« Est-ce que les élus LREM vont condamner ces propos insupportables du vice-président LREM du Conseil départemental de Mayotte? », a demandé le coordinateur de LFI Manuel Bompard.

« Un élu LREM de Mayotte et vice-président du département appelle au meurtre, en direct, de jeunes Comoriens lors de l’opération Wuambushu. Honteux. Voilà où conduit la politique de notre gouvernement », a réagi le patron du PCF Fabien Roussel, avant de prendre « acte » du démenti de Renaissance.

Des tweets qui « salissent l’honneur » du parti

« Contrairement à ce que certains media ou personnalités ont pu indiquer, Monsieur Salime Mdéré n’était pas adhérent à La République En Marche, n’est pas adhérent à Renaissance, il n’a jamais obtenu l’investiture de notre parti et n’a d’ailleurs pas accordé son parrainage au Président de la République en 2022″, avait précisé Renaissance.

« Il est d’ailleurs membre depuis 2021 d’un exécutif départemental qui s’oppose fortement à l’action de notre majorité » et « ses propos n’engagent donc en rien notre parti et appellent une condamnation sans ambiguïté de toutes les forces politiques », a ajouté le parti présidentiel.

Alors, ce mardi soir, Stéphane Séjourné a estimé que laisser en ligne les tweets salit « l’honneur et la réputation de notre famille politique ».

C’est pourquoi des plaintes seront déposées contre des élus qu’il qualifie de « petits calomniateurs et leurs infamies« : Eric Piolle (maire EELV de Grenoble), Clémentine Autain (députée LFI), Manuel Bompard (député LFI), Marie-Pierre de la Gontrie (sénatrice PS), Mélanie Vogel (sénatrice écologiste), Éliane Assassi (sénatrice PCF), Guillaume Gontard (sénateur écologiste) et « toutes les personnes qui continueront de propager ces insinuations mensongères ».

A noter qu’à 20h40 ce mardi, le tweet de Manuel Bompard n’apparaissait plus sur le compte du député. De son côté, Mélanie Vogel a rectifié son tweet, tandis qu’Eliane Assassi a reconnu qu’il ne s’agit pas d’un élu Renaissance dans un nouveau tweet, sans supprimer le premier.

« Divers centre » (abrégée en DVC) est une nuance et de facto une étiquette politique créée par Christophe Castaner, le ministre de l’Intérieur français en 2020. Cette nuance est attribuée à toute liste apparentée au centre ou soutenue, mais non officiellement investie, par un parti dit centriste, dont LREM.

Rappel des engagements de Macron, le 28 juin 2018 : Lien Facebook

Mariage pour tous: Caroline Cayeux s’est égarée avec Macron et Renaissance

« L’heure n’est plus aux propos anachroniques », lui oppose Olivier Véran

Caroline Cayeux, 73 ans

La nouvelle ministre chargée des Collectivités territoriales, Caroline Cayeux, est accusée d’homophobie. Elle s’est en effet retrouvée mardi sous le feu des critiques, rattrapée par ses propos datant des débats au Sénat sur la loi ouvrant le mariage aux personnes de même sexe.

Une pétition sectaire publiée dans le magazine LGBT Têtu, interdit la liberté d’opinion. Signée notamment par une cinquantaine de députés de la Nupes, exige « le départ » de trois ministres, dont Caroline Cayeux, qu’ils accusent d’avoir un « passé Manif pour tous » et d’être des « LGBTQIAphobes notoires ». « Madame Cayeux, sénatrice en 2012, qualifiait le mariage pour tous « de caprice », « d’une ouverture de droit irrespectueuse de la nature et insensée », « le Mariage pour tous et le droit à l’adoption n’est pas simplement un dessein qui va contre nature mais c’est plus grave » », juge la pétition.

« Je vais vous dire, quand même, que j’ai beaucoup d’amis parmi tous ces gens-là ».

B. Macron et C. Cayeux

Interrogée mardi sur la matinale de Public Sénat sur cette tribune et ses propos, Caroline Cayeux soutient ne « pas avoir parlé de caprice », mais assume le reste. « Je maintiens évidemment mes propos, mais j’ai toujours dit que la loi, si elle était votée, je l’appliquerais », affirme l’ex-sénatrice LR, maire de Beauvais en 2020 sous une étiquette divers droite, avec le soutien de La République en marche, avant de se justifier, en ajoutant : « Et puis, je vais vous dire, quand même, que j’ai beaucoup d’amis parmi tous ces gens-là »…

Selon la ministre, « franchement, c’est un mauvais procès qu’on me fait et ça m’a beaucoup contrariée […]. Je n’ai jamais fait partie de La Manif pour tous, je n’ai jamais défilé, que les choses soient claires ».

Les réactions indignées de l’extrême gauche se sont vite multipliées, dans la journée, avec la co-fondatrice d’Osez le Féminisme, Caroline de Haas, ex-ONG Amnesty International, ex-association Les Petits Frères des pauvres, ex-Scouts unitaires et surtout ex-dirigeante du syndicat étudiant Unef, ex-membre de cabinet de Najat Vallaud-Belkacem, qui y voit des propos « graves, dangereux et interdits », la sénatrice EELV Mélanie Vogel, en couple avec la députée européenne allemande Terry Reintke, les députés Manuel Bompard (LFI), la lesbienne Sandrine Rousseau (EELV), Elsa Faucillon (PCF) ou encore Olivier Faure (numéro 1 du PS).