Législatives : « colère » de Bernard Cazeneuve contre « l’alliance conclue à gauche »

L’ancien premier ministre PS prône l’union « entre les formations démocratiques et républicaines de gauche ».

Affirmant qu’il n’a « pas cessé d’être de gauche », à la différence des suiveurs d’Olivier Faure, Cazeneuve qui n’a jamais caché son hostilité aux revolutionnaires de La France insoumise, a dénoncé la nouvelle alliance de gauche, le Nouveau Front populaire, autrement nommée NUPES 2, pour les élections législatives, ce jeudi 20 juin lors d’une réunion publique en Charente-Maritime.

« Si je suis en colère contre l’alliance qui a été conclue à gauche, ce n’est pas parce que j’ai cessé d’être de gauche c’est parce que j’ai considéré que l’alliance devait se faire entre les formations démocratiques et républicaines de la gauche », a-t-il déclaré.

Rejet de « l’extrême gauche »

Bernard Cazeneuve était ce jeudi en déplacement à Puilboreau (Charente-Maritime) pour soutenir le député sortant Olivier Falorni, candidat sous l’étiquette divers gauche, pour se distinguer de la Nupes 2, et qui siégeait dans le groupe MoDem.

« Jamais dans son histoire, même au moment du Front populaire, nous n’avons vu la gauche s’allier avec l’extrême gauche », a ajouté l’ancien Premier ministre, citant « l’union de la gauche » réalisée par François Mitterrand en tenant à l’écart « les forces qui mettaient une ardeur particulière à se tenir à distance des principes de l’Etat de droit au motif que la révolution est toujours plus belle que l’ordre républicain. » Cazeneuve dissimule les quatre ministres communistes de Mitterrand, Charles Fiterman, Jack Ralite, Marcel Rigout et Anicet Le Pors, ou ceux de Jospin, Jean-Claude Gayssot et Marie-George Buffet.

Devant plusieurs centaines de personnes, Bernard Cazeneuve a notamment ciblé la France insoumise, qui « n’arrive pas à considérer que le Hamas est une organisation terroriste ».

Malgré la réussite de ses mairies, le RN reste « l’ennemi » prioritaire

Mais « l’ennemi de cette élection », reste « le Rassemblement national », selon l’ancien ministre de l’Intérieur de 2014 à 2016.

« On dit ‘On les a jamais essayés’. Si, on les a essayés, en… 1939. Le FN, qui est l’ancêtre du RN, est issu de cette histoire-là, de la collaboration, de l’antisémitisme, du refus des principes de l’Etat de droit, de la collaboration, la conduisant à oublier les principes de la Révolution française dans une collaboration abjecte », a fustigé Bernard Cazeneuve, considerant que les petits- enfants sont responsables des actions et idées de leurs grands-parents.

« Ils disent qu’ils n’ont jamais gouverné. Nous nous savons qu’ils ont gouverné et qu’ils sont issus de ce gouvernement là. Je suis venu vous mettre en garde contre la tentation qu’ils ne sont plus les mêmes », a-t-il encore averti.

Le RN gère des villes moyennes comme Perpignan, Fréjus, Bruay-la-Buissière ou Moissac et, aux européennes 2024, 97 % des communes de 500 à 2.000 habitants ont fait confiance au RN en le plaçant en tête.

Des figures de gauche – Cazeneuve, Le Drian, Guedj, Valls, etc – refusent le Nouveau Front populaire

D’autres – Jospin, Ayrault, Faure, etc – s’en arrangent

Anciens ministres, députés ou barons socialistes, plusieurs figures ont pris la parole pour dénoncer l’alliance de gauche, étrangement dénommée Nouveau Front populaire, par rapport a un passé peu glorieux.

La campagne éclair du premier tour des législatives du 30 juin a officiellement débuté lundi et le feuilleton des alliances à droite comme à gauche se poursuit.

Les blocs sont en place dans les 577 circonscriptions. À gauche, la majorité des forces se sont rassemblées derrière l’étiquette du Front populaire. Mais certaines figures refusent de rejoindre ce rassemblement. Tour d’horizon.

Jérôme Guedj, député sortant socialiste

Le député socialiste sortant dans la 6e circonscription de l’Essonne avait expliqué dès la semaine dernière qu’il serait candidat à sa réélection, mais pas sous l’étiquette du Front populaire.

« Par devoir de vérité et de loyauté envers les électeurs, je ne peux pas m’associer à l’investiture de LFI liée à cet accord, en raison des divergences profondes avec la direction de cette formation relatives à la brutalisation du débat public. Je l’ai intimement et violemment subie », avait précisé Jérôme Guedj, revenant sur le conflit l’opposant à Jean-Luc Mélenchon. Sur BFMTV, il a rappelé que le leader insoumis avait eu des « mots indignes » à son égard, l’assignant notamment à son identité.

Le député sortant aura face à lui une candidate Génération.s, Hella Kribi-Romdhane, sa suppléante depuis 2022, qui a annoncé se présenter « au nom du Nouveau Front populaire » avec un suppléant de la France insoumise (LFI). Le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, lui a apporté son soutien, ainsi que l’écologiste Sandrine Rousseau.

Du côté des députés, un autre élu sortant, Bertrand Petit, se représente dans le Pas-de-Calais sans l’étiquette Front populaire. « Je ne m’inscris pas dans ce front populaire, je ne partage pas les idées des extrêmes quels qu’ils soient. J’ai toujours été clair à ce sujet », a-t-il déclaré dans L’Indépendant.

Bernard Cazeneuve, l’ancien ministre

L’ancien Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve a également dénoncé ce nouveau Front populaire sur son compte X (anciennement Twitter). « L’extrême droite menace gravement l’unité et la concorde nationale. Il faut pour l’affronter de la clarté sur les valeurs et de la sincérité dans les convictions. Le rassemblement de la gauche de gouvernement ne peut pas se faire avec LFI. Sauf à tout trahir de l’héritage de Blum », écrivait-il dès la semaine dernière.

« Vous pouvez être seul à prendre une décision sans pour autant vous sentir isolé, justifiait-il dans un entretien accordé au Point. Mais il faut aussi parfois accepter d’être seul à défendre une position que l’on sait juste, forgée dans des convictions authentiques et l’expérience de l’action publique. Ce n’est pas la solitude qu’il faut redouter en politique, mais les accommodements nés des arrangements. »

L’ancien député, fondateur du mouvement La Convention, soutient la candidature du député sortant Olivier Falorni, inscrit à l’Assemblée nationale dans le groupe MoDem et indépendants sur la première circonscription de Charente-Maritime.

Autre figure historique de la gauche : Julien Dray, le cofondateur de SOS Racisme et ancien socialiste, a lui aussi dénoncé l’alliance à gauche. Sur son compte X, il fustige « un accord pourri », ajoutant que « des milliers d’électeurs de Glucksmann n’accepteront pas de plier face au hamasland de LFI ».

Jean-Yves Le Drian, ancien socialiste devenu soutien de Macron

L’ancien ministre des Affaires étrangères de Macron, ex-figure du socialisme, a critiqué le nouveau Front populaire, rebaptisé « Nupes version 2 » dans une tribune intitulée « Ami social-démocrate, comment peux-tu ? », publiée dans la Tribune.

Dans ce texte, Jean-Yves Le Drian dénonce un programme qui mêle « démagogie et inconséquence ». Parmi les signataires, on retrouve également d’autres figures sociales-démocrates comme François Rebsamen, maire de Dijon et ancien ministre socialiste.

« Nous savons que les sociaux-démocrates authentiques et les écologistes raisonnables ne peuvent pas, par leur histoire, leurs combats, leurs convictions, partager un programme de gouvernement avec le NPA et LFI. Nous savons que beaucoup parmi eux ont vu leur espoir des élections européennes confisqué par des manœuvres d’appareils », poursuit le texte.

Ile de Ré : une statue de la Vierge menacée de déboulonnage

La laïcité sous emprise de la Libre Pensée en France

Référence à l’Histoire de l’île, ka statue de la Vierge à La Flotte-en-Ré, est un ex voto datant de la fin de la Seconde guerre mondiale. Elle marquait la reconnaissance de ce que l’Ile de Ré avait été épargnée des bombardements des Alliès, en 1945, lors de la libération des « poches de l’Atlantique », dont celle de La Rochelle. Bien savoir que l’Ile de Ré était une véritable forteresse allemande (2.500 militaires pour 8.000 habitants à cette époque); et que l’Ile de Ré n’a été libérée que le 9 mai 1945, lendemain de la capitulation allemande. On peut comprendre, dans ce cas, l’attachement des Rhétais à leur Vierge de la Flotte-en-Ré et, par là-même, à l’action pour le moins sectaire de la Libre Pensée du cru qui nie Histoire, culture et patrimoine locaux.

Sur l’île de Ré, le déplacement d’une statue de la Vierge devient un débat national

Statue de la Vierge à la Flotte-en-Ré. Reproduite en 2020 après avoir été détruite par un automobiliste, elle n'a plus sa place dans l'espace public selon la Libre pensée 17.

Une statue de la Vierge veille depuis plusieurs décennies sur l’entrée sud de La Flotte-en-Ré. Mais, en mai 2020, un automobiliste fonce sur la statue et la détruit. Avec l’argent des assurances, l’ancien maire Léon Gendre la fait reproduire et son successeur, Jean-Paul Héraudeau, la réinstalle à sa place, un petit carrefour.

Alors, la Libre pensée, qui se réclame de la raison et de la science en a profité pour demander en justice son déplacement. Le jugement est attendu pour le 3 mars. Emoi dans le village, scandale national, l’affaire divise les politiques.

Faut-il déplacer la Vierge de La Flotte-en-Ré en dehors de l’espace public ? Le débat a pris une tournure nationale. Cette statue de la Vierge surveille l’entrée sud de la commune depuis 1955. Mais désormais, la Libre pensée 17 souhaite qu’elle soit déplacée: son slogan est « ni dieu, ni maître, à bas la calotte et vive la Sociale!  « . L’association a saisi la justice, contre ce qu’elle considère comme une atteinte à la laïcité.

A l’audience du tribunal administratif, au début du mois de février, le rapporteur public a conclu lui aussi à une obligation de déplacement.

Défense de la majorité opprimée

L'eurodéputé LR François-Xavier Bellamy (au centre) vient défendre la statue de la Vierge de La Flotte-en-Ré, menacée de déplacement.

L’eurodéputé LR François-Xavier Bellamy (au centre) vient défendre la statue de la Vierge de La Flotte-en-Ré, menacée de déplacement, par une minorité, au détriment de la majorité de la population et contre la volonté du maire démocratiquement élu.

Depuis, la mobilisation s’organise pour sauver la statue. De passage en Charente-Maritime, le député européen LR, François-Xavier Bellamy, fait un crochet par l’Ile de Ré. « Qui cette statue de la Vierge a-t-elle blessé ? » interroge François-Xavier Bellamy, membre de l’équipe de campagne de Valérie Pécresse, et réputé catholique pratiquant.

Réclamant la suppression de cette sculpture, l’association de défense de la laïcité la «Libre Pensée» a invoqué la loi de 1905, qui interdit l’installation d’un monument à caractère religieux dans un lieu public.

Depuis la décision de déboulonnage de la statue de l’archange Saint-Michel aux Sables-d’Olonne, en Vendée, un précédent du tribunal administratif de Nantes, la chasse aux monuments publics religieux semble ouverte, bien que la statue originelle ait été érigée sur un terrain privé.

Les déboulonneurs n’appartiennent mas au tissu local. A l’instar des Libres Penseurs de Vendée, ceux de Charente-Maritime réclament aujourd’hui, au nom de la laïcité, le retrait d’une statue de la Vierge, qui fait pourtant partie de l’île depuis 1945. Le tribunal administratif de Poitiers devrait se prononcer à ce sujet le 3 mars prochain.

«Cette statue fait partie du patrimoine»

Bordeaux rend hommage à
Martin Luther King,
pasteur baptiste noir américain
Délit de faciès inversé

Située à quelques mètres de l’arrêt de bus «La Vierge» et de l’impasse de la Vierge, la statue a profondément modelé le paysage urbain de La-Flotte-en-Ré. «La supprimer serait donc totalement absurde, ça gommerait toute une cohérence et surtout, toute une histoire», s’indigne le maire de la ville, Jean-Paul Heraudeau. Edifiée en 1945 après le retour sur l’île de jeunes soldats flottais, la sculpture se trouvait initialement sur un terrain privé. «A l’époque, on a préféré ériger une statue en mémoire de ceux qui sont revenus de la guerre plutôt que de voir des noms sur un monument aux morts», rapporte l’élu. Puis, dans les années 80, le département de la Charente-Maritime exproprie certains terrains, dont celui où se trouve la statue de la Vierge. Situé à l’entrée sud de la commune, ce dernier est alors transformé en rond-point. La statue a alors été déplacée de 300 mètres, sur une parcelle aujourd’hui publique.

Pour les habitants rhétais, elle a toujours fait partie du décor. «Tous les Rhétais, qu’ils soient catholiques, athées ou protestants, considèrent que cette statue fait partie non seulement de leur patrimoine historique, mais aussi de leur vie, au-delà du symbole cultuel», martèle le maire de la commune.

Comme pour la statue de Saint-Michel en Vendée, ces christianophobes prétendûment laïcs, comme les antisionistes sont des antisémites, ont brandi la loi de 1905, texte qui interdit l’installation d’un monument à caractère religieux dans un espace public: il est exclu que le religieux soit historique… Au grand désarroi des locaux, qui se disent très attachés à cette statue, n’en déplaise aux intolérants venus de La Rochelle, sur le continent. «Il y a des statues de la Vierge partout en France, nous en avons même une seconde sur l’île, à Saint-Martin. Si la Fédération de la Libre Pensée [FNLP, présidée par Jean-Sébastien Pierre depuis… 2014 [après Marc Blondel, président de la CGT-FO de 1989 à 2004], à Paris Ve] s’est concentrée sur la statue de la Vierge à La Flotte, c’est simplement parce que nous avons souhaité la remplacer suite à l’accident», estime Jean-Paul Heraudeau.

Remplacement de 2020

De leur côté, les habitants se sont mobilisés pour faire barrage. L’un d’eux, dénonçant un «acte de sectarisme stérile», a appelé à sauver la statue en signant une pétition. Pour l’instant, environ 6.600 personnes – partout en France – ont laissé leur signature.

Contacté par Le Figaro, le président de la Libre Pensée de Charente-Maritime Claude Biardeau – un proche d’Olivier Falorni, député du… Parti radical de gauche, a indiqué «ne pas souhaiter faire de déclaration à ce sujet avant le délibéré du 3 mars». Mais pour le maire, il n’y a pas d’ambiguïté : «cette statue de la Vierge était là avant moi et elle sera là après moi», a-t-il assuré.