Après Borne, Darmanin s’en prend à la Nupes en fustigeant son « mépris de la valeur travail »

L’exécutif trahit sa fébrilité

Dans un entretien avec Le Parisien, le ministre de l’Intérieur a fustigé « ceux qui pensent qu’il faut travailler de moins en moins et défendent le droit à la paresse ».

« La Nupes ne cherche qu’à bordéliser le pays ». A la veille du débat de la réforme Macron des retraites au Parlement à partir de lundi 30 janvier, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a dénoncé « le profond mépris de la valeur travail » d’une partie de la gauche.

Dans un entretien au Parisien, il pointe la formation de la Nupes, alliance de partis de gauche, qui cherche à déstabiliser le pays.

« La Nupes, plus les jours passent, plus les électeurs de gauche voient que c’est une arnaque. La Nupes ne cherche qu’à bordéliser le pays », estime le ministre de l’Intérieur.

« Pour mettre notre système des retraites à l’équilibre, oui, il faut travailler plus. Il ne faut pas dire autre chose et l’assumer », déclare Gérald Darmanin. Il fustige « ceux qui pensent qu’il faut travailler de moins en moins et défendent le droit à la paresse » comme l’écologiste Sandrine Rousseau (NUPES-EELV).

« La majorité du président de la République défend le travail, les valeurs de l’effort, de mérite et d’émancipation » à l’opposé du leader anti-républicain de LFI Jean-Luc « Mélenchon et ses amis » qui prônent « une société sans travail, sans effort », insiste-t-il.

Dans « ce gauchisme paresse et bobo », Gérald Darmanin voit la preuve d’un « profond mépris de la valeur travail que défendent les ouvriers et les classes populaires ». Il dit toutefois faire la distinction avec « une gauche traditionnelle, des syndicats, qui portent des combats pour sauver les emplois ».

« Une vulgarité inquiétante pour un ministre »

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Concernant les quelque 7.000 amendements déposés par les partis de la Nupes à l’Assemblée, le ministre considère que cela démontre que leur alliance n’a pas d’autre objectif que l’obstruction. L’ancien élu de droite n’épargne pas non plus Les Républicains « qui voulaient la retraite à 65 ans » à l’élection présidentielle. « Pourquoi certains auraient-ils des doutes aujourd’hui ? Ils auraient menti aux Français pendant la dernière campagne ? », insinue-t-il.

Des accusations des oppositions, qui n’ont pas tardé à faire savoir ce qu’ils pensent de cette fébrilité. 

« Darmanin tente tristement d’imiter De Gaulle et sa “chienlit”, mais ne produit qu’une vulgarité inquiétante pour un ministre de l’intérieur », a déploré sur Twitter le député Insoumis Alexis Corbière. 

« Quand à la “paresse” supposée des opposants à la retraite à 64 ans, d’un professionnel de la politique depuis son jeune âge, c’est cocasse », ajoute-t-il.

« Non Gérald Darmanin, la NUPES ne cherche pas à “Bordéliser le pays”. C’est une insulte à destination des 2 millions de personnes présentes dans la rue et aux 80 % des Français opposés à la réforme des retraites. Les jours passent, leur agressivité augmente. Ils perdent pied », a fustigé sur le même réseau social le député LFI Thomas Portes, porte-parole du mouvement Génération·s et président de l’Observatoire National de l’extrême droite, salarié de la SNCF en disponibilité. 

A trois jours d’une nouvelle journée de manifestations contre la réforme et le report de l’âge légal de départ en retraite de 62 à 64 ans, les Français prendront-ils ainsi conscience du danger civilisationnel que constitue la mise en cause néfaste par la gauche subversive de la solidarité inter-générationnelle qui fonde notre système social ? La violence des propos du ministre de l’Intérieur n’est pas de nature à apaiser le climat social, mais vise à créer un sursaut de la population face aux enjeux d’avenir. Du wokisme inversé.