Lille: un millier de révolutionnaires perturbe un meeting de Zemmour

L’extrême gauche anti-démocratique entrave l’exercice de la liberté d’expression

Quelque 1.100 activistes, selon la préfecture, ont protesté samedi après-midi à Lille contre la tenue en ville d’un meeting d’Eric Zemmour , une manifestation émaillée de tensions avec les forces de l’ordre qui ont dû procéder à trois interpellations. La tension est montée dès le départ du cortège, à plusieurs centaines de mètres du lieu du meeting, réunissant militants « antifas », syndicalistes et étudiants, soit quelque 200 antifascistes fascisés de l' »ultra-gauche », selon une source policière.

Gaz lacrymogènes

Anti-fascistes fascisés

Les forces de l’ordre ont très vite procédé à des tirs sporadiques de gaz lacrymogènes, notamment pour disperser un groupe d’une vingtaine de manifestants tous vêtus de noir tentant d’empêcher l’extraction par des policiers de l’un d’entre eux. La police est aussi intervenue pour saisir la banderole de tête, proclamant « Faire Bloc les mettra à genoux », après un début de caillassage des rangs des gendarmes mobiles, a indiqué une source policière ajoutant que trois interpellations ont été effectuées.

L’ultra-gauche anti-Zemmour amalgame flics et fachos…

Des militants CGT (communistes) ou CNT (confédération syndicale révolutionnaire et anarcho-syndicaliste, ont pris la tête du cortège à tour de rôle avec, au départ, quelques dizaines de manifestants vêtus de noir (Black bloc ?) et visiblement résolus à en découdre. 

Sous les slogans « Tout le monde déteste Eric Zemmour » et « Mort aux flics et aux fachos », les manifestants ont ensuite fait usage de tirs de mortier, dont certains visant les rangs de la police. Egalement visés par des tirs de pommes de terre, les policiers ont mené plusieurs charges éclair assorties de tirs de gaz lacrymogène pour faire reculer les activistes.

Un premier rassemblement cautionné par Martine Aubry

La manifestation s’est ensuite dispersée dans le calme à l’issue d’un cortège de plus de trois heures, dans le centre-ville, à bonne distance du lieu du meeting. « Zemmour, nos parents ont connu ces idées, et ça continue, les gens sont sourds ou aveugles je ne comprends pas », s’indignait dans la foule Christian, 68 ans, retraité. « Zemmour a été condamné pour propos racistes et misogynes. Il ne devrait pas pouvoir se présenter. Il discrimine une bonne partie de la population, comment il pourrait nous représenter ? », s’agaçait pour sa part Salomé, 18 ans, étudiante en art.

Un premier rassemblement avait réuni 500 personnes dans la matinée, en présence de la maire PS, Martine Aubry, soutien d’Anne Hidalgo, pour dire avec véhemence « Non au racisme, non à l’extrême-droite » à l’appel de SOS-Racisme, présidé par Dominique Sopo.

Sopo qui n’a pas condamné l’humoriste Yassine Belattar pour sa métaphore animalière visant un cadre du RN, né en Egypte, Jean Messiha, traité de chameau, a initié une plainte en justice contre Roseline Dagnas, ancienne élue municipale Les Républicains de la ville de Saint-Martin-Le-Beau, pour injures raciales publiques. Le tribunal correctionnel de Paris la condamna à 800 euros d’amende pour photo-montage de 2015 établissant un parallèle sur Facebook entre l’ancienne garde des Sceaux, Christiane Taubira, et un singe. SOS Racisme pointe du doigt les tendances racistes contraires à l’idéal de respect de l’individu et à l’impératif du vivre ensemble, mais seulement au faciès.

Le Conseil constitutionnel a censuré le passe sanitaire exigible dans les réunions politiques

«En validant le passe vaccinal, le Conseil constitutionnel entérine un changement de modèle politique»

Les meetings politiques de la droite sont-ils
des meetings comme les autres
,
selon Macron et les gauches

L’instance a toutefois censuré la possibilité pour les organisateurs de réunions politiques de demander un passe sanitaire aux participants.

Le Conseil constitutionnel a validé, vendredi 21 janvier, la plupart des dispositions du projet de loi controversé transformant le passe sanitaire en passe vaccinal.

L’instance, qui avait été saisie par les oppositions, a notamment validé les possibles vérifications d’identité par les cafetiers ou les restaurateurs, au nom de l’objectif de « protection de la santé » face à l’épidémie de Covid-19.

« Le refus de la personne de produire » un document officiel comportant sa photo « ne peut avoir pour autre conséquence que l’impossibilité pour elle d’accéder à ce lieu », appuie-t-il. Cette vérification d’identité était particulièrement critiquée par les sénateurs socialistes dans leur saisine. Toutefois, le Conseil constitutionnel émet « une réserve d’interprétation » : la vérification d’identité ne pourra se fonder que « sur des critères excluant toute discrimination de quelque nature que ce soit entre les personnes ».

Décision n° 2022-835 DC du 21 janvier 2022 [Loi renforçant les outils de gestion de la crise sanitaire et modifiant… https://t.co/DVnVOqqHH1— Conseil_constit (@Conseil constit)

Les meetings politiques sont libérés du passe sanitaire

L’instance a en revanche censuré la possibilité de demander un passe sanitaire aux participants de réunions politiques. Les organisateurs pourront cependant prendre « toutes mesures de précaution sanitaire utiles, telles que la limitation du nombre de participants, la distribution de masques ou l’aération des salles », selon un communiqué. Pour justifier cette censure partielle, le Conseil constitutionnel a relevé que les parlementaires n’ont pas conditionné le passe dans les meetings à la « situation sanitaire ».

Comme annoncé jeudi par le premier ministre, Jean Castex, lors d’une conférence de presse, le passe vaccinal entrera en vigueur lundi 24 janvier.

A partir de cette date, l’accès à de nombreux lieux et transports (restaurants, bars, transports publics interrégionaux, grands rassemblements, etc.) sera donc conditionné, pour les personnes de 16 ans et plus, à la justification d’un schéma vaccinal complet. A partir du 15 février, il faudra effectuer une dose de rappel quatre mois – et non plus sept – après sa deuxième dose pour que le passe reste valable.

Le test négatif, qu’il était jusqu’à présent possible de présenter à la place d’une preuve de vaccination dans le cadre du passe sanitaire, ne sera plus accepté que pour accéder aux établissements et services de santé.

Le Conseil constitutionnel, à Paris, le 15 octobre 2018.
L’état d’urgence sanitaire est-il
vraiment constitutionnel ?

Application possible jusqu’au… 31 juillet

Le passe vaccinal, censé inciter les Français non vaccinés à franchir le pas, sera par ailleurs accordé à titre provisoire aux personnes recevant une première injection d’ici le 15 février. Elles devront alors s’engager à recevoir leur deuxième dose un mois plus tard et seront autorisées à se rendre dans les bars, cafés, cinémas et restaurants en présentant un test négatif de moins de vingt-quatre heures.

Une soixantaine de députés de tous bords emmenés par le groupe La France insoumise, ainsi que les sénateurs socialistes, avaient fait deux recours contre le passe vaccinal, dénonçant une atteinte aux libertés fondamentales.

L’instance note que les dispositions sur le passe « ne sauraient être regardées, eu égard à la nature des lieux et des activités qui y sont exercées, comme instaurant une obligation de vaccination ». Les mesures concernant le passe « doivent être strictement proportionnées aux risques sanitaires » et « il y est mis fin sans délai lorsqu’elles ne sont plus nécessaires », remarque-t-elle, le projet de loi prévoyant une application possible jusqu’au 31 juillet.

Les jauges anti-covid refusées par RN et LFI dans leurs meetings

LREM, par obligation, et LR, par loyalisme, obtempèrent

En mai, le Conseil constitutionnel avait exclu les activités politiques, syndicales et cultuelles du champ des activités concernées par les restrictions sanitaires.

Rien ne les y obligeait. Le France insoumise et le Rassemblement national ont fait savoir ce mercredi 29 novembre qu’ils n’appliqueront pas de jauge lors de leurs futurs meetings électoraux. Des prises de position qui tranchent avec celle du parti présidentiel. Dans la foulée des annonces de Jean Castex et pris à partie par le monde de la culture, LREM avait fait savoir dès lundi qu’elle appliquerait à ses propres rassemblements la limite de 2.000 personnes en intérieur et 5.000 en extérieur.

“La question ne se pose pas”, a déclaré Sébastien Chenu sur Europe 1, rappelant que la Constitution permettait “jusqu’à preuve du contraire” la tenue des “meetings et réunions politiques sans limitation”. “Cela n’empêche pas de prendre un certain nombre de dispositions” comme les gestes barrières ou la distanciation sociale, a néanmoins précisé le porte-parole de la candidate RN à la présidentielle Marine Le Pen. Cette dernière doit lancer officiellement sa campagne les 15 et 16 janvier 2022 par une “convention présidentielle” à Reims, dans la Marne.

“Il serait problématique d’instaurer une jauge”

Même son de cloche du côté de LFI. Pour le député Eric Coquerel, “il serait problématique d’instaurer une jauge” pour les meetings de Jean-Luc Mélenchon. Interrogé sur RMC, il a annoncé que le candidat insoumis, qui doit tenir un meeting le 16 janvier au parc-expo de la Beaujoire à Nantes, n’appliquera pas les “mesures liberticides” du gouvernement.

“On peut très certainement réfléchir à des questions de densité”, a toutefois proposé le parlementaire insoumis, notant les éventuels “problèmes de financement des salles” qu’une telle décision pourrait poser.

Guillaume Lacroix, président du Parti radical de gauche et soutien de la candidate “envisagée” Christiane Taubira, a de son côté appelé sur FranceInfo à “la responsabilité” des candidats et des partis politiques afin que “les réunions publiques ne soient pas des clusters”. “Je n’imagine pas un instant que quelqu’un joue avec le feu sur cette crise”, a-t-il ajouté, car “la question de la pandémie ne s’arrête pas avec la démocratie”.

Une série de mesures pour contrer Omicron

En mai, le Conseil constitutionnel avait exclu les activités politiques, syndicales et cultuelles du champ des activités pour lesquelles il est nécessaire de disposer du pass sanitaire. Une décision que les Sages ont confirmé le 9 novembre dernier. “La présentation du passe sanitaire ne peut être exigée pour l’accès aux bureaux de vote ou à des réunions et activités politiques”, avaient-ils par exemple expliqué.

Lundi soir, le premier ministre, accompagné du ministre de la Santé, Olivier Véran, a formulé plusieurs mesures pour “pour freiner le variant Omicron”, qui provoque depuis plusieurs semaines une vague de contaminations inédite.

Parmi les restrictions annoncées: le retour des jauges pour les rassemblements, rappelant que le droit constitutionnel assurait “une protection plus forte” aux meetings politiques et aux lieux de culte qui ne sont donc pas concernés par ces mesures ; la réduction à trois mois du délai pour pouvoir faire sa dose de rappel ; le durcissement des sanctions contre les faux pass sanitaires ; le renforcement du télétravail et la transformation du passe sanitaire en passe vaccinal.