Le maire de La Baule reçoit des menaces de mort

Avec des photos de Samuel Paty et du Bataclan

Louvrier et Macron

« L’écharpe tricolore ne protège pas plus que la blouse blanche ou l’uniforme », a déploré Franck Louvrier, vendredi 26 mai, devant le conseil municipal de La Baule-Escoublac, rapporte BFMTV.

Violences sur agents de l’Etat : oublieux qu’il est élu pour agir, Macron alerte sur un « processus de décivilisation »

« Il faut être intraitable sur le fond », a ajouté le chef de l’État ce mercredi lors du conseil des ministres.

Alors que plusieurs agents de l’Etat ont récemment perdu la vie dans des conditions tragiques tués, Macron a dénoncé une recrudescence de la violence, la comparant à « un processus de décivilisation ». « Aucune violence n’est légitime, qu’elle soit verbale ou contre les personnes », a-t-il déclaré, ce mercredi, en conseil des ministres, selon un participant à la réunion. « Il faut être intraitable sur le fond », a martelé le chef de l’Etat, toujours fort en paroles, ajoutant qu’il veut, au bout de six ans, « travailler en profondeur pour contrer ce processus de décivilisation ».

Cette expression se veut une « interpellation de la société » sur elle-même, parce que « le politique n’est pas le seul responsable », s’est en outre défossé le chef de l’Etat par l’entremise d’un proche anonymé, cité par Le Parisien. Même si les violences, contre des élus ou des agents publics, ne sont pas toujours de même nature, Macron – qui a lui-même été giflé à Tain-l’Ermitage – a souligné qu’il n’y avait « pas de violence qui soit justifiable, jamais, dans une société, quelle que soit la cause ». Macron semble parler pour lui-même qui fait vider les Champs-Elysées pour parader hors de portée des casserolades, sifflets et insultes.

L’élu de cette commune balnéaire de Loire-Atlantique a révélé qu’il a récemment reçu une lettre anonyme menaçante. Le courrier contenait trois photos évoquant l’assassinat de Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie décapité en 2020, ainsi que l’attentat du Bataclan, perpétré en 2015. « La prochaine fois à La Baule ? » pouvait-on lire sur la lettre accompagnant les clichés.

Quelques semaines après la démission du maire de Saint-Brevin-les-Pins, autre station balnéaire voisine de …Nantes, dans le même département, Franck Louvrier était la bonne personne pour dénoncer les violences dont les élus sont les cibles. Le maire de Saint-Brevin, Yannick Morez, avait également reçu des messages de haine. « Nous étions à portée de baffes, nous sommes à portée d’actes criminels qui ont conduit le maire de Saint-Brevin à démissionner », a déclaré Franck Louvrier, ancien conseiller en communication du ministre, puis du président Nicolas Sarkozy et qui souhaite une alliance entre son parti, LR, et le parti de Macron.

Il a appelé à une « prise de conscience » sur le sujet. Lou Bailly-Biichlé, maire de Vandelans, a aussi annoncé une démission mûrement réfléchie, précipitée par une agression physique et des insultes homophobes. Une agression, survenue le 8 mars dernier, a précipité l’annonce. Elle raconte à l’Est républicain : en compagnie de son premier adjoint Cédric Grangeot, la maire aperçoit une camionnette Enedis devant une maison communale. Le technicien explique qu’il vient couper l’électricité à une habitante qui ne paie plus ses factures depuis deux ans.

Le gouvernement a annoncé un plan de lutte pour protéger les maires. Parmi les nouveautés, les peines sont renforcées en cas d’agression sur un élu local. Si le juge veut bien ne pas marquer sa différence, en vertu du pouvoir d’interprétation de la loi qui lui est consenti…

« Face à l’abject »

L’événement a déjà fait réagir. « Il n’y a pas de place en République pour les menaces de mort », a écrit le président LR de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier, sur Twitter, apportant son soutien au maire « face à l’abject ».

Le ministre homosexuel des Transports, Clément Beaune, a également affiché son « plein soutien » face à « d’innombrables menaces ».