Vandalisme : TGV et TER bloqués dans le Sud-Ouest

Vétusté ou sabotage politique ?

Les câbles de commande de signalisation sont endommagés à la suite d’un incendie, précise la SNCF, qui invite les usagers  » à annuler ou reporter leur voyage », mercredi.

Aucun TGV ne circulera au sud de Bordeaux mercredi 12 avril, jusqu’en fin d’après-midi. Un « acte de vandalisme » commis dans les Landes perturbe fortement la circulation des trains dans le Sud-Ouest, a annoncé la SNCF. Selon la même source, un incendie provoqué sur la ligne ferroviaire entre les communes de Morcenx, dont le maire PS est Paul Carrère, également vice-président du département des Landes, et de Laluque, dont le maire, Christophe Martinez, est PS, a « endommagé des câbles de commande de signalisation, empêchant la circulation des trains dans les deux sens ». Une enquête de police a été diligentée et les équipes de la SNCF « sont en cours d’intervention », précise l’entreprise.

En conséquence, la circulation « sera très perturbée toute la journée ». Aucun TER ne circulera entre Dax (DVC, macronien) et Morcenx et aucun TGV entre Bordeaux (EELV) et Hendaye (PS)/Tarbes (LR), « jusqu’en fin d’après-midi », précise la SNCF qui invite les usagers « à annuler ou reporter leur voyage ».

Un « acte scandaleux »

« Honte à ceux qui détruisent le matériel public », a réagi sur Twitter le ministre chargé des Transports, Clément Beaune, qui « condamne fermement l’acte de vandalisme qui empêche la circulation des trains au sud de Bordeaux ». Il promet que « cet acte scandaleux sera puni ».

Fin janvier, un incendie volontaire sur des câbles électriques d’un poste d’aiguillage en Seine-et-Marne avait quasiment paralysé le trafic à la gare de l’Est à Paris. Il n’avait pu reprendre totalement qu’après deux jours de réparation. La SNCF avait alors dénoncé un « acte de sabotage ». Le 28 mars, la circulation des TGV reliant Paris au Sud-Est de la France avait à son tour été perturbée.

Des attaques contre des centres de vaccination

Du vandalisme politique difficile à qualifier en justice

Le centre de vaccination de Lans-en-Vercors (Isère) vandalisé le 17 juillet 2021.

Des centres de vaccination  vandalisés en Isère et dans les Pyrénées-Atlantiques

Le centre de vaccination de Lans-en-Vercors a été mis « hors d’usage » dans la nuit de vendredi à samedi, tandis que celui de la commune d’Urrugne (Euskal Herria Bai, EHBAI, gauche nationaliste basque) a été la cible d’un incendie volontaire dans la nuit de samedi à dimanche.

Deux centres de vaccination contre la Covid-19 ont été saccagés en moins de quarante-huit heures en France, au cours du week-end du 16 au 18 juillet. Dans le département de l’Isère, un centre de vaccination a été vandalisé à Lans-en-Vercors au cours de la nuit de vendredi à samedi, a-t-on appris auprès du maire de cette commune, confirmant une information du quotidien régional Le Dauphiné libéré.

« Le bâtiment communal dans lequel était installé le centre de vaccination est complètement hors d’usage, tous les systèmes de lutte contre l’incendie ont été ouverts », explique le maire de la ville, Michaël Kraemer. Du mobilier, des seringues et des compresses ont également été saccagés.

« 1940 », « ARN = danger », « Vaccin = génocide » : des inscriptions antivaccins ainsi que des croix de Lorraine ont aussi été taguées sur l’édifice et l’office de tourisme. « On fait des raccourcis douteux et ignobles, c’est un manque de culture et de respect total par rapport à l’histoire du Vercors », haut lieu de maquis durant la seconde guerre mondiale, dénonce M. Kraemer.

« Instrumentalisation par certains grands politiques nationaux »

Du matériel municipal stocké dans des garages sous le bâtiment a lui aussi été endommagé tandis que la structure et le parquet du bâtiment sont gorgés d’eau. « On paye aussi le prix de l’instrumentalisation de certains grands politiques nationaux qui pour exister aujourd’hui se servent de la méfiance vis-à-vis de la vaccination », accuse le maire, en établissant un lien avec différents comités anti-passe sanitaire locaux.

La salle communale de cette petite ville de quelque 2.600 habitants devait accueillir ce week-end à nouveau un centre de vaccination, à la suite du regain d’intérêt pour le sérum lié à l’élargissement du passe sanitaire. Le centre de vaccination a été déplacé à la maison de santé de Lans-en-Vercors, explique Le Dauphiné libéré. Une enquête a été confiée à la gendarmerie de Villard-de-Lans qui s’est rendue sur place.

Dans les Pyrénées-Atlantiques, le chapiteau accueillant le centre de vaccination contre la Covid-19 de la commune d’Urrugne a été l’objet d’un incendie volontaire dans la nuit de samedi à dimanche, a annoncé dimanche le procureur de Bayonne, qui a ouvert une enquête. Sur son compte Twitter, le procureur de la République Jérôme Bourrier a expliqué avoir « saisi le service de police judiciaire de Bayonne d’une enquête de flagrance pour destruction volontaire par incendie ».

Pour le maire d’Urrugne, Philippe Aramendi, le caractère volontaire de l’incendie ne fait aucun doute. « J’ai été appelé à 3 heures du matin et on a constaté que du produit inflammable avait été répandu autour du chapiteau. Heureusement, les pompiers ont rapidement circonscrit les flammes et le chapiteau n’est que partiellement détruit », a-t-il expliqué.

Du « dépit et surtout de la colère »

Le maire de la commune basque s’est dit « habité par un sentiment de dépit et surtout de colère »« Il est peut-être trop tôt pour savoir si nous avons affaire à des antivaccins mais si c’est le cas, c’est attristant, a-t-il ajouté. La vaccination ne fait pas l’unanimité mais de là à en arriver à ce genre de faits, c’est inacceptable ! »

Selon l’élue municipale Danièle Bideondo-Baron, interrogée par Sud Ouest, la commune espère reprendre le cours normal de la campagne vaccinale dès mercredi. « Chacun a le droit d’avoir son opinion sur la vaccination mais cet acte regrettable nuit à l’ensemble des Urrugnards », a expliqué l’adjointe à l’action sociale.

Samedi, le premier ministre, Jean Castex, s’était rendu au Pays basque, à Bayonne et à Anglet, pour visiter notamment un centre de vaccination et discuter avec le préfet des Pyrénées-Atlantiques de la mise en œuvre du passe sanitaire dans ce département où le taux d’incidence est supérieur au seuil d’alerte, mais où 51 % de la population dispose d’une couverture vaccinale complète.

Ces deux actes de vandalisme surviennent alors que près de 114.000 personnes ont manifesté en France samedi, selon le ministère de l’Intérieur, contre la vaccination et le passe sanitaire, lequel va être requis dans de nombreux lieux à partir du mois d’août. Ils ont lieu également dans un contexte de rebond brutal de l’épidémie, alimenté par le très contagieux variant Delta : le taux d’incidence (nombre de cas pour 100.000 habitants) a « augmenté de 80 % sur une semaine, du jamais vu depuis le début de la crise », a affirmé le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, dans un entretien publié par Le Parisien.

La justice désemparée face à ce type de délit

Une tente d’un centre de vaccination a été vandalisée à Urrugne (Pyrénées-Atlantiques), samedi 17 juillet 2021.
Une tente d’un centre de vaccination a été vandalisée à Urrugne (Pyrénées-Atlantiques), samedi 17 juillet 2021. 

Les autorités cherchent la juste réponse pénale à apporter face au nombre croissant d’actions menées par une galaxie hétéroclite d’opposants aux mesures sanitaires.

Alors que le militantisme antivaccination contre la Covid-19 est passé à un stade supérieur – avec la dégradation de centres de vaccination mais aussi des menaces de mort – suite à la mise en place par le gouvernement d’un passe sanitaire et de l’obligation vaccinale des soignants, la question se pose aujourd’hui de la qualification de ce nouveau type de violence politique. A-t-on affaire à une forme de « terrorisme sociétal » ? Quelle politique pénale l’Etat a-t-il choisi de mettre en œuvre ?

Les actes de militantisme antivaccination connaissent une augmentation tant quantitative que qualitative depuis les annonces brutales de Macron, le 12 juillet. Dans la nuit du vendredi 16 au samedi 17 juillet, la salle communale de Lans-en-Vercors (Isère), qui devait accueillir une unité de vaccination, a été inondée et le matériel médical entreposé, saccagé. Sur place, on a retrouvé des tags « Assacin », « Nouveaux genocide » et une croix de Lorraine.

Le lendemain, des « antivax » ont incendié le chapiteau du centre de vaccination d’Urrugne (Pyrénées-Atlantiques) et, le dimanche 18, celui d’Audincourt (Doubs) a été saboté : quatre disjoncteurs ont été volontairement coupés, entraînant une panne de plus d’une heure. Découverte suffisamment tôt, cette attaque n’a pas endommagé les 3 000 doses de vaccins entreposées. Des tracts reproduisant les paroles de La Marseillaise ont été découverts sur place, avec deux phrases soulignées en rouge : « Contre nous de la tyrannie » et « Formez vos bataillons ».

Doubs : plainte déposée à la suite d’une coupure d’électricité « ciblée » dans un centre de vaccination

Une dose de vaccin anti-Covid-19 Pfizer-BioNTech.

La panne, qui a touché le centre de vaccination de la commune d’Audincourt dimanche, a duré moins d’une heure et demie. En plus des deux autres centres, dans d’autres coins de France, dans l’Isère et dans les Pyrénées-Atlantiques.

Le maire d’Audincourt, dans le Doubs, n’en a « aucun doute » : « le centre de vaccination était ciblé ». La commune a porté plainte, lundi 19 juillet, après la coupure des disjoncteurs d’alimentation électrique qui a touché, dimanche, son centre de vaccination contre la Covid-19 et son groupe électrogène de secours.

« On s’est rendu compte dimanche qu’il y a eu une panne d’électricité et que notre générateur, qui permet de prendre le relais en cas de panne, était lui aussi en panne, ce qui a enclenché une alarme », a expliqué le maire, Martial Bourquin. « Nos services se sont rendus sur les lieux, il y avait quatre disjoncteurs coupés et le disjoncteur de l’alimentation principale était lui aussi coupé », a-t-il détaillé, évoquant des « actes inacceptables et inqualifiables ».

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3 500 doses de vaccin à vérifier

La coupure d’électricité a duré « entre une heure et une heure et demie ». A l’intérieur du centre, « environ 3 500 doses » de vaccin Pfizer-BioNTech étaient stockées dans des réfrigérateurs. « Nous avons mis de côté ces doses pour les faire analyser par la pharmacie centrale de l’hôpital, qui nous dira si elles ont été affectées », a affirmé le maire.

Selon l’élu, la police nationale a effectué sur place des relevés d’empreintes digitales et d’ADN. Des extraits de vidéosurveillance doivent également être exploités. « Nous avons pris des mesures de sécurité, toute l’installation électrique qui était à l’extérieur sera maintenant à l’intérieur, il ne sera plus possible de pirater l’installation », a souligné Martial Bourquin.

Le centre de vaccination d’Audincourt rayonne sur le sud de l’agglomération de Montbéliard, soit une aire urbaine d’environ 70 000 habitants. Il a repris une activité « normale » lundi matin, « avec d’autres doses », selon M. Bourquin.

Plusieurs saccages dans un week-end de manifestations

Au cours du week-end du 16 au 18 juillet, deux autres centres de vaccination contre le Covid-19 ont été saccagés en France. A Lans-en-Vercors, dans le département de l’Isère, un bâtiment a été tagué ; du mobilier, des seringues et des compresses endommagés.

Un employé municipal nettoie le chapiteau du centre de vaccination d’Urrugne, incendié au cours du week-end.
Un employé municipal nettoie le chapiteau du centre de vaccination d’Urrugne, incendié au cours du week-end. BOB EDME / AP

Dans les Pyrénées-Atlantiques, le chapiteau accueillant le centre de vaccination contre le Covid-19 de la commune d’Urrugne a été l’objet d’un incendie volontaire dans la nuit de samedi à dimanche. Ces actes de vandalisme surviennent alors que près de 114 000 personnes ont défilé en France samedi, selon le ministère de l’intérieur, contre la vaccination et le passe sanitaire.

Le Monde avec AFP

A Saint-Paul-lès-Dax (Landes), le personnel du centre de vaccination a découvert lundi des croix gammées, dont certaines dessinées à l’envers. Dans ce même centre, des insultes et des menaces ont été proférées mardi et mercredi par un homme à l’encontre du personnel d’accueil. Enfin, plusieurs parlementaires de la majorité ont aussi reçu des menaces de mort et une permanence a été vandalisée.

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Parallèlement à ces actes de violence, les manifestations du samedi 17 juillet, qui ont surpris par leur ampleur avec 114 000 personnes mobilisées dans tout le pays, ont révélé l’existence d’un mouvement d’opinion aussi puissant qu’hétéroclite.

Possible radicalisation

Selon une note des renseignements territoriaux, s’y côtoient l’ultradroite et l’ultragauche, militants politiques, militants antivax, complotistes, personnels soignants, professionnels concernés par les mesures sanitaires ou encore « gilets jaunes ». Les autorités s’inquiètent d’une possible radicalisation alors qu’une nouvelle journée de protestation devait se tenir samedi 24 juillet. « Plus le conflit durera, plus le risque est grand que les plus déterminés, puis les plus radicaux, parviennent à prendre le contrôle, peut-on lire dans la note. La colère des plus déterminés des opposants pourrait s’exprimer à l’encontre des intérêts des parlementaires, notamment la majoritéUne vigilance doit également rester de mise à l’endroit des agences régionales de santé et des centres de vaccination. »

Landes: des guillotines factices pour intimider des élus favorables au passe sanitaire

Un homme sera jugé pour menaces politiques

Opposé à l’instauration du passe sanitaire, un homme de 50 ans suspecté d’avoir fabriqué et installé dans des communes des Landes, département socialiste, trois guillotines factices portant les noms d’élus favorables à l’instauration du passe sanitaire, sera jugé en octobre pour « menace de mort à l’encontre d’un élu public« , a annoncé vendredi le Parquet de Mont-de-Marsan.

Après la découverte samedi de ces fausses guillotines à Saint-Sever, Samadet et à Geaune, lien PaSiDupes, l’exploitation d’images de vidéo-surveillance avait montré un homme plaçant cet appareil d’exécution capitale par décapitation sur la place du marché de Saint-Sever à 22h10 et repartant après l’avoir photographié, a précisé le Parquet dans un communiqué, alors que, jusqu’ici, était suspecté un groupe de résistants au passe, le « Comité Jean Moulin » (CJM).

Identifié et interpellé jeudi, ce Landais au casier judicaire vierge a reconnu avoir « construit et déposé seul » ces engins « en bois et carton ». Il voulait « alerter les maires concernés de la violation des libertés fondamentales par les décisions gouvernementales » de lutte contre l’épidémie de Covid-19.

Regrettant que le « symbole ait été mal perçu par les élus et les media », il a dit n’avoir « jamais eu l’intention ni la conscience de menacer de mort les élus locaux ».

Les noms de 382 élus affichés sur les guillotines

Il a été placé sous controle judiciaire, avec interdiction d’entrer en contact avec les victimes et de participer à une manifestation sur la voie publique, selon le parquet qui a précisé qu’il n’avait pas été établi que le suspect appartenait « à un collectif coordonné pour mener des actions similaires ».

Sur ces guillotines « étaient agrafés treize feuillets supportant les noms de 382 élus ayant signé une tribune de soutien aux décisions liberticides du gouvernement, publiée dans le Journal du dimanche le 18 juillet », a expliqué le Parquet.

« Cette liste était accompagnée d’un tract intitulé ‘interdiction d’obligation de pass sanitaire et de vaccination‘. Sur ces feuillets, huit noms de maire, dont un d’une commune landaise, étaient soulignés ».

Une quatrième guillotine, déposée devant un magasin à Hagetmau (Landes), avait été découverte samedi au petit matin et immédiatement enlevée par des employés. Deux maires landais avaient porté plainte et l’enquête avait été confiée à la brigade de recherche de Mont-de-Marsan.

Passe sanitaire: trois guillotines aux noms de centaines d’élus découvertes en France

Oeil pour oeil, répliquent des opposants politiques à l’obligation

Des manifestants en colère à Nantes (Loire-Atlantique) le 30 novembre 2020, avaient créé une fausse guillotine pour protester contre les restrictions sanitaires de l'époque (image d'illustration).
Des manifestants en colère, comle par hasard à Nantes (Loire-Atlantique), le 30 novembre 2020, avaient créé une fausse guillotine pour protester contre les restrictions sanitaires de l’époque. 

Dans deux communes des Landes (PS), trois guillotines de près de deux mètres de haut ont été dressées. Y a été placardé le nom de près de 400 élus qui ont appelé à soutenir Macron.

Deux guillotines en bois ont été découvertes le 25 juillet sur un parking de Samadet, DVG, et une place de Geaune, PS, deux communes landaises proches de Monségur et Castelnau. Une troisième est signalée par France Bleu Gascogne à Saint-Sever, commune prise au PS par l’UMP/LR en 2014. L’information a été rendue publique, le 26 juillet par France bleu, puis par Le Figaro, le lendemain.

Ils ne s’émeuvent pas de menaces sur la personne de Macron…

Le maire de Samadet, Bernard Tastet, explique, en «colère», que sur l’une d’elles était inscrit le nom de politiques favorables au passe sanitaire, 382 élus qui avaient signé le 17 juillet une tribune dans le JDD en soutien au président Macron. Un texte en appoint, contre l’extension du passe sanitaire, serait l’œuvre d’un groupe, nommé « Comité Jean Moulin » (CJM), qui se considère comme un «groupe de juristes et avocats au service du peuple».

L’orientation de ce « comité » de justiciers est claire. Initié au printemps 2019 pour développer le soutien juridique et la communication des droits fondamentaux des citoyens, le CJM s’est allié aux Mutilés pour l’Exemple de l’époque et à la Délégation SOS ONU – qui a mis en alerte l’ONU et l’Europe sur les violences d’Etat faites aux Gilets Jaunes.

L’idée de supplicier
le mâle blanc de l’Elysée
est due aux Gilets jaunes

Ce collectif existe donc réellement. Interrogé par France bleu, il rejette toutefois l’accusation : «Nous ne revendiquons aucune action comme telle […] Le comité Jean Moulin n’a jamais fabriqué la moindre guillotine, et n’a en rien invité à le faire.»

Les individus estiment qu‘«il ne peut être imposé aux citoyens français de devoir justifier de leur statut de vaccination pour circuler librement et accéder à tout endroit public ou privé».

Les guillotines seraient dotées d’une lame factice. Les trois instruments d’exécution de la peine capitale instaurée par les révolutionnaires de 1789 ont été retirés.

Variant Delta : « Le seul moyen d’échapper à une 4e vague, c’est la vaccination »

Les gestes-barrière ne sont pas une protection suffisante, affirme René-Paul Savary, sénateur LR.

Un centre de vaccination contre le Covid-19, le 5 mai 2021 à Toulouse

Le premier ministre et le ministre de la Santé étaient en déplacement dans les Landes ce jeudi 24 juin, pour y annoncer des mesures spécifiques au département qui connaît une reprise de l’épidémie. La circulation du virus alpha baisse partout en France, mais la présence du variant Delta, lui, connaît une progression rapide, comme dans d’autres pays du monde.

« L’épidémie est toujours là. » L’arrivée de l’été, la baisse de la circulation du virus et la levée des restrictions sanitaires pourraient presque le faire oublier. En marge d’un sommet de l’Union européenne à Bruxelles, Macron a appelé à davantage de vigilance, constatant que ce variant « se diffuse beaucoup plus rapidement que les précédents ». Selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), le variant Delta sera prédominant en Europe d’ici la fin de l’été et pourrait représenter 90 % des nouveaux cas de Covid-19.

Ce jeudi, le premier ministre Castex et le ministre de la Santé Véran étaient en déplacement à Mont-de-Marsan dans les Landes, un département qui connaît une reprise de l’épidémie avec une présence du variant Delta (ex-variant Indien). Le variant représente 70 % des nouvelles contaminations, selon l’ARS qui précise que ce pourcentage ne porte que sur 126 tests.

La visite de Jean Castex et du ministre de la Santé fait aussi suite à la découverte d’un cluster dans un Ehpad de Pontonx-sur-l’Adour. 23 résidents et 6 membres du personnel ont été testés positifs. Sur les 23 résidents contaminés, 21 étaient totalement vaccinés, avec deux doses. Trois d’entre eux ont été hospitalisés, sans être transférés en réanimation.

Dans le département du Sud-Ouest, « la situation n’est pas catastrophique, l’épidémie est sous maîtrise, mais il ne faudrait pas que la situation des Landes préfigure le développement de ce variant, a assuré Jean Castex. Une préoccupation est liée à ce variant Delta, qui progresse sans doute un peu inexorablement partout ». Le ministre a annoncé des mesures renforcées dans le département avec une campagne de tests et un acheminement de 20.000 doses supplémentaires, utiles et efficaces, si les Français se déplacent mieux que pour les régionales. Et si Véran ne deshabille pas Pierre pour habiller Kevin.

Faut-il contraindre les personnels soignants à la vaccination ? Auditionné au Sénat hier, le ministre de la Santé a abordé le cas de l’Ehpad de Pontonx-sur-l’Adour, s’exaspérant qu’une partie du personnel n’ait pas été vaccinée. Olivier Véran n’exclut pas de proposer – mais en septembre – la vaccination obligatoire pour les soignants et les personnels des Ehpad : « Je ne laisserai pas les Ehpad à nouveau, infectés par le virus »… Peuvent-ils avoir confiance?

Médecin de formation, le sénateur socialiste Bernard Jomier attend les prochaines modélisations pour se prononcer sur la vaccination obligatoire des soignants mais pressent que « ce sera un objet de débat ». Selon lui, « il pourrait y avoir une 4e vague mais pas avec un nombre important de formes graves, d’hospitalisations, de décès. Est-ce un schéma acceptable pour autant ? Je ne pense pas qu’il soit souhaitable de laisser le virus circuler », répond le sénateur socialiste. Il estime que les mesures de restrictions ne peuvent être la première réponse et qu’il faut en appeler à la responsabilité des soignants.

Quand on est directement menacé, on raisonne autrement. Pour la sénatrice des Landes, Monique Lubin (PS), c’est en revanche impensable « de savoir que parmi les personnels des Ehpad, certains ne sont pas vaccinés ». Elle rappelle la souffrance connue par les familles et les résidents avec l’arrêt des visites. La sénatrice rejoint donc la position du ministre, mais s’étonne de cette séquence de « communication ».

« Il ne s’agit pas de minimiser mais ça procède d’une dramatisation du sujet qui n’a pas lieu d’être », estime-t-elle en rappelant que les résidents étaient en majorité, asymptomatiques. Ce qui l’agace également est d’avoir été fixée sur la situation et informée de la visite ministérielle par voie de presse. « En tant que parlementaire, je n’ai reçu aucun message d’alerte. Nous avons été prévenus, hier, de la visite du ministre mais rien de plus », indique Monique Lubin. La sénatrice s’inquiète aussi de la couverture médiatique autour de la contamination de résidents d’Ehpad pourtant vaccinés. Le manque de transparence autour de cette situation pourrait, selon elle, favoriser le discours des anti-vaccins.

René-Paul Savary (LR), médecin de formation et ancien vice-président de la commission d’enquête sur la gestion de la pandémie, apporte une explication simple : « La vaccination amoindrit les risques de développer des formes graves et réduit la charge virale, mais les personnes âgées ont moins d’immunité que celles qui sont dans la force de l’âge ».

« Il y a besoin de maintenir une vigilance et peut-être que le message n’est pas suffisamment clair. On n’entend plus parler de l’application ‘Tous anti Covid’ par exemple », remarque aussi le sénateur de la Marne.

Hier, en Conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, indiquait que le variant Delta représentait entre 9 et 10 % des contaminations sur le territoire national. Deux fois plus que la semaine dernière où il ne représentait que 4,6 % des tests positifs.

Dans la course entre les variants, il y a fort à parier que c’est le variant Delta qui va prendre le dessus, « c’est le principe même des virus », explique René-Paul Savary qui insiste : « Le seul moyen d’échapper à une 4e vague, c’est la vaccination ».