« Il faut en finir avec l’islam consulaire en France »

Macron n’a pas entendu cette alerte de juillet 2022

L’islamologue et président de la Fondation de l’islam de France – créée en 2016 pour favoriser, par des actions éducatives, culturelles et sociales, l’affirmation d’un « islam humaniste, d’un islam de France qui reconnaît les valeurs et principes de la République » -, le 9 juillet 2022, Ghaleb Bencheikh livre son analyse sur le rapport parfois conflictuel entre le modèle universaliste français et la religion musulmane.

Mercredi 30 juin 2022 s’achevait en France le long et douloureux procès des auteurs des attentats du 13 novembre 2015, avec une douzaine de personnes prises en otage par les terroristes islamistes au Bataclan, comme le seront 222 otages civils (dont femmes et enfants) en Israël, le 7 octobre 2023. Deux semaines auparavant, les élections législatives françaises permettaient à 89 députés du Rassemblement national de faire leur entrée à l’Assemblée nationale, un chiffre d’une ampleur inédite dans l’histoire parlementaire de l’hexagone. Dans le prolongement de la campagne présidentielle, les préoccupations de la population, au premier rang desquels l’immigration et les thématiques qui l’entourent, ont à nouveau été ramenées au centre des débats médiatiques.

C’est dans ce contexte d’intrusion de l’islam et des populations de confession musulmane que l’islamologue franco-algérien Ghaleb Bencheikh, président de la Fondation de l’islam de France, a accordé un entretien à Jeune Afrique, mensuel accusé en 2002, d’avoir publié en 1998 des dossiers élogieux ou indulgents de présidences africaines, moyennant finance, tout comme le journal …Le Monde. Laïcité, qualité du débat, influences étrangères… Avec rigueur et précision, l’islamologue n’élude aucun thème et répond à chacune des questions.

Jeune Afrique : Le procès des auteurs des attentats du 13 novembre vient de s’achever. Que retenez-vous de cette séquence ? La France est-elle sortie par le haut de cette crise ?

Ghaleb Bencheikh : Il est clair que la nation française a connu une décennie traumatique, qui a débuté avec les assassinats du criminel Merah. Une grande partie de la société montre depuis lors une grande crispation vis à vis du fait islamique. Il est vrai aussi que la violence terroriste jihadiste a été en grande partie la source d’une droitisation extrême. Mais la France s’est montrée résiliente.

Nous sommes pris dans des temps de radicalités religieuse et politique, et la spécificité du cas français s’explique par des raisons intrinsèques dans sa relation avec le fait islamique.

A titre d’exemple, et même si je sais que les Français sont fatigués d’être comparés au sempiternel voisin allemand, l’Allemagne a tenu en septembre 2021 des élections générales, à la suite desquelles Olaf Scholz a été  élu. Au cours de la campagne et des débats, l’islam n’a pas été cité une seule fois, et ce en dépit de « l’absorption » d’un million de réfugiés de confession islamique dans leur grande majorité.

La majorité de la société française, traversée par de forts courants de sécularisation, n’a pas de référent religieux. Elle pensait avoir réglé la dimension « irrationnelle » de la religion en tranchant le cordon qui la liait à l’Église le siècle dernier. Et voilà qu’un fait religieux nouveau fait irruption avec, comme corollaires, des attitudes ostentatoires qui intègrent dans certains cas des accoutrements improbables, des discours insupportables et des comportements inacceptables.

Quant à savoir si la France s’en est sortie par le haut, je répondrais par l’affirmative. Lorsque le droit est dit, la justice rendue, et que le prétoire est parvenu à absorber les différentes émotions, c’est que nous sommes dans la civilisation. Gageons que cette affaire est derrière nous, et qu’après cette  correction démocratique, nous allons entrer, je l’espère, dans une ère d’apaisement et de normalisation, voire de banalisation du sujet « islam ».

Un institut français d’islamologie a été lancé en 2022. Quelle est sa raison d’être ?  Où en est ce projet ?

Cette idée vient pallier les carences en matière d’islamologie en France. Je ne suis pas de nature envieuse, mais je confesse que je suis quand même un peu jaloux de l’université allemande sur ces sujets. Nous n’avons pas, en France, la tradition d’un orientalisme savant islamisant comme on la retrouve outre-Rhin. Le programme national fédéral allemand possède un corpus coranicum [un projet de recherche de l’Académie des sciences humaines de Berlin-Brandebourg visant à développer une meilleure compréhension du Coran en Occident], financé par les deniers publics allemands. Ce projet, qui n’a pas d’équivalent en France, laisse la place à des islamologues de renom, musulmans et non musulmans, afin d’étudier le fait coranique.

L’étude du fait islamique ne peut être réduite aux affaires de burkini ou de certificat de virginité.

Espérons que cet Institut français d’islamologie pourra combler ce manque, car l’islamologie doit être une discipline de prestige. Il est intellectuellement inconcevable de ramener une civilisation qui a connu trois grands empires concomitants à des considérations archaïques. Nous ne pouvons pas accepter qu’en France l’étude du fait islamique soit réduite aux affaires de burkini ou de certificat de virginité.

Il y a lieu que le sujet islam investisse ou réinvestisse le champ du débat intellectuel et des idées, avec connaissance et intelligence.

La campagne présidentielle, très marquée par la question de l’islam, s’est achevée sur un gros score du Rassemblement national. Fait-il encore bon être musulman en France ?  

C’est avec calme, sérénité, et dignité qu’il faut vivre et exercer pleinement sa citoyenneté, même lorsque les temps sont extrêmement difficiles, et ils le sont. Il appartient aux citoyens musulmans d’investir le champ politique, sans référent confessionnel, bien entendu  –laïcité oblige –, afin que les choses s’apaisent. Bien que cela m’ait valu quelques inimitiés, je le répèterai tout de même : au lieu de construire une énième mosquée, on devrait plutôt se concentrer sur les instituts, les écoles, les centres de formation et les bibliothèques [Ne sont-ils pas associés ? Inversement, derrière certains instituts ou centres se dissimulent des lieux de culte].

Il faut aussi des grands groupes de presse qui défendent l’honneur et la dignité des citoyens musulmans. Il est crucial de répondre aux « identitaristes » qui soutiennent que l’élément islamique a fracassé l’unité nationale en rappelant calmement qu’une identité est sédimentée, multiple, dynamique, vivante, et que l’élément islamique, pas plus qu’un autre, n’est un facteur dominant [ni dominateur, voire suprématiste ?].

Le projet d’un « islam de France », dont on discute depuis fort longtemps, vous paraît-il pertinent et réaliste dans un contexte de globalisation ?  

Selon le hadith de Gabriel, l’islam qui universalise tous les musulmans est connu de tous, et se fonde sur le triptyque foi, culte et bienfaisance. En revanche, il est parfaitement logique que, selon que l’on se trouve à Zanzibar, à Casablanca, à Kaboul ou au Canada, on ne vive pas son islamité, sa foi et son articulation dans l’histoire de la même façon. Dans cette configuration, il est justifié de parler d’islam de France, comme on parlerait d’un islam d’Australie ou du Canada, en commençant par rappeler le fait [contesté] que les citoyens français de confession musulmane obéissent d’abord à la Constitution française, qui consacre la laïcité de l’État, ce qui n’est pas le cas ailleurs. Selon cette idée, la notion d’islam de France, bien qu’elle constitue une forme d’abus de langage, peut s’employer.

Les influences marocaine et algérienne, via le Conseil français du culte musulman (CFCM, écarté début 2023 par la décision d’Emmanuel Macron, qui lui préfère le Forum de l’islam de France, FORIF) et la Grande mosquée de Paris (proche de l’Algérie) sur l’islam en France, vous paraissent-elles positives du point de vue de la lutte contre le radicalisme ou sont-elles délétères ?

Je les trouve navrantes et affligeantes. Il faut en finir avec l’islam dit « consulaire ». Nous n’avons pas besoin de ramener des imams, dont certains sont déjà aux prises avec leurs sociétés d’origine, qui pensent en arrivant ici que la société française est dépravée et dévergondée.

Il faut également cesser d’importer les rivalités de régimes sur le sol français, via des inféodations, et arrêter de considérer certains lieux de culte français comme des nids de barbouzeries. Appelons de tous nos vœux pour que la fin de cet islam consulaire puisse être une réalité.

Quelle est votre position sur la loi contre le séparatisme en France ? Vise-t-elle selon vous, et comme elle est régulièrement accusée de le faire, essentiellement les musulmans ?  

Dans la loi elle-même et dans son intitulé « loi confortant les principes républicains », les mots « islam » ou « musulman » n’existent pas. Cela a d’ailleurs été reproché à l’exécutif par les identitaristes, qui ont jugé que le législateur avait été frileux. Mais ne soyons pas dupes, sans pour autant verser dans la paranoïa : cette loi concerne les musulmans au premier chef. Le gouvernement a été soumis à des injonctions concrètes de la part de certains citoyens, et il a sans doute souscrit à l’idée que de larges pans de quartiers français se sont détachés de la République. Il a donc souhaité apparaître ferme.

Nous devons aborder ces sujets avec distanciation et objectivité.

Selon moi, il suffisait d’appliquer avec rigueur la loi de 1905. La loi doit rester impersonnelle et générale. Or, à chaque problème qui surgit, on fait recours à la loi. Cela illustre en réalité notre incapacité à faire les bons diagnostics et à appliquer les médications adéquates. Nous devons aborder ces sujets avec froideur d’esprit, distanciation et objectivité, et non pas sous le prisme de l’émotion et de l’affect.

Y a-t-il un malentendu entre les musulmans de France et la conception actuelle de la laïcité, comme certains le prétendent ?

Ce sujet mériterait un ou plusieurs colloques dédiés. Le malentendu se situe autour de la question de la laïcité et s’aggrave autour de l’incompatibilité irréductible qui est faite de l’islam et de la laïcité. Malheureusement, le vocable laïcité ne renvoie pas à un concept autosuffisant. Il ne suffit pas d’utiliser le mot « laïcité » pour que l’on comprenne de quoi l’on parle. C’est d’ailleurs pour ça que de plus en plus de personnes l’affublent d’une épithète et utilisent des formules comme « laïcité inclusive », « ouverte », « positive », etc [comme le tandem « islam radical » vise à accréditer l’idée que l’islam ne serait pas radical par nature]. Or, si ces adjectifs existent, cela signifie également qu’ils possèdent leurs antonymes : exclusive, fermée, négative. Les grammairiens nous ont avertis : méfiez vous de l’adjectif qui affaiblit le substantif.

Comment jugez-vous l’état du débat médiatique en France sur ces questions ? 

Je distingue la presse dite d’information de celle de « formatage » de l’opinion. La première fait ce qu’elle peut, avec des connaissances sur le fait islamique parfois réduites [propos dans la lignée de la dénonciation de l’incapacité des enseignants mécréants de traiter de l’islam à l’école], mais avec professionnalisme et déontologie. En revanche, la seconde l’aborde par un débat qui n’est ni équilibré, ni objectif, ni intelligent. Par ailleurs, je constate que deux individus condamnés par la justice pour provocation à la haine raciale [amalgame race et religion], (Dieudonné et Alain Soral), sont interdits d’antenne – ce qui est une bonne chose –, pendant qu’un autre (Eric Zemmour), condamné pour les mêmes motifs, dispose d’une émission taillée sur mesure [liberté de la presde et mluralisme] et s’est présenté à la magistrature suprême [liberté démocratique de candidater]. Cela traduit une atmosphère qui n’est pas propice aux débats et aux discussions apaisés sur ces questions [aucun débat sans pluralisme et aucun scrutin à candidature unique en république occidentale. Israël est l’unique démocratie de sa région moyen-orientale…].

Nous devons concourir individuellement et collectivement à redonner au débat public son calme et son éthique, afin que la connaissance et le discernement l’emportent sur les poncifs et raccourcis hâtifs [ceux qui ne sont pas ceux des musulmans].

LFI de nouveau ébranlé par l’amoralité de l’un de ses députés

Propriétaire de deux appartements, il bénéficie d’un logement social

Le député LFI du Val-d’Oise Carlos Martens Bilongo a continué de bénéficier, après son élection en juin 2022, d’un logement social à Villiers-le-Bel, socialiste depuis 1945. Depuis son élection en juin 2022, il sous-louait à l’une de ses sœurs, alors qu’il était dans le même temps propriétaire de deux autres appartements.

Nouvelle affaire impliquant Carlos Martens Bilongo, né en France de parents d’origine congolaise (RDC) et angolaise. Une semaine après l’ouverture d’une enquête le visant pour « fraude fiscale » et « blanchiment ». Le député LFI a bénéficié jusqu’en décembre 2022, soit six mois après son élection, d’un logement social qu’il sous-louait à l’une de ses sœurs à Villiers-le-Bel, dans le Val-d’Oise, alors qu’il était dans le même temps propriétaire de deux autres appartements.

« Oui, c’est vrai. J’ai vécu là-bas »

Ce mardi soir, l’enseignant et militant associatif confirme ces révélations. « Oui, c’est vrai. J’ai vécu là-bas. Mais tout est régularisé depuis décembre 2022 », a-t-il affirmé.

Carlos Martens Bilongo a vécu dans ce logement social de la mairie pendant une dizaine d’années. Il avait pourtant acquis, en 2018, deux autres appartements.

Ces informations figurent dans le signalement qu’a effectué la cellule anti-blanchiment de Bercy à la justice il y a quelques semaines à propos du député, a-t-on appris. C’est cette dénonciation qui a conduit le Parquet de Pontoise à ouvrir, mi-avril, une enquête préliminaire pour des faits de fraude fiscale, blanchiment de fraude fiscale, abus de biens sociaux et manquement aux obligations de déclaration auprès de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP).

Sous-location à sa sœur

Carlos Martens Bilongo indiquait la semaine dernière qu’il devait faire le point avec son comptable et ses avocats, tout en niant avoir voulu être malhonnête.

D’après les éléments des enquêteurs de la cellule de Bercy (Tracfin), Carlos Martens BIlongo aurait quitté ce logement social en 2020, mais le logement est resté occupé par l’une de ses sœurs qui lui versait, pour cela, un loyer. Interrogé sur ce point, Carlos Martens Bilongo n’a pas démenti.

« Oui, ma sœur vivait avec moi. Et elle participait au loyer », a-t-il concédé.

Concernant le fait qu’il possédait, par ailleurs, deux autres logements, il s’est justifié en indiquant que l’un était « un investissement locatif », le second étant « en travaux entre 2018 et 2020 », ce qui, selon le tombeur de François Pupponi, l’empêchait d’y habiter.

Le député LFI est aussi suspect de fraude fiscale

A l’origine de ses démêlées avec la justice, rappelons les soupçons de dissimulaltion de quelque 200.000 euros au fisc et fait l’objet d’une procédure ouverte à la mi-avril à la suite d’un signalement de Tracfin. Dans un communiqué de presse du 11 mai 2023, il déclare qu’il n’a « jamais ouvert de compte à l’étranger » et que « l’intégralité des sommes versées sur [ses] comptes sociétés a été déclarée en bonne et due forme » et ausdi qu’il a demandé à son expert-comptable de vérifier qu’aucune erreur de déclaration n’a été commise. Il a ajouté qu’il sera « parfaitement transparent sur l’intégralité de ces éléments » Lien PaSiDupes

Un antisémite proche des islamistes

AFMV (Association des Français Musulmans de Villiers-le-Bel)

François Pupponi, ancien maire de Sarcelles, a exhumé une ancienne vidéo dans laquelle apparaît le député insoumis aux côtés de Nabil Koskossi, candidat DVG aux municipales 2015 et organisateur de la manifestation pro-Palestine du 20 juillet 2014 ayant dégénéré en émeutes antisémites, et dont Me Arié Alimi est l’avocat. La plainte déposée contre l’association (le collectif des habitants de Garges-Sarcelles, et aussi Made in Sarcelles) de ce directeur du service… jeunesse d’Argenteuil (PCF ou PS jusqu’en 2014) par la ville de Sarcelles pour « destruction ou dégradation de biens privés ou menace » sera classée sans suite. Mais cette amitié en dit long sur les relations troubles du député Bilongo.

Carlos Martens BIlongo
et Nabil Koskossi

« Je n’oublie pas que le jour de mes 60 ans, Carlos Bilongo a, avec Nabil Koskossi, l’organisateur de la manifestation antisémite de 2014 à Sarcelles, publié une vidéo insultante et méprisante à mon égard. » Sur son compte Twitter, François Pupponi (MoDem), ancien adversaire de Carlos Bilongo aux législatives de 2022, dévoile un court extrait vidéo dans lequel le député insoumis apparaît en toute amitié aux côtés de Nabil Koskossi. Ce militant associatif de Sarcelles n’est autre que l’un des organisateurs de la manifestation du 20 juillet 2014 en soutien à la Palestine. Rapidement, le rassemblement, pourtant interdit par la préfecture, avait viré à l’émeute et une épicerie casher ainsi qu’une synagogue avaient été prises pour cibles. Ce passif ne semble pas déranger Carlos Bilongo qui, dans cette vidéo d’une trentaine de secondes, célèbre ironiquement avec Nabil Koskossi l’anniversaire du maire honoraire de Sarcelles. Alors que les Insoumis crient au racisme depuis cinq jours, François Pupponi ajoute : « l’homme blanc de soixante ans que je suis n’a pas apprécié et attend toujours des excuses. »

Au cours du ramadan, plusieurs imams et prédicateurs rigoristes ont été invités. Youssef Baouendi, dont l’association Halal à votre service (AVS) est proche des Frères musulmans, a ainsi donné une conférence le 7 avril 2022 dans cette mosquée. Tout comme Brahim Charafi, enseignant à l’Institut européen de sciences humaines (IESH) de Paris, établissement créé à l’initiative de l’UOIF, proche des Frères musulmans.

La comédie de la NUPES, première à crier au racisme, ne dissimule guère en réalité des liens incontestables avec la sphère de l’ islam radical.

Tribune « républicaine » – et laïque – du recteur de la Grande Mosquée de Paris 

« Pour combattre vraiment le “séparatisme islamiste”, il faut cesser de tolérer la ghettoïsation », nous reproche-t-il?

En 2006, aux côtés de ses confrères Francis Szpiner et Christophe Bigot, cet avocat, partisan de la liberté d’expression, assigna Charlie Hebdo qui avait publié les caricatures de Mahomet parues dans le Jyllands-Posten 

Tribune de Chems-Eddine Hafiz, recteur de la Grande Mosquée de Paris

Début octobre 2020, Chems-Eddine Hafiz, le recteur de la Grande Mosquée de Paris, a donné son aval au chef de l’Etat dans sa démarche contre le communautarisme qui existe, selon cet avocat franco-algérien, dans certains territoires.

Le religieux met toutefois une condition à son soutien. Sa condition est qu’elle s’inscrive dans une « politique volontariste et républicaine ».

Tribune. 

« Le président de la République a choisi l’expression « séparatisme islamiste » [le 18 février, lors d’une visite à Mulhouse, Haut-Rhin] pour qualifier les manifestations de repli et de communautarisme constatées chez certains [insiste-t-il] de mes coreligionnaires.

La question du « séparatisme » ne concerne en aucun cas tous les musulmans [répète-t-il, se défaussant de toute responsabilité, mais soulignant « en même temps » la portée limitée de ses prêches et tribunes]. Loin s’en faut ! Nous parlons bien d’un « séparatisme islamiste ». En tant que recteur de la Grande Mosquée de Paris, je rappelle – n’en déplaise aux milieux qui cherchent à établir un parallèle entre l’islam et l’islamisme [recteur polémiste qui commence son travail de détournement], à ceux qui laissent croire que l’islam serait l’islamisme [le recteur s’attaque-t-il au problème, aux côtés des mécontents ?], et inversement – qu’il y a bien une distinction à faire entre la religion musulmane et l’idéologie islamiste [Il reste au recteur à travailler efficacement – et urgemment – à l’établissement clair de ce distinguo, au risque, sinon, d’apparaître complice: pour autant que nous sachions, l’indulgence qu’il manifeste envers les islamistes qu’ils présente en brebis galeuses de l’islam ont bel et bien droit de cité dans les instances qu’il partage avec eux].

Amalgames à éviter [tout est dit !]

La première est une foi, une éthique, une tradition, une civilisation, une histoire qui exige une herméneutique, une contextualisation, qui convoque le savoir et l’intelligence. La seconde est une idéologie mortifère [les salafistes sont-ils, selon lui, des mécréants sans foi], une pensée politique aux relents totalitaires [sans foi, ni loi républicaine, non plus], un dévoiement des textes [des voyous ?], une menace [des dangers publics ?] – certains [peut-on les nommer?] ont tendance à l’oublier – pour la stabilité du monde musulman, mais aussi pour la planète tout entière.

Un islam dirigé par des fanatiques engendre l’islamisme [l’imam se sent-il menacé par des factieux ?] , car la religion musulmane, comme les autres monothéismes [amalgame, pour le coup!], est d’abord et avant tout un corpus qui, entre les mains des hommes [sans berger, ni hiérarchie], peut se transformer en une source de lumière ou en une source d’obscurantisme. Le premier amalgame à éviter [outre celui auquel sacrifie l’imam], ne serait-ce que par honnêteté intellectuelle [l’honnêteté serait déjà de ne pas pratiquer soi-même ce qu’on dénonce chez les autres], consiste à ne pas laisser croire que les partisans de l’obscurantisme et de la haine de l’Autre valent les adeptes des Lumières et du respect de l’altérité [c’est la mission de la Grande Mosquée de s’y atteler: qui d’autre mieux que ses « sachants » pourraient-ils mieux y parvenir, si leur sincérité et leur détermination égalent leur honnêteté intellectuelle?].

La question essentielle qui est posée concerne le « séparatisme ». Existe-t-il véritablement sur notre territoire [lequel pour les bi-nationaux?] une volonté de se délier de la République ? [Un imam marocain peut-il se délier de la monarchie?] La réponse est oui. Et je l’affirme sans ambages. Certains représentants de l’islam de France – comme certains responsables politiques d’ailleurs – sont très souvent dans le déni. Par calcul, par cynisme, par facilité, probablement parfois par lâcheté, un certain nombre d’acteurs représentatifs, d’élus locaux se sont refusé à voir la situation à laquelle nous faisons face aujourd’hui [les prédicateurs et les imams étant exclus de cette liste noire ou grise].

Refus des lois de la République

Depuis près de quarante ans, une ghettoïsation progressive s’est installée, d’abord urbanistique, puis sociologique, enfin économique, avant de devenir idéologique et identitaire. Le « séparatisme » est une attitude qui amène certains milieux extrémistes [insinuation], tantôt partisans d’un islam sectaire, tantôt militants pour un islam politique, à refuser les lois de la République et à leur substituer leurs « interprétations » religieuses, voire des « lois coutumières » [qu’en termes voilés ces choses sont dites…].

Ceux qui ont agi ou agissent de la sorte, il est nécessaire de le souligner, l’ont fait parce qu’ils ont pu le faire , parce qu’on leur a permis de le faire ou parce qu’on a, trop longtemps, fermé les yeux, au nom de la « politique de l’excuse » [la faute n’est pas leur], d’une attitude infantilisante qui promeut un discours victimaire, par ailleurs très méprisant à l’égard des musulmans qu’on voit trop souvent comme des musulmans seulement, au lieu de les voir comme des citoyens avec des droits et des devoirs [le recteur fait se déplacer cette faute: elle change subrepticement de camp].

S’il est fondamental de mettre les représentants de l’islam de France face à leurs responsabilités, il est tout aussi fondamental de rappeler les défaillances de l’Etat [la faute est arrivée à destination].

Désengagement de la puissance publique [le religieux n’assume pas, rejoignant ainsi les ennemis de la République, laquelle est rendue coupable de tout]

Il est en effet important, si l’on veut établir un diagnostic juste [si possible, enfin], de souligner le désengagement de la puissance publique à l’échelle communale. Les services de l’Etat et certaines collectivités locales [toujours cette discrimination malsaine de « certains »] ont compensé cet abandon par des « ravalements de façade » et des subventions généreusement distribuées, souvent sans contrôle, à des associations, généralement clientèle d’élus locaux [peut-on énoncer qu’elles ont ont pu l’avoir été de tel ou tel pays du Maghreb ou d’ailleurs (Turquie ou Arabie saoudite), par exemple, et l’être encore ?]. Ce sont autant d’attitudes, je le dis, irresponsables [alors que l’arrivée de notre recteur à la tête de la mosquée de Paris est classée « par certains «  »révolution de palais » le vice-recteur étant devenu recteur à la place du recteur], autant d’aventures qui ont livré une partie de notre jeunesse aux recruteurs islamistes, au monde de la délinquance, voire, depuis quelques années, au deux [surtout si on est binaire en tout, comme le nouveau recteur de cette religion où tout est catégorisé en Bien ou Mal].

Quand l’Etat jacobin, censé jouer un rôle régulateur [encore un jugement sournois du système républicain actuel], organise lui-même la ghettoïsation ethnique et religieuse [les associations humanitaires en lien avec les musulmans conduisent ces regroupements de clandestins: la République est-elle responsable des campements de la Porte de La Chapelle?], quand il crée lui-même les conditions de l’échec scolaire [les militants de Réseau éducation sans frontières, RESF, apprécieront], lorsqu’il accepte que dans certains quartiers la loi des gangs devienne la norme [qui accepte? que fait la Grande Mosquée?], et qu’il tolère que des organisations extrémistes et des associations liées à l’islam politique s’occupent du « soutien scolaire » [imposé à la solidarité des Français face à des irréguliers qui ne pratiquent pas la langue et n’ont aucune notion de notre culture], de la gestion des affaires de la cité [la Grande Mosquée n’a-t-elle pas failli, alors qu’elle met en oeuvre une économie coranique parallèle ?], voire parfois de la paix sociale [perturbée par des imams qui prêchent en langue étrangère au pays, sans contrôle de la Grande Mosquée], quand il renonce à lutter contre les économies parallèles [apparemment tolérées par le milieu religieux], il ne faut guère s’étonner du résultat [mektoub].

A terme, certaines populations s’autonomisent [sous les yeux du recteur], s’affranchissent des lois de la République pour vivre selon des normes qu’elles se sont concoctées ou que des milieux extrémistes et communautaristes ont façonnées pour elles [si leur interprétation du Coran tombe sous le coup de la loi républicaine et laïque, échappe-t-elle à la connaissance du recteur ?]. Dur est en effet le réveil [on apprécie tant de compassion extérieure!] lorsque, des années durant, la poussière a été mise sous le tapis [dur quand la Grande Mosquée n’assume pas; pire, quand elle accuse le pouvoir laïc].

Prévention de la radicalisation

Il est évident que, sous l’impulsion de l’exécutif, nous [le recteur aussi part en guerre?] devons agir. Mais nous devons le faire collectivement [comme les troupes françaises, isolées au Mali, parmi leurs alliés], sincèrement [taqîya mise en veille] et autour d’un consensus national [et panafricain mano en la mano avec la Ligue arabe], car l’heure est grave.

Je soutiendrai complètement l’action du président de la République face au « séparatisme islamiste », à condition que la démarche s’inscrive dans une politique volontariste, résolument républicaine et qu’elle s’éloigne de l’opportunisme politicien et des coups de communication qui s’invitent généralement dans le débat à la veille des échéances électorales [tant de conditions dressées assurent en fait le président de la passivité de la Grande mosquée].

Si le vœu [sa détermination est ravalée au niveau du fantasme] du chef de l’Etat est bien [il est permis d’en douter, suggère le recteur], avant la fin de son mandat, de contrecarrer concrètement les tenants du « séparatisme islamiste », il trouvera en moi un partenaire sérieux, déterminé et engagé. Mais je veux être franc : s’il s’agit uniquement de mettre en place des mesures gadgets pour servir une communication politique sans lendemain, je préfère ne pas m’engager [nul ne sait à quoi le recteur s’engagerait concrètement, ce en quoi il est macronien] car ce serait tromper l’opinion publique.

« Il est fondamental de désenclaver les zones dans lesquelles prospèrent des groupes islamistes, permettre aux habitants des quartiers populaires de sortir de ce huis clos dévastateur » [Fokon, yapuka…]

Pour favoriser l’action concrète, je propose quelques pistes de travail. [Macron reçoit sa feuille de route du recteur] Il convient d’abord d’identifier ceux qui sont véritablement en mesure d’être des partenaires pour garantir une cohabitation digne, sereine et pacifique entre l’islam et la République.

Depuis que je suis recteur [janvier 2020], en lançant, aux côtés des imams rattachés à la Grande Mosquée de Paris [dont aucun n’est suspecté d’islamisme?], un vaste programme de prévention de la radicalisation [dont le bilan se fait quelque peu attendre: ceux du Grand Débat national aussi!], je ne cesse de découvrir, notamment en régions, des partenaires fiables et sérieux, tranchant complètement avec certains acteurs de l’islam de France qui ont fait du double discours et de l’hypocrisie une façon d’être [c’est dit]. Il y a en effet deux types de responsables : ceux qui défendent en France les intérêts d’Etats étrangers, parfois au détriment des intérêts nationaux, et ceux qui, attachés sentimentalement à un pays d’origine, sont fiers de tout ce qui constitue leur identité et loyaux envers la France.

Contrer le discours de haine

S’il est important d’agir afin d’ériger des habitudes islamiques compatibles avec les lois et les usages de la République, il faut aussi amener les représentants de cette même République, et par prolongement, les citoyens [nous allons en prendre plein la tête], à ne pas jeter la suspicion sur tout musulman souhaitant respecter sereinement les préceptes de sa religion [ils existent, il en a assurément croisé plus que nous]. Dans le respect des règles de l’Etat de droit, il convient de redonner, en toutes circonstances, sa force à la loi, si une contradiction venait à s’installer entre la foi et la loi [le recteur se cantonne aux sphères éthérées, sans revenir sur terre: le port du voile dans les Conseils départementaux ou dans l’enceinte de l’Assemblée nationale, la non-mixité et les demandes de certificats de virginité, etc]. Souvent, l’Etat a été défaillant [sur ce point le recteur sera entendu des provocateurs et réfractaires aux interpellations des forces de la loi], car tout simplement incapable de faire respecter ses propres lois [Macron, c’est pour toi: avec ça, on va pourvoir travailler ensemble…].

Ensuite, il est fondamental de désenclaver les zones dans lesquelles prospèrent des groupes islamistes. Permettre aux habitants des quartiers populaires de sortir de ce huis clos dévastateur qui profite aux milieux toxiques et antirépublicains [il y en a « certains« ) qui y trouvent leur compte et ne voudraient pas en sortir]. L’extrémisme, et donc le « séparatisme », prospèrent souvent dans ces lieux où des « imams » autoproclamés font l’islam à leur guise [aveu d’impuissance de dignitaire !], construisant à la fois des attitudes et un imaginaire, non seulement hostiles à la République et à ses valeurs, mais à toute la société française. Un discours haineux s’y développe contre la France, la police, les juifs, les journalistes, les intellectuels, mais aussi contre les musulmans qui œuvrent pour le respect des lois [ils ne se font pas, grâce à dieu, égorger]. On rappelle souvent que les policiers, les médecins et les pompiers ne peuvent plus accéder à ces ghettos sans risquer une agression, mais on oublie que même les imams qui font la promotion d’un islam apaisé sont chassés, voire agressés [les mécréants sont vraiment trop injustes].

Dans ces quartiers, un réseau d’« écoles » parfois clandestines est constitué depuis plusieurs années [à l’insu du plein gré de ce recteur]. On y enseigne des logiques « séparatistes ». On y enseigne la haine du « mécréant », la haine du musulman qui ne se conforme pas aux principes extrémistes, et la haine de la France [la droite vigilante ne s’est donc pas fourvoyée. Mais que le recteur ne l’a-t-il pas confirmé plus tôt ? Il était quoi, dites-moi, au CFCM, vice-président de ce Conseil français du culte musulman, lequel représente le culte musulman et non pas les musulmans…? Et sans aucun soupçon par « certains » de liens avec les Frères musulmans?]. Qu’a fait l’Etat, durant toutes ces années ? Rien [dans ces conditions, le recteur a vraiment du mal à entreprendre]. Que fera-t-il à la faveur d’une loi contre le « séparatisme islamiste » ? A voir [la foi de cet homme ne s’étend visiblement pas à la sphère républicaine].

Toujours dans ces ghettos s’est constituée progressivement une société parallèle avec une « éducation » alternative, une économie parallèle, même une « médecine » clandestine basée sur des traditions moyenâgeuses, cela afin d’éviter les hôpitaux et empêcher toute forme de mixité. Dans les milieux salafistes, on est revenu aux séances d’exorcisme, aux plantes médicinales, à la saignée et aux superstitions. Sur les réseaux sociaux et des messageries cryptées, des usurpateurs vendent de « l’urine de chamelle » qui guérirait certaines pathologies, selon la propagande de ces milieux sectaires [Macron en apprend de belles! Mais rien sur les djihadistes de l’intérieur sur les réseaux sociaux et des messageries cryptées].

Il appartient évidemment à chaque mosquée, à chaque imam de faire de la pédagogie [et aussi, pourquoi pas, de la prévention?] face à ces agissements, mais qu’en est-il des actions des pouvoirs publics ? Si certaines associations musulmanes sont désespérées, c’est aussi parce qu’elles se retrouvent bien seules, trop isolées [et désargentées] et souvent prises en tenaille entre une extrême droite [elle manquait au tableau, quand on parle de dérive islamo-gauchiste: Obono, Autain partagent cet argumentaire du recteur…], stigmatisante, au discours populiste et raciste d’un côté, et un islamisme excommunicateur et parfois violent d’un autre [analyse binaire à la portée de tous !].

« La perméabilité d’une partie de la jeunesse musulmane à des discours communautaristes, voire sectaires, doit nous interpeller »

Sans être exhaustif, on ne peut pas faire l’impasse sur une certaine nocivité véhiculée à partir des réseaux sociaux, car en effet, le « séparatisme » dont on parle est propagé au sein de la jeunesse par des figures se réclamant des musulmans – qui, en vérité, ne représentent qu’eux-mêmes – qui cherchent à fracturer notre société.

Ce sujet est fondamental, tant il touche à l’avenir. De récents sondages donnent un aperçu inquiétant de l’état d’esprit d’une partie de la jeunesse française de confession musulmane. Sa perméabilité à des discours communautaristes, voire sectaires, son attrait parfois pour les postures apologétiques du terrorisme, sont autant d’éléments qui doivent nous interpeller.

Délivrer le vrai message islamique

C’est l’une des raisons qui nous ont amenés, au sein de la Grande Mosquée de Paris, à élaborer, depuis plusieurs mois, une stratégie mettant en œuvre un contre-discours [des mots] qui vise à la fois à porter la contradiction aux milieux extrémistes, à délivrer le vrai message islamique, y compris sur les réseaux sociaux, et à faire de la pédagogie afin de réenchanter la République et ses valeurs [les derniers attentats brouillent un peu le message], en rappelant que celles-ci ne sont en rien en opposition avec l’éthique islamique. Bien au contraire [les mécréants attendent des faits, des preuves du « bon son » émis par la mosquée].

Pour finir, on ne peut passer sous silence le rôle négatif et la responsabilité de certains Etats étrangers qui ont diffusé en France des idées contraires aux aspirations de la société, des musulmans et de l’Etat. Il n’est plus admissible que des organisations promotrices d’idéologies islamistes puissent s’immiscer dans la vie de Français de confession musulmane en s’appuyant sur des relais locaux qui gagneraient plutôt à défendre exclusivement les intérêts de la République.

Les organisations islamiques françaises doivent s’affranchir de toute tutelle visant à diffuser des visions contraires aux mœurs et aux usages de la République. Dans un esprit de confiance mutuelle et de franchise, luttons ensemble contre le séparatisme islamiste et pour une vraie intégration du culte musulman dans la République. »

C’est dur d’être aimé par des cons.