1er Mai: Mélenchon défile à Lille et dénonce les «faux jetons» Verts et roses

Le député des Bouches-du-Rhône a boudé Marseille pour le Nord.

L’angle de prise de vue en dit long
sur la capacité de Jean-Luc Mélenchon à déplacer les foules en ce 1er mai 2021 à Lille.

A Lille, Mélenchon adopte la posture de futur Président. Le repoussoir de la gauche est le candidat de La France insoumise à la présidentielle 2022, auprès duquel Marine Le Pen apparaît très fréquentable. Invité à marcher sur les terres de Martine Aubry, le pestiféré s’est tellement impliqué dans l’islamo-gauchisme qu’il a fait le vide autour de lui et a dû faire bande à part, ruinant les tentatives de rapprochement des Verts, du PS et des communistes lors de la fête du travail.

Que reste-t-il de l’union de la gauche pour 2022, au vu du défilé du premier mai à Lille. L’invitation de Jean-Luc Mélenchon à la manifestation par les députés LFI du département devait en assurer la réussite dans le Nord, mais Adrien Quatennens, député LFI de la première circonscription, s’est mis le poing profond dans… l’oeil. «Je vous souhaite que le 1er mai 2022, je puisse revenir vous voir comme président de la République, ayant rétabli les 8 heures de travail, les 35 heures, la retraite à 60 ans», a déclaré à ses militants le toujours aussi humble député des Bouches-du-Rhône, avant que le cortège ne s’élance. La covid aura peut-être reculé et laissé à la France la capacité de se réformer.

Le bretteur se trouvait sur les terres de la maire PS de la ville, Martine Aubry, socialiste porteuse des stigmates « des 35 heures » qui ont affaibli les capacité économiques françaises.

Jean-Luc Mélenchon croit encore aux lendemains qui chantent : «demain pourrait être beau, lumineux», assure-t-il. Mais seulement grâce à lui. Pour la troisième fois candidat à l’Elysée, avec d’autant plus de rage et de violence qu’il a moins de troupes et de supporteurs, il a ensuite défilé en petit comité avec les siens, ne dissimulant pas sa fureur envers presse et élus locaux. Un comportement qui a sérieusement échauffé Martine Aubry, défiée sur ses terres et reléguée à l’arrière d’un cortège miteux qui a réuni quelques milliers d’inconditionnels. «Ici, c’est le 1er-Mai, c’est pas la fête à Mélenchon, s’est-t-elle agacée. Et d’avancer: « On est là pour soutenir les travailleurs. S’il veut nous voir, il sait où on est», s’est -t-elle agacée.

«Raconte pas de conneries»

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La presse ne cite pas toujours le sulfureux islamo-gauchiste Benoît Hamon (Generation.s)
auprès de Martine Aubry (PS), Karima Delli et Eric Piolle (EELV), ci-dessus, de gauche à droite

D’autres poids lourds de la gauche et de Verts radicaux présents ont fait un effort d’ouverture. Karima Delli, tête de liste de l’’Union de la gauche et des écologistes’ pour les régionales dans les Hauts-de-France, a échangé avec la maire Aubry, le maire de Grenoble candidat à la primaire écologiste pour la présidentielle Eric Piolle, et le patron et probable candidat des communistes à la présidentielle Fabien Roussel.

«Il faut des traits d’union, il faut discuter avec tout le monde, respecter tout le monde. Chacun doit avoir une juste place dans toutes les discussions, pas de propos maladroits», a déclaré l’ex-numéro 2 d’EELV Sandrine Rousseau à qui, à 49 ans, on ne connaît pas d’homme à son côté et qui s’est glissée quelques minutes à côté de Jean-Luc Mélenchon, derrière la banderole LFI «un travail pour chacun». 

Dans une lettre aux écologistes,  cette ex-collègue de Marlène Schiappa à la mairie du Mans, où elle fut adjointe chargée de la jeunesse, a annoncé son intention de se présenter à la primaire de l’écologie en vue de l’élection présidentielle de 2022. C’est son retour après une courte démission d’EELV consécutive à l’affaire Baupin (ex-adjoint à l’ex-maire PS de Paris, Bertrand Delanoë, ex-porte-parole d’EELV, ex-directeur de l’association Terre des hommes, père des deux jumeaux d’Emmanuelle Cosse), révélée par France Inter et Mediapart qui publièrent les témoignages de huit élues et collaboratrices d’Europe Ecologie Les Verts affirmant avoir été victimes, de 1998 à 2014, de harcèlement sexuel, voire d’agression sexuelle. Après l’affaire Baupin qui l’a révélée comme accusatrice, elle a fondé et présidé l’association Parler (devenue En Parler en 2021), promouvant l’entraide entre victimes de violences sexuelles. Prenant la roue du mouvement #MeToo, elle devint une figure de la lutte contre les violences contre les femmes et pour l’égalité femmes-hommes en France. Elle est vice-présidente de l’université de Lille où, la vice-présidente de l’UNEF-Lille, Hafsa Askar, avait posté le 15 avril 2019 à 19:59, soit une heure seulement après le début de l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris : «Jusqu’où les gens vont pleurer pour des bouts de bois? […] Vous aimez trop l’identité française alors qu’[…]objectivement c’est votre délire de petits blancs». Et une demi-heure après, le membre du bureau national Edouard Le Bert y est allé de son indigne saillie : «Ça y est drame national, une charpente de cathédrale brûle». Déjà Hafsa Askar, avait appelé en 2017 à «gazer tous les blancs, cette sous-race» sur son profil personnel.

Autre féministe, comme Sandrine Rousseau et présidente de l’UNEF à Paris, comme Hafsa Askar à Lille, Mélanie Luce, tendance majoritaire, principalement constituée de militants LFI et de partisans de Benoît Hamon, relaya en mars 2019 les appels à la censure d’une représentation des Suppliantes d’Eschyle jouée à l’université Paris-Sorbonne, au motif qu’elle recourrait à la pratique du blackface. Se caractérisant comme la première présidente racisée de l’UNEF, la Guadeloupéenne défendit le port du voile arboré par Maryam Pougetoux, responsable de la section de l’université Paris-Sorbonne (Paris-IV). Interrogée par la journaliste Sonia Mabrouk sur la réalité de l’organisation par l’UNEF de réunions en non-mixité raciale, une pratique revendiquée depuis plusieurs années par ce syndicat étudiant non-représentatif. Luce avoue précisant qu’elles se tiennent régulièrement, pour permettre aux personnes touchées par le racisme d’exprimer ce qu’elles subissent… Une partie de la classe politique (notamment LREM, à l’exclusion de la gauche dont le PS), estime que cette pratique relève de l’« indigénisme » et qu’elle constitue une forme de « séparatisme », de l’« islamo-gauchisme » ou de « racialisme », quel que soit le nom qu’on lui donne. Certains réclament des poursuites judiciaires ou la dissolution du syndicat.

Lors de sa prise de parole à l’hommage rendu à Samuel Paty, le professeur égorgé par un islamiste en situation irrégulière, Mélanie Luce, a été huée. «Collabos», entend-on à plusieurs reprises dans une vidéo filmée par l’un des participants:

Après deux heures de manifestation, Karima Delli et d’autres élus Verts ont finalement eux aussi tenté une approche de Mélenchon. D’aucuns se demandent ce qu’il est venu faire à Lille, si ce n’est pour insulter, car cette tentative s’est soldée par une scène désespérante. «On vous soutient aux régionales et vous nous envoyez balader aux départementales […] Vous êtes des faux jetons, voilà c’est tout», leur a lancé Jean-Luc Mélenchon devant les journalistes. 

«On est là pour le rassemblement», s’est évertuée la sénatrice EELV Esther Benbassa, avant de se faire rembarrer par le leader LFI : «C’est pas vrai Esther, raconte pas de conneries»Deux gauches dans toute leur irréconciliable division.