Affaire Guillaume Meurice: un droit à l’antisémitisme des syndicalistes de Sud

La liberté d’expression n’est pas un casse-tête pour l’Arcom, soumise à l’extrême gauche révolutionnaire

L’antisémitisme est un sujet de « blagues« , selon l’AFP
et le groupe Les Echos-Le Parisien de Bernard Arnault, qui avait expliqué dès 2017 combien le programme de Macron lui paraissait « éminemment souhaitable »

Pourquoi Guillaume Meurice est-il toujours à Radio France? La direction des chaînes de service public avait peu d’options de sanctions, l’humoriste bénéficiant du statut de …«salarié protégé».

«Si j’attaquais mon employeur, je ne suis pas sûr que l’on me laisserait à l’antenne», confie un salarié d’un groupe audiovisuel privé. «Dans n’importe quelle entreprise, cette situation serait intenable», souligne un autre. Depuis la diffusion de son sketch, le 29 octobre dernier, qualifiant le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, de «Nazi sans prépuce», Radio France a reçu des centaines de messages d’indignation en provenance des auditeurs pourtant blasés par les attaques tous azimuths de France inter, chaîne militant à l’extrême gauche, par le biais notamment de chroniqueurs classés humoristes et protégés par ce viatique sacré de la liberté d’expression en démocratie.

France inter, victime consentante de l’« humour vache » de ses humoristes et protectrice de son agresseur tout azimuth

Sibyle Veil, la présidente de la Maison de la Radio, a tenté de raisonner son protégé pour qu’il reconnaisse une erreur d’appréciation, compte tenu du contexte de tensions extrêmes sur toutes les questions ayant trait au conflit entre Israël et le Hamas. Hors tensions extrêmes, l’erreur, si ce n’était que çà, était en soi suffisamment répréhensible, avec ou sans prépuce, en tant qu’accusation de nazisme, la Shoah étant un génocide historique de Juifs par les Nazis. Guillaume Meurice ayant refusé, il a écopé d’un simple… avertissement qu’il a même décidé de contester en justice. La pédégère de Radio France est l’épouse de Sébastien Veil, petit-fils de Simone Veil, laquelle fut déportée à Auschwitz à l’âge de 16 ans, durant la Shoah, où  son père, son frère et sa mère furent exterminés. 

L’Arcom saisie pour des propos de Guillaume Meurice et Caroline Fourest

Le régulateur de l’audiovisuel va instruire deux dossiers concernant deux séquences impliquant l’humoriste sur France Inter d’une part, l’essayiste sur BFMTV d’autre part. Ils sont accusés respectivement d’antisémitisme et de relativisme dans la mort d’enfants palestiniens.

En cause, une « sortie » de Guillaume Meurice, selon Telerama, groupe Le Monde, à propos du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu : suggérant une idée de « déguisement pour faire peur » à l’occasion d’Halloween, l’humoriste a évoqué un « déguisement Netanyahu »« une sorte de nazi mais sans prépuce ». S’en est suivie une simple « polémique » pzrmi d’autre, toujours selon le groupe du milliardaire Xavier Niel, gendre de Bernard Arnault, sur les réseaux sociaux. « Prépuce ou pas : Moi je serais plutôt en faveur de circoncire le temps d’antenne de Guillaume Meurice. (Et le mandat de Netanyahou aussi, mais c’est une autre histoire) », a notamment déploré sur X la rabbin et écrivaine Delphine Horvilleur.

« Je trouve invraisemblable que trois semaines après le plus grand massacre de juifs depuis la Seconde guerre mondiale, dans une radio publique, on en vienne à comparer un juif à un nazi » a abondé sur BFMTV le président des éclaireuses et éclaireurs israélites de France, Jérémie Haddad, fustigeant également les « réactions du plateau (de France inter) qui rit à gorge déployée ».

Adèle Van Reeth, la directrice de France Inter, a répondu aux auditeurs de la station dans un texte publié sur le site de la médiatrice : « Vous avez été très nombreux à réagir aux propos de Guillaume Meurice. […] Je rejoins le malaise [sic] que vous avez été nombreux à exprimer. […] Pour beaucoup, une limite a été franchie : non pas celle du droit, qu’il reste à établir, mais celle du respect et de la dignité. Si je suis garante de la liberté d’expression sur France Inter, je le suis aussi des propos qui s’y tiennent. C’est ce que j’ai rappelé aujourd’hui à Guillaume Meurice. » L’une et l’autre sont toujours à leur poste…

Meurice devrait s’exprimer à l’antenne ce dimanche sur son sketch accusant Benyamin Netanyahou de …nazisme.

Candidat aux élections des représentants du personnel, Guillaume Meurice est devenu intouchable

La direction de France Inter ne peut rien contre un syndicaliste de SUD, branche « armée » du NPA, Nouveau Parti anticapitaliste, révolutionnaire trotskiste.

En se présentant aux élections professionnelles des représentants du personnel, « l’humoriste » Guillaume Meurice est devenu quasiment intouchable par la direction de France Inter. Mais est-elle motivée ? Une enquête du Figaro est consacrée à cette affaire qui au-delà de la radio publique, secoue l’opinion. Signe de la tension qui entoure ses propos, dans le contexte très sensible des massacres initiés par les terroristes islamistes du Hamas en Israël, cette émission, « Le grand dimanche soir », présentée par Charline Vanhoenacker, aura exceptionnellement lieu sans public, de 18h à 20h.

Une décision prise « pour la sécurité des équipes », selon le groupe public de Radio France, à cause de menaces de mort reçues par Guillaume Meurice. Point de départ de l’affaire: une « blague » qu’il a faite lors du précédent numéro, le 29 octobre.

En évoquant des idées de « déguisement pour faire peur » à Halloween, le blagueur a imaginé un « déguisement Netanyahu », « une sorte de nazi mais sans prépuce », selon le trotskiste et sous les éclats de rires de ses camarades, sélectionnés par Charline Vanhoenacker, louve belge introduite dans le noeud de vipères par l’agressive Pascale Clark, cooptée par Daniel Schneidermann (en avril 2023, pour sa couleur de peau, il compare Christine Kelly à Pépita, « hôtesse » dans le jeu Pyramide sur France 2), qui a aussi infiltré Mehdi Meklat, un blogueur du Bondy Blog connu pour des tweets racistes, antisémites, homophobes et misogynes, faisant l’apologie d’Hitler et de Ben Laden, menaçant de mort Marine Le Pen ou les journalistes de Charlie Hebdo… Cette dernière séquence de Meurice a suscité de nombreuses réactions indignées d’auditeurs, qui y ont vu une dimension antisémite, et des saisines de l’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel. Elle a également valu au « petit taquin » de 42 ans un « avertissement » de la direction de Radio France lundi, qu’il entend contester en justice.

Mais Le Figaro rappelle ce qui s’est vraiment passé : 

« Si la question de son licenciement s’est bien posée, la direction de Radio France n’a pas vraiment eu le choix, en définitive. Selon nos informations, Guillaume Meurice bénéficie depuis quelques mois du statut de « salarié protégé« Il s’était présenté sur la liste SUD aux dernières élections professionnelles des représentants du personnel. Il est donc intouchable pour le moment. En plus de la liberté d’expression, droit de dire n’importe quoi, de blesser et donc d’inciter à la haine antisémite.

Dans l’arsenal des pénalités possibles, seul l’avertissement permettait d’agir vite. Mais il n’est pas de nature à interdire d’antenne un salarié. L’ensemble des autres sanctions prévues dans le règlement doit passer par un avis conforme de l’Inspection du travail et une consultation des élus du personnel. Autant dire que Meurice peut dormir l’âme en paix…

S’engager dans cette voie aurait pris des semaines, voire des mois, avec un résultat incertain. Contactée, la direction de Radio France s’est refusée à tout commentaire. » Sans blague ? Elle n’abuse pas de sa liberté d’expression…

Le patron milliardaire de CMA CGM va lancer une édition du dimanche concurrente du JDD

Un Libanais de plus dans la presse française

Rodolphe Saadé, président-directeur général du groupe CMA CGM

Le quatrième journal national à sortir le dimanche en France est le quotidien sportif L’Equipe. « Nous voulons être le quotidien du dimanche, sans couleur politique, qui rassemble tous les Français », a déclaré Jean-Christophe Tortora. Créé en 1985, La Tribune est aujourd’hui un quotidien de semaine exclusivement numérique, après avoir abandonné sa formule papier quotidienne en 2012, puis hebdomadaire en 2020.

Le journal économique La Tribune, récemment racheté par l’armateur CMA-CGM du milliardaire Rodolphe Saadé, lancera le 8 octobre une édition généraliste du dimanche, a annoncé son président, Jean-Christophe Tortora, dimanche au FigaroLa Tribune dimanche sera dirigée par Bruno Jeudy, journaliste à Paris Match et chroniqueur régulier sur BFM TV, détenu par le Libanais Patrick Drahi. Il va concurrencer les deux autres journaux généralistes nationaux du dimanche, Le Journal du dimanche de Vincent Bolloré (désormais dirigé par le journaliste Geoffroy Lejeune) et l’édition dominicale du quotidien Le Parisien/Aujourd’hui en France (Groupe Les Echos – Le Parisien) , détenu par le milliardaire Bernard Arnault (LVMH).

Le groupe de transport maritime CMA-CGM a acquis le journal économique La Tribune. Dans son communiqué, CMA-CGM parla de La Tribune comme du « premier média économique pure player dans les territoires, en France et en Afrique ». Chaque mot a son importance, car La Tribune, qui a longtemps été un quotidien papier, est aujourd’hui essentiellement un media en ligne, avec 3 millions de visiteurs uniques par mois et une édition papier simplement mensuelle.  

Celui qui l’a relancé, Jean-Christophe Tortora n’était plus qu’un actionnaire minoritaire par rapport au patron d’Atalian, l’actionnaire majoritaire, mais c’est bien lui qui a fait de La Tribune ce media numérique décentralisé, développé sur les territoires français et même à Casablanca.

La ligne éditoriale se veut novatrice puisque plutôt que de chercher à concurrencer Les Echos, appartenant à LVMH, La Tribune s’attache à l’évolution des petites et moyennes entreprises en régions et porte un intérêt tout particulier à tout ce qui concerne l’innovation et la transformation économique, notamment autour du climat et de la transition écologique. Avec son édition africaine, La Tribune Afrique, installée au Maroc, le journal a fait aussi de la Méditerranée un axe de développement fort, comme en témoigne un forum Europe-Afrique à Marseille ou la nomination récente d’une rédactrice en chef, Laurence Bottero, en charge de la zone « Méditerranée-Afrique ».

Le quatrième journal national à sortir le dimanche en France est le quotidien sportif L’Equipe. « Nous voulons être le quotidien du dimanche, sans couleur politique, qui rassemble tous les Français », a prétendu Jean-Christophe Tortora, associé au publicitaire Cyril Zimmermann, cofondateur de l’école La Plateforme à Marseille, qui lui garantit trois millions d’euros.

Contre l’homophobie,
on n’est jamais trop aidé
(lien La Tribune)

Pourtant, Tortora suit l’exemple anglo-saxon du Financial Times qui publie depuis 2013, avec « OUTstanding », une « liste de rôles modèles LGBT+ dans les entreprises du monde entier ». Pour le coup, La Tribune est aux couleurs de l’arc-en-ciel, sans être pour autant pluraliste. Resterait toutefois à expliciter ce que peut bien être un «rôle modèle LGBT+ ».

Créé en 1985, La Tribune est aujourd’hui un quotidien de semaine exclusivement numérique, après avoir abandonné sa formule papier quotidienne en 2012, puis hebdomadaire en 2020. C’est une filiale du groupe Hima, possédé à 100 % par Rodolphe Saadé depuis le 27 juillet 2023 à travers la société CMA CGM Médias.

Ce projet de Saadé est annoncé alors que le JDD a connu une grève historique de 40 jours entre fin juin et début août après l’annonce de l’arrivée de G. Lejeune à sa tête. Beaucoup ont vu derrière cette nomination la main du milliardaire Vincent Bolloré, dont le groupe Vivendi est en train d’avaler Lagardère, propriétaire du JDD. Inquiets que le titre prenne un virage à droite toute, nombre de journalistes ont décidé de partir. En revanche, la ligne politique du jouet de l’armateur milliardaire n’émeut nullement les migrants du JDD. Il naviguera donc à gauche.

« Je ne profite pas d’une opportunité de marché,  » raconte-t-il…

Il n’empêche que La Tribune, c’était déjà aussi pour Rodolphe Saadé l’assurance d’être une voix qui compte dans les milieux d’affaires et les cercles politiques. CMA-CGM a dégagé l’année dernière 25 milliards de dollars de bénéfices sur 75 de chiffre d’affaires. Evidemment, son patron a intérêt à éviter toute taxation sur les superprofits, de même que toute réglementation trop contraignante alors qu’il bénéficie depuis 2003 d’une simple taxe sur le tonnage de ses près de 600 bateaux.

Tour CMA CGM à Marseille,
8e au monde en hauteur

Rodolphe Saadé, le patron de CMA-CGM qu’on appelle aussi le « boss de Marseille », a jeté son dévolu sur La Tribune, un an après avoir racheté La Provence, le quotidien marseillais. L’homme, qui vient de racheter l’activité logistique de Bolloré, a aussi pris une part du medium en ligne Brut et 9% du capital de M6. Il se positionne clairement comme celui qui est appelé à remplacer dans cinq ans Bertelsmann, l’actionnaire de contrôle du groupe M6

Si en plus, il venait à l’idée d’un législateur d’alourdir sa fiscalité, compte tenu de la lourde empreinte carbone de son activité, pour le transport maritime, ce serait une catastrophe. D’où la volonté d’aller vers les media.

D’où l’intérêt porté par Macron à Marseille ou plutôt à Saadé et Zimmermann, des soutiens au parti présidentiel, Renaissance.

La ministre de la Culture de Macron, Mme Rima Abdul-Malak s’émeut-elle de la montée en puissance de ce milliardaire libanais, Rodolphe Saadé, dans la presse française ? Ou appartient-il à la chapelle des bien-pensants macroniens?

La ministre de la Culture combat C8/ Cnews et l’Arcom l’a désavouée: peut-elle se maintenir ?

Rima Abdul Malak, voix du peuple, ou du SNJ ?

En menaçant les chaînes appartenant au groupe Vivendi du non-renouvellement de l’autorisation de diffusion, la ministre de la Culture a fait pression sur l’Arcom et s’est disqualifiée. L’ex-CSA a déjugé Rima Abdul Malak, la ministre que le pluralisme indispose.

Depuis un peu plus de deux mois, Rima Abdul Malak, la ministre de la Culture, multiplie les attaques contre le groupe Vivendi, détenu majoritairement par Vincent Bolloré, comme l’est BFM, détenue par le groupe Altice de Patrick Drahi, un homme d’affaires milliardaire né au Maroc et résidant en Suisse, mais dont l’une des cinq nationalités est Saint-Christophe-et-Niévès que les membres du G20 ont porté en 2009 sur la liste grise des paradis fiscaux. Et c’est aussi un pavillon de complaisance. Or, il est lui aussi propriétaire de plusieurs media dont BFM TV, I24 News et RMC. Il est actionnaire majeur du magazine l’Express. Sans  que le SNJ et son collectif national ‘Stop Bolloré’ ne s’émeuvent. Ces derniers écrivent pourtant :

« Cette concentration de médias est sans précédent [faux: cf. BFM] dans notre histoire. Elle renverse [?] les principes démocratiques garantis depuis la Seconde Guerre mondiale, et tous les progrès de la liberté de la presse, du droit d’informer et des médias. Sous nos yeux incrédules [candeur du SNJ] se déroule une révolution rétrograde qu’il est urgent d’empêcher [comme tente de le faire la ministre sous la pression du SNJ, par la menace et la censure] ».

A la différence de CNews, BFM convient donc à la marionnette du SNJ, Rima Abdul Malak : il est aux ordres du pouvoir.

L’origine du conflit actuel ? Un entretien du 13 décembre 2022 que la ministre a accordé au journal Le Parisien (Groupe Les Echos-Le Parisien, détenu par LVMH, dont le propriétaire n’est pas le premier milliardaire venu :  Bernard Arnault occupe depuis décembre 2022 la première place du classement mondial des milliardaires de Forbes). Dans ce journal ami, la ministre  avait appelé la justice et l’Arcom (l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) à se « prononcer » sur les contenus de l’émission « Touche pas à mon poste ». Une référence explicite à l’altercation verbale entre le député Louis Boyard (la France Insoumise) et le présentateur de l’émission, Cyril Hanouna, et surtout une ingérence dans le domaine sacré de la liberté d’expression. Le soir même, l’animateur star de C8 passa à la contre-offensive en ripostant à l’attaque frontale de Rima Abdul Malak.

Le 16 janvier 2023, la ministre repart à la charge dans Le Monde (groupe contrôlé à parts égales par le milliardaire Xavier Niel (Fonds pour l’indépendance de la presse), le banquier Matthieu Pigasse (Le Nouveau Monde, avec le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky) et Berlys Media). Rima Abdul Malak lança sa menace, empiétant sur les prérogatives de lArcom : « Lorsqu’on arrivera, en 2025, au moment de l’analyse de leur bilan pour la reconduction de leurs autorisations de diffusion, l’Arcom saura regarder comment elles ont respecté ces obligations ». Le soir même, dans « Touche pas à mon poste », l’animateur star de C8 épingla Rima Abdul Malak.

La ministre confirma ses propos au micro de France Inter , chaîne publique aux mains du SNJ, le 9 février, en assurant qu’elle « ne fait que rappeler la loi » et qu’il y a eu une « vingtaine d’interventions de l’Arcom depuis 2019 pour C8 et CNews ». Le même jour, l’Arcom infligea une amende record de 3,5 millions d’euros à C8 pour les propos de Cyril Hanouna contre Louis Boyard, le député LFI qui considère que la police tue, mais accepte qu’elle assure la protection de son domicile….

Mobilisation concomitante des presses de gauche et présidentielle

Frappé au portefeuille et montré du doigt, le groupe de Vivendi se mobilise pour manifester son indignation contre cette « atteinte » à la liberté d’expression. Vivendi, la société propriétaire de Canal +, anciennement noyautée par la gauche libertaire, publie deux communiqués et CNews organise plus de vingt débats sur le sujet. Se sentant les prochains menacés par le SNJ et la ministre, une incontournable des cabinets ministériels socialistes, Le Journal du dimanche (JDD) et Paris Match entrent rapidement dans la danse et ajoutent leur pierre à l’édifice. Selon Le Monde, trois articles sont publiés dans le JDD du 12 février, en plus de deux tribunes sur le site internet et d’un éditorial dans Paris Match.

La société des journalistes (SDJ) du JDD et de Paris Match a regretté cette cabale coordonnée qui nuit à la réputation du groupe Lagardère et de son principal actionnaire… le groupe Vivendi. Une « risposte concertée », selon Raphaël Garrigos journaliste pour Les Jours et fin connaisseur des rouages du groupe Vivendi. Avec ces assauts répétés, « Bolloré joue à un jeu très dangereux » affirme Raphaël Garrigos tout en rappelant que la Commission européenne « enquête pour savoir si Vivendi agit déjà comme le propriétaire du groupe Lagardère ». L’exécutif européen mène actuellement des investigations pour déterminer si l’acquisition du groupe Lagardère par Vivendi ne pose pas un problème par rapport au droit de la concurrence.

Une ministre doit-elle dire ça ?

Alors que beaucoup s’insurgent des propos de la ministre, peut-on vraiment considérer que ses prises de paroles cherchent à influencer l’Arcom ? Une critique « logique », pour Basile Ader, avocat spécialisé dans le droit des médias, qui affirme que « le principe de l’Arcom c’est que c’est une autorité administrative indépendante, avec des pouvoirs juridictionnels. Avec ces déclarations, la ministre ne rend pas justice à la crédibilité de l’Arcom ». Une prise de position que l’on « n’imagine pas venant du garde des Sceaux par exemple. Imaginez que le ministre de la justice menace un justiciable avant son passage devant une juridiction ! » s’agace Basile Ader.

Dans ses interventions, Rima Abdul Malak « est dans son rôle de rappeler la loi, elle a voulu taper du poing sur la table et je trouve ça salutaire », affirme la sénatrice socialiste d’Ille-et-Vilaine et membre de la commission d’enquête sur la concentration des médias, Sylvie Robert.

Une vision contestée par plusieurs sénateurs, notamment Roger Karoutchi (LR) et Stéphane Ravier (non-inscrit), lors des questions au gouvernement du 15 février. Une position partagée par le sénateur LR de l’Essonne, Jean-Raymond Hugonet, qui estime que la ministre est « clairement sortie de son rôle ». Si, la ministre se défend de toute tentative d’influence sur l’Arcom en rappelant les sanctions de C8 et CNews, la « vraie question c’est de savoir comment ces sanctions vont jouer sur l’attribution des autorisations de diffusion en 2025, le signal ne peut pas être positif lorsqu’on ne respecte pas les règles de base de l’Arcom » souligne Raphaël Garrigos.

« Le fond du sujet c’est d’avoir une vraie qualité de l’information »

Dans ces conditions, on peut s’interroger sur la présence ou non de C8 et CNews parmi les chaînes gratuites de l’audiovisuel français. Un non-renouvellement en forme de « disparition totale des chaînes » estime Basile Ader. L’Arcom peut suspendre définitivement une autorisation de diffusion si le renouvellement de l’autorisation porte atteinte à l’impératif de pluralisme ou si les sanctions prononcées à l’encontre de la chaîne justifient l’absence de renouvellement de l’autorisation. Un argument souvent oublié par les défenseurs de C8 et CNews estime Raphaël Garrigos, qui considère qu ‘ « ils ne parlent jamais de la récurrence des infractions et du non-respect de l’Arcom, alors que c’est un point essentiel. »

En creux, se pose « la question de la confiance accordée aux médias » note Jean-Raymond Hugonet, « le rôle de l’Arcom aujourd’hui n’est pas clair, on a voulu en faire un grand régulateur, mais l’institution peine encore à trouver son positionnement, ce qui alimente la défiance à son égard » continue le sénateur LR.

Gare de l’Est: un attentat bloque la totalité du trafic SNCF toute la journée, ce mardi

Les usagers sont totalement privés de leur droit de circuler

Une simple « panne », selon le groupe Les Echos-Le Parisien détenu par Bernard Arnault,
très réceptif aux éléments de langage de l’Elysée (lien)

Un acte « malveillant » – c’est peu dire – est à l’origine d’une interruption totale de trafic à la gare de l’Est à Paris, ce mardi 24 janvier 2023. Un incendie volontaire sur les câbles serait, officiellement, à l’origine de la panne, a-t-on assuré dans un second temps – mais on avait d’abord parlé de cables sectionnés. Une cinquantaine ou seulement une vingtaine, selon l’état des éléments de langage, avec la volonté de dissimuler l’ampleur des dégâts et de suggérer un simple accident malencontreux, là où où il est question de sabotage. Un conflit de versions qui révèle une manipulation de l’opinion: la consigne politique du ministère des Transports occupé par Clément Beaune. La circulation des trains va rester interrompue toute la journée. Et encore la journée ne suffira-t-elle sans doute pas à rendre aux usagers leur liberté de circuler.

Un « incendie volontaire sur des câbles électriques » en Seine-et-Marne, sans autre précision, a d’abord été évoqué ce mardi par la SNCF, qui avait initialement promis une reprise à 10h. « Le trafic sera interrompu pour toute la journée, jusqu’à la fin de service. Une dizaine d’agents de SNCF Réseau sont à l’oeuvre pour réparer au plus vite », a précisé une porte-parole de l’entreprise. « Les équipes de SNCF Réseau poursuivent l’établissement du diagnostic. Nous vous invitons à reporter votre voyage », écrit la SNCF sur sa page internet dédiée à l’info trafic.

Or, la SNCF a également fait état plus tôt dans la matinée d’un « acte de malveillance » dans un poste d’aiguillage – non situé – et d’un « incendie volontaire sur des câbles électriques », qui a provoqué l’interruption totale tôt mardi matin – au départ et à l’arrivée – du trafic des TGV et des TER, ainsi que de la ligne P du Transilien.

Un « acte de malveillance », minore la presse aux ordres

« Vers 03h00 du matin, une cage contenant les câblages électriques des panneaux de circulation de la SNCF a été ouverte et le feu mis dedans. Un agent SNCF a appelé la police vers 4h30″, a précisé une source policière.

Le gouvernement minimise et banalise la gravité des faits. Tandis que Bruno Le Maire n’a rien de mieux à faire, en pleine crise de réforme des retraites, que de s’en prendre aux influenceurs en pleine crise de réforme des retraites, « c’est un acte de malveillance qui est à l’origine de cette panne, assène le ministre des Transports, Je regrette l’impact pour beaucoup de gens qui prennent les transports ce matin », a aussi déclaré Clément Beaune sur FranceInfo. Et de banaliser le risque pour les usagers: « Malheureusement on a régulièrement des actes de malveillance sur les câbles, sur les voies pour prendre un peu de matériel qui a un peu de valeur. Il faut donc que ces actes soient évidemment sévèrement sanctionnés parce qu’on voit les impacts qu’ils ont sur la vie quotidienne », a-t-il ajouté. Les sanctions vont pleuvoir ?

A la mi-journée, on en est à deux départs d’incendies…

OpinonWay maintient Macron-l’emmerdeur en tête des intentions de vote à la présidentielle

Tout se joue au premier tour: Valérie Pécresse gagne 1 point à 18%, passant devant Marine Le Pen (17%)

La marge d’erreur peut jouer un mauvais tour à Macron, toujours à 24% d’intentions de vote ce jeudi 20 janvier, malgré une baisse de popularité: si les sondeurs se trompent de 3 points et que Valérie Pécresse en gagne 3, le président sortant et la candidate LR se retrouvent à égalité…

Au second tour, le président sortant battrait Marine Le Pen avec 57% des voix, toujours selon le sondage OpinionWay et Kéa Partners, réactualisé quotidiennement pour Radio Classique et Les Echos. Le Groupe Les Echos-Le Parisien (LVMH), détenu par la famille Bernard Arnault, commanditaire de ce sondage, ne veut visiblement pas de Pécresse au second tour, même lorsque la candidate Les Républicains passe devant Marine Le Pen dans ses propres sondages… Lors d’un déjeuner avec Xavier Bertrand, venu solliciter l’appui du troisième homme le plus riche du monde dans l’élection présidentielle de 2022, Arnault confirma son intention de soutenir à nouveau le banquier Macron.

Le Figaro (avec l’AFP) n’indique pas l’auteur du sondage…

Christiane Taubira est désormais à 6 % d’intentions de vote

Après son entretien avec Jean-Jacques Bourdin, sur RMC, la candidate LR Valérie Pécresse remonte légèrement dans les intentions de vote. Elle est à 18%, son meilleur niveau, devant Marine Le Pen, à 17. Malgré sa séquence malveillante et vulgaire dans laquelle il a menacé les non-vaccinés de les « emmerder….jusqu’au bout », Macron reste étonnement stable, bien qu’il vienne juste de se faire étriller par Yannick Jadot (EELV) et Jordan Bardela (RN) au Parlement européen, où le débat qui a suivi le discours de Macron à Strasbourg a éclairé les eurodéputés sur le climat politique en France.

Selon le baromètre quotidien OpinionWay et Kéa Partners, à 24%. Christiane Taubira serait à 6%, mais l’ancienne ministre de François Hollande recule d’un demi-point dans le sondage #LaPrésidentielleEnTempsRéel Ifop-Fiducial pour Paris Match, titre appartenant au groupe Lagardère, détenu par Vincent Bolloré. La sixième candidature à gauche culmine à…4%, selon l’IFOP, au coude à coude avec le candidat écologiste Yannick Jadot, que Bernard Arnault a « très envie » – comme le président sortant toujours non déclaré à 80 jours du scrutin – d' »emmerder jusqu’au bout » en représailles. 

Liberation.fr avec agences, publié le 19 février 2007

Anne Hidalgo, à nouveau au plus bas, est à 3% d’intention de vote. Au second tour, dans l’hypothèse d’un duel Macron/Le Pen, le chef de l’état l’emporterait très largement, à 57%, face à la présidente du RN (43%).