Macron veut « criminaliser les relations sexuelles entre un adulte et un mineur de 15 ans »

A la remorque de #MeTooInceste, Macron a oublié l’adolescent séduit qu’il a été

« Nous devons trouver les moyens juridiques pour criminaliser les relations sexuelles entre un adulte et un enfant de moins de 15 ans, » a promis Adrien Taquet, secrétaire d’Etat à l’Enfance, invité dans la matinale d’Europe 1 mardi 19 janvier. Cette revendication émerge alors que les témoignages sur l’inceste affluent un peu partout sur les réseaux sociaux depuis la publication du livre de Camille Kouchner, fille de Bernard, La Familia grande. 

Editeur La Martinière,
co-actionnaire la Caisse des Dépôts
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Dans ce livre, l’auteure accuse son beau-père, Olivier Duhamel, d’attouchements sur son frère jumeau Antoine, alias Victor dans le livre, à l’adolescence.

1971: André Cayatte et Pierre Dumayet ne portent aucun jugement moral, excepté sur les détracteurs

« Ce sont des choses sur lesquelles nous travaillons en ce moment. Et sur lesquelles nous allons prendre des décisions, » assure Adrien Taquet, 44 ans, père de deux enfants.

Gabrielle Russier, professeure  de lettres, se suicide le 1er septembre 1969

« Il y a une asymétrie entre un enfant, en termes de développement affectif, émotionnel, et un adulte », a encore expliqué le secrétaire d’Etat. « En ce qui concerne l’inceste, on est dans le cadre d’une cellule familiale où effectivement les phénomènes d’emprise, de conflits de loyauté, sont bien plus importants que dans d’autres cadres », a expliqué l’ancien député des Hauts-de-Seine.

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Retour de l’Ordre moral à LREM: une députée veut interdire tout acte sexuel entre un mineur de moins de 15 ans et un majeur

Macron avait 15 ans quand il « connut » Brigitte Macron, adulte: sa prof, de 25 ans son aînée

Montage

La macronie pénètre dans la vie intime des Français

Un rapport remis ce vendredi 4 novembre au gouvernement préconise de changer la loi, pour interdire tout acte sexuel impliquant un mineur de moins de 15 ans et un majeur, avec des exceptions pour les « très jeunes majeurs ».

Il faut changer la loi pour interdire tout acte sexuel impliquant un mineur de moins de 15 ans et un majeur, mais avec des exceptions concernant les relations entre deux adolescents dont l’un serait un « très jeune majeur », préconise un rapport remis ce vendredi 4 novembre au gouvernement.

La législation actuelle sur ce point, adoptée en 2018, est considérée par beaucoup comme « insuffisante », car elle ne « marque pas un interdit assez fort » et « ouvre encore trop le débat autour du discernement » des mineurs, ou de leur supposé consentement à un acte sexuel, a observé la rapporteure, la députée LREM Alexandra Louis, chargée par le gouvernement d’évaluer l’application de la loi.

Mieux pénaliser les agressions sexuelles sur mineurs

Actuellement, une condamnation pour viol ou agression sexuelle – que la victime soit majeure ou mineure — suppose que les juges démontrent l’absence de consentement à travers les notions de « violence, menace, contrainte ou surprise » de la part de l’auteur.

Dans l’optique de mieux pénaliser les viols ou agressions sexuelles sur mineurs, la loi de 2018 a précisé que, lorsque les faits concernent un mineur de moins de 15 ans, « la contrainte morale ou la surprise sont caractérisées par l’abus de la vulnérabilité de la victime ne disposant pas du discernement nécessaire pour ces actes ».

Cette formulation a été élaborée pour « laisser une marge d’appréciation au juge tout en guidant son choix », permettant de renforcer la répression sans pour autant rendre « automatiques » les condamnations, ce qui serait anticonstitutionnel, observe l’avocate Alexandra Louis.

Engagée sur les violences sexistes et sexuelles, l’habitat indigne, les droits humains et la protection de la jeunesse et députée LREM des Bouches-du-Rhône, à la suite de la socialiste Sylvie Andrieux, , Alexandra Louis est rapporteur de la loi sur les violences sexistes et sexuelles (dite loi Schiappa).

Pour autant, cette formulation du texte ne satisfait pas les associations de protection de l’enfance, qui estiment qu’un « enfant » de moins de 15 ans ne peut pas consentir à un acte sexuel avec un majeur, quelle que soit l’origine éthnique du mineur.

Un article à part dans le Code pénal

La majorité pénale des mineurs de 16 ans reste intouchée…

Pour sortir de cette situation, Alexandra Louis propose que les actes sexuels impliquant un majeur et un mineur de moins de 15 ans fassent l’objet d’un article à part dans le Code pénal et soient interdits par principe. Ainsi, on évacuerait tout débat sur le consentement des mineurs.

Toutefois, des exceptions sont nécessaires, pour laisser une part de libre appréciation aux juges, estime Alexandra Louis. Notamment afin d’éviter, par exemple, qu’une relation consentie – et légale – entre jeunes de 17 ans et demi et 14 ans tombe automatiquement sous le coup de la loi dès que le ou la plus âgé(e) atteint sa majorité.

Pour ce faire, la loi pourrait par exemple préciser une différence d’âge maximale admissible, et/ou une exception dans le cas où la relation a débuté alors que les deux partenaires étaient encore mineurs.

De Gabrielle Russier à Brigitte Trogneux

Gabrielle Russier, professeur (1937-1969)

blog -Mourir d aimer-film Cayatte affiche.jpgA la suite d’une liaison amoureuse avec un de ses élèves, Christian Rossi, alors âgé de seize ans, elle est condamnée à un an de prison avec sursis pour enlèvement et détournement de mineur. Séparée de son mari, Gabrielle Russier, professeur de lettres, élève seule leurs deux enfants dans un logement des quartiers nord de Marseille. Elle a repris des études et passé son agrégation de lettres et de philosophie.

Au lycée Saint-Exupéry où elle enseigne, elle se lie à son élève Christian Rossi, jeune homme plus mûr que les autres et qu’elle retrouve dans les manifestations d’après-mai 68. L’amour naît entre eux, alors que Rossi est en fin de première année de lycée. Les parents de Christian, enseignants à l’université d’Aix-en-Provence, qui ne s’opposent pas à leur fréquentation au début, finissent par prendre peur. Pendant les grandes vacances, Rossi annonce à ses parents qu’il part en stop avec un copain de lycée en Italie et en Allemagne, mais Gabrielle Russier suit son jeune amant dans ces deux pays. A la rentrée des classes, les parents de Christian lui demandent de rompre, mais le jeune homme refuse et s’installe chez Gabrielle.

Le 15 octobre 1968, les parents saisissent le juge pour enfants. Ce dernier trouve un compromis : envoyer le jeune homme au Lycée d’Argelès, comme interne, à condition qu’elle puisse lui écrire et le voir à la Toussaint. Mais les lettres de Gabrielle sont interceptées, si bien que l’adolescent menace de se suicider. Alors qu’elle vient le chercher, les gendarmes arrêtent Gabrielle. Le 16 novembre, il fugue et est hébergé par un copain de lycée. Gabrielle le rejoint. Quinze jours plus tard, le père de Christian porte plainte pour détournement de mineur.

Le juge d’instruction inculpe Gabrielle Russier pour détournement de mineur et ordonne son incarcération à la prison des Baumettes, une première fois en décembre 1968. Christian intervient auprès du juge pour enfants si bien qu’elle est libérée cinq jours après. Christian est placé dans différents instituts, puis interné dans une clinique psychiatrique à la demande de ses parents où il subit une cure de sommeil avant de partir se reposer chez sa grand-mère. Les deux amants se revoient, si bien que, le 14 avril 1969, elle est à nouveau incarcérée, d’abord pendant quelques jours, puis pendant cinq semaines du 25 avril au 14 juin 1969 pour avoir refusé de révéler où se cache son amant.

Résultat de recherche d'images pour "cayatte Mourir d aimer"Le , Russier comparaît devant le tribunal correctionnel de Marseille siégeant à huis clos. Le procureur de la République requiert douze mois de prison ferme. Le même jour, elle est condamnée à douze mois de prison avec sursis, à 500 francs d’amende et un franc de dommages-intérêts pour les parents. En vertu du droit de grâce, le Président de la République Georges Pompidou, élu en , prépare une amnistie mais, pour parer à cette faveur, le Parquet fait appel a minima, sous la pression de l’Académie d’Aix, en la personne du recteur Paul Frank, qui rejette la candidature de Russier à un poste d’assistant de linguistique.

Devant comparaître en octobre devant la cour d’appel d’Aix-en-Provence, Gabrielle Russier vit cette situation comme un acharnement de l’institution. Elle écrit « J’ai tellement peur d’être marquée à jamais ». Tombant en dépression, elle est placée à la maison de repos, La Recouvrance, près de Tarbes. Son père engage un ténor du barreau, maître Naud, en vain. Après une nouvelle tentative de suicide en août, elle se suicide le 1er septembre en s’intoxiquant au gaz dans son appartement marseillais de la Résidence Nord. La presse reste silencieuse, seules deux brèves informent le lendemain du décès du professeur de français de Marseille amoureuse de son élève.

Ses obsèques sont célébrées par le pasteur et elle est enterrée au cimetière du Père-Lachaise à Paris.

Une pétition dénonçant « l’acharnement digne des moines de l’Inquisition » est signée par de nombreuses personnalités de tous horizons, dont les prix Nobel Jacques Monod, François Jacob, Alfred Kastler, le journaliste André Frossard et est adressée au garde des Sceaux. Quand Georges Pompidou, qui avait durant la campagne électorale promis aux Français « une nouvelle société », un « renouvellement », est interrogé sur l’affaire par un journaliste à RMC, le , il cite Paul Éluard et choisit les vers consacrés aux femmes tondues à la Libération : « Comprenne qui voudra, Moi, mon remords, ce fut la victime raisonnable au regard d’enfant perdu, celle qui ressemble aux morts qui sont morts pour être aimés ». Il quitte ensuite la salle où se tient la conférence de presseLes parents de Christian Rossi le font interner en asile psychiatrique. Une fois sorti, il est recueilli et caché par un pasteur.

Christian Rossi attend sa majorité pour donner, le , un unique entretien au Nouvel Observateur avant de disparaître :

« Les [deux ans] de souvenirs qu’elle m’a laissés, elle me les a laissés à moi; je n’ai pas à les raconter. Je les sens. Je les ai vécus, moi seul », raconte-t-il à l’hebdomadaire. « Le reste, les gens le savent : c’est une femme qui s’appelait Gabrielle Russier. On s’aimait, on l’a mise en prison, elle s’est tuée. C’est simple. »

Aujourd’hui, Christian Rossi, père de famille, vit très loin de cette affaire et s’est réconcilié avec ses parents qui ont regretté leur attitude.

En 1970, André Cayatte tourne Mourir d’aimer, avec Annie Girardot et Bruno Pradal. L’intrigue, dont Charles Aznavour s’était déjà inspiré pour sa célèbre chanson Mourir d’aimer, décrit la passion amoureuse née entre les barricades et les embrassades de mai 1968 ; il fait polémique mais c’est un grand succès, avec 5,9 millions d’entrées en salle.

Brigitte Trogneux, une prof à part, elle aussi.

Résultat de recherche d'images pour "cayatte Mourir d aimer"Elle n’est pas agrégée, mais ancienne professeure de lettres, également, et de théâtre. Brigitte Macron n’a pas laissé ses anciens élèves indifférents. Dans le documentaire Brigitte Macron, un roman français, que France 3 diffuse mercredi 13 juin à 20h55, d’anciens lycéens dévoilent des facettes peu connues de la personnalité de la première dame.

« Il y a deux types de profs, les profs qui ont la vocation et ceux qui font ça pour un gagne-pain. Là, c’était vraiment une prof qui appartenait à la première catégorie », explique Jeoffrey, ancien élève du lycée La Providence, à Amiens, où vit la famille aisée de l’enseignante. « Je pense qu’elle était vraiment passionnée », confirme Alix, qui a étudié à Saint-Louis de Gonzague, un lycée de jésuites, très prisé des riches familles de l’Ouest parisien, le dernier établissement où Brigitte Macron a enseigné. « Elle arrivait à créer au sein de la classe une espèce de symbiose; tout se passait vraiment très, très bien », se remémore Sandra, ancienne élève du lycée Lucie-Berger de Strasbourg. 

Il est convenu de dire qu' »elle était extrêmement appréciée »…

Image associéePassionnée par son métier, Brigitte Trogneux « était extrêmement appréciée », assure Armelle, ancienne élève à La Providence, ensemble scolaire catholique sous contrat. Armelle ajoute qu’elle n’a « pas été étonnée une seconde », lorsque la relation entre sa professeure et Emmanuel Macron, alors âgé de 16 ans, a commencé à être connue. « Emmanuel avait une posture déjà différente de la nôtre, plus adulte (…) et je pense que là, on a affaire à deux esprits et deux amoureux des lettres qui se sont rencontrés », estime Armelle, rétrospectivement.

Résultat de recherche d'images pour "Mourir d'aimer Dayan"Ce documentaire explique par ailleurs comment est née la relation entre cette femme mariée, mère de trois enfants et issue d’une famille bourgeoise, et l’ado qui allait devenir président de la République. Naissance d’un mythe, destiné à faire taire la rumeur d’une sexualité ambigue entre un ado et une femme mûre, de 24 ans son aînée. Il retrace, de son enfance à Amiens à son arrivée à Paris, le parcours atypique d’une professeure de français devenue femme de ministre, puis épouse de président.

‘Mourir d’aimer’, le téléfilm de Josée Dayan diffusé sur France 2 en 2009, avec Muriel Robin et Sándor Funtek, est vivement critiqué par le pasteur qui a accompagné le couple originel. Il considère que son message dénature l’histoire d’amour entre une professeur et son élève. <br>L’homosexualité notoire de l’actrice tenant le rôle principal n’est pas faite pour faire taire la rumeur persistante de l’homosexualité présumée du président, à moins qu’il s’agisse de bisexualité. <br>Lors de sa diffusion, le téléfilm n’a obtenu que le deuxième score de la soirée.