L’argent public de l’ARS est-il détourné et faut-il donc encadrer cette allocation?

Un justificatif règlerait-il le sujet des abus contre la solidarité ?

Pécore élue des Hauts-de-Seine,
à la faveur du désistement de Frédérique Dumas (LREM)

Les contribuables ont le droit de savoir à quoi est employée l’ARS ? Les députés souhaitent avoir un droit de regard.

Encadrer l’utilisation de l’allocation de rentrée scolaire (ARS) pour lutter contre la fraude. Tel est l’objectif de la proposition de loi (PPL) déposée par une partie du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale, le 4 août dernier.

Bregeon traite par le mépris les signataires de cette proposition, parmi lesquels figurent l’actuelle présidente de LR, Annie Genevard, et plusieurs représentants de la jeune garde de la droite, comme Pierre-Henri Dumont ou Virginie Duby-Muller, proposent notamment que l’ARS soit versée sous forme d’un titre spécial de paiement dénommé «bon de rentrée scolaire», librement utilisable auprès d’enseignes répondant à des critères objectifs.

Enfin, les parlementaires LR soumettent également l’idée que cette aide aux familles dont les ressources se situent sous un certain plafond ne le soit uniquement sous réserve de la production d’un certificat authentique de scolarité, ce qui ne paraît être une évidence qu’auprès des honnêtes gens.

Par ailleurs, ils suggèrent qu’une partie de cette aide soit versée aux communes qui s’occuperaient alors elles-mêmes de «commander en gros» et de fournir aux élèves un pack de fournitures scolaires. A l’exclusion d’écrans plats, comme dénoncé par ,

Dimanche 29 août, le ministre de l’Education est invité de France 3 pour aborder la rentrée scolaire qui s’annonce. Au milieu de nombreuses questions sur le protocole sanitaire prévu à l’école, Jean-Michel Blanquer est ensuite interrogé sur la proposition d’une députée MoDem – Perrine Goulet, ex-LREM – de verser l’allocation de rentrée scolaire (ARS) sous la forme d’un bon d’achat.

Une idée jugée « intéressante » par le ministre, qui ajoute alors : « on sait bien, si on regarde les choses en face, que parfois il y a des achats d’écrans plats plus importants au mois de septembre qu’à d’autres moments », relayant les témoins que l’allocation de rentrée, censée être versée aux ménages les plus pauvres, notamment immigrés, n’est pas utilisée que pour les fournitures scolaires.

La proposition raillée par la péronnelle de la majorité relative présidentielle est une reprise de celle de Jean-Michel Blanquer, ministre de Macron:

« Ça ne coûte rien, c’est l’Etat qui paye » (Hollande, 6/11/2014)

Publiée sur le site de l’Assemblée nationale, à l’approche de la rentrée scolaire, sans attendre celle du Parlement – en octobre, cette proposition de loi de la droite a déjà suscité de vives réactions populistes.

Le RN et Renaissance, même son de cloches. La porte-parole et députée Renaissance – l’ex-LREM discréditée par le premier quinquennat Macron et ébranlé aux législatives – Maud Bregeon, la détestable qui se donne des airs supérieurs sur les plateaux de télé, n’a pas manqué de se distinguer. Elle a par exemple ironisé sur Twitter : «Heureusement, on peut toujours compter sur LR en mal de nouvelles idées, pour poser une PPL en plein mois d’août, afin de lutter contre tous ces mauvais pauvres qui utilisent mal leurs allocations de rentrée», a-t-elle polémiqué, sans s’interroger sur le bon emploi des deniers publiques.

«S’il y a bien une valeur sûre chez Les Républicains c’est bien leurs attaques systématiques de ces salauds de pauvres qui ne savent pas gérer leurs allocations et qui profiteraient de la solidarité nationale», a également réagi – sur le même ton – le sénateur du camp présidentiel Xavier Iacovelli. Des éléments de langage imposés…

Même indignation du côté de la gauche. «Ceux qui ont refusé de taxer les superprofits, de conditionner les aides aux entreprises s’en prennent maintenant aux plus pauvres, au cœur des vacances. Logique. Indigne», s’est par exemple indigné le député NUPES-EELV, ex-Génération.s Benjamin Lucas, dans leur logique de lutte des classes, quand ils n’opposent pas les religions. A 31 ans, ce fils d’agrégés – qui n’a donc pas connu la pauvreté dont il parle – est un apparatchik versatile qui n’a jamais exercé de métier dans la vraie vie…

Un sujet très inflammable

Cette proposition n’est pas nouvelle. Le député LR Pierre-Henri Dumont, à l’initiative sur ce texte, avait déjà déposé la même PPL en 2020. A l’époque, déjà, les réactions avaient plu (en averse !), de nombreux démagogues politiques lui reprochant «de pointer du doigt» les familles défavorisées. Les pointeurs EELV se trouvent être des islamo-gauchistes ou des

«Ceux qui s’insurgent ne comprennent pas le principe de cette proposition. Elle ne vise pas à diminuer la somme donnée aux familles ni à les accuser de quoi que ce soit mais bien à s’assurer que tous les enfants qui en ont besoin puissent recevoir du matériel de qualité», explique le représentant de la nation.

L’an dernier, Jean-Michel Blanquer, alors ministre de l’Education nationale, avait suscité la controverse en estimant que l’idée de verser l’allocation de rentrée scolaire sous forme de bon d’achat était «intéressante», expliquant ensuite que les «achats d’écrans plats» étaient «plus importants au mois de septembre qu’à d’autres moments». A l’époque, l’aile gauche du gouvernement, avait critiqué cette gestion en bon père de famille des deniers de l’Etat, puisque l’ARS coûte à la collectivité, foyers sans enfants et retraités.