Nahel, « petit ange » aux 15 antécédents judiciaires, dont 4 refus d’obtempérer

Douze mentions au fichier des antécédents judiciaires, pour des délits divers et stupéfiants

Le délinquant de 17 ans est mort mardi des suites d’un énième délit de fuite et du tir d’un policier à Nanterre, durant un contrôle de police auquel le conducteur a refusé d’obtempérer. Ce jeudi, le procureur de Nanterre a annoncé l’ouverture d’une information judiciaire pour homicide volontaire visant le policier auteur du coup de feu. Il a également apporté des précisions relatives aux déclarations du fonctionnaire mis en cause.

Nahel était un garçon connu défavorablement des services de police. Malgré son jeune âge, l’adolescent de 17 ans, tué lors d’un contrôle routier lié à une conduite dangereuse qui avait mus en péril plusieurs personnes, mardi 27 juin, avait pris l’habitude de défier les forces de l’ordre. L’adolescent, au volant ce jour-là d’une puissante Mercedes AMG immatriculée en Pologne, qu’il conduisait sans permis, avait déjà fait l’objet de douze interpellations pour des délits divers, selon des sources concordantes.

Au traitement des antécédents judiciaires, son nom était rattaché à quatre refus d’obtempérer. Certains ont été classés sans suite, un autre a débouché sur la mise en place d’une mesure éducative prononcée par un juge des enfants, indique Europe 1. Enfin, son dernier refus d’obtempérer – le quatrième, avant le drame – remonte au 24 juin. Nahel avait alors été placé en garde à vue et devait comparaître devant le tribunal des enfants en septembre prochain. Ce qui ne l’a pas empêché de recommencer trois jours plus tard. Le jeune homme était aussi connu pour conduite sans permis, sans assurance…

L’enquête progresse et fait retomber l’émotion. Ce jeudi 29 juin, le procureur de Nanterre (Hauts-de-Seine) a pris la parole, deux jours après la mort de Nahel, 17 ans, lors d’un contrôle routier auquel il a refusé d’obtempérer. « Le Parquet considère que les conditions légales d’usage de l’arme (par le policier) ne sont pas réunies », a indiqué Pascal Prache.

Les enquêteurs tentent de remonter le temps pour tenter de comprendre ce qui a mené à la mort de Nahel. En garde à vue, le policier mis en cause a expliqué avoir repéré une voiture jaune, mardi matin. Elle circulait alors sur une voie de bus, puis très vite, se trouva en présence d’un cycliste et d’un piéton.

Un autre refus d’obtempérer du conducteur 48 heures avant le drame de mardi

D’après la version de l’agent, le conducteur refuse une première fois de s’arrêter, puis se retrouve bloqué dans le trafic. Les policiers ont alors essayé d’attraper les clés pour couper le contact. Quelques instants plus tard, les deux fonctionnaires de police tiennent en joue le conducteur, jusqu’au tir mortel.

Selon le procureur Pascal Prache, « le policier a expliqué son geste par la volonté d’éviter une nouvelle fuite du véhicule, la peur que quelqu’un soit renversé, la crainte d’être percuté par le véhicule lors de son redémarrage ou de voir son collègue, plus avancé dans l’habitacle du véhicule, blessé par le mouvement de cette voiture. »

Des experts vont désormais analyser les enregistrements audio. Des menaces ont-elles été prononcées ? Si oui, par qui ?

Le policier de 38 ans, pour sa part, a été décoré à plusieurs reprises pour des actes de courage. Il a été présenté à un juge ce jeudi en vue d’un placement en détention provisoire.

Du passager en fuite depuis plusieurs jours, le procureur n’a rien à dire.

Macron associe l’immigration illégale et la moitié des délits commis à Paris

Une « affirmation douteuse, » selon le journal… Libération

Le président a pointé du doigt le rôle de l’immigration illégale dans la moitié des faits de délinquance à Paris, lors de son passage à «l’Evénement», nouvelle émission politique de France 2. Aucune statistique ne vient corroborer cette affirmation, mais cacher le thermomètre ne fait pas tomber la température.

Mercredi 26 octobre, l’animatrice Caroline Roux a interrogé Macron sur les obligations de quitter le territoire (OQTF) non effectuées en France, au moment où l’actualité révélait que Dahbia B., la principale suspecte du meurtre de l’adolescente Lola, ressortissante algérienne, était sous le coup de cette décision administrative. Tout en refusant d’établir un «lien existentiel» entre immigration et délinquance, Macron s’est toutefois attardé sur les statistiques parisiennes, «où on a une forte concentration, pour des raisons géographiques et d’organisation, de cette immigration illégale.» Et d’assurer : «Quand on regarde aujourd’hui la délinquance à Paris, on ne peut pas ne pas voir que la moitié au moins des délinquants, des faits de délinquance qu’on observe, viennent de personnes qui sont des étrangers soit en situation irrégulière, soit en attente de titres, en tout cas dans des situations très fragiles et qui viennent souvent de ces filières.»

Des propos qui résonnent avec ceux du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin en août 2022, qui déclarait dans le JDD que «48 % des gens interpellés pour des actes de délinquance à Paris, 55 % à Marseille et 39 % à Lyon sont des étrangers».

Un chiffre qui concerne les étrangers, que ce soit «en situation irrégulière ou régulière» à Paris

Joints par CheckNews pour connaître l’origine de l’affirmation du chef de l’Etat, les services de l’Elysée renvoient vers les équipes du ministère de l’Intérieur qui «disposent des éléments et seront mieux à même de répondre à [n]os questions». Place Beauvau, on répète la statistique fournie cet été par Gérarld Darmanin : «A Paris intra-muros, 48% des mis en cause dans les faits de délinquance sont étrangers.» Ces pourcentages, «qui portent sur tous les faits de délinquance, font référence à la période […] janvier – juin 2022» et concernent, selon le ministère, «des étrangers en situation irrégulière ou régulière». Sans que la part des deux catégories ne soit donnée. Noyer le poisson ne retire rien aux faits et les Suisses ne sont pas suspects.

Rien ne permet donc d’affirmer, comme le fait Macron, que les 48% de mis en cause étrangers sont «soit en situation irrégulière, soit en attente de titres», assure Libération, exploitant la terminologie contrainte d’avant procès qui fait aussi qu’un criminel pris en flagrant délit est qualifié de « suspect »… A fortiori, à notre connaissance [Libé], aucune donnée publique n’établit la part de l’immigration illégale dans la délinquance assène le quotidien libertaire, anti-flics, féministe, LGBT, décolonial, wokiste et islamo-gauchiste: la totale ! A noter que le chiffre de 48% cité par Gérard Darmanin n’est pas issu du service statistique du ministère de l’Intérieur (SSMSI), mais provient de la préfecture de Paris. Et alors ? Est-elle mal informée sur son territoire régional ?

Les seules données locales disponibles émanant du SSMSI [Service statistique ministériel de la sécurité intérieure] concernent l’Ile-de-France dans son ensemble. Une nuance déterminante ? Dans une publication récente, on pouvait lire que la part des étrangers mis en cause en 2021 en Ile-de-France pour les vols sans violences était de 63%. Pour les autres catégories renseignées, la part des étrangers était moindre : 42% pour les vols violents, 32% pour les coups et blessures volontaires, 30% pour les violences sexuelles et 26% pour les outrages et violences contre dépositaires de l’autorité publique. Ces statistiques, là encore, portent sur les étrangers, sans distinction sur leur situation (régulière ou pas). Au final, quel que soit le nuancier du journal, un sur deux nous veut du bien, selon Libération.

Au plan national (hors Ile-de-France), la part des étrangers dans la délinquance, selon le SSMSI, est nettement plus faible que pour la région francilienne: la ruralité n’est pas encore autant gangrénée que la gare du Nord à Paris…. Ainsi, en 2021, 25% pour les vols violents, 21% pour les vols sans violence, 13% pour les coups et blessures volontaires ainsi que les outrages et violences contre dépositaires de l’autorité publique, et 10% pour les violences sexuelles. Par ailleurs, la part des étrangers parmi les mis en cause, pour l’Ile-de-France ou le reste du pays, est plus élevée si on se focalise [sic] uniquement sur les faits de délinquance perpétrés dans les réseaux de transports en commun, banalise Libération.

«Mis en cause», en langage politiquement correct, ne signifie pas « coupable »

Précisons que le terme de «mis en cause» correspond, selon le glossaire du SSMSI, à «toute personne ayant été entendue parla police ou la gendarmerie et à l’encontre de laquelle sont réunis, dans la procédure transmise au parquet, des éléments graves et concordant attestant qu’elle a commis ou tenté de commettre une ou plusieurs infractions». Le service de statistique rappelle aussi que «toutes les personnes mises en cause ne seront pas reconnues coupables par la justice». Un récidiviste est également comptabilisé autant de fois qu’il est mis en cause par la police. A noter que la surreprésentation des étrangers parmi les mis en cause tient pour partie à un phénomène désormais largement documenté : les étrangers sont plus susceptibles d’être interpellés et mis en cause, du fait de certains biais comme le délit de faciès, un phénomène aujourd’hui inversé par les anti-flics et, en fait, anti-Français, dans certaines zones de non-droit en nombre grandissant.

Selon les données disponibles sur le site du ministère de la Justice, qui concernent la France entière, 15 % des condamnés étaient de nationalité étrangère en 2019, 16 % en 2020. La concentration géographique des étrangers étant plus importe dans la région parisienne, il est possible que ce pourcentage soit plus élevé dans la capitale et son agglomération.

Macron dit tout et son contraire

Checknews de Libération va devoir se mettre d’accord avec le Huffington Post du 27/10/2022. Et débattre…

Macron a refusé de tracer un lien « existentiel » entre « l’immigration et l’insécurité », mercredi 26 octobre sur France 2, au cours d’un entretien où il a réaffirmé sa volonté de « durcir les règles » avec une nouvelle loi pour mieux « lutter contre l’immigration illégale », a assuré le HuffPost. A droite, toute, donc.

Interrogé sur le lien assumé par son ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin entre immigration et délinquance, le chef de l’Etat a ravivé son « en même temps. »« Je ne ferai jamais un lien existentiel » , a-t-il ainsi répondu avant de nuancer ses propos en citant les chiffres de la délinquance dans la capitale, comme le fait régulièrement le locataire de la Place Beauvau.

« Aujourd’hui, quand on regarde la délinquance par exemple à Paris, où on a une forte concentration (…) de cette immigration illégale, oui, elle est très présente dans les faits de délinquance », a ainsi expliqué le président de la République. Pour lui, « on ne peut pas ne pas voir que la moitié au moins des délinquants, des faits de délinquance qu’on observe, viennent de personnes qui sont des étrangers, soit en situation irrégulière, soit en attente de titres (…) et qui viennent souvent de ces filières » d’immigration clandestine.

« Réformer » les règles, « simplifier » les procédures

Face à cette situation, « on doit, pour celles et ceux qui ont vocation à rester, beaucoup plus vite les intégrer, les sortir d’une clandestinité qui n’est pas bonne », a-t-il déclaré, sans évoquer de vague de régularisation. « Et (pour) les autres, durcir et accélérer nos règles pour les reconduire » hors de France, a-t-il expliqué.

Pour y parvenir, le chef de l’Etat veut « réformer en profondeur les règles, nos lois, pour simplifier les procédures » d’expulsion, à l’occasion d’une nouvelle loi sur l’asile et l’immigration qui doit être présentée « au premier semestre de l’année prochaine », après un débat parlementaire sur le sujet « dans les prochaines semaines ».

🗣️ »Nous avons eu ces dernières années trop d’arrivées » sur l’immigration, constate Emmanuel Macron 📺 #Levenement… https://t.co/E09Pbfc4m0— franceinfo (@franceinfo)

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« On va durcir les règles » pour « aller à ces 100% » d’application des obligations de quitter le territoire français (OQTF), des procédures d’expulsion dont moins de 10% seulement sont exécutées et qui ont refait surface dans le débat public après le meurtre sauvage d’une jeune fille de 12 ans, Lola, tuée le 14 octobre par une ressortissante algérienne sous le coup d’une OQTF.

« Même ceux à qui on ne donne pas les titres (de séjour), (à qui) on ne confirme pas leur droit de rester sur le territoire, on a énormément de mal à les renvoyer », a-t-il concédé, expliquant s’être « concentré sur (l’expulsion des) étrangers en situation irrégulière qui ont troublé l’ordre public » ces dernières années.