Culot – «Pas de risque de délestage» cet hiver, clame Pannier-Runacher: bilan, premiers impacts hier soir !

Cette ministre n’a pas froid aux yeux et on la dit prolongée au gouvernement…

La ministre de la Transition énergétique est revenue sur le risque de coupure d’électricité cet hiver.  » Il n’y aura pas de risque de délestage «  dans les prochains mois, a garanti Agnès Pannier-Runacher dans La Grande interview Europe 1-CNews, ce vendredi.

L’année 2022 avait été une année noire pour le réseau électrique français. En pleine première année de guerre en Ukraine, une partie des réacteurs nucléaires avait été arrêtée par choix idéologique, officiellement en raison du planning d’entretien et de celui du grand carénage qui ont été chamboulés pour cause du Covid-19, mais aussi du fait de la corrosion sous contrainte. Une maintenance planifiée en plein hiver ? Plusieurs réacteurs présentaient des micro-fissures dans leurs réseaux de refroidissement secondaire, nous assure-t-on.

« Nous avons baissé notre consommation d’énergie »

D’autant « que cette baisse d’énergie est durable », ajoute la ministre. « Les entreprises, les collectivités, les Français ont joué le jeu et la consommation de gaz et d’électricité a baissé de 12%. Ces éléments nous permettent aujourd’hui d’être très sereins par rapport à l’hiver qui arrive », assure Agnès Pannier-Runacher.

Dans le même temps, la sécheresse historique ne permettait pas de compenser ne serait-ce qu’une petite partie de la perte de production nucléaire grâce aux barrages. Ainsi, la France s’est retrouvée importatrice nette d’électricité l’année dernière, un statut qu’elle n’avait pas eu depuis 40 ans. Le gouvernement avait alors dû réfléchir à programmer d’éventuels délestages, tout en lançant une grande campagne de sensibilisation pour réduire la consommation d’électricité dans le pays. 

Interrogée sur un éventuel risque de coupures cette année, la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher , l’assure : « Le risque qui pesait l’année dernière, c’était un risque de délestage organisé et je vous confirme aujourd’hui qu’il n’y a pas de risque délestage parce que nous avons travaillé, parce qu’EDF a travaillé à reconnecter ses réacteurs nucléaires sur le réseau. Parce que collectivement, nous avons baissé notre consommation d’énergie », se félicite-t-elle sur le plateau de La Grande interview. 

Les risques de délestages tournants sont faibles pour cet hiver, principalement en raison de la reprise de la production d’électricité d’origine nucléaire par rapport à l’an passé et à une baisse de la consommation d’électricité. Probabilités de coupures, causes, déroulement et horaires des délestages, exceptions, fonctionnement de l’alerte Ecowatt… 

Culottée

L’aplomb de Panier-Runacher,
encore trois ans ?

Dans le secteur de Port de Bouc, Bouches-du-Rhône,103 signalements de pannes électriques depuis août.

A Aix-en-Provence, 1.5K signalements depuis août: la dernière, en date du 9/01/2024, entre 10h00 et minuit, pendant deux heures;

A Marseille, 13.3K signalements,…

A Martigues, en soirée du 9/01, coupures de courant autour du centre ville: plusieurs quartiers impactés à partir de 21h30, avec retour à la normale annoncé vers 23h30… en pleine soirée télévisée. 1.700 clients totalement ou partiellement privés d’électricité.

Et toutes les pannes ne sont pas enregistrées sur les sites dédiés…

Une nouvelle augmentation en 2024

Les Français ont compris quel crédit accorder aux propos de la ministre et ils n’ont pas donc pas fini d’entendre parler d’électrons. Les prix de l’électricité devraient augmenter une nouvelle fois en 2024 de moins de 10%, promet Bruno Le Maire. « Nous avons toujours un bouclier électricité pour les très petites entreprises et pour les ménages, raconte le grand manitou de Bercy. Je rappelle que cette année, nous prenons encore en charge 37% de la facture des Français [un crédit à taux élevé à rembourser prochainement]. C’est l’écart entre les prix sur les marchés financiers de l’électricité et le prix que payent les Français sur leurs factures. Et nous maintiendrons le bouclier énergétique jusqu’à ce que le prix de l’électricité redevienne raisonnable », confirme-t-elle, assurant bien que les tarifs « augmenteront, mais pas de plus de 10% ». 9.99% ? C’est dérisoire… Youpie !

Le risque de coupure du courant est inacceptable pour 7 Français sur 10 dans un pays comme la France

En soufflant le chaud et le froid, Macron joue-t-il avec les Français par mépris ?

Dix ans de pouvoir et voilà
où Macron a conduit la France,
7e puissance mondiale

Alors que le gouvernement soumet le pays avec la peur d’éventuelles coupures de courant cet hiver, plus de 7 Français sur 10, entre angoisse et sérenité,  trouvent la situation inacceptable pour un pays comme le nôtre, selon un sondage de l’institut CSA pour CNews diffusé ce jeudi 8 décembre.

En raison de la crise énergétique qui frappe la France, le gouvernement prépare la population à des délestages, à toutes fins utiles, quitte à claironner, a posteriori, son auto-satisfaction. Une situation qui mécontente une majorité de Français, selon un sondage de l’Institut CSA pour CNEWS dévoilé ce jeudi.

thumbnail_sondage_csa_1_63910b004ba13.jpg

Ainsi, 73 % des sondés trouvent «inacceptable» le risque de coupure de courant pour un pays comme la France.

Un automne sous tension, promesse d’un hiver glacial, loin du réchauffement climatique. En raison de la politique énergétique menée par Hollande et Macron qui frappe les pays de l’UE alignés sur les USA de Biden, déterminé à solder les comptes américains de la Guerre Froide sur le territoire ukrainien, le gouvernement prépare la population à des délestages, non pas du fait du froid, mais du sabotage du nucléaire par Macron et Borne. Une politique de zigzags et de cacophonie, à la fois domestiques et internationales, qui mécontente déjà une majorité de Français, avant même les manifestations de la pénurie, selon ce sondage CSA.

Les électeurs mécontents, de droite comme de gauche

La proximité politique des Français interrogés montre que les sympathisants de la droite sont les plus intransigeants avec le gouvernement. En effet, 85 % d’entre eux jugent la situation «inacceptable», un taux qui monte à 96 % pour les partisans de Reconquête.

A gauche, le risque de coupures de courant scandalise moins. Ainsi, 31 % des sondés appartenant à cette famille politique pensent que ces coupures sont «acceptables». Les proches de la France insoumise font exception : 85 % d’entre eux sont vent debout contre une telle décision.

Du côté des électeurs du parti présidentiel Renaissance, la situation divise. Ici, 52 % la jugent «inacceptable», et 46 % «acceptable», alors que les premiers pics de consommation sont attendus dans les prochains jours.

Enfin, on remarque que les 18-24 ans sont les plus nombreux (81%) à juger un tel risque de coupure «inacceptable», un chiffre qui baisse à 69 % chez les 65 ans et plus.

thumbnail_sondage_csa_2_63910ab558ae6.jpg

Du côté des catégories socio-professionnelles, ce sont les CSP- qui sont les plus intransigeants avec le gouvernement.

Propos scandaleux sur les patients sous respirateur artificiel

La gestion des délestages par le gouvernement, et en particulier la désignation des secteurs et des publics protégés, suscite de nombreuses réactions. Les propos de Laurent Méric, porte-parole d’Enedis, qui a annoncé que les patients sous respirateur artificiel ne seraient pas épargnés par les coupures, a ainsi provoqué une vive polémique.

«Nous sommes un grand pays, nous avons un grand modèle énergétique [jusqu’à son intrusion], nous allons tenir cet hiver malgré la guerre. Et je demande à chacun de faire son travail… Les scénarios de la peur, pas pour moi !», a tenu à assurer Macron depuis Tirana (Albanie), mardi.

Pour mémoire, en cas de tension du système électrique cet hiver, notamment en janvier, la «météo de l’électricité» EcoWatt gérée par RTE émettra trois jours en avance un signal rouge pour alerter sur le risque de coupures ciblées et temporaires, pour que chacun mette en œuvre des mesures permettant de les éviter.

Risque de délestages: « les patients sous respirateurs  » seront pris en charge », rectifie Borne

La première ministre a critiqué les « propos maladroits » d’Enedis , éclaboussant au passage  ceux qui « agitent de fausses peurs ».

Restez calme !

Alors que le directeur exécutif du Réseau de transport d’électricité (RTE), Thomas Veyrenc, a récemment expliqué qu’il n’y aura pas « de coupures à très court terme », c’est-à-dire, royalement, dans les quinze jours à venir, l’exécutif a fait savoir qu’il a commencé à se préparer à de possibles délestages.

Elisabeth Borne a pris la parole pour tenter de rassurer les personnes à haut risque vital, stressées par les propos irréfléchis du porte-parole deshumanisé d’Enedis, notamment celles placées sous respirateur artificiel, en cas de délestage électrique. « Contrairement à ce que des propos maladroits ont pu laisser penser, nos hôpitaux seront toujours alimentés en électricité et les personnes malades à domicile seront toujours prises en charge », a expliqué l’occupante de Matignon, mardi, lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale. Les hôpitaux sont dotés de groupes électrogènes et ne doivent donc rien à Elisabeth Borne. Restent les patients à domicile qu’Enedis a mis aux cent coups, puisque leur risque vital est engagé, mais qui ne peuvent bénéficier d’aucun régîme de faveur, selon le porte-parole.

Enedis recadré par Macron et Borne 

Le président français, Emmanuel Macron, lors de sa conférence de presse sur la crise énergétique, à Paris, le 5 septembre 2022.

L’exécutif change son fusil d’épaule après avoir angoissé les Français plongés dans la crise de covid. Elisabeth Borne a critiqué les « propos maladroits », pour le moins, de ce porte-parole d’Enedis refusant de faire exception pour les malades à domicile, notamment tributaires d’un respirateur artificiel, qui pourraient subir de plein fouet les éventuelles coupures d’électricité. Elle n’a pas hésité, sur un sujet aussi sensible, à détourner du sujet, épinglant plus largement ceux qui « agitent de fausses peurs », faisant montre d’un tact de polytechnicienne.

La mise au point de Borne met-elle un terme à la cacophonie anxiogène ?  Les « propos maladroits » évoqués par Elisabeth Borne sont ceux tenus lundi soir par Laurent Méric qui n’a pas craint d’affirmer que « les personnes qui sont à haut risque vital ne font pas partie des clients prioritaires définis par les préfectures et sont éventuellement délestables ». 

Ecoutons-le:

Une sortie qui, selon BFMTV, avait valu un premier recadrage de Enedis, dès mardi matin, par la première ministre. « En faisant cette sortie, il a agacé [c’est tout ?] le président et la première ministre », a fait savoir l’entourage anonyme d’E. Borne.

Macron n’agite plus les peurs: ce n’est pas son style !

Crise de l’énergie : jouer la peur, une stratégie de communication risquée
Après ses propos alarmistes sur la “fin de l’abondance” et le “prix de la liberté”, Emmanuel Macron se fait plus rassurant cette semaine, observe ce quotidien suisse, suite à la conférence de presse du chef de l’Etat sur la potentielle crise de l’énergie à venir. Un revirement qui s’explique peut-être par le souvenir de la crise de Covid-19.

Mardi à la mi-journée, Macron, qui ne redoute de rien, avait aussi critiqué « les scénarios de la peur » dénoncés par l’opposition et les réseaux sociaux face aux risques de coupures d’électricité cet hiver, en assurant que la France va « tenir » si chacun fait « son travail »: la balle est dans le camp des consommateurs… Mais, en même temps, il  se montre plus virulent. « Stop à tout ça ! Nous sommes un grand pays, nous avons un grand modèle énergétique, nous allons tenir cet hiver malgré la guerre », a-t-il asséné face à la presse, depuis l’Albanie, où il était en déplacement pour un sommet européen de plus.

Après ses propos alarmistes sur la “fin de l’abondance” et le “prix de la liberté”, Emmanuel Macron se fait plus rassurant cette semaine, observe ce quotidien suisse, en réaction à la conférence de presse du chef de l’Etat sur la potentielle crise de l’énergie à venir. Un revirement qui s’explique peut-être par le souvenir de la crise de Covid-19.

Le chauffage est-il coupé
au Palais Bourbon ?
A croire que Bruno Le Maire gère le budget de l’Etat au sou près

Prenant le contrepied de son gouvernement, le « bad cop », le chef de l’Etat a joué au « good cop ». Il a voulu tenir un discours mobilisateur en demandant à chacun « de faire son travail »: de se mettre sur le pied de guerre. « Celui d’EDF, c’est de faire tourner les centrales, le travail du gouvernement, c’est qu’il y ait une planification [allo, Bayrou, es-tu là ? »], le travail de tout le monde, c’est qu’on déroule la sobriété. On reste tous unis et on avance », a-t-il lancé. Il avait déjà expliqué récemment que les coupures pourraient être évitées si les Français continuaient à baisser leur consommation électrique: il fallait enfiler les pulls à col roulé, sur le modèle de Borne, ou griller le pain d’un seul côté. Un tango élyséen déroutant.

E. Borne, seule, fait du zèle

En France, on a tellement intégré le risque de pénurie d’énergie, en plus de la pénurie de carburants, après la pénurie de masques, gel et respirateurs, et de médicaments, toujours actuellement (paracétamol ou amoxicilline) que l’on risque d’être déçu de ne pas avoir froid cet hiver. François Heisbourg, conseiller à la Fondation pour la recherche stratégique, le principal centre d’expertise français sur les questions de sécurité internationale, nous disait il y a quelques jours qu’en tenant son discours alarmiste sur “la fin de l’abondance”, Emmanuel Macron s’est “habilement” mis en situation de pouvoir dire à la fin de l’année : “On a bien géré l’affaire et c’est grâce à vos efforts, mes chers compatriotes, que nous avons réussi à surmonter la situation.” Ce faisant, le président s’est cependant peut-être aussi mis en situation qu’on lui dise : Après avoir crié au loup sur le Covid, vous nous avez fait peur sans raison sur le chauffage et l’électricité.”

Le col roulé,
ce n’est pas pour Macron
et le palais de l’Elysée
(28 nov. 2022)