Le Conseil d’Etat solidaire du CSA dans un recours de Canal+ pour la liberté d’expression de Zemmour

Front anti-Zemmour?

Le Conseil d’État rejette un recours de Canal+ contre une décision du CSA après des propos de Zemmour

Mercredi 23 octobre 2019, dans l’émission Face à l’info, sur CNews,  Eric Zemmour s’était dit « du côté » du général Bugeaud qui eût pour mission d’écraser la révolte d’Abd el-Kader, révulsé par l’intervention chrétienne en terre d’islam, héros pro-ottoman de la résistance à la conquête française, mais aussi promoteur avant l’heure d’un islam d’ouverture et précurseur du réveil national arabe. Lorsque Bugeaud « arrive en Algérie, […] il commence à massacrer les musulmans et même certains juifs », lors de la conquête de l’Algérie par la France sur l’empire ottoman qui l’avait intégrée le territoire sous l’appellation de ‘Régence d’Alger’, dans les années 1840. Eric Zemmour a souligné que ces propos étaient sortis de leur contexte et a expliqué en quoi.

« Il faut remettre [ces propos] dans le contexte de la discussion. On disait ‘qu’est-ce qu’être Français ?’, ‘qu’est-ce que c’est l’assimilation ?’ J’essayais d’expliquer que l’assimilation à la France, c’est s’approprier l’Histoire de France. C’est-à-dire que, même si l’on vient d’ailleurs, même si la France a eu des conflits avec vos ancêtres, quand on devient Français on regarde l’Histoire de France du point de vue de la France », a rappelé l’essayiste. Et de poursuivre : « Je donnais mon exemple personnel mais il y en a beaucoup d’autres. (…) Moi, mes ancêtres étaient en Algérie quand Bugeaud arrive. Il veut conquérir la contrée, il fait la guerre : ou on massacre, ou on est massacré. La tribu de mes ancêtres a combattu les Français, donc je ne vais pas défendre les massacres de Bugeaud. » Dont acte…

La mise en demeure de CNews par le CSA après ces propos d’Eric Zemmour jugés à l’érat brut a été confirmée par le Conseil d’Etat.

Le Conseil d’Etat a rejeté un recours du groupe Canal+ qui demandait l’annulation d’une décision du CSA, régulateur de l’audiovisuel, à l’encontre de sa chaîne d’information CNews malgré l’éclairage apporté par Eric Zemmour.

A l’origine du recours de Canal+ : une mise en demeure du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) en décembre 2019 adressée à CNews de respecter ses obligations, notamment en termes d’incitation à la haine et à la violence, placé dans le contexte général de l’islam et la colonisation de l’Algérie, indépendamment du témoignage familial personnel.

A travers Zemmour, c’est le groupe Canal+ qui est ciblé

Quand Eric Zemmour relance le « malaise Bugeaud » en Dordogne

Canal+ fait de l’ombre aux chaînes établies d’info qui servent la soupe au pouvoir. A l’annonce de la mise en demeure de sa chaîne d’info, filiale du groupe Vivendi détenu par le milliardaire Vincent Bolloré, avait répondu vouloir déposer un recours pour abus de pouvoir auprès du Conseil d’État, considérant cette mise en demeure « injustifiée » et « contraire aux principes de la liberté d’expression ».

« Le CSA n’a pas fait une inexacte application des pouvoirs » qu’il détient, estime le Conseil d’État dans sa décision du 16 juin.

« Il n’a pas plus porté une atteinte disproportionnée à la libre communication des pensées et des opinions […] ni, en tout état de cause, méconnu l’objectif de valeur constitutionnelle du pluralisme des courants de pensée et d’opinion », poursuit la plus haute juridiction administrative.

Une mise en demeure du CSA constitue un sérieux avertissement. Elle peut précéder, en cas de manquements répétés, une sanction qui peut aller de la suspension temporaire d’un programme à un retrait de l’autorisation de la chaîne, en passant par des amendes ou privations d’écrans publicitaires.

Marseille limoge le maréchal Bugeaud pour le caporal Ahmed-Litim dont le nom va à une école

Une ré-écriture de l’Histoire au travers du prisme islamo-gauchiste

L’école Bugeaud sera rebaptisée en hommage à un tirailleur algérien tombé en Provence en 1944.

Le maréchal Bugeaud, gouverneur de l’Algérie (1841-1847), comme Mac Mahon, le frère de Jules Grévy, Jules Cambon ou Louis Lépine

La question est mémorielle. Maire PS de Marseille par effraction, le populiste Benoît Payan a proposé le 21 mai dernier que soit renommée l’école Bugeaud, du nom du maréchal promu par Thiers sous Louis-Philippe en 1843 et personnage clef de la colonisation de l’Algérie, au profit du caporal Ahmed-Litim, tirailleur algérien mort pendant les combats de libération de la Provence, sur les pentes de la colline de la Garde, surmontée par la basilique. Les débats du conseil municipal dominé par le « Printemps marseillais », coalition de gauche écolo-communiste traduisent le révisionnisme idéologique qui se joue autour de l’Histoire de France. 

Le maréchal Bugeaud, selon Benoît Payan, fut acteur de la « traque sauvage, sanglante en brûlant les terres et les villages » de la conquête de l’Algérie. « Rien dans l’histoire de Bugeaud n’a le début du commencement de la gloire », a-t-il jugé.  Et de rappeler qu’en 1845, Bugeaud « ordonna que l’on enfume les grottes où avaient trouvé refuge des combattants mais aussi des femmes et des enfants ». Par opposition, le caporal Ahmed Litim est une « mémoire (qui) nous permet de faire œuvre d’histoire ».

Payan ne rend pas justice à un rapport du général Bugeaud qui déconseillait la conquête de l’Algérie, déplorant une « possession onéreuse dont la nation serait bien aise d’être débarrassée ». Il préconisa le maintien des territoires conquis sous statut militaire, pour éviter toute colonisation de peuplement.

La marche de la « cancel culture »

Si le terme de « cancel culture » n’a pas été utilisé, La Provence le rapporte volontiers en toile de fond des débats menés par la droite du conseil municipal. Car c’est la crainte que figure

Ce changement de nom d’école est une illustration de l »influence de la « cancel culture » américaine : vouloir réécrire l’Histoire à l’aune de l’idéologie décoloniale, soixante ans après l’indépendance de l’Algérie, pays dont l’Histoire n’est qu’une succession de dominations étrangères, notamment berbère, romaine ou ottomane.

Le député (LR) Guy Teissier, par ailleurs colonel à titre honoraire, n’a pas tranché entre les deux militaires, qui répondaient aux ordres de l’armée. « Ils étaient tous les deux soldats. Et quand vous êtes un soldat, vous obéissez au pouvoir », a-t-il indiqué, avant d’ajouter qu’il y a aussi « une place à Marseille du nom d’un psychopathe aux mains pleines de sang, Robespierre ». Il a ainsi proposé d’ « attendre d’inaugurer une nouvelle école pour lui donner le nom d’Ahmed-Litim. » 

De leur côté, les élus du RN y ont vu une manœuvre idéologique : « Il faut rendre hommage sans communautarisme ni électoralisme, conseille-t-il. Vous êtes dans l’idéologie et pas dans l’idée de servir », a asséné Stéphane Ravier, conseiller municipal. Le RN a voté contre, certains élus LR aussi.

Rapport sur la rébellion algérienne : les harkis encore maltraités

Parti-pris de Benjamin Stora : les harkis dénoncent son «minimalisme»

Benjamin Stora, à 20 ans, révolutionnaire

Commander ce rapport à Benjamin Stora, c’est en soi une provocation, à au moins deux égards. A la signature des Accords d’Evian, ce Pied-Noir avait 12 ans, mais, certes, il promettait aussi en termes de neutralité, puisqu’il s’est trouvé des affinités trotskistes, est devenu permanent de l’Organisation communiste internationaliste, mais, avec le lambertiste Jospin, fait de l’entrisme au PS. Le rapporteur tout indiqué donc pour un tel rapport. Autre détail de son parcours: en 2012, il contribue même à la reconnaissance par la République française du massacre du 17 octobre 1961 perpétré par la police française sur des manifestants algériens répondant à l’appel du FLN en plein cœur de Paris. Rien que de très naturel…

Le comité national de liaison de harkis (CNLH) s’est indigné samedi 23 janvier du « minimalisme » du rappirt de l’historien Benjamin Stora dans son rapport sur la colonisation et la « guerre d’Algérie » remis mercredi 20 janvier à Macron. «L’historien minimaliste s’est abstenu de tout débat ou avis contradictoire, pourtant nécessaire en démocratie», révèle le CNLH dans un communiqué diffusé par l’AFP.

L'historien Benjamin Stora propose de créer une commission «Mémoire et vérité» en France, chargée de proposer «des initiatives communes entre la France et l'Algérie sur les questions de mémoire» afin de réconcilier les deux pays.
L’historien B. Stora propose de créer une commission «Mémoire et vérité» en France, chargée de proposer «des initiatives communes entre la France
et l’Algérie sur les questions de mémoire» afin de réconcilier les deux pays. 

Dans son rapport, Benjamin Stora préconise de faciliter les déplacements des harkis — considérés par certains Algériens comme des traîtres collaborateurs — et de leurs enfants entre la France et l’Algérie. «C’est de la poudre aux yeux», a réagi Mohamed Badi du CNLH auprès de l’AFP, «ça existe depuis longtemps». «Les personnes qui restent sont dans leur lit de mort ou sont âgées» et ne retourneront pas en Algérie, selon lui. «Quant aux enfants, les jeunes, quand ils y vont, ils sont mal accueillis», assure-t-il.

«Ce qui compte vraiment, c’est que la France reconnaisse définitivement le mal qu’elle a fait. En cachant cette partie de l’Histoire, elle fausse l’Histoire», insiste Mohamed Badi. Une revendication appuyée dans le communiqué qui réclame «la vérité, la reconnaissance, la justice, la réparation». Le CNLH souhaite «la reconnaissance par l’État français de sa responsabilité et de sa faute dans le désarmement, l’abandon et le massacre des harkis, après les accords d’Évian et le cessez-le-feu du 19 mars 1962».

Une partie des archives sur la rébellion d’Algérie (Aix-en-Provence)

Le CNLH veut aussi une reconnaissance «pour la réclusion arbitraire des rescapés dans des camps et autres lieux de relégation indignes, sans jugement et pour une durée indéterminée, dès leur arrivée en France».«Cet effroyable drame humain et national ne saurait être occulté, c’est le sens de notre combat pour qu’enfin une page se tourne et que le travail mémoriel des deux côtés de la Méditerranée commence, en vue de la réconciliation des peuples, dans l’intérêt des générations présentes et futures», selon le communiqué.

Macron avait fait un geste pour les harkis

Septembre 2018 – Macron a promu d’anciens combattants harkis et des représentants d’associations dans l’ordre de la Légion d’honneur, un nouveau geste dans le travail mémoriel sur la guerre d’Algérie. Néanmoins, beaucoup de harkis trouvent cela insuffisant : ils demandent « le pardon ».

2014 – Benjamin Stora a confirmé à Mediapart avoir été nommé par Manuel Valls
à la tête de la Cité de l’Immigration pour remplacer Jacques Toubon

Le 13 septembre 2018, le chef de l’Etat avait reconnu que Maurice Audin, mathématicien communiste, militant de l’indépendance de l’Algérie, torturé par l’armée française et disparu sans laisser de traces en 1957, était bien « mort sous la torture du fait du système institué alors en Algérie par la France ». Il avait demandé « pardon » à la veuve de Maurice Audin.

Une semaine plus tard, il tend cette fois-ci la main aux harkis, ces anciens supplétifs de l’armée française pendant la guerre d’Algérie (1954-1962), à quelques jours de la Journée nationale d’hommage du 25 septembre. Ce geste intervient au moment où ceux-ci tapent du poing sur la table. Début septembre, ils rappelaient leur soutien au candidat Macron en 2017, menaçant, pour obtenir réparation, de porter plainte contre la France pour crimes contre l’humanité devant les tribunaux internationaux.

Ainsi, par décret du 20 septembre paru au Journal officiel, six anciens combattants harkis et la cofondatrice d’une association de harkis deviennent chevaliers de la Légion d’honneur. Quatre personnes sont en outre élevées au grade d’officier de l’ordre national du Mérite et quinze autres au grade de chevalier du même ordre, majoritairement représentantes d’associations ou fédérations. Onze vont recevoir la médaille militaire.

Décorations

« Bien sûr, une décoration ça fait toujours plaisir et honneur », a réagi Boaza Gasmi, président du Comité national de liaison des harkis (CNLH). Mais, a-t-il ajouté sur la radio France Info, « notre combat, pour être franc, c’est une vraie reconnaissance et une vraie réparation…Nous méritons le pardon ». Il aurait fallu, selon lui, que les harkis soient insérés dans la vie sociale de façon à pouvoir réussir et éviter « la souffrance (…) sur trois ou quatre générations. 

2013 – Boaza Gasmi stoppe sa grève de la faim 

Ce comité réclame également « une véritable loi qui reconnaisse que la France de l’époque a volontairement abandonné la communauté harkie » en Algérie en 1962.
Aujourd’hui le plus jeune harki a 80 ans. C’est un peu tard ». (Boaza Gasmi)

Un groupe de travail, lancé à l’initiative du chef de l’Etat, a préconisé en juillet dans son rapport final de créer un « fonds de réparation et de solidarité » de 40 millions d’euros pour les harkis et leurs enfants. Un montant toutefois très loin des attentes des associations : elles réclament entre 4 et 40 milliards d’euros et font pression sur l’Etat.

Le geste de Macron intervient après celui de François Hollande en 2016, qui avait reconnu « les responsabilités » de la France dans « l’abandon » des harkis, au cours d’une journée d’hommage du 25 septembre qui avait alors pris des allures de pré-campagne électorale, à sept mois de l’élection présidentielle de 2017.

Parmi les premières réactions, le député Eric Coquerel (La France insoumise) a salué le « geste », mais déploré une sorte de « concurrence des mémoires » qui serait actionnée par l’exécutif.

A l’extrême droite, Sébastien Chenu, porte-parole du Rassemblement national, a estimé sur France 2 que « les victimes des guerres méritent bien souvent autre chose que des pansements ». 

Qui sont les harkis ? 

Jean Sévilla et Stora, accusé de « complaisance avec l’Algérie »

Les harkis sont des musulmans recrutés comme auxiliaires de l’armée française durant la guerre d’Algérie (1954-1962) pour lutter contre le FLN, le mouvement armé pro-indépendance.  Ils tirent leur nom du mot « harka », qui signifie « mouvement » en arabe.
L’armée française a recruté localement pour des opérations particulières jusqu’à 150.000 de ces Algériens, qui reprocheront ensuite à la France de les avoir désarmés, abandonnés en Algérie et livrés avec leurs familles, à des tortures et exécutions sommaires.

Au lendemain des accords d’Evian du 18 mars 1962, consacrant le départ français d’ Algérie, le gouvernement français rejette en effet le rapatriement massif des harkis.
Environ 60.000 d’entre eux parviennent toutefois à partir pour la métropole avec les pieds-noirs.
Les autres – entre 55.000 et 75.000 selon les historiens – sont livrés à leur sort en Algérie et, considérés comme des traîtres par le nouveau régime, victimes de sanglantes représailles.
Pierre Messmer, à l’époque ministre des Armées du général de Gaulle, déclarera en 2003 que « la position de la France était la seule possible », « inévitable et légitime ».
Une plainte pour « crimes contre l’humanité » déposée par huit harkis en août 2001 à Paris, qui faisait état de 150.000 victimes, n’a pas abouti.

En 2018, désireux de restituer les événements « méticuleusement et dans toute leur complexité », le journaliste Jean Sevilla publie Les Vérités cachées de la guerre d’Algérie. Il dénonce les « travers de l’historiquement correct » : l’anachronisme car l’indépendance était un point de vue minoritaire avant 1958, le réductionnisme, car les conflits étaient multiples avec, entre autres le MNA, le mensonge par omission qui oublie les massacres d’Européens à Sétif, le manichéisme qui voit les exactions de militaires et pas celles des poseurs de bombes, l’indignation sélective qui respecte les morts du métro Charonne mais pas ceux de la rue d’Isly, et l’occultation qui masque les massacres à l’indépendance. Il estime que c’est le FLN qui a poussé le premier à la montée aux extrêmes et qu’il n’y a pas eu de généralisation de la torture, mais « une certaine banalisation : tout le monde en parlait, mais rares étaient les tortionnaires »

C’était il y a plus de 60 ans, quand on ne parlait pas de colonisation de la Savoie, duché annexé à la France en 1860, trente ans après la conquête française de l’Algérie – suite à une provocation du dey d’Alger, régent d’Alger sous tutelle de l’Empire ottoman depuis 1671  – ou du Comté de Nice devenu partie intégrante de la République française comme 85e département, les Alpes-Maritimes, en… 1793.

Entre 55.000 et 75.000 harkis ont été abandonnés en Algérie

Des pieds-noirs manifestent à Toulon

10.000 et 150.000 Harkis ont été assassinés par leurs concitoyens algériens. Les harkis et leurs descendants – supplétifs de l’armée française et restés attachés à la France – qui ont pu échapper aux massacres en gagnant l’Hexagone – ont été accueillis dans des conditions précaires (camps, hameaux de forestage et cités urbaines), sans facilitation d’intégration pour eux-mêmes ni pour leurs enfants, principalement dans le sud de la France.  Ils formeraient aujourd’hui une communauté de 500.000 personnes.

 
Depuis 1974, plusieurs enfants de harkis ont mené des grèves de la faim et marches de protestation pour obtenir la reconnaissance de leur drame et une amélioration de leur sort. Leurs parents ont connu une intégration difficile en France, à la fois assimilés à des immigrés et rejetés par les immigrés algériens. En 2000, le président algérien Abdelaziz Bouteflika les avait qualifiés de « collaborateurs » et, tout en critiquant leurs conditions de logement en France, avait exclu leur retour en Algérie, qui selon lui n’était « pas leur pays ».
En août 2001, la France a instauré la première journée d’hommage national aux harkis, fixée au 25 septembre. Ce jour-là, le président Jacques Chirac déclarait que « les massacres commis en 1962, frappant les militaires comme les civils, les femmes comme les enfants, laisseront pour toujours l’empreinte de la barbarie. Ils doivent être reconnus ».

Le 23 février 2005, une loi prévoit une allocation de reconnaissance pour « les harkis, leurs orphelins et les rapatriés d’origine européenne ».
Le 25 septembre 2016, repentant, le président François Hollande a solennellement reconnu des « responsabilités des gouvernements français dans l’abandon des harkis, les massacres de ceux restés en Algérie et les conditions d’accueil inhumaines des familles transférées dans les camps en France« .