Les allocations sociales ne sont plus versées à l’étranger depuis le 1er juillet 2023

La mesure ne saurait être imputée au RN…

Seuls les comptes bancaires des pays membres de l’Union Européenne pourront continuer à recevoir les prestations sociales distribuées par l’Etat français.

Macron a promis à la mi-avril 2023 «des annonces fortes dès le début du mois de mai contre les fraudes fiscales et sociales». Le gouvernement a anticipé de quelques jours l’échéance fixée par le président de la République en ce qui concerne la fraude aux prestations sociales. Invité d’Europe 1, Gabriel Attal, alors ministre des Comptes publics, a déclaré qu’«à partir du 1er juillet prochain [2023], il n’y aura plus de versements d’allocations sociales sur des comptes étrangers, hors Union européenne».

La mesure avait déjà été annoncée par le même Gabriel Attal en octobre 2022, mais son entrée en application était prévue jusqu’à présent pour 2024. L’échéance est donc avancée de plusieurs mois, comme l’avait déjà révélé Olivier Véran, en compte rendu du Conseil des ministres. Qualifiée d’«importante» par Gabriel Attal, la fin du versement des allocations sociales sur des comptes domiciliés en dehors de l’Union européenne devrait concerner l’allocation de solidarité aux personnes âgées, les prestations familiales, le RSA ou encore l’allocation supplémentaire d’invalidité.

Seuls les comptes bancaires des pays membres de la zone SEPA pourront continuer à recevoir les prestations sociales distribuées par l’État français, c’est-à-dire ceux de l’Union européenne (28), ainsi que la Norvège, l’Islande, le Liechtenstein, la Suisse, Monaco, Saint-Marin, Andorre et le Vatican. Par exemple, il sera impossible de demander le versement du RSA sur un compte africain ou asiatique, comme c’est le cas aujourd’hui, notamment maghrébin et singulièrement algérien.

Cette mesure ne s’applique pas aux pensions de retraite.

 «La France doit dénoncer unilatéralement le traité franco-algérien de 1968» (Xavier Driencourt)

Nos relations sont encadrées par ce traité: nos lois n’y peuvent rien

Un accord déséquilibré,
favorable à l’Algérie

L’ancien diplomate publie une note exclusive pour La Fondapol pour l’innovation politique intitulée: «Politique migratoire: que faire de l’accord franco-algérien de 1968?» Il appelle à remettre à plat cet accord définissant les conditions de circulation, de séjour et de travail des Algériens en France qui grève considérablement nos marges de manœuvre en matière de politique migratoire.

Un entretien d’Eugénie Bastié avec Xavier Driencourt en date du 25 mai 2023.

LE FIGARO. – Le 27 décembre 1968, la France et l’Algérie ont signé un accord définissant les conditions de circulation, de séjour et de travail des Algériens en France. Pourquoi ce traité? Quel était son objectif?

Xavier DRIENCOURT. –Ce traité bilatéral franco-algérien remonte à 1968, c’est-à-dire plusieurs années après la fin de la guerre d’Algérie et la signature des accords d’Evian. Il y avait probablement deux raisons à la négociation de ce texte. D’une part, les accords d’Évian laissaient une sorte de vide juridique sur la question de la circulation des personnes entre la France et l’Algérie. Les accords d’Évian prévoyaient, au profit notamment des Français – dont, en mars 1962, au moment des négociations des Rousses, on pensait qu’ils resteraient en Algérie – la possibilité de circuler librement pour venir en France, comme ils le faisaient lorsque l’Algérie n’était que trois départements français. D’autre part, 1968, c’était l’époque des Trente Glorieuses et la France cherchait de la main-d’œuvre pour ses usines, notamment l’industrie automobile et plus généralement voulait faire venir en France des travailleurs algériens, francophones. Il convenait évidemment de permettre à cette main-d’œuvre, désormais étrangère, de circuler librement entre les deux pays, de s’installer temporairement en France, de retourner au «pays» pour prendre sa retraite, de faire des allers-retours en France à tout moment…

Quel est le contenu de cet accord? Quels sont les droits qu’il ouvre aux ressortissants algériens en France?

Compte tenu de ce qu’était le contexte précédemment décrit, cet accord prévoit un régime d’exception au profit des Algériens. La disposition principale porte sur l’attribution d’un titre de séjour propre aux Algériens, le certificat de résidence administratif, ou CRA, valable dix ans. De nombreuses dispositions favorisent les Algériens par rapport aux autres nationalités.

– Un visa de long séjour n’est pas nécessaire pour le conjoint ; le visa touristique, de court séjour, suffit, contrairement à ce qui est imposé à d’autres nationalités.

– Le conjoint algérien peut obtenir un «certificat de résidence algérien» (CRA) de dix ans valant titre de séjour après un an de mariage seulement (contre trois ans de vie commune pour les autres nationalités) et ceci sans que les conditions d’intégration soient préalablement vérifiées. Le certificat de résidence algérien est accordé «de plein droit».

– En cas de regroupement familial, l’exigence «d’une intégration et insertion dans la société française» n’est pas soumise à vérification ; le regroupement familial est quasi de plein droit et ne peut être refusé que pour des motifs limitativement énumérés.

– Les accords ne prévoient aucune possibilité de «retrait» du titre de séjour, sauf par le juge et en cas de fraude.

– Un Algérien sans papiers doit simplement pouvoir justifier d’une résidence en France depuis dix ans ; de même, le conjoint algérien sans papiers d’un ressortissant français n’a pas besoin d’un visa de long séjour pour obtenir sa régularisation.

– D’autres dérogations portent sur la liberté d’installation pour les artisans et commerçants ; en effet, l’accord de 1968 établit la liberté d’établissement au profit des Algériens qui veulent exercer une activité professionnelle en France. Contrairement aux autres nationalités, ils n’ont pas à démontrer que leur activité est économiquement viable. La seule inscription au registre du commerce suffit pour obtenir le statut de «commerçant». Ce procédé, bien connu des étudiants algériens, est un moyen somme toute assez simple, surtout depuis que l’auto-entrepreneuriat existe, pour rester en France et bénéficier d’un titre de séjour.

Pourquoi selon vous cet accord est-il devenu obsolète?

Le contexte politique, économique et social de 2023 a changé par rapport à ce qu’il était en 1968. Politique, parce que la question de l’immigration est aujourd’hui au cœur des débats du pays, on le voit régulièrement. Économique, en raison des conditions générales qui ne sont plus celles de 1968, et social parce que le regard des Français sur l’immigration a évidemment évolué. Ajoutez la jurisprudence des juges judiciaires et administratifs qui a renforcé ce dispositif, le regroupement familial et la liberté de circulation dans l’espace Schengen, et l’on comprend qu’un texte qui date de 1968 est aujourd’hui inadapté alors même qu’il y a eu une vingtaine de lois sur l’immigration.

Enfin, si l’on considère que dans l’ordre juridique interne français, les traités internationaux régulièrement ratifiés priment sur les lois, le vote d’une loi sur l’immigration ne s’applique pas aux Algériens ainsi que le rappelle la jurisprudence des tribunaux. Il y a donc un «angle mort» dans notre dispositif législatif.

La France doit-elle opter pour la dénonciation unilatérale de cet accord? Le dénoncer permettrait-il de mettre la pression sur le régime concernant le retour des OQTF?

Les deux pays ont tenté de renégocier cet accord, mais sans en remettre en cause sa particularité, l’essence de ce qui fait l’exception algérienne. Donc, soit nous remettons à plat l’ensemble du dispositif bilatéral, soit nous serons conduits à dénoncer ce traité. Nous pourrions par exemple dire au gouvernement algérien – qui est conscient de ce particularisme -: donnons-nous six mois pour remettre à plat l’ensemble du régime de circulation entre les deux pays, car vous voyez bien que la question migratoire domine la vie politique française et que celle des visas (comme de la mémoire) empoisonne notre relation bilatérale, et si vous refusez, dans six mois, nous devrons mettre fin au régime de 1968.

Remettre à plat tout le dossier, dénoncer ou à tout le moins menacer de dénoncer l’accord de 1968 serait effectivement un moyen de pression pour amener les 20 consulats algériens à être plus dynamiques et coopératifs dans la question des laissez-passer consulaires (LPC).

Lien PaSiDupes (7 juin 2023)

Pour Xavier Driencourt, le pari algérien de Macron « laisse filer » le Maroc vers d’autres alliés

L’ex-ambassadeur français en Algérie, Xavier Driencourt, a par ailleurs regretté l’échec du pari algérien de Macron qui, selon lui, « laisse filer le Maroc » vers d’autres alliés.

A travers une démonstration circonstanciée de 20 pages, le diplomate chevronné, qui connaît assez bien les coulisses du pouvoir algérien pour en déceler la pensée, a expliqué comment le président français a perdu son pari sur l’Algérie, dont il ne faut rien espérer.

En gros, Xavier Driencourt voit dans les multiples reports de la visite du président Tebboune à Paris et son rapprochement ostensible avec Moscou des signes qui montrent que le régime algérien n’est pas aussi déterminé que la France à poursuivre le rapprochement initié par Macron depuis 2017. Il est donc grand temps de dénoncer le traité de 1968, puisque l’une des parties se refuse à rencontrer l’autre.

En plus, bien que le chef de l’armée algérienne, Said Chengriha, se soit rendu en France, il y a quelques mois, rien n’augure des contrats d’armement juteux pour le gouvernement français puisque, explique le diplomate, l’armée algérienne demeure loyalement attachée à son fournisseur de prédilection : la Russie.

Si le diplomate se montre pessimiste sur le succès du pari de Macron, il reste plus préoccupé par les conséquences de cela sur les relations avec le Maroc qui n’ont eu de cesse de se dégrader. Il ne fait plus de doute qu’une sérieuse crise silencieuse sépare Paris et Rabat qui pratiquement ne se parlent plus non plus, actuellement. Xavier Driencourt y voit une conséquence dommageable du choix délibéré de Macron en faveur d’Alger. Pour quel bilan? « Il a contribué à brouiller la France avec le Maroc, alors que jusqu’à présent elle avait réussi à maintenir un équilibre entre les deux capitales maghrébines », a -t-il écrit, rappelant que la France a besoin d’une relation apaisée avec le Maroc.

« Croire que le pari algérien nous dispensera de rapports amicaux et substantiels avec Rabat est une erreur : les dossiers (politiques, sécuritaires, économiques, migratoires) sur lesquels la France doit travailler avec le Maroc ne manquent pas », a poursuivi le diplomate français, intimement convaincu que l’exclusivité du choix en faveur d’Alger a éloigné la France du Maroc.

Ceci fait craindre que le Royaume aille à la recherche d’autres partenaires tels que les Etats Unis, l’Espagne, Israël et la Chine au détriment du partenaire français dans les années à venir. 

En s’éloignant maladroitement de la politique équilibriste de ses prédécesseurs à l’Elysée, Macron risque de saborder complètement les relations avec le pays le plus stable et le plus crédible dans la région, en l’occurrence le Maroc, pour un rapprochement inutile avec Alger.  « A ce stade, nous nous sommes écartés du Maroc et nous ne récoltons rien, ou pas grand-chose, de notre pari algérien », a souligné à cet égard l’ex-ambassadeur.

En effet, le président Macron serait lui-même responsable de l’état de dégradation des relations franco-marocaines, à en croire l’écrivain Tahar Benjelloun qui, dans un entretien avec la chaîne israélienne I24, a confié que le président français s’est comporté maladroitement avec le Souverain lors d’un appel téléphonique.

En dépit de cela, Macron, lui-même, a prétendu qu’il a des relations amicales avec le Roi du Maroc, à la veille de sa dernière tournée africaine avant qu’il ne soit contesté par une source marocaine qui a confié à « Jeune Afrique » que les relations ne sont ni bonnes ni amicales, pas plus entre les deux gouvernements qu’entre le Palais royal et l’Elysée ». Un démenti d’autant plus fort qu’il a éveillé chez plusieurs personnalités françaises la conscience que la crise est sérieuse entre Paris et Rabat.

Pour cette raison, la droite française, attachée à l’alliance franco-marocaine, fait pression sur le gouvernement français pour régler la crise actuelle par un geste fort à l’endroit du Royaume. Un geste qui ne peut qu’être la reconnaissance de la marocanité du Sahara, comme l’a fait savoir le patron des « Républicains », Eric Ciotti qui s’est rendu au Maroc, en mai dernier.

Crise énergétique: Macron écrit au président algérien

Officiellement, il veut « renforcer » les liens entre les deux pays

Mémorial National de la Guerre d’Algérie et des Combats du Maroc et de la Tunisie, quai Branly, Paris

Macron a appelé au « renforcement des liens déjà forts, » selon lui, entre la France et l’Algérie dans une lettre adressée à son homologue Abdelmadjid Tebboune à l’occasion du 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie.

Une gerbe sera aussi déposée en son nom ce mardi au Mémorial National de la Guerre d’Algérie et des Combats du Maroc et de la Tunisie, quai Branly, à Paris en hommage aux victimes du massacre d’Européens à Oran, le jour même de l’indépendance, le 5 juillet 1962, a annoncé ce lundi soir l’Elysée.

« L’anniversaire des 60 ans de l’indépendance de l’Algérie, le 5 juillet 2022, est l’occasion pour le président de la République d’adresser par une lettre au Président Tebboune ses vœux au peuple algérien et de dire son souhait que se poursuive le renforcement des liens déjà forts entre la France et l’Algérie », a indiqué la présidence française.

Des « actes symboliques »

Le 5 juillet 1962, l’Algérie a proclamé son indépendance, après 132 ans de présence française – sans interruption dominé par les Romains, les Vandales, les Turcs byzantins et des principautés berbères indépendantes, avant d’être islamisé au VIIe siècle,puis arabisé  – et une guerre de libération sanglante de près de huit ans, soutenue par la Cuba de Fidel Castro et par l’URSS. Soixante ans plus tard, les plaies sont encore vives de part et d’autre malgré des gestes symboliques au fil des ans de la France.

Le premier pays africain à bénéficier de l’internationalisme cubain fut l’Algérie. Les Cubains avaient suivi un grand intérêt la lutte des indépendantistes du Front de Libération nationale (FLN) contre la France. Dès 1961, le gouvernement de Fidel Castro établit les premiers contacts avec la direction du FLN, principale force politique algérienne dans le combat indépendantiste. Ainsi, le 27 juin 1961, Cuba fut le seul pays de l’Hémisphère occidental à reconnaître le gouvernement algérien en exil.

La Havane ne se contenta pas d’exprimer son soutien politique à la lutte pour la liberté. Dès janvier 1962, Cuba décida de fournir une aide matérielle et militaire aux révolutionnaires algériens qui menaient une lutte depuis 1954. Les autorités cubaines expédièrent une cargaison de 1.500 armes par bateau à destination du camp du FLN à Oujda, près de la frontière algérienne. Le navire « Bahía de Nipe » rentra à Cuba avec 78 maquisards algériens blessés et 20 enfants réfugiés, pour la plupart orphelins de guerre.

Ainsi, malgré un contexte géopolitique extrêmement complexe, face à l’hostilité croissante des Etats-Unis qui avaient imposé des sanctions économiques, organisé l’invasion de la Baie des Cochons et qui multipliaient les attentats terroristes à travers l’île, Fidel Castro n’hésita pas à mettre en danger la relation de Cuba avec la France du Général de Gaulle, au nom du principe de solidarité internationaliste avec les peuples en lutte pour leur émancipation.

L’Algérie n’oublia pas cette expression de solidarité de la part de La Havane. En octobre 1962, après avoir réalisé une visite officielle aux Etats-Unis, Ahmed Ben Bella choisit de se rendre directement à La Havane depuis Washington, malgré les avertissements de Kennedy, comme Macron de Roumanie en Ukraine.

En septembre 2018, un an après son élection, Macron reconnaît que le jeune mathématicien communiste Maurice Audin est mort sous la torture de l’armée française en 1957 et demande « pardon » à sa veuve.

Après la publication du rapport de l’historien français Benjamin Stora, en janvier 2021, il s’engage à des « actes symboliques » pour tenter de réconcilier les deux pays, mais exclut « repentance » et « excuses », ce qui est froidement accueilli à Alger.

« Une rente mémorielle »

50 ans de l'indépendance d'Algérie : « La France doit assumer son passé colonial avec dignité »
Revue du projet PCF:
A l’occasion de la commémoration officielle du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie, le PCF tient à réaffirmer ce qu’il a rappelé en 2004, pour le 50e anniversaire de l’insurrection algérienne du 1er novembre 1954 et en 2005 pour le 60e anniversaire des massacres commencés à Sétif le 8 mai 1945 : la France, par la voix de ses plus hautes autorités, celle de son chef de l’Etat, doit se montrer capable d’assumer son passé colonial avec dignité en reconnaissant les crimes du colonialisme, le fait colonial et toutes ses conséquences.

Dans le même souci de réconciliation des mémoires, Macron exprime le 26 janvier 2022 « la reconnaissance » de la France envers les rapatriés d’Algérie et exhorte à « reconnaître » et « regarder en face » le « massacre du 5 juillet 1962 » à Oran, qui frappa « des centaines d’Européens, essentiellement des Français » trois mois et demi après la signature des accords d’Evian mettant fin à la guerre d’Algérie, deux jours après la reconnaissance officielle de l’indépendance, et quelques heures avant sa proclamation .

La relation bilatérale s’est toutefois envenimée en octobre 2021 lorsque Macron a affirmé que l’Algérie s’était construite après son indépendance sur « une rente mémorielle« , entretenue par « le système politico-militaire », ravivant la haine d’Alger.

Mais les relations se sont progressivement réchauffées ces derniers mois et le président français et son homologue algérien auraient exprimé leur volonté de les « approfondir » lors d’un entretien téléphonique, le 18 juin.

Le 24 février 1971, il y a 50 ans, le président Houari Boumediene annonça aux cadres syndicaux de l’Union générale des travailleurs algériens sa décision de nationaliser l’industrie des hydrocarbures. Cette prise de contrôle par l’Etat algérien de l’infrastructure de transport et de production, ainsi que de 51 % des actifs des entreprises pétrolières françaises, entraîna, à l’époque, un renversement des rapports de force entre la France et l’Algérie qu’elle développa.

En s’appropriant le pétrole et le gaz du Sahara découverts et exploités par la France, les Algériens accédèrent à des ressources qu’ils pourront mettre au service des projets de développement du pays, avec l’aide soviétique. Pour la France, cette décision impliqua la perte du monopole qu’elle avait gagné en prospectant les gisements sahariens et en créant une industrie des hydrocarbures suite à la découverte d’Hassi Messaoud en 1956, par la société française SN Repal, en associatipn avec la futuredevenu Elf Aquitaine.

Fin février 2022, le géant algérien des hydrocarbures Sonatrach se dit « disposé à soutenir ses partenaires de long terme, » en cas de baisse des exportations de gaz russe vers l’UE en raison de la crise ukrainienne. Macron est intéressé…

Le candidat Zemmour veut mettre fin « aux privilèges migratoires exorbitants des Algériens »

Zemmour a dénoncé la repentance de Macron et l’aggressivité des dirigeants algériens.

A l’occasion des 60 ans de la signature des Accords d’Evian, qui ont mis fin à la guerre d’Algérie, il y a 60 ans, Eric Zemmour condamne, dans une tribune publiée dans Le Figaro,  à la fois l’abaissement de la France et la haine de l’Algérie.

« La France n’a fait que battre sa coulpe devant des dirigeants algériens souvent arrogants, qui n’ont cessé, eux, d’agiter le ressentiment anti-Français, chez eux, mais aussi chez nous », écrit l’ancien journaliste. Et il n’évoque pas les mauvais sentiments de la génération de franco-algériens sur notre territoire.

Zemmour veut « le respect, pas la repentance »

Il accuse également l’Algérie d’avoir « tout fait pour faire perdurer cette rancune« . « Au lieu de contrer ce récit, Emmanuel Macron n’a rien trouvé de mieux que l’alimenter. (…) Des paroles et des actes dangereux et imprudents », déplore Eric Zemmour.

Le candidat propose de revenir sur l’accord migratoire signé en 1968.

« Elu président de la République, je mettrai définitivement fin aux privilèges migratoires exorbitants des Algériens. (…) Ceux qui souhaitent rester chez nous en continuant dans la voie du ressentiment et du rejet de la France ne seront plus les bienvenus« , écrit-il.

Eric Zemmour annonce par ailleurs une « tournée » des pays du Maghreb pour « remettre à plat nos relations et affirmer notre position: le respect, pas la repentance ».

Fusillade de la rue d’Isly: Macron s’adresse à l’électorat Pied-noir, condamnant l’armée

Macron porte un jugement moral déclarant «impardonnable» la fusillade

Le candidat probable à sa réélection a adressé un geste fort ce mercredi aux Pieds-noirs en reconnaissant notamment deux «massacres», où des dizaines de partisans de l’Algérie française ont été tués en 1962, à Alger et à Oran.

Rappel des faits du 26 mars 1962 à Alger, devant la Grande Poste de la rue d’Isly.  Lors des événements de rebellion en Algérie, à la suite de la mort de sept appelés du contingent tués au cours d’un accrochage par des éléments de l’OAS, des civils non armés manifestant pour l’Algérie française ont essuyé les tirs des forces de l’ordre qui assuraient un blocus du quartier de Bab El-Oued en état de siège. La foule des manifestants est mitraillée durant une quinzaine de minutes par des tirailleurs algériens de l’armée française. Le bilan est de 80 morts et 200 blessés. Les tirailleurs ont-ils pris l’initiative de tirer sur les partisans de l’Algérie française ou en ont-ils reçu l’ordre? La censure pesant sur le fait déclencheur de cette fusillade a interdit tout éclaircissement. Il n’empêche que, ce 26 janvier 2022, devant les associations de rapatriés d’Algérie, le président Macron décide de reconnaître une tragédie, sans pour autant désigner les coupables, le commandement militaire ou les tirailleurs algériens. Ces derniers sont-ils passés au FLN ou sont-ils des harkis, qu’ils aient été massacrés par leurs coreligionnaires ou rapatriés en métropole et pensionnés? Ce mardi 1er février 2022, la commission mixte paritaire du Parlement se réunira pour proposer un texte sur les dispositions restant en discussion du projet de loi portant reconnaissance de la Nation envers les harkis et les autres personnes rapatriées d’Algérie anciennement de statut civil de droit local et réparation des préjudices subis par ceux-ci et leurs familles du fait de l’indignité de leurs conditions d’accueil et de vie dans certaines structures sur le territoires français, se réunit.

Le soir même du 26 mars 1962, le président Charles de Gaulle s’adresse au peuple français dans une allocution télévisée pour demander au peuple de voter « oui » à l’imminent référendum (le 8 avril 1962) portant sur l’autodétermination (l’indépendance) de l’Algérie et assure que « en faisant sien ce vaste et généreux dessein, le peuple français va contribuer, une fois de plus dans son Histoire, à éclairer l’univers »: il ne fait aucune référence au massacre de la journée et exacerbe ainsi le ressentiment des Pieds noirs à son encontre, notamment depuis qu’un décret du 20 mars 1962 empêche les habitants des départements d’Algérie de participer au référendum pour ratifier ou non les accords d’Evian signés signés le 18 mars 1962.

Un autre massacre, le massacre d’Oran ou massacre du 5 juillet 1962 – dont l’origine reste officiellement inconnue – a eu lieu quant à lui trois mois et demi après la signature des accords d’Evian, deux jours après la reconnaissance officielle  de l’indépendance du département d’Algérie, et quelques heures avant sa proclamation. Le jour du transfert officiel de la souveraineté entre le gouvernement français et le Gouvernement provisoire de la République algérienne, 95 morts (dont 20 Pieds-noirs) seront recensés sur la Place d’Armes d’Oran, mais aussi 161 blessés et 453 disparus.

Macron instrumentalise-t-il l’accusation de l’OAS par Le Figaro,
classée à l' »extrême droite » par Le Figaro à des fins électoralistes ?

Les témoignages font état de la présence d’éléments de l’Armée de libération nationale (ALN), bras armé du Front de libération nationale (FLN), en violation des accords d’Evian, d’auxiliaires temporaires occasionnels (des policiers musulmans recrutés depuis le mois de mai pour remplacer les policiers français) et de civils algériens, commettant des « exactions » à l’encontre de Pieds-noirs et d’Algériens pro-français (harkis). Les forces armées françaises attendent plusieurs heures l’ordre de s’interposer.

Né quinze années plus tard, en 1977, sans avoir fait la part des responsabilités, le président sortant en campagne s’occupe de réconciliation des mémoires. A quelques semaines du 1er tour de la présidentielle de 2022, et à deux mois de la date de la fin de la guerre d’Algérie il y a soixante ans, le quadra continue de prendre parti pour les uns ou pour les autres, sans apporter d’éléments nouveaux aux dossiers qu’il ouvre allégrement, le pompier pyromane apaisant les uns mais rouvrant les plaies des autres, tantôt d’un côté de la Méditerranée, tantôt de l’autre, après un début de quinquennat mouvementé sur ce sujet inflammable.

Ce mercredi, devant un parterre de rapatriés du département français d’Algérie reçus à l’Elysée, dont le réalisateur Alexandre Arcady (74 ans) et l’actrice Françoise Fabian (88 ans), il est ainsi revenu sur la fusillade de la rue d’Isly à Alger, une tragique qui accéléra l’exode massif des Pieds-noirs (800 000 ont quitté leur terre natale après les accords d’Evian), sans que soient organisées des solutions d’accueil en métropole.

Macron fait aujourd’hui le procès de l’armée française.

Depuis ces massacres d’Alger, puis d’Oran, le traumatisme de toute la communauté des rapatriés pieds-noirs reste vif. « Ce jour-là, les soldats français déployés à contre-emploi, mal commandés, ont tiré sur des Français (…) Ce jour-là fut un massacre », s’est indigné l’adulescent narcissique dans un accès d’empathie.

Le chef des Armées exerce son pouvoir régalien en annonçant que « toutes les archives françaises sur cette tragédie [d’Alger] pourront être consultées et étudiées librement ». Mais cette décision unilatérale n’ouvre aucun travail mémoriel parallèle en Algérie.

Macron a également appelé à « regarder en face » cet autre massacre oublié et longtemps resté sous silence, celui du 5 juillet 1962 à Oran où plusieurs centaines de non-musulmans, furent tués, blessés ou portés disparus en ce jour de proclamation officielle de l’indépendance de l’Algérie.

Mais ni cette décision unilatérale d’ouverture des archives, ni cet effort de reconnaissance et de réconciliation n’ouvre aucun travail mémoriel parallèle en Algérie.

Un nouvel « en même temps » de girouette

Cette posture volontariste plaquée sur la campagne présidentielle arrive à contre-pied de la polémique que Macron a lui-même déclenchée le 15 février 2017. Il y a cinq ans, en pleine campagne présidentielle, le banquier avait qualifié la colonisation de « crime contre l’humanité ». Propos disproportionné qui a aussitôt provoqué l’indignation générale, singulièrement des associations pieds-noirs, parlant de « trahison ».

Président sans foi ni loi, ni convictions, ni culture, le candidat non déclaré est parti à la pêche aux voix. Ce mercredi, la légèreté de cette nouvelle déclaration de Macron – que les ors de l’Elysée ne rappellent pas à la responsabilité – montre qu’il croit pouvoir? à sa guise, effacer ses moments d’égarement, si tel est son bon plaisir.

Le vote pied-noir vaut bien une messe ?…

Algérie : les anciens rebelles FLN rejettent le rapport Stora

Ils réclament une condamnation unilatérale des relations franco-algériennes

 L’historien Benjamin Stora a rédigé un rapport sur la réconciliation des mémoires entre la France et l’Algérie.

Les Algériens nient l’apport colonial de la France

L’historien Benjamin Stora a rédigé un rapport sur la réconciliation des mémoires entre la France et l’Algérie, mais, peine perdue, l’ancien territoire libéré de la domination ottomane reste hostile à la France. L’Organisation des moudjahidine (ONM), les vétérans de la guerre d’indépendance (1954-1962), les rebelles, dénonce l’absence des « différents crimes coloniaux perpétrés par l’Etat français » dans le rapport Stora.

Dès la déclaration de Macron sur le « travail historique » que mène la France pour « réconcilier les mémoires », le SG de l’ONM déclara : « C’est un mensonge. Nous ne pouvons pas réconcilier les deux mémoires ».

L’historien français Benjamin Stora a « occulté les crimes coloniaux » de la France en Algérie, dans son rapport sur la réconciliation des mémoires entre les deux pays. Telle est l’accusation l’ONM, des vétérans animés par la haine. Un moudjahidin est dans l’islam un combattant pour la foi qui s’engage dans le djihad.

Il « a omis d’aborder dans son rapport les différents crimes coloniaux perpétrés par l’Etat français, de l’aveu des Français eux-mêmes », affirme le secrétaire général par intérim de l’ONM, Mohand Ouamar Benelhadj, dans une vidéo diffusée sur la chaîne YouTube de cette organisation officielle. Il s’agit de la première réaction d’un organisme officiel algérien depuis que l’historien français a remis son travail le 20 janvier au président Macron.

Si elle ne constitue pas une surprise, puisque les Moudjahidine ne recherche aucune avancée et réclament de la France qu’elle « s’excuse » pour les crimes, selon eux, commis durant ses 132 ans de colonisation (1830-1962), une réaction obtuse s’apparentant à une fin de non-recevoir d’une partie de l’opinion publique algérienne.

« Enfumades, massacres, et épidémies ayant décimé des millions d’Algériens »

Quand 92 harkis (et familles) sont évacués de Er Rich par hélicoptère par le colonel Bernard, le FLN porte plainte pour enlèvement.

En revanche, ni le président Abdelmadjid Tebboune, soigné en Allemagne pour des « complications » post- Covid-19, ni le directeur des archives nationales, Abdelmadjid Chikhi, chargé d’un travail parallèle sur la question mémorielle, ni le ministre des Anciens Combattants ne se sont encore exprimés.

Selon Mohand Ouamar Benelhadj, et les moudjahidine de l’Armée de libération nationale (ALN) ou du Front de libération nationale (FLN), Benjamin Stora a évité d’évoquer « la genèse du problème mémoriel entre les deux pays qui remonte à 1830 lorsque le roi Charles X a envoyé son armée en Algérie [pour la libérer le territoire de la domination turque] coloniser, piller ses richesses et exterminer son peuple ». Il évoque aussi une Histoire [ré-écrite par les communistes] entachée « d’enfumades, de massacres, et d’épidémies ayant décimé des millions d’Algériens ».

Devoir de mémoire.

Le massacre de Melouza est un crime de masse perpétré par le FLN contre les 374 frères du village de Melouza (Mechta-Kasbah) en 1957, sous prétexte qu’ils soutenaient le mouvement indépendantiste MNA, rival du FLN. Par le biais de tracts de propagande, le FLN a accusé à sa place l’Armée française d’avoir perpétré ce massacre fratricide…

La question sensible des excuses: elles ne peuvent être unilatérales

L’ONM ne peut occulter le victimes d’El Halia, de Fil Fila et de Philippeville. La mythologie du F.L.N. ne peut s’enorgueillir des massacres commis par Zighout Youssef, commandant rebelle de la wilaya 2, celle du Nord Constantinois, le 20 août 1955, quand il donna l’ordre de tuer tous les Français: pour la première fois depuis 1954, on ne fait plus de différence entre les militaires et la petite population rurale pied-noir. Dans la liste des villages condamnés à mort (trente-neuf exactement), deux vont illustrer d’emblée, par le poids du sang, des atrocités, et par l’innocence des victimes, les massacres du 20 août, sinistre remake, dix ans après, de la tragédie de Sétif : Aïn-Abid et El-Halia. El-Halia est attaqué entre 11 h 30 et midi. C’est un petit village proche de Philippeville, sur le flanc du djebel El-Halia, à trois kilomètres environ de la mer. Là vivent 130 Européens et 2000 musulmans. Les hommes travaillent à la mine de pyrite, les musulmans sont payés au même taux que les Européens, ils jouissent des mêmes avantages sociaux. Ils poussent la bonne intelligence jusqu’à assurer leurs camarades Degand, Palou, Gonzalez et Hundsbilcher qu’ils n’ont rien à craindre, que si des rebelles attaquaient El-Halia, « on se défendrait » au coude à coude.    Des familles entières sont exterminées : les Atzei, les Brandy, les Hundsbilcher, les Rodriguez. Outre les 30 morts, il y aura 13 laissés pour morts et deux hommes, Armand Puscédu et Claude Serra, un adolescent de dix-neuf ans, qu’on ne retrouvera jamais. Quand-les premiers secours arrivent, El-Halia est une immense flaque de sang.   En tout, de Constantine à Philippeville, à Jemmapes, à Catinat, à Hammam-Meskoutine et dans toutes les localités du Nord Constantinois, 171 Européens ont été massacrés.

Le dirigeant de l’ONM profite de la tendance en France à la repentance pour mettre en doute la sincérité de Paris, en estimant que le fait « d’écarter toute possibilité d’excuses de la part de la France officielle pour ses crimes coloniaux est de nature à torpiller les tentatives de réconciliation avec la mémoire ». « Les Algériens n’attendent pas de l’Etat français une indemnisation financière pour les millions de vies (perdues), mais l’appellent à reconnaître ses crimes contre l’humanité », ajoute-t-il, sans souci d’honnêteté intellectuelle. Il suspecte que la France a traité de tout temps la question mémorielle avec l’Algérie avec « des objectifs (politiques) cachés » et que Macron tente de jouer cette carte à l’occasion de la prochaine élection présidentielle en 2022.

De nombreuses attaques, certaines très virulentes, ont déjà émané de media, d’historiens et de commentateurs algériens dans le déni de leurs propres massacres déplorant notamment que le principe « d’excuses » ait été écarté par le président Macron.

Pour mémoire, à l’attention de l’ONM: le massacre d’Oran du 5 juillet 1962 

Trois mois et demi après la signature des Accords d’Evian, deux jours après la reconnaissance officielle de l’indépendance, quelques heures avant sa proclamation…

Le jour du transfert officiel de la souveraineté entre le gouvernement français et le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) une fusillade provoque panique et confusion à la Place d’Armes, lieu de manifestations populaires fêtant l’indépendance. Si on ignore qui prend l’initiative du massacre, les témoignages font état de la présence d’éléments de l’armée de libération nationale algérienne, ALN, en violation des accords d’Evian, d’auxiliaires temporaires occasionnels et de civils algériens, commettant des exactions contre de pieds noirs et d’Algériens pro-français. Les forces armées françaises attendent plusieurs heures avant de s’interposer.

Les estimations du nombre de victimes du massacre sont incertaines et vont de 95 tués (dont 20 pieds-noirs), 161 blessés[1] et 453 disparus ou enlevés[2] à plus de 600 tués et disparus confondus. Des chiffres encore plus élevés mais difficiles à vérifier sont parfois avancés.

Spécialiste reconnu de l’histoire contemporaine de l’Algérie, le socialiste pro-FLN Benjamin Stora a également été la cible de critiques en France, notamment de la part d’organisations de harkis, des supplétifs qui ont combattu au côté de l’armée française et n’ont jamais été récompensés de leur fidélité.