Les «Hijabeuses», sportives militant pour continuer à jouer voilées

Députés et sénateurs ne s’accordent pas pour harmoniser les pratiques en république laïque

Intégration et laïcité défiées par les communautaristes et séparatistes

Le Sénat a adopté un amendement, le 19 janvier 2022, interdisant le port de signes religieux lors de manifestations sportives, le collectif des « Hijabeuses » continue de lutter pour jouer au foot avec le voile. Si elles déplorent « une grande injustice » et surtout des discussions closes avec la FFF, elles espèrent un revirement de situation après avoir saisi le Conseil d’Etat, ou une intervention de la ministre des Sports.

Elles sont plusieurs dizaines en région parisienne, plutôt jeunes, et depuis plusieurs mois ces « Hijabeuses » se dressent contre la Fédération française de football (FFF) qui leur interdit de jouer voilées en compétition [concession annonciatrice d’un renoncement], une interdiction que les sénateurs souhaitent étendre à l’ensemble des fédérations. Quoi qu’en pense la Fédération internationale de football association, puisque la FIFA .

Mars 2014

C’est une question de convictions sur fond de laïcité, une thématique éminemment sensible à moins de trois mois de l’élection présidentielle. Elle s’est d’ailleurs invitée au Sénat il y a plus d’une semaine lors de l’examen de la proposition de loi sur le sport.

Les parlementaires ont en effet adopté le 19 janvier, « contre l’avis du gouvernement », un amendement proposé par le groupe LR interdisant « le port de signes religieux ostensibles » lors « d’événements sportifs et compétitions sportives organisées par les fédérations sportives ». Ce qui laisse aux communes une grande liberté d’appréciation. Lors des discussions sur le projet de loi sur le séparatisme controversé oar la gauche, l’été dernier, les sénateurs avaient déjà tenté une première fois, d’interdire le voile en compétition, mais les députés ont le dernier mot et la macronie est acculturée.

Avec les islamo-gauchistes, « le dialogue s’est fermé »

Détournement des activistes instrumentalisant le football
pour imposer
leur particularisme islamiste

Les parlementaires LR tentent, de combler un « vide juridique » entourant cette question, soukigne le sénateur LR Michel Savin, membre du Conseil national du sport, en pointe dans ce combat, et qui regrette l’inaction et la position floue de la ministre des Sports Roxana Maracineanu qui s’est dite  » inquiète de ces manifestations qui se multiplient, mais qui n’a pas la même réponse ».

Plus d’une semaine après le vote de cet amendement, un collectif crée en mai 2020 pour permettre aux filles voilées d’évoluer en compétition, les « Hijabeuses », a relancé le sujet. Elles se sont incrustées mercredi dans le jardin du Luxembourg, aux abords du Sénat, pour échanger quelques passes avec une banderole « Le football pour toutes », avant d’être invitées à partir par les gendarmes qui ont rendu ce parc public aux promeneurs et aux familles.

Les séparatistes islamistes se sont victimisées. « On ressent tout cela comme une grande injustice. Il y a ce sentiment d’être exclu et c’est quelque chose qu’on ressent profondément », a expliqué Founé Diawara, l’une des membres de ce collectif chapeauté par Alliance Citoyenne, une association qui défend également le combat des femmes souhaitant accéder aux piscines en burkini. Lien PaSiDupes: L’imposture des associations non-sexistes, mais genrées, de lutte contre toutes les discriminations

Si elle reconnaît quelques « points communs » avec ces femmes luttant pour le burkini, Founé Diawara nie tout activisme (la taqîya préconise le mensonge en milieu hostile), et assume « une naïveté » dans ce combat. « Nous, on veut juste jouer au football, jure-t-elle, juste des passionnées de football, le reste nous dépasse un peu », assure la co-présidente des « Hijabeuses », qui prend clairement Macron, Castex et Maracinéanu pour des billes.

Terrafemina *

Pendant plusieurs mois, elles ont mené un dialogue de sourdes avec des représentants de la FFF, avec parfois même des oreilles attentives, « mais à un moment le dialogue s’est fermé », raconte Founé Diawara.

Le Conseil d’Etat est saisi

Leurs conseillers juridiques prêtés par des associations subventionnées leur ont suggéré de passer à l’étape supérieure en saisissant le Conseil d’Etat en novembre 2021, visant l’article 1 du règlement de la FFF qui interdit « tout port de signe ou tenue manifestant ostensiblement une appartenance politique, philosophique, religieuse ou syndicale ». L’un de leurs atouts réside notamment dans la position de la FIFA, l’instance mondiale du football, qui autorise, elle, depuis 2014 les joueuses à évoluer en compétition internationale avec leur voile. La FFF a toujours argué dans cette affaire un suivi pur et simple de la loi et du principe de laïcité.

Or, si la loi française impose la neutralité aux salariés et agents travaillant pour des fédérations délégataires d’un service public, c’est en revanche bien plus flou pour ses usagers. Le flou profite aux loups. « Le principe de neutralité porte atteinte à la liberté de culte, un droit fondamental, résume Me Marion Ogier, Paris 7e, qui défend les « Hijabeuses ». Limiter un droit fondamental ne peut se faire que si l’on montre qu’il y a un trouble. » Or, selon elle, « la FFF ne justifie d’aucun trouble », terme vague qui peut pourtant impliquer une agression au sentiment dominant d’appartenance culturelle. Elle considère que le principe de neutralité doit s’appliquer partout. Seul le législateur a le pouvoir de prendre une telle décision. »

Le Conseil d’Etat a récemment rejeté l’action que le collectif avait intentée en référé, mais l’instruction sur le fonds « continue », assure Me Ogier. Et certains s’inquiètent d’une décision du Conseil d’Etat qui pourrait « engendrer la prolifération de clubs communautaires », selon, parmi d’autres, Michel Savin qui avait interpellé la ministre des sports Roxana Maracineanu en décembre lors d’une séance de questions d’actualité.

La ministre, qui lors de l’affaire du hijab de running de Décathlon (groupe Auchan) en 2019, avait semblé assumer une politique d’auberge espagnole en rappelant que son rôle était de « promouvoir le sport pour tous, dans une logique de progrès, d’inclusion, de respect d’autrui et de mixité », bottant lâchement en touche en disant attendre la décision du Conseil d’Etat.

Les politiques et parlementaires actuels font la démonstration que la laïcité n’est pour eux qu’un principe, ni intégré, ni assimilé, que les élus français ne sont pas prêts à défendre.

* Terrafemina appartient au groupe Fimalac détenu par Marc Ladreit de Lacharrière. A noter quea holding Fimalac fait l’acquisition de Sofres en 1992. La société rachète Secodip en 1992, Louis Harris en 1994 et Franck Small & Associates en 1995. En 1997, Sofres devient Taylor Nelson Sofres. Fimalac cède ses parts à Taylor Nelson l’année suivante. Puis, en 2008, Kantar TNS, fondé par Pierre Weill.

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