France 3 défend la liberté d’insulter la France et les Français

« La journaliste Nassira El Moaddem  cyberharcelée après sa prise de position sur internet » : la France est un « pays de racistes dégénérés«  »…

Texte écrit par Noëlle Hamez, journaliste pour les rédactions de France 3 Régions et produit de l’Institut de journalisme Bordeaux Aquitaine (IJBA).

Depuis plusieurs jours, la journaliste d’Arrêt sur images et formatrice à l’Ecole supérieure de journalisme (ESJ) de Lille, Nassira El Moaddem, est la cible d’une déferlante raciste.

[Elle entre dans la profession comme stagiaire au magazine L’Etudiant, au service de presse de RFI et sur Public Sénat pour l’émission politique Déshabillons-les. Par quelle filière a-t-elle accédé en 2003 à Sciences-Po Grenoble, elle ne le précise pas. Elle étudie pendant quatre ans, se spécialisant dans les sujets liés aux mondes arabe, turc (dont un séjour académique Erasmus à l’université Galatasaray d’Istanbul où elle apprend le turc) et iranien. Est-elle radicalisée ?] En 2008, elle rejoint l’équipe du Bondy Blog où elle écrit ses premiers papiers. En 2009, En 2009, elle effectue un stage à la rédaction de Mediapart, site révolutionnaire trotskiste.

Depuis le 30 avril, la journaliste d’Arrêt sur images [émission produite à l’origine Carrere group, reconnu coupable de présentation de comptes inexacts et de diffusion d’informations mensongères et liquidé, puis site d’extrême gauche accusé de parti pris politique et de discours prescriptifs], et militante [décoloniale], Nassira El Moaddem, ancienne étudiante de l’école supérieure de journalisme (ESJ) de Lille, où elle a donné des cours, et ancienne rédactrice-en-chef du Bondy Blog, subit une vague de cyberharcèlement sans précédent [Les insultés n’ont pas de droit de réponse].

La journaliste est victime de propos haineux, racistes, insultants, appelant pour beaucoup au viol ou proférant des menaces de mort à son encontre [assure la jounaliste militante: sa consoeur évoque de la haine.

En réaction à cet acharnement [sic] – la journaliste affiche des captures d’écran montrant que des messages haineux arrivent à intervalle régulier de 5 minutes – de nombreux collègues, confrères, consœurs et syndicats [tous marqués à la gauche extrême, voire révolutionnaire] de journalistes (MediapartBastaLibérationLe Canard enchaînéRefletsVertNumeramaStreetPressUrbania, Ajar, AJL, SNJ-CGT…) ont pris la parole pour rééquilibrer les réactions et lui apporter leur soutien.

Un post publié sur X (anciennement Twitter)

Tout part d’une publication que Nassira El Moaddem a partagé[e] sur X (ex-Twitter) le 30 avril. Réagissant à un article de RMC Sport, la journaliste écrit : « Pays de racistes dégénérés. Il n’y a pas d’autres mots. La honte« . L’article en question concerne la décision de Vincent Nolorgues, président de la Ligue de football amateur, de durcir [interdire] le port de collants et de casques dans les clubs de foot amateurs [Pour information, l’application de l’ « awra », est contraire aux lois de la République laïque, ce que la journaliste de FR3 ne prend pas la peine d’expliquer : chacun son biais…].

Des vêtements qui « ne sauraient être portés avec des signes ostensibles, visibles d’appartenance, tels qu’interdits par nos statuts » écrit le président dans un courrier daté du 27 février, que nos confrères et consœurs de RMC se sont procuré·es. [Portée sur les jugements, la journaliste neutre et indépendante, mais pratiquante de l’écriture inclusive, de service public n’en porte aucun sur les insultes de sa camarade à la France et aux Français].

24 heures plus tard, la polémique gonflait déjà. Sous la publication de Nassira El Moaddem, des dizaines de commentaires lui incombent [??] de rentrer « chez elle, la connotation raciste à peine sous-entendue [xénophobie et racisme ne sont pourtant pas équivalents, pas plus que incomber et imposer]. « Dehors, ingrate« , « Bon vent l’islamiste…« , « Mais retourne dans le pays que tu as fui et fais ce que tu veux là-bas« , ordonnent certains commentaire[s] à la native de Romorantin, petite ville du Loir-et-Cher à laquelle elle a consacré un livre [Sans se sentir française].

D’un député RN à l’antenne de Cyril Hanouna

Mais ce qui a vraisemblablement mis le feu aux poudres demeure l’entretien de Julien Odoul, député RN de l’Yonne invité sur le plateau de Jean-Marc Morandini (CNews) le 1er mai. Une prise de parole qui, selon la journaliste, a initié cette « campagne de harcèlement » [ses propres insultes auraient, à l’en croire, glissé sur les internautes outragés].

Un passage de l’émission a en particulier été relayé et montre le député de l’Yonne qui déclare : « Elle est payée chaque année par l’argent des Français; c’est intolérable qu’elle traite notre pays, notre peuple, de raciste. Donc si elle n’est pas contente qu’elle se casse. » [Il aurait pu l’appeler à dégager, slogan de gauche.]

Le lendemain, l’élu se fend également d’un post sur X dans lequel il s’offusque [s’indigne ?] « qu’une journaliste vomisse à ce point sur notre pays en se victimisant« , faisant le parallèle entre Nassira El Moaddem et « le mode opératoire des islamistes du CCIF. » [Les dégénérés ont un vocabulaire convenable…]

La demande est relayée jusque dans les lignes du JDD, appartenant comme CNews au milliardaire Vincent Bolloré [Propriétaire de la CMA-CGM et du groupe BFM, Rodolphe Saadé est-il un milliardaire fréquentable ?], et sur le plateau de TPMP animé par Cyril Hanouna, également au main [aux mains !] de l’industriel. « Nassira El Moaddem doit-être elle suspendue de Radio France ?« , demande l’animateur vedette, qui semble ignorer que la journaliste ne travaille pas pour le service public [il n’ignore pas l’orthographe].

Julien Odoul appelle également la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, à suspendre la journaliste. En effet, Nassira a indiqué dans sa biographie X avoir dans le passé travaillé pour le service public, lors d’une émission sur France Inter.

« Je n’ai jamais vécu aux crochets de la politique »

Dans un long fil de publications, Nassira El Moaddem réagit à son tour aux attaques qu’elle subit [n’a-t-elle pas un peu cherché les coups ?] et répond aux invectives [sic] du député RN : « Je travaille depuis que j’ai 16 ans, mes parents m’ont enseigné l’importance du travail et de l’effort et je n’ai, moi, jamais vécu aux crochets de la politique. » [En même temps, il n’est pas à la portée du premier venu de se faire élire…, ce que la journaliste bénéficiaire de l’ascenseur social français semble ignorer…]

La militante antiraciste [sic : anti-Blancs ?] fait ici référence à la comparution de Julien Odoul, qui sera jugé aux côtés de Marine Le Pen en septembre 2024 pour l’affaire des assistants parlementaires du FN [L’un comme l’autre est présumé innocent].

Un dossier datant de 2012, dans lequel les deux membres du RN sont suspectés d’avoir détourné l’argent du Parlement européen pour rémunérer les salariés du parti, encore nommé FN à l’époque [cette suspicion appliquée au MoDem a conduit à la relaxe, notamment de Bayrou].

Les réactions de Radio France

Au milieu de ces réactions, la direction de Radio France a publié un communiqué, dans lequel la médiatrice de France Inter écrit : « Chers auditeurs, nous avons bien reçu vos messages et nous comprenons votre réaction« , soulignant que Nassira El Moaddem a collaboré « ponctuellement » avec l’antenne pour deux séries d’été, en 2021 et 2022.

Réaction de la médiation de Radio France suite à la polémique et le cyberharcèlement raciste qui touche Nassira El Moaddem.
La direction de France Inter éprouve le besoin de dégager sa responsabilité, quoi qu’en dise la régionaliste.

Réaction de la médiation de Radio France suite à la polémique et le [et au] cyberharcèlement raciste qui touche Nassira El Moaddem. • © Capture d’écran de Nassira El Moaddem

[Appel à la chasse aux sorcières] Une réaction trop passive, aux yeux de la journaliste, qui estime que « donner raison à l’extrême droite c’est creuser la tombe de tous« . Dans un nouveau post ce 2 mai, elle identifie [interpelle ?] la directrice de France Inter, Adèle Van Reeth, pour lui demander de réagir.

Ce que la directrice a finalement fait ce vendredi 3 mai, en lui apportant son soutien, qualifiant ces attaques racistes d' »inacceptables« .

Sollicitée pour évoquer de possibles recours judiciaires, Nassira El Mohaddem n’a pas, pour l’heure, donné suite.

Julien Odoul appelle également la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, à suspendre la journaliste. En effet, Nassira a indiqué dans sa biographie X avoir dans le passé travaillé pour le service public, lors d’une émission sur France Inter.

La demande est relayée jusque dans les lignes du JDD, appartenant comme CNews au milliardaire Vincent Bolloré, et sur le plateau de TPMP animé par Cyril Hanouna, également au main de l’industriel. « Nassira El Moaddem doit-être elle suspendue de Radio France ?« , demande l’animateur vedette, qui semble ignorer que la journaliste ne travaille pas pour le service public.

« Je n’ai jamais vécu aux crochets de la politique »

Dans un long fil de publications, Nassira El Moaddem réagit à son tour aux attaques qu’elle subit et répond aux invectives du député RN : « Je travaille depuis que j’ai 16 ans, mes parents m’ont enseigné l’importance du travail et de l’effort et je n’ai, moi, jamais vécu aux crochets de la politique. »

La militante antiraciste fait ici référence à la comparution de Julien Odoul, qui sera jugé aux côtés de Marine Le Pen en septembre 2024 pour l’affaire des assistants parlementaires du FN.

Un dossier datant de 2012, dans lequel les deux membres du RN sont suspectés d’avoir détourné l’argent du Parlement européen pour rémunérer les salariés du parti, encore nommé FN à l’époque.

Les réactions de Radio France

Au milieu de ces réactions, la direction de Radio France a publié un communiqué, dans lequel la médiatrice de France Inter écrit : « Chers auditeurs, nous avons bien reçu vos messages et nous comprenons votre réaction« , soulignant que Nassira El Moaddem a collaboré « ponctuellement » avec l’antenne pour deux séries d’été, en 2021 et 2022.

Réaction de la médiation de Radio France suite à la polémique et le cyberharcèlement raciste qui touche Nassira El Moaddem.

Réaction de la médiation de Radio France suite à la polémique et le cyberharcèlement raciste qui touche Nassira El Moaddem. • © Capture d’écran de Nassira El Moaddem

Une réaction trop passive, aux yeux de la journaliste, qui estime que « donner raison à l’extrême droite c’est creuser la tombe de tous« . Dans un nouveau post ce 2 mai, elle identifie la directrice de France Inter, Adèle Van Reeth, pour lui demander de réagir.

Ce que la directrice a finalement fait ce vendredi 3 mai, en lui apportant son soutien, qualifiant ces attaques racistes d' »inacceptables« .

Sollicitée pour évoquer de possibles recours judiciaires, Nassira El Mohaddem n’a pas, pour l’heure, donné suite à notre message.

Reste qu’il faut rappeler à la journaliste illettrée de FR3 que les insultes de Mme El Moaddem font l’objet de deux plaintes : lien PaSiDupes

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