Rats dans Paris: l’Académie nationale de médecine tire la sonnette d’alarme

La canicule amplifie le risque de peste

A Marseille, en 1720, dans le quartier Saint-Lazare, puis quartier d’Arenc, 62 cas de peste sont détectés, entraînant 21 décès.
En 2003, année de canicule,
une épidémie se déclare dans la banlieue d’Oran en Algérie, après 50 ans de répit.

Les missions de l’académie consistent à répondre à toutes les questions posées par le gouvernement dans le domaine de la santé publique, pour éclairer son jugement en matière de politique de santé. Or, pour faire bouger les pesanteurs idéologiques et politiques, alors que trois ministres se sont succédés à la Santé, Olivier Véran, Brigitte Bourguignon et François Braun (avec le renfort de 3 ministres délégués Agnès Firmin Le Bodo, Jean-Christophe Combe et Geneviève Darieussecq) en trois mois, l’institution a dû publier un communiqué dans lequel elle rappelle le danger que de la prolifération des rongeurs en ville, alors qu’une élue de Paris avait nié le risque en utilisant le terme « surmulots’ plutôt que « rats », une manière écologiste de pousser le problème sous le tapis. LIEN PaSiDupes

« Un véritable danger pour la santé publique ». Pour l’Académie nationale de médecine, peu importe le nom qui leur est donné, la prolifération des rats dans la capitale, mais aussi à Marseille, représente un risque pour la santé des habitants. L’institution a ainsi réagi aux propos de la conseillère de Paris Douchka Markovic, membre du parti animaliste, qui avait déclaré le 4 juillet dernier, préférer parler de « surmulots » plutôt que de rats pour ne pas « stigmatiser » l’espèce de rongeurs.

Un maire LR avait tenté de faire bouger Hidalgo

En 2018, déjà, le maire du XVIIe arrondissement de la capitale, Geoffroy Boulard, avait décidé de lancer le site « signalerunrat.paris » pour permettre aux riverains de demander l’intervention des services municipaux. « C’est le cas d’une crèche dont la cour est infestée de rats qui m’a convaincu qu’il fallait essayer autre chose », expliqua Geoffroy Boulard (LR).

L’élu d’opposition insista : « Il y a un enjeu de salubrité qui se joue là. Surtout qu’avec l’arrivée des beaux jours, les signalements risquent d’être encore plus nombreux ». Salubrité et propreté sont des mots qui reviennent souvent à l’esprit lorsqu’il s’agit de parler de Paris. Récemment encore, Jack Lang, ancien ministre et président de l’Institut du monde arabe, interpellait la maire de la capitale, Anne Hidalgo, sur la saleté parisienne, lors d’un voyage à Tokyo, au Japon. « Chère Anne Hidalgo, je rentre d’un séjour à Tokyo. Tu devrais y passer quelques jours. La ville est d’une propreté exemplaire. Paris pourrait s’en inspirer« , écrivait-il, il y a quatre ans.

« La plus nuisible des espèces »

Dans un communiqué publié le 15 juillet dernier, l’académie nationale de médecine qualifie le rat d’égoût comme étant « la plus nuisible des espèces » et fustige les dires de l’élue du parti animaliste. « Face à l’ingénuité de ces propos, qui bénéficient parfois d’une écoute favorable, il importe de rappeler que le rat reste une menace pour la santé humaine en raison des nombreuses zoonoses transmissibles par ses exoparasites, ses déjections, ses morsures ou ses griffures », peut-on y lire.

La société savante médicale rappelle que le rat est vecteur de nombreuses maladies, dont la peste bubonique ou encore la leptospirose, dont le nombre de cas a doublé depuis 2014 sur le territoire national. Il peut également contaminer la chaîne alimentaire par des salmonelles et il héberge des bactéries pathogènes pour l’Homme et « résistantes aux antibiotiques dans l’environnement humain ».

Des recommandations pour lutter contre leur prolifération

L’Académie nationale de médecine fait des recommandations pour préserver la santé publique et lutter contre la surpopulation de ces rongeurs, notamment à Paris et Marseille, où l’on compte 1,5 à 1,75 rats par habitant.

Il est préconisé aux mairies de promouvoir un plan de propreté urbaine « rigoureux et pérenne » et de supprimer les déchets qui leur sont accessibles, mais également de capturer les rats d’égoût régulièrement, d’entreprendre de « vigoureuses campagnes de dératisation dans les habitations et l’environnement urbain chaque fois qu’une surpopulation de rongeurs est constatée ».

Invasion de rats à Paris : des « surmulots », selon une élue animaliste

Surmulot des villes ou surmulot des champs ?

Travailleur du sexe,
militant au Strass,
Thierry Schaffauser (EELV)
se travestit
en robe moulante et perruque
au côté de Douchka Markovic,
dont il est le suppléant. 

La prolifération des rats dans la ville est venu en débat au Conseil de Paris ce jeudi 7 juillet. Mais c’est un humain qui a surtout marqué la réunion par sa prise de position particulière, car c’est une représentante du Parti animaliste. 

Conseillère écologiste et féministe de Paris, déléguée auprès du Maire PS du 18e Eric Lejoindre, chargée de la condition animale, Douchka Mir Markovic, cofondatrice et coprésidente du Parti animaliste, représentante animaliste au Conseil de Paris et psychologue d’orientation, en milieu scolaire, a étonné tout le monde avec sa réaction lors d’un débat sur la nuisance des rats dans la capitale. Si elle a d’abord concédé que « la présence de rats peut être une difficulté lorsqu’ils se retrouvent dans nos logements ou nos caves », elle a ensuite très vite pris leur défense en rappelant qu’il ne faut pas les qualifier de « rats » mais de « surmulots ». 

Changer de champ lexical pour éviter les clichés 

Plusieurs espèces de rats existent dans le monde et celle qui occupe Paris est le « rattus norvegicus » qui est appelé soit « rat brun » soit « surmulot ». L’élue animaliste a donc expliqué que le qualificatif « rat » avait une connotation négative et rappelait l’un des pires fléaux de l’humanité : le « rat noir » qui avait diffusé la peste en Europe. Il faut cesser de traumatiser les rats gris ou surmulots.

Une prise de parole pour défendre l’espèce 

Douchka Markovic a fini par un plaidoyer en faveur d’une cohabitation avec les rats qui seraient des « auxiliaires de la maîtrise des déchets ». Elle encourage même la ville à mettre en place des méthodes efficaces et non létales  » mieux les connaître afin de trouver des méthodes efficaces et éthiques « . 

Le conseiller d’opposition Paul Hatte a jugé cette intervention « lunaire ». Le débat est depuis devenu la risée des réseaux sociaux et certains internautes ont adopté le surnom de « surmulot ».