Présidentielle : LR désignera son candidat par un congrès

Les militants LR rejettent ainsi la primaire

Paris: Bureau politique des Republicains.

Les 80.000 adhérents LR étaient appelés à se prononcer ce samedi sur le mode de désignation de leur candidat pour la présidentielle. La base a préféré un congrès fermé plutôt qu’une primaire ouverte. Une mauvaise nouvelle pour Valérie Pécresse: la décision arrange Xavier Bertrand, à la condition qu’il participe au congrès.

Les adhérents LR ont décidé que le ou la candidat(e) soutenu par Les Républicains pour la présidentielle sera désigné par les mêmes adhérents LR, lors d’un congrès fixé au 4 décembre. 58 % des suffrages se sont en effet portés sur ce mode de désignation, lors d’un congrès dématérialisé, ce samedi.

L’autre option, que la direction du parti avait décidé de soumettre au choix des militants, était une primaire semi-ouverte aux sympathisants de droite et du centre. Solution prônée notamment par Valérie Pécresse, Gérard Larcher ou Bruno Retailleau. Elle n’a recueilli que 40,4 % des voix. Il y a 1,6 % de votes blancs. La participation s’élève à 50,28 %, soit un peu plus de 40.000 votants. C’est plus que lors des derniers votes.

Ce sont donc les seuls militants LR qui auront voux au chapître pour décider du candidat. Certains, dont les soutiens de Valérie Pécresse, voulaient ouvrir le congrès aux partis amis, comme les centristes de l’UDI et du Nouveau Centre, ou les mouvements Libres ! et La manufacture de Valérie Pécresse et Xavier Bertrand. Mais, lors d’un vote interne en bureau politique, ils ont été mis en minorité.

Quatre candidats, ou cinq?

Les adhérents devront choisir entre les candidats déclarés : Valérie Pécresse, Michel Barnier, Eric Ciotti et Michel Juvin. Mais Xavier Bertrand sera-t-il l’invité de dernière minute ? S’il a toujours refusé la primaire ouverte, ses soutiens ont annoncé cette semaine que le président des Hauts-de-France serait prêt à participer si l’option congrès était retenue. Mais pour compliquer un positionnement déjà confus, ses proches expliquent qu’il ne souhaite pas pour autant se confronter aux autres candidats lors d’un vote… Explication : Xavier Bertrand accepterait de se présenter devant le congrès, à condition qu’il s’agisse de l’adouber! Lui, et lui seul…

En annonçant les résultats, samedi soir, le président des LR, Christian Jacob, a d’ailleurs eu une formule ambigüe, qui pourrait aller en ce sens : « Version 2 pour le congrès, soutien réservé aux adhérents, 58 % ». Un « soutien » n’est pas forcément une compétition entre plusieurs candidats, suivi d’un vote pour les départager…

Savoir si Valérie Pécresse peut tomber d’accord. Les deux favoris de la droite ont cependant assuré qu’à la fin, il n’en restera qu’un. Un vrai remake du film Highlander, la primaire LR. On attend juste de savoir qui remplacera Christophe Lambert.

« Xavier Bertrand sollicitera le soutien de sa famille politique par un courrier »

Samedi soir, dans le camp Bertrand, on pouvait s’estimer heureux. « Les militants ont envoyé un message clair et sans ambiguïté », salue la sénatrice LR Dominique Estrosi Sassone, ex-épouse de Christian Estrosi, porte-parole de Xavier Bertrand, « ils avaient vu comment la primaire de 2016 avait pu être dévoyée, au travers de personnes qui ont voté sans partager nos valeurs, pour empêcher d’autres candidats ».

C’est la sénatrice qui a annoncé cette semaine la participation du candidat à un congrès. « Ce que j’ai dit exactement, c’est que dans la mesure où les adhérents choisissaient le congrès, ce qui est fait, Xavier Bertrand sollicitera le soutien de sa famille politique par un courrier. Car c’est comme ça que la procédure est prévue », explique la sénatrice LR des Alpes-Maritimes.

Le camp Pécresse, douché

Chez les soutiens de Valérie Pécresse, c’est un coup dur. Si elle voulait une primaire ouverte, sur Twitter, la candidate a youtefois assuré de sa participation au congrès. « Les adhérents LR se sont exprimés et ont choisi la primaire interne. Respectueuse de leur volonté et constante dans mon engagement de jouer collectif, j’en serai ! Que le… ou la meilleure gagne ! » a-t-elle lancé.

« Cette décision, ce n’est pas mon choix. Mais je ne suis pas complètement surpris. Dans mon département, je voyais bien qu’il y avait une tendance naturelle pour un vote fermé en forme de congrès. Dont acte », réagit le sénateur LR Philippe Mouiller, l’un des porte-parole de Valérie Pécresse. Cette semaine, un responsable LR, favorable à la primaire, faisait le même pronostic. Il ne cachait pas sa crainte, quant à l’issue : « Vous allez demander aux militants s’ils sont importants pour déterminer le candidat… Je connais d’avance le résultat. Vous aurez un vote des militants pour les militants, car ils veulent peser ». Une analyse que partage Dominique Estrosi Sassone :

« Les militants ne voulaient pas voir leur pouvoir de décision, quelque part, noyé. Avec la primaire, ils savaient qu’ils ne seraient pas complètement maîtres du jeu. Ils ont voulu garder la maîtrise du jeu politique. »

« Les modalités du congrès » restent à définir: du sur-mesures?

Et maintenant ? Ce n’est pas tout à fait fini. « Dès mardi, nous aurons un conseil stratégique qui se réunira en tant que commission des statuts pour valider le formulaire de recueil des parrainages (il faudra 250 parrainages d’élus, ndlr), et ensuite un bureau politique, le 6 octobre, qui mettra en place l’instance de contrôle et le comité d’organisation », a détaillé Christian Jacob, président de LR, qui était opposé aux primaires depuis le début. Il espère bien « le 4 décembre avoir arrêté les choses ».

« On connaît les règles du jeu maintenant. La question c’est comment faire campagne auprès des militants dans les fédérations. Et comment gérer nos relations avec nos partenaires et alliés, qui ne sont pas dans le choix du candidat », explique Philippe Mouiller, pro Pécresse.

Reste que les règles ne semblent pas si évidentes pour tout le monde. Le vote des militants pour départager les candidats est-il automatique ou pas ? « Non. Il y a d’abord les modalités à définir, qui ne passent pas uniquement par le vote. Ensuite, potentiellement, il y aura un vote. Le congrès est prévu d’ici le 4 décembre. On verra d’ici là comment les choses vont se cristalliser, on verra aussi les sondages », répond Dominique Estrosi Sassone. La porte-parole de Xavier Bertrand espère que l’entente, annoncée entre les deux candidats, arrivera « avant le 4 décembre. Ça montrera l’esprit de responsabilité ». Elle ajoute :

« Il faut un congrès de rassemblement et non d’affrontement. »

« Un certain nombre de nos amis, partis des LR, font leur retour… »

Chacun va maintenant faire campagne auprès de la base. « Il y aura une campagne d’adhésion. Un certain nombre de nos amis, partis des LR, font leur retour », glisse un parlementaire. L’ironie de l’histoire serait que Valérie Pécresse et Xavier Bertrand reprennent eux-mêmes leur carte après l’avoir déchirée…

Autre enjeu : la bataille de l’opinion. Elle se joue dans les prochaines semaines entre les candidats. Car les sondages, au final et encore une fois, seront le juge de paix. Xavier Bertrand va ainsi se prononcer sur la valeur travail la semaine prochaine.

Christian Jacob : « Eric Zemmour ne fait pas partie de notre famille politique »

On l’a compris, il faudra encore attendre un peu pour voir la fumée bleue. Rien de mal à cela, selon Christian Jacob. Il répète que le candidat n’est jamais connu avant l’automne ou l’hiver. Mais pour une partie des LR, un sentiment d’urgence se fait sentir depuis plusieurs semaines.

La précampagne présidentielle est bien lancée. Un certain Eric Zemmour, toujours pas officiellement candidat, l’a bien démontré. Une chose est sûre : s’il veut pousser la porte du congrès et participer au départage, ce sera non. Une clause anti-Zemmour a aussi été soumise au vote des adhérents ce samedi. Elle est maintenant adoptée et permet au parti de rejeter un candidat s’il ne partage pas les valeurs de la droite et du centre. Sur ce point, Christian Jacob s’est montré clair samedi soir : « Eric Zemmour ne fait pas partie de notre famille politique ».

Présidentielle 2022: Les Républicains auront encore une primaire 

Ouverte aux sympathisants ou fermée aux non-militants?

Le maire LR d’Antibes Jean Leonetti, chargé de réfléchir au départage des candidats de droite à la présidentielle, assure qu' »il y aura une primaire » et met en garde Xavier Bertrand contre toute « candidature dissidente », dans un entretien avec Le Figaro publiée ce mardi.

« Il y aura une primaire, qu’elle soit ouverte aux militants et sympathisants ou limitée aux seuls militants« , affirme-t-il, et si Xavier Bertrand la « refuse, il apparaîtra comme une candidature dissidente« .

LR veut « continuer le dialogue avec Xavier Bertrand »

Jean Leonetti à Paris en juin 2019 - FRANCOIS GUILLOT © 2019 AFP
Jean Leonetti à Paris en juin 2019

« Dans l’intérêt de tous, il est important de continuer le dialogue avec Xavier Bertrand pour le convaincre de participer à la procédure commune« , ajoute-t-il, assurant que « nous sommes toujours prêts à discuter avec lui des modalités ».

Selon Jean Leonetti, une primaire « totalement ouverte », telle qu’elle figure dans les statuts de LR, « ne peut plus avoir lieu ». Mais, inversement, « personne n’imagine qu’un bureau politique restreint puisse désigner tout seul un candidat ».

Jean Leonetti plaide donc « pour une primaire semi-ouverte aux militants et aux sympathisants« , qui offre une assise plus forte et « crée une dynamique de campagne autour du candidat ».

Candidat choisi avant la fin de l’année

Le coucou est aux taquets

Alors que la direction de LR est hostile à l’idée d’une primaire, il prend soin de préciser que « les militants auront le dernier mot, » le 25 septembre, en congrès.

Le conseil stratégique de LR s’est réuni mardi matin autour de cette question et doit se retrouver la semaine prochaine, avant un bureau politique qui avalisera les termes du texte soumis aux militants.

« Rien n’est tranché » aujourd’hui sur les modalités et on peut par exemple « envisager une participation d’environ 2 euros pour tous les votants », ainsi que l’inscription « dans un fichier sur lequel notre candidat pourra s’appuyer pendant la campagne », assure Jean Leonetti. Le parti aura choisi son candidat « avant la fin de l’année », indique-t-il.

Nicolas Sarkozy est « pour la primaire faute de mieux »

L’ancien président estime qu’« à partir du moment où il n’y a pas d’évidence sur un candidat, il ne faut pas balayer la primaire d’un revers de main ». Coup dur pour Xavier Bertrand, seul opposé à la primaire.

LIEN PaSiDupes: Présidentielle 2022: LR arrêtera sa liste de candidats potentiels vers le 20 juillet

Xavier Bertrand, rattrapé par une archive de 2013

Cette archive ressurgit à temps pour la présidentielle de 2022

Candidat à l’élection présidentielle de 2022, Xavier Bertrand refuse de participer à une primaire de la droite: on a appris en novembre 2017 qu’il ne paie plus ses cotisations au parti Les Républicains depuis l’élection présidentielle, et qu’il a quitté Les Républicains en décembre 2017: il n’est donc plus membre d’aucun parti. Or, en 2013, alors qu’il était membre de l’UMP, il s’était déclaré “militant des primaires”. Aujourd’hui, il ne peut participer à d’éventuelles primaires de LR.

La course à l’Elysée est lancée: le président sortant a entamé un « tour de France de la concertation » pour se rapprocher des Français. Et en mars dernier, Xavier Bertrand a annoncé sa candidature à la présidentielle de 2022. Pour autant, le candidat indépendant n’est plus partisan d’une primaire à droite pourtant désirée par une partie des Républicains. En effet, il ne se situe plus dans la configuration de 2013.

Une archive vieille de huit ans resurgit pourtant sur Twitter.

Invité du Grand Jury, sur LCI-RTL-Le Figaro, Xavier Bertrand évoquait Nicolas Sarkozy, dans l’hypothèse d’une nouvelle candidature de l’ancien président (2007-2012) après l’arrivée de Hollande à l’Elysée. “Pourquoi un candidat aujourd’hui craindrait les primaires ? Les primaires c’est une formidable chose; d’ailleurs j’ai toujours été un militant des primaires”, indiqua-t-il.

Sur sa lancée, celui qui était alors député UMP ajoute que les primaires apportent “une forte légitimité”. Pour Xavier Bertrand, il est préférable “que plusieurs millions de Français, électeurs de la droite et du centre, se prononcent, plutôt que plusieurs dizaines de milliers”, souligna-t-il, dans le cadre d’une primaire fermée.

Et Xavier Bertrand termina en affirmant que l’importance se trouve dans “la ligne politique, et non dans le nom du candidat.

Vers une primaire ouverte ?

Pour l’heure, plusieurs candidats ont appelé à l’organisation d’“une primaire ouverte et “dès que possible” : Valérie Pécresse (ex-LR), Laurent Wauquiez (président de Conseil régional LR) et Bruno Retailleau (sénateur LR), ainsi que le patron des centristes, Hervé Morin. Tous les quatre ont publié une tribune le 5 juillet dernier dans Le Figaro. Une primaire dont s’est donc exclu Xavier Bertrand qui n’est plus membre des Républicains depuis 2017. Pourtant, l’absence du patron des Hauts-de-France inquiète Les Républicains, qui ne s’en cachent pas. “Si Bertrand ne rentre pas dans notre truc, ça ne marche pas. On aura deux candidats : un qui ne sera pas passé par une primaire et l’autre qui sera adoubé par 400.000 personnes maximum”, avait fait savoir un membre du Bureau politique des LR, auprès du Parisien.

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Xavier Bertrand est rejoint par un proche de François Fillon

Vincent Chriqui, maire LR de Bourgoin-Jallieu, était le directeur de campagne de François Fillon

Le Figaro annonce, ce mercredi 10 mars, que Xavier Bertrand travaille désormais à sa campagne présidentielle 2022 avec le filloniste Vincent Chriqui.

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Le président réélu du Conseil régional des Hauts-de-France a en effet choisi de faire appel à Vincent Chriqui. L’actuel maire Les Républicains de Bourgoin-Jallieu doit « coordonner l’ensemble des groupes de travail en perspective du scrutin de 2022 », d’après Le Figaro, qui précise, ce mercredi 10 mars, que l’édile a pour consigne de lui faire des « propositions innovantes » dans le but de mettre en marche un projet « sérieux et disruptif ».

« Je ne tolère pas d’être challengé, je l’exige », a notamment fait savoir Xavier Bertrand, qui souhaite « débattre de tout, sans tabou », avec les membres de son entourage politique. L’ex-ministre de Sarkozy a vanté les mérites de Vincent Chriqui, qu’il perçoit comme « une tête sacrément bien faite, qui connaît parfaitement l’Etat et ses rouages ». Persuadé qu’il est l’homme de la situation, l’ancien ministre du Travail, de l’Emploi et de la Santé a affirmé : « Ce que j’apprécie par-dessus tout et qui est pour moi indispensable, c’est un élu qui a l’expérience du terrain »« Ce que je veux, c’est que mon projet soit applicable », a poursuivi Xavier Bertrand cité par Le Figaro. De son côté, Vincent Chriqui est très proche de Michel Bettan, qui n’est autre que le grand ami du président des Hauts-de-France.

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S’il s’inscrit dans l’opposition au gouvernement Jean Castex, Xavier Bertrand a longtemps été l’un des proches du premier ministre et il est ami avec Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur de Macron.