Le non cumul des mandats coupe-t-il le pouvoir exécutif de la réalité?

Les députés Horizons veulent revenir sur la loi

Les élus du parti de l’ex-premier ministre Edouard Philipe soutiennent une proposition de loi visant à autoriser à nouveau le cumul d’un mandat parlementaire et local.

Le parti d’Edouard Philippe, Horizons, va défendre une proposition de loi « visant à renforcer l’ancrage territorial des parlementaires » et à rétablir le cumul des mandats. Selon Le Figaro, cette initiative a été inscrite dans la niche parlementaire de la formation politique pour le 14 mars prochain.

La proposition cherche à autoriser le cumul d’un mandat national avec certains mandats exécutifs locaux, tels que ceux d’adjoint au maire, de vice-président de département ou de région. C’est le député d’Indre-et-Loire Henri Alfandari qui doit porter le texte.

Le texte prévoit ainsi de pouvoir cumuler un mandat national avec un mandat exécutif local, à l’exception des fonctions de maire et de président de conseils départementaux et régionaux. Le groupe Horizons, membre de l’alliance présidentielle, estime que le non-cumul a affaibli le pouvoir exécutif et que le rétablissement de cette pratique pourrait renforcer l’efficacité des élus. La proposition de loi va être soumise à discussion lors de la séance parlementaire prévue en mars.

« Personne ne demande ça ! »

Les débats s’annoncent houleux à l’Assemblée nationale. « Je suis à 2.000 % contre. Je ne comprends pas que l’on remette ce débat sur la table. Ce n’est pas du tout ce qui est attendu par les Français », s’est agacé Ludovic Mendes, député Renaissance, auprès du journal.

Cette proposition de loi l’inquiète : « Cela donne l’impression d’une caste politique qui s’installe et qui gère tout. Cela crée des baronnies locales. Rien de mieux pour nourrir l’extrême droite et l’extrême gauche. Sur le terrain, personne ne demande ça ! »

Autorisé jusqu’en 2017, le cumul des mandats a été limité avec la loi sur la moralisation de la vie politique.

Fête de l’Huma: agression verbale contre Edouard Philippe et non contre… Médine

Le débat perturbé avec Fabien Roussel

Le fauteur de troubles

Devant une foule partagée entre huées et applaudissements, un homme a fait irruption sur la scène où devait débattre l’ancien premier ministre avec Fabien Roussel à la Fête de l’Huma, ce dimanche. Il a rapidement été expulsé par le service de sécurité.

Ritchy Thibault, 19 ans, ex-gilet jaune et étudiant, s’est emparé du micro pour s’adresser au public. « Il a fait couler le sang, il n’a rien à faire ici », s’est insurgé le Tzigane qui veut changer le monde. Alors que celui-ci était en première année d’études d’histoire à l’Ecole du Louvre de Bordeaux et ouvrait un jardin partagé chez lui, à Pineuilh, en Gironde, tout en participant à un collectif Ecole pour tous (qui se bat pour les enfants qui n’ont pas accès à l’enseignement), Edouard Philippe était en effet à la tête du gouvernement au plus fort des manifestations du mouvement des gilets jaunes à l’hiver 2019.

Ritchy Thibault (Peuple révolté), est signataire, avec Assa Traoré, Etienne Balibar, Annie Ernaux, Frédéric Lordon, Médine, Adèle Haenel, Alice Coffin, Bilongo Carlos Martens, député LFI, ou Médine, d’une tribune, dans Politis, contre l’interdiction des abayas à l’école : « faisons front face aux attaques islamophobes « ! 

Les images montrent que l’intrusion du perturbateur n’a lieu ni « avant », ni « en marge » du débat, mais bien en présence de Philippe :

Philippe a choisi l’extrême gauche: il est servi !

Instable au parcours tortueux, PS (années 1990), RPR (jusqu’en 2002), UMP (2002-2015), LR (2015-2017), HOR (depuis 2021), le président du parti Horizons (52 ans) se trouvait au Plessis-Pâté pour un débat avec le patron du PCF. « Un débat intéressant sur les idées que nous portons, sur la vision de la France que nous voulons défendre aujourd’hui et demain », avait prédit le secrétaire national du Parti communiste fin août, à Sud Radio.

Philippe et Roussel

Présenté comme « LE face à face de cette rentrée politique » par les organisateurs de la Fête de l’Huma, cette joute verbale entre l’un des principaux opposants à la réforme des retraites et celui qui l’a initiée, devait être l’occasion de maintenir « un rapport gauche-droite » dans le pays, à quatre ans de l’élection présidentielle 2027.

Dans un sondage Elabe commandé par BFMTV, Edouard Philippe était donné jeudi comme le plus à même de battre Marine Le Pen, dans quatre ans, à la présidentielle de 2027. Or, vendredi, il a été visé par une plainte d’une ancienne collaboratrice pour « prise illégale d’intérêts détournements de biens, favoritisme, concussion et harcèlement moral ». Lien PaSiDupes

Il semble bien que l’horizon se bouche et qu’il y ait comme un fossé entre les réalités du moment et l’opération sondage de la presse partisane.

Présidentielle: Edouard Philippe «ne comprend pas la stratégie» de Macron

Réponse du berger à la bergère: il «n’a pas envie qu’on l’emmerde»…

Veto de Macron.

Le parti Horizons, que Philippe a créé au mois d’octobre 2021, et celui de centre-droit Agir de Riester ne pourront pas fusionner. Cet échec est vécu comme une déception par les élus qui ont rejoint Edouard Philippe. Le 9 octobre 2021, au Havre, ville dont il est maire, l’ancien premier ministre Edouard Philippe lançait son parti, avec le maire de Reims, Arnaud Robinet. Mais l’élargissement de la base de ce nouveau parti vers Agir n’a pas abouti.

Edouard Philippe s’est retiré de la «Maison commune ».

La majorité présidentielle avait mis plusieurs semaines à la bâtir. Selon plusieurs sources, Macron aurait mis son veto à une telle fusion. Ce qui prive le mouvement du maire du Havre de moyens financiers conséquents.

Alors qu’Edouard Philippe se projette sur le prochain quinquennat et ambitionne de peser sur la nouvelle majorité présidentielle en cas de réélection de Macron pour mieux se frayer un chemin en vue de la présidentielle de 2027, l’ancien premier ministre ne décolère pas dans le journal L’Opinion . «Je ne comprends pas très bien la stratégie de se départir de son flanc droit face à la candidature de Valérie Pécresse. Je ne suis même pas sûr que cela fasse gagner sur le flanc gauche», pointe l’ancien bras droit d’Alain Juppé.

Si beaucoup prêtent à Edouard Philippe des ambitions présidentielles et de préparer son terrain personnel dès 2022, lui fait mine de s’en désintéresser : «Je ne veux pas être ministre. Je ne veux pas aller à l’Assemblée. Je ne demande rien. Mais je n’ai pas envie qu’on m’emmerde, puisque c’est un terme à la mode.» Une référence limpide à l’entretien du président de la République il y a presque deux semaines, où Macron avait en effet affirmé avec Le Parisien «avoir très envie d’emmerder les non-vaccinés. Jusqu’au bout» 

Ces nouveaux propos du patron d’Horizons viendront sûrement étayer les arguments de ceux qui martèlent que les relations entre le président de la République et son ancien premier ministre ne sont plus au beau fixe.

Si le président sortant vient de remporter une manche, Edouard Philippe n’entend pas se laisser faire pour autant. Si celui-ci a toujours prétendu être «loyal» et «libre», le deuxième qualificatif pourrait bien prendre le dessus d’ici quelques semaines.

«Dans la discussion politique, je ne mets pas de sentiments, je préfère les valeurs, les idées et, quand c’est nécessaire, j’accepte le rapport de force», lance comme un défi à Macron l’ancien chef du gouvernement et personnalité préférée des Français depuis …son départ de Matignon, en juillet 2020.

Malgré ce très mauvais coup, le patron d’Horizons espère bien rebondir. Il a inauguré samedi à Niort (Deux-Sèvres), La Roche-sur-Yon (Vendée) et Guérande (Loire-Atlantique) une centaine de comités locaux de son parti. D’autres devraient suivre d’ici la fin du mois, avant l’installation de son QG à l’ancien siège de la campagne victorieuse de Jacques Chirac en 1995. Hasard ou pied de nez au président de la République ?

La trahison et le néant caractérisent Macron, analyse de Davet et Lhomme, Le Monde

« Ses revirements sont permanents (…) Ça rend le personnage insaisissable » et imprévisible

Lhomme et Davet

Les journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme publient ‘Le traître et le néant’, un bilan critique du quinquennat Macron.

Interviewés ce mardi matin sur BFMTV-RMC, Gérard Davet et Fabrice Lhomme sont revenus sur Le traître et le néant, leur nouvel ouvrage, qui raconte les cinq années du mandat du président Macron. Si les journalistes du Monde n’ont pas pu recueillir les réponses de Macron, ni de ses collaborateurs qui ont refusé de contribuer, le livre accorde une grande place aux déçus du macronisme.

Trahisons et vide 

Les deux auteurs d’Un président ne devrait pas dire ça, leur précédent livre consacré à Hollande – qui ne s’en est pas remis dans l’opinion, puisqu’il avait pesé sur la décision de François Hollande de ne pas se représenter – ont d’abord évoqué leur analyse du quinquennat Macron. « Après plusieurs années d’enquête, ce titre, Le traître et le néant, s’est imposé. Ce sont les deux aspects primordiaux de ce que sont Macron et le macronisme.

Sa conquête du pouvoir et fondée sur des trahisons, qui ont ensuite continué à l’Elysée. Mais aussi parce que la macronie, c’est le néant de la République en Marche, lesquels ont conduit, selon eux, à la situation politique actuelle où Marine Le Pen paraît usée et les partis politiques traditionnels effacés, créant les conditions de la candidature d’un essayiste droitier, a jugé Fabrice Lhomme.

« Politique de gribouille »

Si les deux journalistes ne se sont pas entretenus avec Macron, ils précisent néanmoins avoir rencontré plus de 110 personnes pour cette enquête, comme Jacques Attali, qui jette un regard sévère sur le quinquennat.

En décembre 2016, l‘économiste et écrivain avait pourtant confié sur Europe 1 qu’il était toujours en contact avec l’ancien ministre de l’Economie de Hollande. L’un était le mentor, l’autre le protégé. Et finalement, le protégé s’est affranchi de la tutelle de son mentor. Les relations entre Attali et l’ingrat sont pour le moins ambivalentes: l’aîné tient visiblement en haute estime celui qu’il a contribué à introduire dans le monde politique, sans le soutenir pour 2017. « Comme il est de talent, j’ai fait en sorte qu’il puisse exprimer son talent », a-t-il confirmé mercredi sur Europe 1, dans l’émission Ça pique mais c’est bon.

Avec Macron, « on se parle ». Celui qui a présenté son César à Hollande en 2010 ne regrette rien! « Je ne crois pas m’être trompé, c’était bien pour l’un et pour l’autre, » maintient-il. Mais dans le même temps, Attali n’approuve pas la démarche de Macron de se lancer dans la course à l’Elysée. D’abord parce qu’il considère qu’il n’a « pas de programme, d’ambition, de vision, de projet de long-terme ». Un reproche que l’économiste adresse d’ailleurs à tous les candidats à la présidentielle, à l’exception de François Fillon.

« Macron devrait participer à la primaire. D’autre part, Jacques Attali reproche à son ancien protégé de ne pas participer à la primaire de la gauche. « Je pense que Macron et Mélenchon devraient participer », a-t-il déclaré. Selon lui, s’ils ne le font pas, c’est le premier tour de la présidentielle qui servira de primaire. Et la gauche perd donc ses chances de se retrouver au second tour. De manière générale, le banquier est donc très critique de la concurrence au PS. « J’ai l’impression que la campagne se déroule de telle façon que la seule manière de se garantir un poste de conseiller général, c’est d’être candidat à l’élection présidentielle, » raille-t-il.

Policiers de la politique, Davet et Lhomme poursuivent. « Il nous a dit que quelqu’un qui se dit ni de droite ni de gauche est en fait de droite. (…) Il vient encore de dire que Macron, c’est la politique du vide. Et c’est bien là tout le problème. De cette politique faite de godilles et de zigzags, on se retrouve dans le néant. Il s’est construit avec une politique de gribouille. (…) Ca lui permet de ne pas être une cible: un coup à gauche, un coup à droite, un coup au centre. C’est la godille permanente« , regrette Gérard Davet, suggérant un manque profond de convictions, et même une volonté de se créer des contre-exemples à chacun de ses louvoiements, à chacune de ses fautes: ainsi peut-il dire qu’il  » assume  » toutes ses décisions !

Philippe marche dans les pas de Macron 

Alors qu’Edouard Philippe a lancé son parti au Havre samedi dernier et que certains macronards s’en inquiètent, le président sortant, lui, affiche une sérénité soucieuse.

« François Hollande dit que Macron aussi sera trahi, comme il l’a trahi lui-même. Macron, Jekyll de l’Elysée, qui, pas un instant, ne soupçonne en lui la dualité du Bien et du Mal, n’imagine guère que sa créature, Edouard Philippe, Mr Hyde qui lui doit tout, puisse jamais se retourner contre son maître. Ce week-end, Edouard Philippe a pourtant lancé son parti, Horizons, disant qu’il pourra y avoir une double appartenance à Horizons et à un autre parti. Or, il se dit justement que Macron veut poignarder le mouvement LREM qui l’a porté au pouvoir et lancer un vrai parti, avec, pour changer, des élus expérimentés, un programme et ce qui pourrait ressembler à une vision. « C’est exactement ce qu’avait dit Macron à Hollande en 2016. Alain Minc, l’un des très proches conseillers de Macron nous dit qu’Edouard Philippe est beaucoup moins intelligent que le président, mais aussi beaucoup plus moral, ce qui explique qu’il ne l’a pas trahi » à Matignon, estime Gérard Davet.

Macron a trahi Bayrou et le MoDem

Enfin, les deux journalistes reviennent sur les relations entre Richard Ferrand et François Bayrou. Si ces derniers appellent aujourd’hui de leurs voeux la création d’une « maison commune », leurs relations ont commencé sous de mauvais auspices.

« Un accord verbal avait été conclu entre La République en Marche et le MoDem pour leur réserver 144 circonscriptions. Au dernier moment, il y a eu un arbitrage entre Ferrand et Macron et le MoDem en obtient finalement 16. Quand Bayrou a appris ça, il a failli en venir aux mains avec Ferrand, le jour de l’investiture de Macron. (…). Pour le dédommager, les macronistes lui proposent alors 4 millions d’euros. Un député rapporte 40.000 euros par an à son parti, donc ils ont multiplié cette somme par 100« , explique Fabrice Lhomme.

Et tout n’est pas encore dit: le feuilletonnage pourrait bientôt concerner le rôle trouble (et intéressé) de Macron dans le démantèlement d’Alstom (avec la vente du pôle Energie à l’américain General Electric). A bientôt, devant la justice…

Edouard Philippe lance un nouveau parti, baptisé «Horizons»

Le sémillant Dussopt (ex-PS) pourrait s’en voir confier la direction

Un artifice qui souligne l’appartenance de Macron à la gauche. Quinze mois après avoir quitté son poste de premier ministre, l’ancien premier ministre, Edouard Philippe, a officiellement lancé son parti, Horizons, dimanche 10 octobre au Havre, pour « constituer une nouvelle offre politique » et élargir vers la droite le socle de soutiens à Macron.

Horizons sera un attrape-nigauds: «Avec Horizons, nous allons définir une stratégie pour la France, c’est une aventure collective», a lancé Edouard Philippe, un renégat du parti Les républicains (LR) qui voudrait entraîner avec lui les mouches avec du miel, alors que les députés égarés derrière LREM lui trouve un goût de vinaigre, à force de mépris.

Le sergent recruteur normand explique que le nom avait été choisi «parce qu’il [lui] faut voir loin» et «participer à la constitution d’une nouvelle offre politique». «Son positionnement, c’est devant», avec «une logique de partenariat, de rassemblement», et «la ligne est de préférer la sérénité à la fébrilité», a-t-il ajouté. 

Soutien officiel à Macron jusqu’en 2022

Et «la deuxième ligne claire est le soutien au président de la République» pour que «les cinq années qui viennent soient des années utiles». Car «très clairement, mon objectif en 2022 est qu’Emmanuel Macron soit réélu», a-t-il lancé, alors que certains le soupçonnent de vouloir faire cavalier seul, alors même que la macronie essaie de construire une «maison commune».

Malaise: Philippe dénonce déjà l’hégémonie de LREM

Philippe, leurre de la droite

«Si c’est une bannière, nous serons derrière», a-t-il assuré, très applaudi, tout en demandant une égalité de traitement dans cette «maison commune» avec LREM et MoDem.

Les patrons des trois groupes parlementaires de la majorité à l’Assemblée nationale française, Christophe Castaner (LREM), Olivier Becht (Agir, de Franck Riester) et Patrick Mignola (MoDem, de François Bayrou) avaient fait le déplacement. Participaient aussi au rendez-vous 160 maires, 600 élus locaux (dont les maires de Fontainebleau Frédéric Valletoux, 55 ans, et de Reims, Arnaud Robinet, 46 ans) et une soixantaine de parlementaires, dont Marie Lebec, Pierre-Yves Bournazel, Naïma Moutchou ou Marie Guévenoux. Que des jeunes ambitieux se projetant en 2027 ?

Au cours de son discours de presque deux heures, émaillé de références à Nicolas Sarkozy, Valéry Giscard d’Estaing et Alexandre Dumas, Edouard Philippe a évoqué «quatre transformations extrêmement massives et signifiantes» que devra affronter le pays – démographique, environnemental, géopolitique et technologique – et défendu «la constance» et «la cohérence» pour y répondre.

Il a également appelé à «remettre de l’ordre dans nos comptes et dans nos rues», et a longuement défendu son idée de porter «probablement» à «65, 66, 67 ans» l’âge de départ à la retraite. Autant de clins d’oeil à droite, que l’ex-LR est soupçonné dans son ancienne famille de vouloir siphonner à l’approche de 2022, en profitant des hésitations sur le nom du candidat ou de l’attrait que pourrait exercer Eric Zemmour sur les plus droitiers.

«La poutre travaille, et croyez-moi, elle n’a pas fini de travailler», a affirmé Edouard Philippe, en allusion à une recomposition politique qui reste «évidemment en cours». Et la réélection de Macron «passera par un élargissement de sa base électorale», a-t-il fait valoir.

A son arrivée au Havre, Olivier Becht avait déjà assuré, en évoquant les adhérents «chez LR et à l’UDI qui partagent nos valeurs», que «si Edouard Philippe arrive à ramener ces gens dans la maison commune [sic: les enfants prodigues sont les autres…], c’est autant de points positifs pour élargir la majorité et faire en sorte qu’Emmanuel Macron soit réélu en 2022». Le nouveau parti permettra de constituer «une formidable attaque, mais pas seulement pour l’élection présidentielle», avait abondé Patrick Mignola.

Une charte de 20 principes

Dans ce dispositif, les élus seront cruciaux, beaucoup de maires de droite Macron-compatibles ayant déjà rejoint le mouvement «La République des maires». La nouvelle formation leur réservera une place de choix, puisqu’ils auront leur propre «assemblée des maires» qui élira le vice-président.

En septembre 2020, ils étaient 200 élus réunis à Angers autour d’Edouard Philippe pour échanger autour de leurs problèmes communs, dont la crise sanitaire, pas pour tracer la route de l’ancien premier ministre vers l’Elysée, assuraient-ils. Etrangement, Philippe avait demandé avec insistance que cette assemblée de la République des maires, chère à son ami Christophe Béchu, se tienne à huis clos. 

Avec le recul, on est mis en garde sur la sincérité des uns et des autres…« On n’est absolument pas dans l’hypothèse de constitution d’un parti politique, jurait alors Béchu. Le sujet n’est pas de créer quelque chose avec un objectif électoral, coupa-t-il court à la sortie. Les temps que nous traversons nécessitent sans doute plus que jamais d’avoir des réflexions posées. Ça a été un discours de responsabilité avec des phrases très claires sur le fait qu’il n’y avait pas de place aujourd’hui pour les aventures individuelles. »

Les statuts du parti seront déposés lundi, et il sera doté d’une charte de 20 principes défendant notamment «la poursuite de la transformation du pays», «l’ordre», «la justice sociale» et «le projet européen». Il s’agit aussi de combattre «les extrêmes de tous bords», «les ennemis de la laïcité», «les partisans de la décroissance» ainsi que «les naïfs et les populistes de l’immigration».

Sur l’aile gauche de la macronie, le petit parti Territoires de progrès, lancé début 2020 par le ministre des Affaires étrangères (mais faiseur d’histoires avec le monde entier) Jean-Yves Le Drian, tient son propre congrès samedi à Bordeaux.

Rien de tel qu’un ex-socialiste pour rassembler à droite ? Le robot et ministre du Budget Olivier Dussopt (ex-PS) pourrait en récupérer la présidence.

Philippe, « un ami pesant » pour Macron

C’est « une « démarche très intéressante, qui vient s’ajouter à la recomposition générale à laquelle on assiste, » dit de cette nouvelle offre, Jean-François Copé estime que c’est « une « démarche très intéressante, qui vient s’ajouter à la recomposition générale à laquelle on assiste. » Invité des « 4 Vérités » de France 2, lundi 11 octobre, le maire LR de Meaux (Seine-et-Marne) estime toutefois que cette initiative pourrait aussi être « le baiser de la mort » : « Sur deux heures de discours, il a annoncé qu’il soutenait Emmanuel Macron pendant cinq minutes, et tout le reste a été consacré à pointer les deux grands échecs du quinquennat. Il pourrait alors être un ami pesant pour le président,

« Le budget, la « préoccupation numéro 1 ».  « Je suis très étonné de voir que c’est un sujet totalement absent du message présidentiel, et d’ailleurs, il est insuffisamment présent à droite aussi », analyse Jean-François Copé, rappelant que la France a atteint « des niveaux de déficit très élevés ». Pire, selon lui, « on n’en parle pas avec les Français, qui se disent alors que ce n’est pas si grave ». Pour le maire de Meaux, c’est pourtant tout l’inverse : « Ce sont des générations entières qui vont récupérer le poids de la dette et du déficit. »