Bruno Le Maire promet un « trimestre anti-inflation »

Bruno Le Maire s’attribue le mérite d’opérations dispersées

Le  dindon qui se veut faire aussi gros que le bœuf 

Le ministre de l’Economie de Macron a échoué sur le sujet du « panier anti-inflation » inspiré d’une initiative grecque : il a abandonné ce projet pour alléger la facture des courses des Français, là où Carrefour, Système U, Intermarché ou Auchan et Leclerc ont réussi en individuels.

Ni la grande distribution, ni la FNSEA – le premier syndicat agricole – n’a été convaincu, mais. ce lundi 8 , le grand fossoyeur des finances publiques se vante d’avoir amené les acteurs de la grande distribution à bloquer les prix des produits de grande consommation pour une durée d’un trimestre pour lutter contre l’inflation. Bruno Le Maire s’attribue le mérite d’un accord

La lutte contre l’inflation est l’affaire de tous », lance Bruno Le Maire ce lundi à l’issue d’une rencontre avec des représentants de la grande distribution. Il répète ainsi ce qu’il assénait déjà il y a deux mois:  « L’idée globale est que tout le monde contribue à la lutte contre l’inflation, avait-il insisté le 16 janvier. L’Etat ne peut pas tout payer et il faut partager le fardeau. »  Endetté jusqu’au cou, l’Etat avait payé une partie de la facture d’énergie des très petites entreprises, mais les fournisseurs aussi avaient également dû en payer une partie. Aujourd’hui, Macron doit racler les fonds de tiroir et se voit contraint de se désengager.

Les distributeurs savent faire sans l’Etat

Ils se sont passés de Le Maire  mais le ministre récupère leurs initiatives, expliquant lors d’une conférence de presse qu’un accord a été trouvé avec les distributeurs. Un accord qui prévoit que les entreprises de la grande distribution prendront sur leurs marges pour maintenir les prix à un niveau le plus bas possible.

S’appropriant l’effort des supermarchés d’un « trimestre anti-inflation » jusqu’en juin, Bruno Le Maire se gonfle« Cet accord permettra d’avoir les prix les plus bas possibles sur un certain nombre de prix du quotidien pendant une durée d’un trimestre », explique le ministre de l’Economie. Les produits concernés seront « librement choisis par les distributeurs ».

« A l’issue de ce trimestre, nous referons un point avec les distributeurs et nous demanderons aux grands industriels de renégocier leurs prix avec la grande distribution », poursuit Bruno Le Maire, tentant de reprendre la main dans cette lutte contre l’inflation alimentaire.

Bruno Le Maire a admis que l’engagement de la grande distribution coûtera aux distributeurs « plusieurs » centaines de millions d’euros.

Les fayots de BFMTV et RMC, n’ont pas eu besoin de beaucoup solliciter le ministre de l’Economie et des Finances pour qu’il se flatte de la peine perdue par Bercy pour inciter la grande distribution à mettre en place ce panier anti-inflation sur lequel il était pourtant facteur de désunion et qui, composé de 20 produits de première nécessité vendus au prix le plus bas possible, a au final vu le jour, sans tutelle de l’Etat.

Concrètement, ce panier consistera en 20 produits de première nécessité – produits alimentaires ou d’hygiène- et sur lesquels « les distributeurs s’engageraient à avoir le prix le plus bas possible de façon à ce que tous ensemble nous amortissions le choc inflationniste ». Le patron de Bercy a d’ailleurs rappelé que cette hausse des prix, particulièrement forte sur l’alimentation, pourrait perdurer encore « quelques mois ». Suggérant que trois mois ne suffiraient pas…

« Tous ensemble », mais Macron et Le Maire excluent d’agir sur le levier de la TVA

« L’équité est que tout le monde porte une part du fardeau de l’inflation », a résumé le ministre. Imprudence et mensonge.

Le ministre de l’Economie et des Finances a été interrogé sur le choix de ce dispositif au détriment d’une réduction de la TVA.  » Je ne suis pas certain que les quelques centimes de différence fassent réellement la différence pour les ménages, a-t-il répondu. La seule chose qui compte pour moi, c’est le consommateur [sic]. Qu’est-ce qui me garantit que si je supprime la TVA, ça n’ira pas dans la poche des distributeurs ? » Un tel climat de confiance est-il propice aux projets communs et aux accords ?

« Ce que je constate, c’est qu’on a fait par le passé des baisses de TVA et que la plupart du temps, les Français n’en ont pas vu la couleur. Ils n’ont pas vu le tarif moins cher, le produit moins cher. » Pense-t-il aux restaurateurs qui n’ont quasiment rien laissé ruisseler de la baisse de TVA de 2009, quand son taux était passé de de 19,6% à …5,5%. Eric Woerth était alors ministre du Budget…

C’est donc pour éviter ce risque de « détournement » du gain de la poche du consommateur vers celle du distributeur que Bruno Le Maire se dit plus favorable à un « engagement formel, comme le propose Olivia Grégoire ».

Or, dans son immense cohérence, Le Maire avait demandé aux contribuables de soutenir ces mêmes restaurateurs mis en difficulté par l’épidémie de covid…

Aide alimentaire : le nombre de bénéficiaires a triplé depuis 2012

L’arrivée de Macron auprès de Hollande est-elle une simple coïncidence ?

La fréquentation des banques alimentaires s’est accrue avec l’explosion de l’inflation. A la rentrée de septembre 2022, l’Insee s’attendait en fin d’année à une explosion des prix de l’alimentation. Or, Macron, pourtant ancien ministre de l’Economie de F. Hollande, ne s’est pas attaqué aux racines du mal. Pour en alléger les effets, son gouvernement a mis en place plusieurs mesures, qui ont fait illusion. Officine de Bercy, l’INSEE a pu ainsi répandre l’idée que l’inflation enregistrée en France est restée « parmi les plus faibles des pays de la zone euro »Renforcement de la « remise à la pompe » depuis le 1er septembre, maintien du « bouclier tarifaire » sur les prix du gaz et de l’électricité jusqu’à la fin de l’année devaient permettre de stabiliser l’inflation à 5,9 % sur un an en septembre et 5,8 % en octobre. Des mesures bonnes à prendre, mais illusoires, car loin de régler quoi que ce fût: l’endettement de la France avait bondi et la note à payer reste salée.

L’Insee s’attendait en fin d’année à une poursuite de la hausse des prix de l’alimentation. « Leur glissement annuel serait de 12 % en décembre, contre 7,5 % au mois d’août, nota Julien Pouget, le chef du département de la conjoncture de l’Insee. Ils deviendraient de peu le premier contributeur à l’inflation, devant l’énergie » dont les prix seront mécaniquement plus élevés qu’en décembre 2021, période où les cours du pétrole notamment avaient baissé. Le glissement annuel des prix de l’énergie en décembre 2022 devrait ainsi atteindre 20,8%, contre 22,2% en août mais 19,2% en septembre, selon l’Insee.

Le transfert sur les Français des contraintes en consommation d’énergies n’a encore rien réglé à la source.

Il ne fallait pas casser le nucléaire, puis demander aux foyers de se pourrir la vie, en baissant le chauffage et en réduisant sa consommation de produits frais de première nécessité, céréales, fruits et légumes ou oeufs. L’Ukraine était-elle si opprimée par Moscou qu’elle devait entrer en conflit avec la Russie et que l’UE alignée sur les USA et l’OTAN que la France avait obligation de se porter au côté d’un Etat non-membre et de participer au boycottage d’un peuple historiquement ami ? Que croyait Macron lorsqu’il se joignit aux représailles contre la Russie menacée des missiles de Joe Biden sur sa frontière ? Que notre économie n’était pas dépendante et que nos échanges commerciaux pourraient continuer ? L’idéologie ne fait pas bouillir la marmite.

L’exécutif travaille toujours à la création d’un panier anti-inflation fourni par …les industriels

Les politiques de Macron, intérieure comme extérieure, aggravent toutes les situations. Rien d’étonnant que les prix de l’alimentaire ont encore grimpé en flèche en janvier et que, début février, les industriels aient encore été réticents à signer avec lui. On dit qu’il connaît bien ses dossiers, mais il ne sait pas quoi en faire.

Plus de 13% d’inflation en janvier sur l’alimentaire. Faire ses courses coûte de plus en plus cher et rien ne donne à croire que ça puisse s’arranger, alors que les négociations commerciales en cours entre producteurs et distributeurs s’enlisent et que la gauche prépare le blocage du pays à compter du 7 mars. Les négociations risquent d’entraîner une nouvelle hausse des prix dès le mois prochain. Certains analystes parlent même d’un « mars rouge ».

Conséquence, un Français sur quatre pense à réduire ses dépenses alimentaires cette année, selon une étude NielsenIQ publiée ce mercredi.

Selon cette étude, les foyers français ont dû dépenser 280 euros supplémentaires en 2022 pour remplir leur caddie de produits de grande consommation par rapport à 2021. Face à ça, le gouvernement tente de lancer « son » panier anti-inflation. En réalité, si Macron nous y a conduit, ce n’est pas lui qui prend en charge ce panier de la ménagère. Son « travail » consiste à demander aux industriels de marcher sur un fil et aux Français de danser devant le buffet.

On en sait un peu plus sur le contenu du panier-inflation. Une cinquantaine de produits, notamment cinq fruits et légumes, dont trois bio, deux féculents, de la viande rouge ou blanche, dont au moins une labellisée, du poisson, mais aussi des produits d’hygiène dentaire, selon des informations du Parisien.

DE FORTES RÉTICENCES

Mais va-t-il voir le jour? C’est la ministre Olivia Grégoire qui est à la manœuvre et qui tente toujours de convaincre les chaînes de supermarchés de lancer ce panier début mars. Début février, il y avait bien l’Allemand Lidl et la société anonyme coopérative française Système U… et c’était tout. Aucun autre distributeur n’a encore dit oui au panier anti-inflation du gouvernement.

Et pourtant le temps presse, car il doit voir le jour début mars. Alors la ministre Olivia Grégoire multiplie les échanges et tente de convaincre. Concrètement, ce panier, c’est une liste de 50 familles de produits comme les fruits de saison, l’épicerie ou encore les surgelés. Libre ensuite à chaque distributeur de référencer les aliments et marques de leur choix avec la promesse pour le consommateur du meilleur rapport qualité-prix. Les supermarchés doivent aussi s’engager à ne pas ou presque pas les augmenter pendant trois mois.

Or, le député Renaissance du Val-de-Marne, Frédéric Descrozaille, brandit la menace. Ce diplômé de l’Institut national agronomique Paris-Grignon porte une proposition de loi pour « adapter le rapport de force » entre les fournisseurs et la grande distribution et elle a été approuvée par l’Assemblée nationale mi-février. Le député dénonce les distributeurs qui « profitent de leur situation » en brandissant la peur de l’inflation. Mais lui-même propose de ne plus obliger les fournisseurs à continuer de livrer les distributeurs en cas d’échec des négociations. Le député plaide aussi pour un « cahier des charges » sur le panier anti-inflation et lonte la barre plus haut, pour avoir uniquement un « panier de produits sains ».

Un bras de fer fondé sur la peur et le chantage, une manière macronienne de débattre et de favoriser le dialogue…

Une méthode peu susceptible de faire tomber les réticences. « Faire ça obligerait à se rattraper en gonflant les marges d’autres produits », assure un distributeur qui, pour l’instant, refuse de signer. Des critiques balayées par l’entourage de la ministre qui assure que d’autres chaînes de supermarchés s’apprêtent bel et bien à rentrer dans le dispositif. Sinon, le panier de la ménagère deviendra trop grand et la malnutrition, l’obésité et les carences répercuteront la menace sur les plus vulnérables et l’Assurance maladie.

Vers un « panier anti-inflation » de la grande distribution ?

« Mets ta famille à l’abri, » une menace reçue par le député Descroizaille (Re)

Cinq fruits et légumes par jour dans l’idéal, mais
les plus défavorisés devront se satisfaire de deux fruits et trois légumes,
voire un fruit et deux féculents !
Macron commence sa journée avec un kiwi à 1 euro (30 euros par mois)…

Pour lutter contre l’inflation et aider les Français à subvenir à leurs besoins essentiels, le gouvernement envisage de lancer un panier de vingt produits à très petits prix dans les magasins. Des marques de distributeurs.

Parmi les pistes à l’étude pour amortir les effets de l’inflation dus à la flambée du prix des carburants, dont ceux de l’électricité, consécutifs à la casse du secteur nucléaire, et du gaz, du fait des représailles russes à la guerre en Ukraine, laquelle est le « grenier de l’Europe », le gouvernement pousse la grande distribution à constituer un « panier anti-inflation«  composé d’une vingtaine de produits de grande consommation. Pour le moment, il s’agit d’une piste étudiée par Olivia Grégoire, la ministre déléguée en charge de la consommation.

Elle compte demander aux acteurs de la grande distribution de faire un effort pour pallier les fautes de l’exécutif en baissant les prix d’une vingtaine de produits du quotidien. Parmi eux : les pâtes, le riz, les œufs, les produits frais, comme le beurre, par exemple. Mais aussi les produits d’hygiène pour adultes et pour bébés. Cela concernera les produits des marques distributeur, mais les produits pourront varier selon les enseignes.

Le gouvernement prend ses idées à l’étranger

L’idée est d’avoir des tarifs peu élevés, avec très peu de marge pour les distributeurs, presque à prix coûtant. Le gouvernement prend exemple sur le gouvernement conservateur de Grèce, « qui a mis en place un système similaire, » selon la presse militante: en vérité, c’est la France qui s’inspire de sa voisine, où l’inflation a dépassé les 12% et où le bouclier anti-inflation a fait chuter les prix d’environ 25 % en quelques semaines, avec un « pass alimentaire » sous forme de carte de crédit qui paye 10% des factures chez certains bouchers, boulangers ou au marché.

La différence avec les promotions et prix bas déjà pratiqués par les enseignes réside dans le fait qu’il sera plus simple de s’y retrouver. Un site sera créé où on pourra trouver la liste des produits concernés (des oeufs de petit calibre, par exemple) et comparer leurs prix selon les magasins. Le dispositif a par ailleurs vocation à durer dans le temps, comme la crise. L’entourage de la ministre assure que les prix des produits choisis resteront bas tant que l’inflation sera élevée. Sur un an, le prix du riz a en effet augmenté de 19%, les œufs de 17%. Ce panier n’épongera donc pas la totalité des hausses de prix.

La mesure ne sera pas contraignante pour les magasins

Les magasins ne seront pas obligés de baisser les prix : la mesure n’est pas contraignante et le gouvernement ne va pas forcer les distributeurs. Ce sera sur la base du volontariat, mais le gouvernement devrait les inciter, notamment en faisant valoir qu’il ne s’agit que d’un effort sur une vingtaine de produits seulement, sur les quelque 20.000 ou 30.000 références qui existent en magasin.

Les négociations sont en cours et si elles aboutissent, ce panier anti-inflation sera mis en place au mois de mars. Ce n’est pas forcément gagné, car le contexte est un peu tendu en ce moment entre le gouvernement et la grande distribution : une proposition de loi, qui doit être étudiée lundi 16 janvier à l’Assemblée nationale, prévoit que si les fournisseurs et les distributeurs ne tombent pas d’accord pendant leurs négociations annuelles qui fixent les prix d’achat, c’est alors la proposition des fournisseurs qui l’emportera. Auparavant, en cas de désaccord, c’était les prix de l’année précédente qui étaient appliqués. Dans une tribune publiée par Radios France dimanche 15 janvier, plusieurs grands acteurs de la grande distribution ont prévenu qu’ils sont contre et ont appelé les députés à la « responsabilité ».

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