France 3 défend la liberté d’insulter la France et les Français

« La journaliste Nassira El Moaddem  cyberharcelée après sa prise de position sur internet » : la France est un « pays de racistes dégénérés«  »…

Texte écrit par Noëlle Hamez, journaliste pour les rédactions de France 3 Régions et produit de l’Institut de journalisme Bordeaux Aquitaine (IJBA).

Depuis plusieurs jours, la journaliste d’Arrêt sur images et formatrice à l’Ecole supérieure de journalisme (ESJ) de Lille, Nassira El Moaddem, est la cible d’une déferlante raciste.

[Elle entre dans la profession comme stagiaire au magazine L’Etudiant, au service de presse de RFI et sur Public Sénat pour l’émission politique Déshabillons-les. Par quelle filière a-t-elle accédé en 2003 à Sciences-Po Grenoble, elle ne le précise pas. Elle étudie pendant quatre ans, se spécialisant dans les sujets liés aux mondes arabe, turc (dont un séjour académique Erasmus à l’université Galatasaray d’Istanbul où elle apprend le turc) et iranien. Est-elle radicalisée ?] En 2008, elle rejoint l’équipe du Bondy Blog où elle écrit ses premiers papiers. En 2009, En 2009, elle effectue un stage à la rédaction de Mediapart, site révolutionnaire trotskiste.

Depuis le 30 avril, la journaliste d’Arrêt sur images [émission produite à l’origine Carrere group, reconnu coupable de présentation de comptes inexacts et de diffusion d’informations mensongères et liquidé, puis site d’extrême gauche accusé de parti pris politique et de discours prescriptifs], et militante [décoloniale], Nassira El Moaddem, ancienne étudiante de l’école supérieure de journalisme (ESJ) de Lille, où elle a donné des cours, et ancienne rédactrice-en-chef du Bondy Blog, subit une vague de cyberharcèlement sans précédent [Les insultés n’ont pas de droit de réponse].

La journaliste est victime de propos haineux, racistes, insultants, appelant pour beaucoup au viol ou proférant des menaces de mort à son encontre [assure la jounaliste militante: sa consoeur évoque de la haine.

En réaction à cet acharnement [sic] – la journaliste affiche des captures d’écran montrant que des messages haineux arrivent à intervalle régulier de 5 minutes – de nombreux collègues, confrères, consœurs et syndicats [tous marqués à la gauche extrême, voire révolutionnaire] de journalistes (MediapartBastaLibérationLe Canard enchaînéRefletsVertNumeramaStreetPressUrbania, Ajar, AJL, SNJ-CGT…) ont pris la parole pour rééquilibrer les réactions et lui apporter leur soutien.

Un post publié sur X (anciennement Twitter)

Tout part d’une publication que Nassira El Moaddem a partagé[e] sur X (ex-Twitter) le 30 avril. Réagissant à un article de RMC Sport, la journaliste écrit : « Pays de racistes dégénérés. Il n’y a pas d’autres mots. La honte« . L’article en question concerne la décision de Vincent Nolorgues, président de la Ligue de football amateur, de durcir [interdire] le port de collants et de casques dans les clubs de foot amateurs [Pour information, l’application de l’ « awra », est contraire aux lois de la République laïque, ce que la journaliste de FR3 ne prend pas la peine d’expliquer : chacun son biais…].

Des vêtements qui « ne sauraient être portés avec des signes ostensibles, visibles d’appartenance, tels qu’interdits par nos statuts » écrit le président dans un courrier daté du 27 février, que nos confrères et consœurs de RMC se sont procuré·es. [Portée sur les jugements, la journaliste neutre et indépendante, mais pratiquante de l’écriture inclusive, de service public n’en porte aucun sur les insultes de sa camarade à la France et aux Français].

24 heures plus tard, la polémique gonflait déjà. Sous la publication de Nassira El Moaddem, des dizaines de commentaires lui incombent [??] de rentrer « chez elle, la connotation raciste à peine sous-entendue [xénophobie et racisme ne sont pourtant pas équivalents, pas plus que incomber et imposer]. « Dehors, ingrate« , « Bon vent l’islamiste…« , « Mais retourne dans le pays que tu as fui et fais ce que tu veux là-bas« , ordonnent certains commentaire[s] à la native de Romorantin, petite ville du Loir-et-Cher à laquelle elle a consacré un livre [Sans se sentir française].

D’un député RN à l’antenne de Cyril Hanouna

Mais ce qui a vraisemblablement mis le feu aux poudres demeure l’entretien de Julien Odoul, député RN de l’Yonne invité sur le plateau de Jean-Marc Morandini (CNews) le 1er mai. Une prise de parole qui, selon la journaliste, a initié cette « campagne de harcèlement » [ses propres insultes auraient, à l’en croire, glissé sur les internautes outragés].

Un passage de l’émission a en particulier été relayé et montre le député de l’Yonne qui déclare : « Elle est payée chaque année par l’argent des Français; c’est intolérable qu’elle traite notre pays, notre peuple, de raciste. Donc si elle n’est pas contente qu’elle se casse. » [Il aurait pu l’appeler à dégager, slogan de gauche.]

Le lendemain, l’élu se fend également d’un post sur X dans lequel il s’offusque [s’indigne ?] « qu’une journaliste vomisse à ce point sur notre pays en se victimisant« , faisant le parallèle entre Nassira El Moaddem et « le mode opératoire des islamistes du CCIF. » [Les dégénérés ont un vocabulaire convenable…]

La demande est relayée jusque dans les lignes du JDD, appartenant comme CNews au milliardaire Vincent Bolloré [Propriétaire de la CMA-CGM et du groupe BFM, Rodolphe Saadé est-il un milliardaire fréquentable ?], et sur le plateau de TPMP animé par Cyril Hanouna, également au main [aux mains !] de l’industriel. « Nassira El Moaddem doit-être elle suspendue de Radio France ?« , demande l’animateur vedette, qui semble ignorer que la journaliste ne travaille pas pour le service public [il n’ignore pas l’orthographe].

Julien Odoul appelle également la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, à suspendre la journaliste. En effet, Nassira a indiqué dans sa biographie X avoir dans le passé travaillé pour le service public, lors d’une émission sur France Inter.

« Je n’ai jamais vécu aux crochets de la politique »

Dans un long fil de publications, Nassira El Moaddem réagit à son tour aux attaques qu’elle subit [n’a-t-elle pas un peu cherché les coups ?] et répond aux invectives [sic] du député RN : « Je travaille depuis que j’ai 16 ans, mes parents m’ont enseigné l’importance du travail et de l’effort et je n’ai, moi, jamais vécu aux crochets de la politique. » [En même temps, il n’est pas à la portée du premier venu de se faire élire…, ce que la journaliste bénéficiaire de l’ascenseur social français semble ignorer…]

La militante antiraciste [sic : anti-Blancs ?] fait ici référence à la comparution de Julien Odoul, qui sera jugé aux côtés de Marine Le Pen en septembre 2024 pour l’affaire des assistants parlementaires du FN [L’un comme l’autre est présumé innocent].

Un dossier datant de 2012, dans lequel les deux membres du RN sont suspectés d’avoir détourné l’argent du Parlement européen pour rémunérer les salariés du parti, encore nommé FN à l’époque [cette suspicion appliquée au MoDem a conduit à la relaxe, notamment de Bayrou].

Les réactions de Radio France

Au milieu de ces réactions, la direction de Radio France a publié un communiqué, dans lequel la médiatrice de France Inter écrit : « Chers auditeurs, nous avons bien reçu vos messages et nous comprenons votre réaction« , soulignant que Nassira El Moaddem a collaboré « ponctuellement » avec l’antenne pour deux séries d’été, en 2021 et 2022.

Réaction de la médiation de Radio France suite à la polémique et le cyberharcèlement raciste qui touche Nassira El Moaddem.
La direction de France Inter éprouve le besoin de dégager sa responsabilité, quoi qu’en dise la régionaliste.

Réaction de la médiation de Radio France suite à la polémique et le [et au] cyberharcèlement raciste qui touche Nassira El Moaddem. • © Capture d’écran de Nassira El Moaddem

[Appel à la chasse aux sorcières] Une réaction trop passive, aux yeux de la journaliste, qui estime que « donner raison à l’extrême droite c’est creuser la tombe de tous« . Dans un nouveau post ce 2 mai, elle identifie [interpelle ?] la directrice de France Inter, Adèle Van Reeth, pour lui demander de réagir.

Ce que la directrice a finalement fait ce vendredi 3 mai, en lui apportant son soutien, qualifiant ces attaques racistes d' »inacceptables« .

Sollicitée pour évoquer de possibles recours judiciaires, Nassira El Mohaddem n’a pas, pour l’heure, donné suite.

Julien Odoul appelle également la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, à suspendre la journaliste. En effet, Nassira a indiqué dans sa biographie X avoir dans le passé travaillé pour le service public, lors d’une émission sur France Inter.

La demande est relayée jusque dans les lignes du JDD, appartenant comme CNews au milliardaire Vincent Bolloré, et sur le plateau de TPMP animé par Cyril Hanouna, également au main de l’industriel. « Nassira El Moaddem doit-être elle suspendue de Radio France ?« , demande l’animateur vedette, qui semble ignorer que la journaliste ne travaille pas pour le service public.

« Je n’ai jamais vécu aux crochets de la politique »

Dans un long fil de publications, Nassira El Moaddem réagit à son tour aux attaques qu’elle subit et répond aux invectives du député RN : « Je travaille depuis que j’ai 16 ans, mes parents m’ont enseigné l’importance du travail et de l’effort et je n’ai, moi, jamais vécu aux crochets de la politique. »

La militante antiraciste fait ici référence à la comparution de Julien Odoul, qui sera jugé aux côtés de Marine Le Pen en septembre 2024 pour l’affaire des assistants parlementaires du FN.

Un dossier datant de 2012, dans lequel les deux membres du RN sont suspectés d’avoir détourné l’argent du Parlement européen pour rémunérer les salariés du parti, encore nommé FN à l’époque.

Les réactions de Radio France

Au milieu de ces réactions, la direction de Radio France a publié un communiqué, dans lequel la médiatrice de France Inter écrit : « Chers auditeurs, nous avons bien reçu vos messages et nous comprenons votre réaction« , soulignant que Nassira El Moaddem a collaboré « ponctuellement » avec l’antenne pour deux séries d’été, en 2021 et 2022.

Réaction de la médiation de Radio France suite à la polémique et le cyberharcèlement raciste qui touche Nassira El Moaddem.

Réaction de la médiation de Radio France suite à la polémique et le cyberharcèlement raciste qui touche Nassira El Moaddem. • © Capture d’écran de Nassira El Moaddem

Une réaction trop passive, aux yeux de la journaliste, qui estime que « donner raison à l’extrême droite c’est creuser la tombe de tous« . Dans un nouveau post ce 2 mai, elle identifie la directrice de France Inter, Adèle Van Reeth, pour lui demander de réagir.

Ce que la directrice a finalement fait ce vendredi 3 mai, en lui apportant son soutien, qualifiant ces attaques racistes d' »inacceptables« .

Sollicitée pour évoquer de possibles recours judiciaires, Nassira El Mohaddem n’a pas, pour l’heure, donné suite à notre message.

Reste qu’il faut rappeler à la journaliste illettrée de FR3 que les insultes de Mme El Moaddem font l’objet de deux plaintes : lien PaSiDupes

Le président Larcher dénonce « l’impréparation » de la campagne de vaccination et sa « logistique défaillante »

En France, une réactivité de sexagénaire et un protocole de vaccination ceinture et bretelles

Macron est-il content comme ça ?
Déploiement non garanti, mais parfois suffisant…

Dans le couple Macron, le président est celui qui a 67 ans. Depuis six mois, ses institutions scientifiques et sanitaires ont multiplié les recommandations de prudence pour rassurer la population: mets ton cache-nez, ne rentre pas tard! Elles pèsent et bloquent les procédures de vaccination, alors que la campagne de vaccination démarre très symboliquement, quand les voisins mettent la gomme et que près d’un Français sur deux en veut.

Les premières recommandations remontent à plus de six mois. L’Allemagne a prévu ses installations depuis la mi-novembre et vaccine à tour de bras depuis avant Noël. Bien avant les premières piqûres, à un rythme d’escargot à partir de cette semaine, la Haute Autorité de Santé (HAS) avait publié la première salve de conseils sur la vaccination contre le Covid-19 dès le mois de juillet: le 22 décembre, un guide de vaccination est mis à disposition des Ehpad; lourd de 45 pages, il précise comment procéder à une injection dans les règles… et humilie les soignants. Les conseils et consignes n’ont cessé depuis de s’empiler, allongeant les délais de vaccination et amenant personnalités médicales et politiques à réclamer une simplification drastique du protocole pour vacciner sans délais et espérer juguler plus rapidement l’épidémie, dès que les doses arriveront. Et elles sont distribuées au compte-gouttes.

Mais la France est gouvernée par la peur, du virus, mais aussi du débat et de la judiciarisation des conflits. Dans un pays où la résistance aux vaccins est parmi les plus élevées au monde – moins de la moitié de la population se dit prête à sauter le pas, a fortiori s’agissant de la covid et de vaccins nouveaux, sans recul ni garanties d’efficacité à moyen terme – le choix des autorités ne varie pas : avancer progressivement, en s’assurant de l’acceptation sociale des objectifs sanitaires à chaque étape. «La France a beau être le pays de Pasteur, c’est un pays qui doute parfois [d’autant plus que le glorieux laboratoire peine à sortir son propre vaccin « made in France », après une demi-douzaine qui sont prêts], et qui doute parfois fortement, plus fortement que les autres, lorsqu’il est question de vaccin», concédait fin décembre le ministre Olivier Véran, toujours porté, tel son patron de l’Elysée, à déplacer les responsabilités sur les autres, l’un et l’autre étant adeptes de la « saine colère »…

Le pays est dans le doute, celui où Macron l’a plongé. Et, à 67 ans, Macron refuse toujours de se faire vacciner publiquement, dans la cour du Louvre, comme un certain jour du joli mois de mai 2017: la peur est transmissible. Ainsi, aucun ministre, ni aucun de ses députés majoritaires ne s’est montré à la hauteur des enjeux sanitaires et économiques. Aucun qui, constamment, se dit par ailleurs « au travail », qui a en permanence un dossier « sur la table », aucun n’a retroussé ses manches pour tendre son bras à la piqure.

Livraison de cartons contenant le vaccin Pfizer-BioNTech à l'aéroport international de Santiago, au Chili, jeudi.
Livraison de cartons contenant le vaccin Pfizer-BioNTech à l’aéroport international de Santiago, au Chili, jeudi 31 décembre. C’est l’histoire du « 22 à Asnières » de Fernand Raynaud: pour se faire vacciner, mieux vaut aller au Chili !

« Dès juillet », la HAS expose les deux grands axes de la future stratégie «Prioriser les personnes les plus à risque de forme grave et les plus exposées au virus, pour tenir compte d’une arrivée progressive de doses de vaccins au fil de l’année 2021.» Il n’est pas encore question de protocole d’acceptation ou de rétraction: il est trop tôt, alors que les laboratoires n’ont pas encore annoncé de découvertes scientifiques notables sur le chemin d’un vaccin. Mais certains gouvernants voisins les voient arriver: en anticipant, ils organisent leur logistique

En octobre, le ministère de la Santé met sur pied des groupes de travail réunissant les professionnels de santé pour « réfléchir » au « déploiement » [mot qui en jette! ] des vaccins en France. Ce mot est celui que la préfecture de police de Paris a usé jusqu’à la corde face aux Gilets jaunes… A l’époque, certains [anonymes] n’excluent pas un recours à l’armée dans une campagne de vaccination nécessitant une logistique inédite en raison des conditions de conservation du vaccin Pfizer-BioNTech. Certains seraient donc conscients qu’il n’y a pas de place pour l’improvisation et le Système D. Mais Libération titre finement « Le vaccin anti-Covid revigore le dernier fabricant français de «supercongélateurs»« , suggérant peut-être que sa résistance à la conjoncture et aux tracasseries de Bercy et de l’UE va enfin pouvoir être récompensée, instillant plutôt que certains vont faire du beurre sur la bête. En fait, le coup de griffe sera mieux inspiré: « la petite entreprise Froilabo, qui contribuait jusqu’ici à un marché de niche, voit ses commandes décoller, notamment à l’étranger. » Pendant que pérore Macron, les capitales étrangères agissent… A Meyzieu (Métropole de Lyon), quelques dizaines de congélateurs capables de descendre à -86°C sont en phase finale d’assemblage, mais ces « acteurs centraux de défis logistiques mondiaux », principaux maillons de la chaîne du froid permettant l’acheminement du produit Pfizer, sont en partance, à plus de 10.000 euros l’unité.

La vaccination pourrait avoir lieu à l’hôpital mais aussi dans des centres de santé, des maisons pluriprofessionnelles de santé ou des «centres Covid» (des « vaccinodromes ») C’est le choix qu’a fait l’Allemagne, finalement écarté par la France : le souvenir des grands barnums vides lors de l’épidémie de H1N1 reste un échec cuisant au sommet de l’Etat. Sauf que jeudi, juste avant les vœux de Macron – qui a évoqué des «lenteurs injustifiées», celles de sa propre méfiance maquillée en « stratégie » vaccinale nationale, le Bibi Fricotin du ministère de la Santé a annoncé l’ouverture de centres de vaccination en centre-ville pour le début du mois de… février. Un mois plus tard. Aveu qu’aucune organisation de la campagne de terrain n’est enclenchée.

Consentement et rétractation, ou comment gagner du temps, une stratégie !

Le saucissonnage de la population en plusieurs tranches (résidents d’Ehpad, puis personnes âgées de plus de 75 ans, puis personnel soignant et ensuite le reste de la population) date, lui, d’un autre avis, publié fin novembre. Tirant les leçons de l’échec français de 2009, dont Roselyne Bachelot est au gouvernement la mémoire vivante, la présidente de la commission technique des vaccinations de la HAS, Elisabeth Bouvet, appelle alors les médecins généralistes 0 revêtir la blouse des «promoteurs» de la campagne de vaccination contre la Covid-19, «ce qui n’empêche pas que d’autres intervenants de terrain» comme les infirmiers et les pharmaciens «puissent vacciner» aussi. La patate chaude a changé de mains…

Evoquant un «climat d’incertitude inédit» créé par la pandémie, le Comité national consultatif d’éthique (CCNE) en remet une couche juste avant les vacances de fin d’année : son avis comporte 21 fois le mot «consentement» et souligne l’ampleur de la tâche dans les Ehpad, notamment auprès des personnes âgées souffrant de troubles psychiques. Le CCNE invite à prendre son temps, ce qui s’exprime par «prendre en compte la diversité des points de vue sur la vaccination» et par «réexaminer constamment» les décisions prises «au vu des nouvelles connaissances». Il est alors question d’un rendez-vous chez son généraliste pour établir le consentement et d’un délai de cinq jours avant d’effectuer la première inoculation, autrement dit un délai de rétractation, comme dans le e-commerce (à la française, uniquement, d’ailleurs !). La presse agenouillée raille et grince alors, pointant globalement « les oppositions, de droite comme de gauche, [qui l’] ont rebaptisé le délai de rétractation et qu’ils veulent supprimer, » les irresponsables!

La presse, quoiqu’elle s’en défende, peut ainsi jouer le jeu de la victimisation, dans le camp du pouvoir qui la subventionne [triple peine pour le lecteur sur site, contribuable payeur et abonné « obligé »…] Aujourd’hui en France (propriété du groupe Les Echos-Le Parisien) est le plus aidé, suivi de Libération (« libertaire de gauche », propriété de Patrick Drahi et SFR-Numéricable – basé au Luxembourg, grâce à Macron, ministre de l’Economie- et de BFM TV), devant L’Humanité, communiste anti-capitaliste, en troisième position, et Le Monde (détenu en copropriété par Xavier Niel soutien financier du candidat Macron, et qui s’arroge maintenant le droit de combattre la nomination de la députée Agir!, Laure de la Raudière, à l’ARCEP, en quatrième. A noter que le groupe Les Echos-Le Parisien de LVMH, leader mondial du luxe, reçoit à lui tout seul trois subventions du contribuable: pour le même groupe, outre Aujourd’hui en France, Bernard Arnault, beau-père de Xavier Niel, touche encore au titre du journal Le Parisien, au 11e rang, et pour Les Echos, au 9e.

Ce sont ces recommandations que l’Académie nationale de médecine a attaquées frontalement dans un avis publié jeudi 31 décembre, craignant que ces «précautions excessives», initialement «adoptées pour rassurer une opinion publique gagnée par l’hésitation», ne suscitent «a contrario une incompréhension croissante vis-à-vis d’une campagne dont le coup d’envoi semble manquer de détermination».

Comité scientifique et un collectif de citoyens, autres ceinture et bretelles

Vilipendé de toutes parts, le gouvernement s’obstine : il maintient que ses choix sont les bons, mais « en même temps », il leur imprime une «inflexion» visant à accélérer la cadence, comme il y est incité. Un Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale, est créé auprès du ministre de la Santé: présidé par un immunologue réputé, le professeur Alain Fischer, il introduit une couche supplémentaire au mille-feuille de la Santé, tandis que lees lumières du Comité scientifique du Professeur Delfraissy semblent mises sous le boisseau… A la ganache de la pièce-montée, il associe des scientifiques et des soignants, des représentants des patients, des citoyens et des collectivités.

Macron a décidé de mettre aussi en place un collectif de citoyens – très 11e arrondissement parisien – pour garantir que la vaccination se fasse de manière «claire et transparente». Et, toute crainte de judiciarisation mise à part, libérer Macron de sa responsabilité civile, voire pénale, au niveau distribution du vaccin, cette fois. Ses membres doivent être tirés au sort à partir de ce lundi. La presse prosternée dénoncera les oppositions qui y verraient une  » roulette russe « …

Combien de morts en réanimation pour attendre le vaccin Moderna ?

Consentement éclairé: les résidents d’Ehpad doivent avaler un « document de 58 pages » avant vaccination, affirme Gérard Larcher

« Non, le recueil du consentement au vaccin en Ehpad ne fait pas 58 pages, » titre la presse gouvernementale.

« La démonstration de Gérard Larcher, président du Sénat, est fausse », assène ainsi Marcus Dupont-Besnard, péremptoirement. Pour ceux qui sont en droit de ne pas connaître ce contradicteur, il est journaliste à Numerama depuis 2019, via Le HuffPost, Le Monde diplo. Numerama est un site web d’actualité de l’informatique et du numérique, donc nullement qualifié pour sur ce sujet particulier, mais il est détenu par le groupe Humanoid, me direz-vous, donc compétent, puisqu’il publie aussi bien « madmoiZelle » ou « Frandroid », media dédié aux nouvelles technologies, aux guides d’achat, aux tests, etc ! Donc, sa vocation à argumenter lui vient de l’amont, Le HuffPost (groupe Le Monde) et Le Monde diplo (le même groupe de gauche intello, au temps depuis longtemps révolu de ses belles heures), qui ne sont pas vraiment des pure players: il n’a pas la sociabilité des seconds, mais plutôt les partis-pris politiques des premiers.

Invité au journal télévisé du matin, sur France 2, ce mercredi 6 janvier 2021, le président du Sénat Gérard Larcher « a brandi » (on est dans le bain) un épais dossier. « Voilà le dossier vaccinal de consentement d’un résident. (…) 58 pages ! Quand on a dépassé 90 ans, avoir ce type de bureaucratie est incompréhensible », commente-t-il, comme c’est son droit, en faisant référence à son père de qui il tiendrait le document [conditionnel suspicieux qui confirme l’intention partisane], avant d’affirmer à Caroline Roux que, oui, c’est ce qui est donné aux résidents en Ehpad pour le recueil du consentement au vaccin contre le coronavirus SARS-CoV-2.

Que dit Gérard Larcher, en vérité: « Voilà le dossier vaccinal sur le consentement que mon père a reçu : 58 pages. Quand on a dépassé 90 ans, cette bureaucratie est incompréhensible. »

Voici le tweet que le « journaliste » n’a pas la courtoisie de livrer:

Zèle de directeur d’Ehpad auprès du second personnage de l’Etat

« Cette démonstration du président du Sénat est fausse, » réitère le jeune homme.

« Le dossier auquel semble faire allusion Gérard Larcher » [ce n’est ni une allusion, ni une apparence, mais bel et bien une dénonciation directe d’un responsable politique faisant état d’un vécu personnel] est trouvable sur le site ministère, il s’agit du Guide de vaccination contre la Covid en Ehpad et Usld. Il fait effectivement [dont acte] une cinquantaine de pages [58, pour être factuel et précis]. Cependant, celui-ci n’est absolument pas un dossier de recueil du consentement, » lâche le contestataire. Or, Larcher parle-t-il de « dossier de recueil du consentement »? Il le présente comme le document éthique permettant de recueillir un consentement éclairé préalable à la vaccination. Le journaleux a donc immédiatement versé dans l’interprétation-déformation des propos, moyen douteux de sortir du nombre par le buzz… « Sauf que ce document évoqué par le président du Sénat est inconnu du ministère de la Santé,  » assure même la « cellule Vrai du Faux » de Radio France: MDB va devoir se mettre d’accord avec eux !

« Il n’est pas non plus donné aux résidents, mais envoyé par le ministère aux directions des établissements, » affirme Marcus Dupont-Besnard. Ce que dit, en revanche, Larcher, c’est qu’il a reçu les 58 pages en qualité de fils de résident, responsable du nonagénaire. « Il peut être éventuellement distribué auprès des résidents et des familles à titre informatif si l’établissement souhaite le mettre à disposition, bien évidemment, mais il ne leur est pas directement destiné et ne s’inscrit pas dans la démarche de consentement. » L’argument éthique brandi par Mlle Caroline Roux tombe alors du même coup: où, par conséquent, est donc passée la démarche éthique évoquée, ainsi que la pédagogie sanitaire brandie par le gouvernement ?

« C’EST UN DOSSIER ENVOYÉ À LA DIRECTION, PAS AUX RÉSIDENTS » (lettres capitales d’origine, agressives et catégoriques)

Le guide comprend diverses indications protocolaires et recommandations sur comment organiser la vaccination au sein de l’établissement [y compris comment procéder à l’injection]: préparer la campagne avant qu’elle [ne] démarre, organiser le recueil du consentement avec les professionnels de santé, mettre en place les moyens logistiques pour la vaccination, orchestrer les séances pour l’injection, etc. Ce dossier relève d’un dossier technique très large, qui n’a rien à voir avec l’usage que Gérard Larcher sous-entend » [il n’est pas dans le sous-entendu, mais dans l’affrontement, plus sain que la prose de Monsieur MDB].

« Dans les faits, le recueil du consentement repose à l’heure actuelle sur des consultations, où l’information est transmise oralement de médecin à patient [et dans les deux sens, on l’espère, sous forme de dialogue]. Ensuite, le recueil du consentement lui-même ne nécessite pas de remplir des dizaines de pages [nul ne l’affirme, sauf dans ces lignes de MDB]: cela prend la forme d’une fiche [à compléter], d’une page, de type « Je soussigné [prénom, nom], consens à me faire vacciner contre le coronavirus SARS-CoV-2, conscient(e) des bénéfices et risques liés à la vaccination », avec signature [le journaliste ne semble pas savoir si la nature et l’origine du vaccin sont précisées, pour approbation…]. Vous pouvez trouver un exemple issu de l’Ehpad à Civray [Ehpad de la Vienne, pris au hasard ou révélation intrusive et malveillante du lieu où est hébergé le père du président du Sénat ? Une indication bafouant l’obligation de réserve concernant les personnes exposées ], ou encore un exemple partagé par le journaliste Jordan Pouille [Le Monde et Mediapart, source d’inspiration pour MDB] provenant d’un Ehpad public autonome. »

Le journaliste décide quelles sont les « VRAIES CRITIQUES À FORMULER »

« Il est d’autant plus dommageable de voir le président du Sénat apporter une fausse démonstration [elle est authentique: c’est du vécu et non du « lu » dans Mediapart], qu’il n’y a pas besoin de déformer la réalité pour critiquer [il ne serait pas le seul…] la stratégie gouvernementale [le petit jeune homme est visiblement davantage inspiré par la haine de LR, que par l’amour de Macron]. La lourdeur administrative a bel et bien été dénoncée par des observateurs et des observatrices scientifiques face aux autres pays [comparaison qui, dans VaccinTracker, justifie l’indignation de Larcher], relevant par exemple que le délai de plusieurs jours entre le recueil du consentement et l’injection était [et l’est toujours] problématique [MDB abonderait-il la fausse démonstration de Larcher ?].

La stratégie vaccinale de la France est clairement à la traîne [peu importe donc au journaliste les raisons qu’on puisse pointer pour avancer, et notamment celle énoncée par Larcher, comme simple citoyen vigilant], alors que l’urgence est à une vaccination rapide. En réaction aux critiques, Olivier Vérantanplan a récemment annoncé une nouvelle mouture stratégique [est-il permis d’y voir une énième volte-face?], basée [ou fondée, sur du sable] sur la simplification, l’amplification et l’accélération [un nouveau triptyque de litérateurs adeptes du rythme ternaire] des vaccins — passant notamment par l’ouverture prochaine d’un enregistrement volontaire à la vaccination [l’ami MDB est passé relayeur n°4 du gouvernement, pour le ‘finish’]. Reste à savoir comment cette nouvelle stratégie plus rapide sera mise en pratique ; la conférence de presse du jeudi 7 janvier étant très attendue sur ce sujet. » Les directeurs d’Ehpad se verront-ils interdire l’envoi du

Dans son « adresse aux Français », Macron ne faisait pas rêver MDB : « Je compte sur chacun d’entre vous, je serai là, nous serons là, et nous y arriverons tous ensemble. » 

Si on veut dépasser la chicaillerie médiocre de journalistes obscures

Le président Larcher a également confirmé la mise en place par le Sénat d’une « mission commune d’information » sur « les conséquences sanitaires, économiques et sociales » de la pandémie. Pour lui, le gouvernement a fait « un choix qui n’est pas du tout adapté aux types de vaccins aujourd’hui disponibles » et « il n’y a pas d’autre réponse que la vaccination de manière collective du fait même des conditions de conservation » du vaccin Pfizer/BioNTech.

De son côté le patron des Républicains Christian Jacob a également tracé un axe de réflexion, estimant sur RTL que « quand on se compare avec nos voisins, la réalité c’est l’incompétence, l’incapacité à gérer les choses ». Des avis qui en valent d’autres, mais surtout des propositions, plutôt que de la bave rance. Christian Jacob a également tracé un axe de réflexion, ce qui paraît subalterne et échappe aux minus habens militant « au sein » [!] de la presse préoccupée d’occulter les propositions de la droite constructive.

Le « responsable » de cette situation est Macron, a ajouté Ch. Jacob, selon qui « il faut s’appuyer sur le seul réseau qui est fiable, efficace, opérationnel, c’est celui des maires », alors que « les maires n’ont pas été mobilisés ».

Gérard Larcher a, quant à lui, recommandé de nommer à la tête de la campagne de vaccination « un logisticien », « d’entamer avec les collectivités territoriales, un vrai dialogue dans la confiance pour aller extrêmement vite » et enfin de « débureaucratiser ce pays ». « C’est une affaire de logistique, c’est une affaire d’organisation », a-t-il insisté, en demandant à « déconcentrer au préfet, dans un dialogue avec les élus ». Les deux s’accordent pour neutraliser l’arrogant Vérantanplan, un impuissant prétentieux et autoritaire: sa stature présidentielle n’est pas démontrée; elle est même plombée.

« Le Sénat va mettre en place une mission commune d’information pour suivre l’ensemble des aspects, des conséquences de cette pandémie, bien sûr sanitaires mais surtout économiques, sociales et sociétales », a-t-il par ailleurs confirmé. Il fallait en informer le lecteur… Composée de 19 membres, cette mission, qui sera installée le 13 janvier, aura pour tâche de suivre les effets de la pandémie dans toutes ses dimensions, sanitaires, économiques, sociales ou sociétales, a-t-on appris mardi de source parlementaire.

Pour ne pas dépendre uniquement des informations fournies par le ministère de la Santé, elle bénéficiera de moyens financiers spécifiques, afin d’avoir sa propre capacité d’expertise.

Face aux nombreuses critiques sur le lent démarrage de la campagne de vaccin en France par rapport à l’Allemagne ou au Royaume-Uni, le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé mardi matin que la vaccination sera accélérée et simplifiée. Sans indication de date, ni de lieux…