Loi immigration: pressions de proches de Macron sur les députés pour qu’ils ne votent pas la version du Sénat

Des macronistes de gauche portent atteinte à la séparation des pouvoirs.

A force de braquer sur eux les caméras, Mélenchon et ses affidés – bons clients des chaînes info en continu – réussissent à faire oublier que la France compte chaque jour plus de « nationaux » que d’insoumis. Macron peine à exister et se montre donc aux quatre coins du pays et dicte aux grands de ce monde ce qu’ils doivent faire, par exemple à la Chine de s’impliquer à Gaza.

Macron avait bâti sa campagne en se posant comme meilleur rempart au FN, mais celui-ci a muté en RN et réussi sa notabilisation. De quoi convaincre les électeurs modérés de droite et de gauche de voter pour lui puis de soutenir ensuite sa politique, selon l’idée pleine de bon sens qu’il était dans l’intérêt collectif du pays qu’il réussisse. Avec son projet de loi immigration, Macron craint fort que le coup du Sénat passe si près que son chapeau tombe et que le cheval de la macronie fasse un écart en arrière.

Le 14 novembre, le Sénat a adopté le projet de loi sur l’immigration. A l’Assemblée, son examen commence en commission le 27 novembre et en séance le 11 décembre. Et voici justement que Macron lâche les chiens sur le troupeau bêlant de ses députés.

C’est une lettre comminatoire, par son contenu, mais surtout du fait de l’identité de ses sbires. Un groupe de personnalités a écrit à tous les députés de l’alliance présidentielle pour leur demander de ne pas se laisser séduire par la loi sur l’immigration issue du Sénat : Philippe Aghion, Marisol Touraine, Jean-Marc Borello, Pascal Brice, Daniel Cohn-Bendit, Romain Goupil, Philippe Martin, Thierry Pech et Jean Pisani-Ferry. Tous sont des macronards ou l’ont été. Un nom retient particulièrement l’attention, celui d’un ancien membre de cabinet de Laurent Fabius, un homme d’affaires et président du directoire du groupe SOS, association spécialisée dans l’entrepreneuriat social,  Jean-Marc Borello, proche d’entre les proches, l’un des co-fondateurs d’En Marche. Autre point commun : tous ont une sensibilité de gauche. Enfin, deux d’entre eux (Thierry Pech et Jean Pisani-Ferry) s’étaient déjà dressés contre une précédente loi immigration, celle portée par Gérard Collomb durant le premier quinquennat : le 16 janvier 2018, ils publiaient une tribune dans Le Monde intitulée : « M. Macron, votre politique contredit l’humanisme que vous prônez ! »

Macron foule aux pieds la liberté de conscience des députés de son mouvement minoritaire. A la veille de l’arrivée du projet de loi immigration en commission paritaire au Palais-Bourbon, des intimes ou des proches de Macron appellent les députés de l’alliance présidentielle à « ne pas voter » la version des sénateurs adoptée mi-novembre.

« Le texte adopté au Sénat constitue une rupture. Il fait droit à des mesures proposées de longue date que ni le Sénat ni l’Assemblée n’avaient jamais voulu prendre en compte », écrivent les signataires de cette tribune publiée par L’Opinion.

Cohn-Bendit, Touraine et Pisani-Ferry parmi les signataires

Ils jugent que les nouvelles dispositions introduites par les sénateurs représentent « une hostilité de principe désormais affichée non seulement à l’égard de l’immigration mais des étrangers eux-mêmes, le plus souvent à raison de leur origine et de leur culture« .

Parmi la liste des personnalités qui ont participé à cette tribune, on trouve plusieurs proches de Macron à l’instar de Marisol Touraine, ex-ministre de la Santé sous François Hollande (ré-intégrée au Conseil d’Etat qui désormais pantoufle depuis 2019 à la présidence d’Unitaid, organisation internationale qui vise à réduire le prix des médicaments, mais qui veut faire contrepoids aux ralliés à Macron venus de la droite, bien que battue à la dernière législative ) , ou encore Jean-Marc Borello, l’un de cofondateurs de Renaissance (ex-En marche).

Jean Pisani-Ferry, Philippe Martin et Philippe Aghion comptent également parmi les visages signataires. Ces économistes avaient planché sur le programme présidentiel d’Emmanuel Macron en 2017 et ont depuis pris leur distance.

L’ex-écologiste Daniel Cohn-Bendit, le cinéaste Romain Goupil ou Pascal Brice, l’ex-directeur de l’OFPRA, ont également co-signé ce texte, tout comme Thierry Pech, le président du think tank Terra Nova.

Une version sénatoriale qui prend en compte les réalités de l’immigration nouvelle

Cette tribune de la société civile cherche à peser dans la bataille alors que l’alliance présidentielle doit croiser le fer à l’intérieur même de ses troupes dans les prochains jours. En effet, de très nombreux apports au projet gouvernemental votés par le Sénat ébranlent les modes de pensée de certains caciques de gauche dont la moyenne d’âge est 70 ans. Fin du droit du sol, fin de l’aide médicale d’Etat, disparition de l’article 3 (compensée par une modification controversée de l’art. 4) qui cherchait à régulariser les travailleurs sans-papiers dans les métiers en tension, autant de modifications qui donnent au projet une ossature en adéquation avec la demande de la France silencieuse…

Les sénateurs, menés par le patron des LR au Sénat Bruno Retailleau, ont considérablement renforcé ce projet de loi porté par Gérald Darmanin, sans bousculer les sénateurs Renaissance qui ont, eux aussi, voté ce projet de loi. La tribune réagit donc en urgence et dans l’outrance. « Ce texte est porteur d’une stigmatisation généralisée des personnes étrangères mais il ne nous paraît comporter aucune garantie de ‘fermeté’ ou à tout le moins d’efficacité« . A priori.

L’impossible équilibre à l’Assemblée

Le locataire de la place Beauvau s’est, lui, félicité, de la version sénatoriale. Le quadragénaire a ainsi salué « un texte co-construit », « enrichi par le Sénat ».

De quoi sérieusement inquiéter l’aile gauche de la macronie qui tient à tout prix à ce que le projet de loi ressemble à la copie promise par l’exécutif, qualifiée d’entre-deux « humanité » et « fermeté », version spéciale du « en même temps » classique et de la stratégie du « pas de vagues », inadaptés à la situation nouvelle créée par l’immigration clandestine de masse incontrôlée, des campements insalubres, de centres d’accueils dépassés par les événements et de mineurs isolés ingérables.

Le président totalitaire de la commission des Lois Sacha Houlié a de son côté déjà exprimé son mépris de la Chambre haute, en promettant de « rétablir le texte ambitieux de l’exécutif ». Ajouté au mépris de la Chambre basse, anesthésiée au gaz 49.3, le parlementarisme est gravement menacé.

Au risque de perdre les voix de la droite qui refuse farouchement un titre de séjour aux clandestins dans les métiers en tension et dont le gouvernement a tant besoin en l’absence de majorité absolue? La tribune des courtisans confirme que l’exécutif s’affole à la perspective des débats en commission dans les prochains jours.

L’espoir d’une alliance entre la gauche et la majorité

Les signataires de ce texte veulent croire, si peu soit-il, à une éventuelle alliance entre une partie de la macronie et un moignon de la gauche pour parvenir à sauver l’équilibre du texte. « Nous saluons l’esprit d’ouverture qui a permis à des élus de la majorité et de l’opposition d’adopter des positions communes sur certains aspects du projet de loi« , écrivent-ils au mépris de la réalité de leur arrogance constitutive, puisque l’alliance présidentielle a pris pour habitude de mettre au panier l’immense majorité des amendements de l’opposition.

Plusieurs figures de la gauche comme Fabien Roussel (PCF) et Julien Bayou (EELV) se sont réunis en septembre dernier aux côtés de Sacha Houlié et la députée apparentée Renaissance Stella Dupont pour faire la Une de Libération et défendre la création d’une carte de séjour pour les travailleurs en situation irrégulière dans le BTP ou la restauration.

Une tribune d’élus MoDem a également été signée début novembre pour défendre le rétablissement de l’aide médicale d’Etat, dont le retour dans le texte à l’Assemblée est défendu par Élisabeth Borne et le ministre de la Santé Aurélien Rousseau.

« Il vous revient de stopper une dérive dangereuse »

« Nous ne sommes pas dans la tonalité des donneurs de leçon. Nous appelons par exemple à une gestion plus ciblée des OQTF. Mais on sent qu’on à un moment de bascule dans le discours politique », nous explique l’un des signataires, Pascal Brice, spécialiste des questions migratoires.

Pour convaincre, les signataires ont prévu d’aller à la rencontre des députés de la majorité ces prochains jours. « Il vous revient de stopper une dérive dangereuse et de mettre le pays sur le chemin de l’efficacité et de l’apaisement. Nous comptons sur vous et restons à votre disposition pour échanger », conclut la tribune, non sans se donner d’importance.

Rappelons-le, deux des signataires, Thierry Pech et Jean Pisani-Ferry, s’étaient déjà opposés dans un appel à Emmanuel Macron en 2018 à la loi asile-immigration portée par Gérard Collomb, le ministre de l’Intérieur de l’époque.

Quelques stats ?

Accusation LFI de racisme RN à l’Assemblée: condamnations instantanées, justice expéditive

La NUPES et le parti du président ont l’indignation partisane

Photo censurée:
le 12 juillet dernier, le député Renaissance (ex-LREM) Rémy Rebeyrotte avait effectué un salut nazi en pleine séance à l’Assemblée nationale à destination d’un député RN.
Sans « heurter » Macron…

« Qu’ils retournent en Afrique » ou « qu’il retourne en Afrique », voilà l’alternative – sortie de son contexte – qu’exploite l’extrême gauche et qui divise les observateurs. L’interpellation qui a suscité une vive émotion à l’Assemblée nationale, jeudi 3 novembre, prête à confusion lors de la séance de questions au gouvernement. Une aubaine  pour les antifas de la Nupes. Le propos du député du RN Grégoire de Fournas, sorti de son contexte, a interrompu la prise de parole du député LFI Martens Bilongo qui évoquait « le drame de l’immigration clandestine » mis en scène par SOS Méditerranée, association qui soutient la mafia des passeurs de clandestins au large de la Tunisie et de la Libye. La présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, a été conduite à mettre fin à la séance.

Le groupe RN affirme que le député de Gironde parlait d’un « bateau » de migrants mentionné dans la question, et « en aucun cas » de M. Martens Bilongo, un élu du Val-d’Oise. « Nous sommes en face d’une manipulation de La France insoumise qui cherche à dénaturer mes propos pour me faire tenir des propos dégueulasses vis-à-vis d’un collègue député français de la Nation qui a la même légitimité que moi sur ces bancs », s’est défendu Grégoire de Fournas devant la presse. Marine Le Pen, de son côté, a dénoncé une polémique « grossière » des « adversaires » du RN.

Réactions de députés isérois sur Twitter ou au micro de France Bleu Isère.

Septembre 2020: le médecin à Sainte-Foy-lès-Lyon a été interdit d’exercice parce qu’il refuse de mettre un masque et non pas pour ce salut nazi.

Les députés isérois réagissent à l’incident crée mar la NUPES au cours de la séance des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale ce jeudi après-midi.

Le bureau de l’Assemblée nationale se réunira ce vendredi pour décider du niveau de sanction qui lui est d’ores et déjà promise. La France Insoumise a pour sa part réclamé l’exclusion de ce député. Et surtout, les gauches et les revanchards du parti présidentiel, privé de majorité absolue, comptent bien exploiter le doute dans les media qui font l’opinion.

Des sanctions demandées par Véran, le porte-parole du gouvernement

L’Isérois Olivier Véran, ex-socialiste, estime que « le Front national a montré son vrai visage » et réclame « des sanctions à la hauteur de ces propos infâmes ». Que demande-t-il contre l’islamo-gauchiste Eric Piolle, maire écolo subversif de Grenoble ?

En écho à Véran, la députée qui le remplace dans la première circonscription, Servane Hugues, produit une pensée de haute volée: « le racisme n’a pas sa place à l’Assemblée nationale, ni nulle part en France ». Personne ne dit le contraire.

Autre députée de la majorité à réagir sur Twitter, Caroline Abadie, qui succède à …Erwann Binet et qui, comme Véran, est née à Saint-Martin-d’Hères : « Voilà ce qu’on entend dans l’hémicycle quand on a des députés RN à l’Assemblée nationale », « des propos qui nous agressent tous ». Une essentialisation réflexe à l’extrême gauche.

Les réactions de la NUPES en Isère 

La députée insoumise – et donc anti-républicaine – Elisa Martin a immédiatement réagi sur Twitter. Elle demande, comme son groupe, l’exclusion du député RN, « parce que c’est inacceptable et que le racisme est un délit », dit-elle au micro de France Bleu Isère. La cause est entendue ! Sans procès, sinon politico-médiatique. La présomption d’innocence et le doute n’ont pas place dans un esprit stalinien.

Même indignation chez Europe Ecologie les Verts. Pour la présidente du groupe à l’Assemblée, Cyrielle Chatelain, « les cravates ne cacheront pas ce qu’est le RN ». 

Alexis Jolly, seul député RN de l’Isère, réagit au jugement politique sans procès

Cette phrase « parle de ces bateaux de migrants ou des migrants qui sont à l’intérieur et non pas du député de la Nupes », assure Alexis Jolly, député RN de l’Isère. Une sanction serait donc « regrettable » selon lui mais surtout signe que « dans cet hémicycle, on ne peut plus rien dire ». 

Pourquoi le président Macron se mêle-t-il des incidents parlementaires ?

A 16 h 55, après quelques minutes de confusion, Yaël Braun-Pivet a mis fin à la séance alors que restaient plusieurs interventions programmées, « compte tenu de la gravité des faits « et de « l’émotion légitime » de l’Assemblée, en fait récupération politicienne de la NUPES dont les députés ont fait le siège du perchoir de Yaël Braun-Pivet. De telles interruptions de séance se multiplient.

Dans l’heure qui a suivi, le chef de l’Etat s’est dit « heurté » par cet incident, selon son entourage. Cette réactivité de Jupiter est d’ailleurs exceptionnelle. Il faut donc que l’incident soit politiquement exploitable contre un parti dont le candidat pourrait lui succéder à l’Elysée en 2027.

Macron est « heurté » par les propos « intolérables » prêtés jeudi à Grégoire de Fournas et exprime son soutien au député de La France insoumise Martens Bilongo « insulté », selon lui, a indiqué jeudi soir l’entourage du chef de l’Etat, sans attendre que le contexte soit analysé et l’intention avérée, malgré ou à la faveur de la confusion sémantique. « Le Président est heurté par ces mots qui dans l’hémicycle, comme hors de l’hémicycle, sont intolérables. Soutien au parlementaire insulté », a fait savoir la même source élyséenne anonyme. Méthode peu directe et peu franche, mais qui révèle une urgence, voire une précipitation, à envenimer le débat, s’agissant d’un parti rival arrivé second à la dernière présidentielle.

Les éléments de langage qui circulent en macronie accablent d’ailleurs le RN, qualifié de « raciste décomplexé » qui révèlerait sa « face cachée » après un sans faute de plusieurs mois, mais ils taisent le deux poids deux mesures de la présidence de l’Assemblée qui, tantôt prononce un rappel à l’ordre pour un député Renaissance/LREM qui fait le salut nazi dans l’hémicycle, tantôt l’exclusion d’un député RN pour des propos sujets à interprétation et récupération politiques.

Les staliniens sortent du bois

Au tribunal suprême de LFI, Jean-Luc Mélenchon, son  lieutenant-général, a réclamé sur Twitter la « déchéance et l’exclusion de l’injurieur ».

De source parlementaire, le député concerné est passible d’une « censure simple », soit la privation pendant un mois de la moitié de l’indemnité parlementaire ou d’une « censure avec exclusion temporaire », c’est-à-dire la privation pendant deux mois de la moitié de l’indemnité allouée au député avec interdiction de prendre part aux travaux de l’Assemblée et de reparaître au Palais-Bourbon pendant quinze jours.

Dans le camp présidentiel, le groupe Renaissance « ne siégera pas » avant une sanction lourde contre le député RN, a indiqué son vice-président Sylvain Maillard. « Ils ont beau mettre des cravates […], c’est un mouvement profondément raciste, conclut. Leur dignité, ç’aurait été de le faire sortir. »

Depuis l’élection inédite de 89 députés RN à l’Assemblée, le groupe de Marine Le Pen s’était astreint à jouer la carte de la notabilisation. Il n’a toutefois pas évité les polémiques, comme lorsque le doyen d’âge José Gonzales avait d’entrée fait l’éloge de l’Algérie française de son enfance le 28 juin, ou lors d’une récente séance houleuse où deux députés RN avaient traité le ministre de l’Économie Bruno Le Maire de « lâche » et le ministre de l’Education Pap Ndiaye de « communautariste ».

Ces invectives avaient donné lieu à des sanctions de la présidente de l’Assemblée nationale, sanctions qui doivent elles aussi faire l’objet d’un débat en bureau de l’institution.

« Aujourd’hui l’extrême droite a montré son vrai visage », a estimé de son côté la présidente du groupe insoumis à l’Assemblée Mathilde Panot. « Nous allons demander la sanction la plus forte, l’expulsion pour plusieurs mois » de ce député.

Carlos Martens Bilongo s’est dit lui « tellement triste » : « C’est honteux d’être renvoyé à sa couleur de peau aujourd’hui. » « Le racisme n’a pas sa place dans notre démocratie », a réagi la Première ministre Élisabeth Borne, en indiquant que « naturellement », le bureau de l’Assemblée nationale « devra prendre des sanctions ». La plus haute instance collégiale de l’Assemblée se réunira dès vendredi à 14 h 30.

« Une manipulation de La France insoumise », dénonce Grégoire de Fournas

Viticulteur dans le Nord Médoc, Grégoire de Fournas exerce son premier mandat, à 37 ans. Il ne s’était pas signalé jusqu’ici au Palais-Bourbon, où il siège à la commission des Affaires économiques.

Rémy Rebeyrotte, convaincu de salut nazi dans l’hémicycle a reçu de la présidente Yaël Braun-Pivet un rappel à l’ordre, premier niveau de sanction prévu par le règlement de l’institution.

Assemblée : Jean-Philippe Tanguy, candidat du RN à la présidence de la commission des Finances

LR et LREM, prêts à notabiliser le RN en soutenant sa candidature

La normalisation du RN et de la droite nationale est en marche. Jean-Philippe Tanguy, député RN de la Somme, sera le candidat du parti d’extrême droite à la présidence de la commission des Finances à l’Assemblée.

Le président du premier parti à l’Assemblee nationale, Jordan Bardella a indiqué que Jean-Philippe Tanguy, député de la Somme et ancien directeur adjoint de la campagne présidentielle de Marine Le Pen, sera le candidat du Rassemblement national pour la présidence de la commission des Finances. Il a aussi indiqué que le doyen des députés de la nouvelle législature, qui est le député RN des Bouches-du-Rhône José Gonzalez, 79 ans, présidera, à ce titre, la première séance de la nouvelle Assemblée, prévue mardi à 15 heures.

“Pas des députés de seconde zone”

Les députés RN «exigeront naturellement ce qui leur revient de droit à l’Assemblée nationale : la représentation en commission, la présidence de la commission des Finances, et nous soutiendrons la candidature de Jean-Philippe Tanguy, ancien membre de la
Commission permanente
Commission 1 (ressources, fusion, administration générale, finances, personnel, affaires juridiques), ainsi qu’une vice-présidence de l’Assemblée nationale et la questure», a affirmé Jordan Bardella, patron par intérim du RN.

Rallié au RN, après avoir quitté Nicolas Dupont-Aignan, dont il était le bras droit, J.-Ph. Tanguy, 36 ans, est diplômé de l’Essec et de Sciences Po Paris.

Il a notamment travaillé auprès de la présidente de General Electric France, Clara Gaymard, l’épouse de Hervé, ex-secrétaire d’Etat dans le gouvernement Juppé (1995-1997), ministre de l’Agriculture (2002-2004), et ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie (2004-2005) dans le gouvernement Raffarin III. Il démissionne à la suite de l’« affaire Gaymard ». J-Ph. Tanguy a «un parcours dans les grandes entreprises, il est intéressé par la gestion des finances publiques, il sera parfaitement compétent à ce poste», a estimé J. Bardella, qui a «salué» à ce sujet «la position démocratique du président du Sénat».

«Le premier groupe parlementaire d’opposition à Emmanuel Macron mérite le respect. (…) J’appelle le pouvoir à respecter la démocratie, nous ne sommes pas des députés de seconde zone et le RN a toute sa place dans les institutions», a-t-il souligné.

Premier groupe d’opposition

Mercredi, le président LR du Sénat, Gérard Larcher, avait estimé que la tête de la très stratégique commission des Finances à l’Assemblée «devrait revenir» au RN, compte tenu du règlement de la Chambre haute, suscitant la colère du chef du PS Olivier Faure qui l’a accusé de «détruire le front républicain».

Selon ce règlement, le président de la commission des Finances doit être issu de l’opposition. «Or, je constate que le RN est le premier groupe d’opposition. Donc, elle devrait lui revenir», avait ajouté G. Larcher.

La présidence de cette commission est attribuée par un vote interne, prévu le jeudi 30 juin. La majorité traditionnellement n’y participe pas, laissant les oppositions négocier. Mais certains macroniens totalitaires ont laissé entendre qu’il pourrait en être autrement cette fois-ci. Après avoir diabolisé le RN, le parti présidentiel peinait à mettre ses aigreurs dans sa poche et son mouchoir par-dessus.

A l’extrême gauche, l’Insoumis Eric Coquerel, LFI à la NUPES, est candidat. La socialiste Valérie Rabault (PS et NUPES également) est aussi candidate et suggère une présidence tournante interne au conglomérat des gauches Nupes.

La Nupes est ainsi confrontée à l’une de ses premières causes prévisibles de conflit et d’implosion.