L’union avec la gauche révolutionnaire fracture la gauche réformiste

Des voix républicaines s’élèvent à gauche

« Insoumis » et donc ouvertement anti-républicains. L’ennemi est clairement désigné dans la bataille des législatives. Si une certaine gauche a trouvé un accord pour s’allier les 12 et 19 juin prochains, chez les socialistes comme chez les écologistes, les opposants à l’accord avec La France Insoumise (LFI) ont fait connaître leur refus ce 8 mai. Les communistes seraient en revanche unanimes au côté de l’islamo-gauchiste, décolonial, anti-flic et anti-européen.

De son côté, et à la différence de Hollande, Marine Le Pen a confirmé ce 8 mai sa candidature à sa propre succession dans le Pas-de-Calais.

« Reddition », « naufrage », « infamie sans nom » : les socialistes et écologistes opposés à l’accord électoral noué avec la France insoumise se sont succédés dans les médias. « Un Tout sauf Mélenchon est en train de se construire », a assuré l’ex-Premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis.

Manuel Valls veut combattre le « Mélenchonisme ». Le candidat de la majorité présidentielle a attaqué la Nupes, l’alliance PS-PCF-EELV-LFI : « Tous les candidats de cette soi-disant union populaire sont des candidats mélenchonistes qui vont appliquer son programme s’il arrive au pouvoir », a-t-il dit au micro d’Europe 1.

Les dissidents PS déplorent des candidats LFI « parachutés » sur des territoires socialistes

La maire PS de Vaulx-en-Velin Hélène Geoffroy, cheffe du courant minoritaire opposé à l’accord avec LFI, a déploré sur Europe 1 une « reddition » voire même un « naufrage » et « une forme d' »escroquerie », avec « un certain nombre de candidats de La France insoumise » qui seront « parachutés » sur des terres socialistes.

Daniel Cohn-Bendit dénonce l’accord destiné à « faire campagne pour Mélenchon ». « Les électeurs de gauche rêvent d’une revanche, ils ne se reconnaissant pas dans Macron ni dans Marine Le Pen », concède l’eurodéputé écologiste Daniel Cohn-Bendit sur LCI au lendemain de la tribune qu’il a signé dans les pages du Monde où il estime que l’accord de la Nupes est une « escroquerie ». « Mais là de dire : « On va faire campagne pour Mélenchon Premier ministre », après tout ce qu’il a dit », n’est pas entendable, selon lui.

La firme Mélenchon

Népotisme. La famille Mélenchon fait écho à la famille Le Pen. Le maire PS de Villeurbanne, Cédric Van Styvendael, a accusé un profesdionnel du parachutage politique, le compagnon de Maryline Mélenchon, fille de Jean-Luc Mélenchon, Gabriel Amard, membre du Parti socialiste jusqu’en 2008, maire de Viry-Châtillon (Essonne en région Ile-de-France), devenu conseiller régional La France insoumise en… Auvergne-Rhône-Alpes (2021) et gendre de Jean-Luc Mélenchon, ce que l’intéressé dément, assurant à BFMTV retourner « au bercail familial ».

« Comme un symbole de l’accord signé entre Insoumis et socialistes qui ne passe pas partout, cette sixième circonscription du département est depuis mercredi le théâtre d’un bras de fer entre Cristina Martineau, adjointe à la mairie [de Villeurbanne, Rhône] et qui aurait normalement dû concourir aux législatives pour le Parti socialiste (PS), et Gabriel Amard, officiellement investi par la Nouvelle Union populaire écologiste et sociale (Nupes) », relève Le Journal du dimanche. Evincée, Cristina Martineau a laissé éclater sa rancoeur auprès du média : « A Villeurbanne, le message de Jean-Luc Mélenchon, c’est ‘mon gendre avant les femmes’.« 

Or, aux élections européennes du 25 mai 2014 dans… le Grand Est, son faible résultat de 5,2 % des voix n’a pas permis à l’anti-sioniste Amard d’obtenir un siège au Parlement de Strasbourg. Petit-fils de la présidente-fondatrice de la société Dante Alighieri à Lyon, il est directeur du Formateur des Collectivités et co-président d’une association nationale d’usagers de l’eau. 

Favoritisme. Les tensions post-accord entre PS et LFI sont symptomatiques du chaos à gauche avec l’empêchement de la candidature légitime de Lamia El Aaraje (PS) dans la 15e circonscription de Paris.

Si la candidate doit lâcher son siège au profit de l’Insoumise Danielle Simonet, qu’elle a pourtant battue dans les urnes – mais que Mélenchon veut rétablir de force -, de nombreux socialistes, dont Olivier Faure, estiment qu’elle est « la candidate légitime » pour mener le combat de la gauche pour les législatives dans cette circonscription.

L’ancien premier ministre Lionel Jospin était sur un marché de la 15e circonscription de Paris dimanche 8 mai. Le trotskiste socialiste était dans les quartiers populaires du 20e arrondissement pour soutenir Lamia El Aaraje, « candidate légitime » malgré l’accord entre le PS et LFI pour les législatives.

Robert Ménard estime que l’union à gauche a été conclue sur « des bases foireuses »

Au micro de LCI, le maire de Béziers et soutien de Marine Le Pen, Robert Ménard évoque « des bases foireuses » concernant l’accord à gauche ayant abouti à la Nupes. Il dément espérer une union des droite avec Eric Zemmour.

Divisions chez les écologistes

La Confédération paysanne soutient la NUPES, dit Jean-Luc Mélenchon
« La Confédération paysanne déclare souhaiter la victoire de l’Union populaire », se réjouit Jean-Luc Mélenchon dans un tweet. Il estime qu’il s’agit d’un « encouragement extraordinaire ».

Mais aussi des voix dissidentes chez les Verts. Le Parti socialiste n’est pas le seul camp de gauche où l’accord avec La France Insoumise dérange. Dans une tribune au Monde publiée hier, trois anciens députés européens écologistes, Jean-Paul Besset, José Bové (ex-Confédération paysanne) et Daniel Cohn-Bendit accusent, avec des mots très durs, les dirigeants des Verts de trahir les valeurs fondatrices du parti.

Qui vous a donné le droit de disposer de nos consciences, au nom d’obscures tractations électorales ? », « n’avez-vous pas honte ? », demandent-ils en exprimant leur « colère » et leur « dégoût » face à ce qu’ils appellent une « escroquerie » et une « infamie sans nom ».

Noël Mamère fustige les écologistes José Bové et Daniel Cohn-Bendit, opposés à l’accord avec LFI.

Dans une tribune au Monde, l’écologiste fustige la prise de position de ses amis José Bové et Daniel Cohn-Bendit, qui dénonçaient, il y a quelques jours, l’accord des Verts avec La France insoumise, désormais réunis au sein de la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale. A ses yeux, « ils ont dissous la radicalité qu’ils incarnaient et dans laquelle nous avons été nombreux à nous reconnaître, dans un réformisme que le capitalisme s’est empressé d’annexer ».

Les députés de la majorité présidentielle qui se présentent sous la bannière floue et attrape-tout « Ensemble » (confédération LREM-Horizons-MoDem) revendiqueront-ils d’avoir été élus sur une « escroquerie » et une « infâmie » de NUPES, (Nouvelle Union Populaire Ecologiste et Solidaire, formée du Pôle écologiste (comprenant notamment Europe Ecologie-Les Verts), du Parti communiste français, PCF, et de dissidents du Parti socialiste) autour de l’hégémonique La France Insoumise, LFI ?

LIEN PaSiDupes : Clémentine Autain veut une initiative de rue contre les réactionnaires

LIEN PaSiDupes : Afghanistan: le port de la burqa n’est plus un choix libre

‘Renaissance’, variant de LREM, parti présidentiel

Le premier quinquennat Macron était moyen-âgeux, le suivant sera reloud et sinistre

Trois chevaux sur le retour
au bout de leurs vies
célèbrent l’enterrement de Renaissance

A plus d’un mois des législatives, la majorité présidentielle a annoncé ce jeudi la création de la confédération « Ensemble », qui réunira le nouveau parti du président Macron, ‘Renaissance’ (ex-LREM), ‘Horizons’ et le MoDem.

Bonne ambiance…

Les représentants des mouvements politiques de la galaxie macroniste annoncent avoir trouvé un accord d’union d’investiture pour les législatives, sous la forme d’une confédération rassemblant Renaissance (ex-En Marche !), Horizons et le MoDem.

Le parrain a forcé sur la bouteille

Le parti présidentiel La République en marche change en effet de nom et devient « Renaissance », un « parti populaire [sans ancrage ] qui a vocation à être ouvert [racoleur] » pour « toujours faire le choix des Lumières [Renaissance au XVIIIe siècle…] contre l’obscurantisme [la transparence arrive?] », a indiqué jeudi son délégué général Stanislas Guerini, le « grand Nicodème »…

« Nous initions aujourd’hui un mouvement de refondation de La République en marche pour pouvoir continuer à élargir ce mouvement politique qu’a créé le président de la République Emmanuel Macron il y a un peu plus de six ans dans un parti politique qui portera le nom de Renaissance », a expliqué l’ancien patron de LREM lors d’une conférence de presse à Paris.

https://vm.tiktok.com/ZMLW877Ym/

Du neuf (et confusant) avec du vieux

Les partis de la majorité lancent leur confédération « Ensemble », tandis que La République en marche devient « Renaissance ». Or, Ensemble !, de son nom complet Ensemble ! existe déjà depuis 2013… C’est d’abord le ‘Mouvement pour une Alternative de Gauche, Ecologiste et Solidaire’, depuis les 23 et 24 novembre lors d’assises nationales à Saint-Denis, par Les Alternatifs, Convergences et Alternative, la Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique, la Gauche Anticapitaliste, une large majorité des militants de Gauche Unitaire et des personnalités précédemment non-membres d’une organisation politique. Le coucou Macron a encore pondu dans le nid d’un autre !

Six ans plus tard, Renaissance a été plagié par la liste macronienne aux Européennes 2019. Aux législatives, la majorité se regroupe dans une confédération baptisée … « Ensemble » ! Ce sera désormais le nom de la formation de Macron, « fidèle à la volonté du président de la République », « fidèle à ce que nous faisons sur la scène européenne », selon les termes de S. Guérini.

https://vm.tiktok.com/ZMLW87wQj/

Environ 400 candidats pour Renaissance

Mardi déjà, le parti du président – allié au MoDem – avait dévoilé une première liste de candidats investis pour les élections législatives, mais il s’agissait essentiellement de prétendants sur lesquels ne planaient que peu d’incertitudes. Ce jeudi, après la levée de quelques « points de blocage », la liste s’allonge officiellement avec des déçus.

Allié de la majorité présidentielle, Horizons, le parti d’Edouard Philippe, a obtenu 58 candidats pour les législatives et le MoDem de François Bayrou en aura entre 101 et 110. Renaissance devrait pour sa part présenter autour de… 400 candidats.

Jusque-là, le doute se portait surtout sur les représentants d’Horizons, le parti d’Edouard Philippe, l’ancien Premier ministre ayant fait part de son mécontentement face à l’absence de « discussions » multilatérales.

‘Avec vous’, c’est fini. Macron fera sans nous… Ce n’était qu’un slogan…

Les électeurs sauront-ils en votant ‘Ensemble!’ s’ils votent pour la gauche républicaine ou pour la gauche extrême? Devinez à qui profitera la confusion…

LIEN PaSiDupes – Législatives : des « guerres de clans » dans la majorité présidentielle dénoncées par Bayrou