L’IFOP alerte sur le risque d’explosion sociale

Brigitte Macron demande quel pays est plus aidant: aux frais des contribuables, un détail ?

L’auto-satisfaction des proches de Macron empêche la France d’aller mieux que la Suisse, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, la Finlande ou la Suède, par exemple.

D’ailleurs, près d’un Français sur deux (48%) dit être révolté face à la situation économique et sociale actuelle en France (+1 point par rapport à décembre 2022), 32% se disent résignés (+2 points par rapport à décembre), ce qui n’est pas tellement plus positif et seulement 2% apparaissent enthousiastes. Cette nouvelle vague met ainsi une nouvelle fois en exergue un très faible niveau d’optimiste dans l’Hexagone.

Couplé à ce profond pessimisme, une large majorité de Français (79%) considère que, dans les prochains mois, la France peut connaître une explosion sociale avec l’émergence d’un mouvement du même type que celui des Gilets jaunes, chiffre le plus haut enregistré depuis 1998 (première utilisation de notre indicateur), à l’exception de novembre 2020 (85%), période du deuxième confinement en France.

Plus alarmant encore, plus d’un Français sur deux (52%) souhaite que la France connaisse une explosion sociale, dans les prochains mois, avec l’émergence d’un mouvement du même type que celui des Gilets jaunes. Dans le détail, nous constatons des clivages en fonction de la proximité partisane : seulement 13% des proches de Renaissance – ex LREM – souhaitent une explosion sociale dans les prochains mois contre 87% parmi les sympathisants de La France insoumise et 71% parmi ceux du Rassemblement national.

L’Ifop a en outre sondé les Français sur différentes mesures envisagées pour réformer le système des retraites : 43% d’entre eux apparaissent favorables à l’augmentation des cotisations retraites payées par les employeurs et les salariés (-3 points par rapport à septembre 2022), suivi de l’allongement de la durée des cotisations (33%, -6 points). Concernant l’enjeu stratégique du recul de l’âge légal du départ à la retraite, une minorité de Français (32%, -5 points) se révèle favorable à un départ à la retraite à 64 ans et seulement 21% à un départ à 65 ans.

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« Il faut descendre dans la rue », riposte de Poutou aux 15 centimes d’aide à la pompe

Poutou juge « dérisoires » ces quelques centimes humiliants

La révolution en chantant

Macron confirme qu’il a « cramé » la caisse et que la France n’a plus le sou. Au « débat permanent » proposé comme une révolution par le président-candidat vertical, le révolutionnaire trotskiste Philippe Poutou répond par la révolte de rue.

« Le gouvernement nous pond un truc à 15 centimes, ça peut apparaître comme une provocation. Dans la population, ça n’apparaît pas comme une aide », a fustigé le candidat, jugeant le montant « très dérisoire ».

L’aide annoncée samedi par le gouvernement vise à faire face à la hausse continue des prix de l’énergie, aggravée par la guerre en Ukraine. Cette semaine, le prix de l’essence a dépassé la barre des 2 euros le litre, mais Macron s’oppose à la réduction de la fiscalité gouvernementale sur les carburants.

Le candidat du NPA appelle à la mobilisation

Face à cette aumône de Jupiter aux ménages, aux transporteurs et aux pompistes, du fait de ses sanctions contre la Russie en guerre en Ukraine, le candidat anticapitaliste estime que les prix devraient être gelés et appelle à se mobiliser.

« A la limite, on pourrait se dire qu’on n’a qu’à faire comme en Corse. Là-bas, quand ça se met en colère, quand ça brûle les palais de justice, le gouvernement recule un peu plus. C’est là qu’il faut que la colère s’exprime. A un moment donné, il faut descendre dans la rue, il faut dire merde », a-t-il déclaré sur BFMTV, en référence aux récentes manifestations qui ont émaillé l’île de beauté suite à l’agression en prison d’Yvan Colonna par un islamiste, ancien combattant du djihad en Afghanistan, Franck Elong Abé, 35 ans, qui purgeait déjà plusieurs peines à la prison d’Arles et dont la guerre en Ukraine écrase dossier de hauts faits. Poutou, Macron, même combat: « emmerder » l’Autre.

Déjà il y a cinq ans, le candidat du NPA à l’élection présidentielle de 2017, invité de Caroline Roux sur le plateau des 4 Vérités le lundi 3 avril, estima La solution viendra d’une mobilisation du peuple, pas d’un politicien sauveur ».  

Le candidat du NPA, qui a obtenu in extremis ses parrainages pour l’élection présidentielle, a également estimé que le gouvernement a pour mission de « reprendre l’argent chez les riches », notamment chez le géant du secteur Total, afin de redistribuer les richesses dans la population. « C’est un gouvernement de riches, qui n’arrive pas à s’imaginer qu’il y a des pauvres dans ce pays », a conclu Philippe Poutou.

Carburants : Castex relève de 10 % du barème de l’indemnité kilométrique

Sucette d’un collaborateur de président sortant – non déclaré mais en campagne – soucieux de son bilan

Seuls les « gros rouleurs », quand ils sont imposables (50% de la population) et ont un emploi, à l’exclusion des demandeurs d’emploi, notamment, le barème permettant de calculer l’indemnité kilométrique des ménages déclarant au fisc leurs frais professionnels va être « rehaussé de 10 % », en catastrophe, pour faire face à la hausse des prix du carburant – et donc, en proportion, des taxes gouvernementales – a annoncé Jean Castex mardi 25 janvier 2022. Ce relèvement devrait être officialisé « dès cette semaine » par un arrêté, a précisé, le premier ministre lors de la séance de questions au gouvernement à l’Assemblée.

Pour les quelque 2,5 à 3 millions de foyers concernés, à l’exclusion des Smicards, « l’effet sera rapide et direct, ose promettre le pouvoir, mais pas avant leur déclaration d’impôt sur le revenu 2021 ou les bénéfices de l’année dernière », a précisé Jean Castex. Ni rapide, ni direct, car 400 millions ne se trouvent pas sous le sabot d’un tel bourricot… Selon le chef du gouvernement, « cette revalorisation a vocation également à servir de référence, donc potentiellement à se répercuter sur les indemnités kilométriques directement versées par les employeurs à leurs salariés qui utilisent leur véhicule personnel ».

Alors que, poussés par un prix du pétrole en hausse, les carburants flambent, le gouvernement est mis sous pression depuis plusieurs jours pour trouver une solution à cette pression qui ampute le pouvoir d’achat des Français à dix semaines de la présidentielle. L’exécutif a déjà beaucoup sorti le carnet de chèques ces derniers mois et se trouve désormais fort dépourvu face à l’inflation… Il s’est résolu à un geste médiatique, mais symbolique, en versant 100 euros à 38 millions de personnes.

Mesure ciblée: limitée

Quant à l’indemnité inflation, de 100 € également, « 20 millions (?) de Français l’ont d’ores et déjà reçue », a assuré Jean Castex, mardi 25. « Les agents publics qui sont éligibles recevront leur indemnité sur la paie de fin janvier. Et fin février s’ajouteront 12 millions de nos concitoyens retraités, qui la percevront via leurs caisses de retraite », a-t-il poursuivi. A vérifier: lien PaSiDupes

A ce bonus, se sont ajoutés un versement exceptionnel de 100 euros annoncé pour décembre et pour les 6 millions de ménages bénéficiaires du chèque énergie, le report des hausses des prix du gaz temporairement limités à 4 % de la hausse des prix de l’électricité, du fait de la campagne écologiste de fermetures de centrales nucléaires, sans solutions alternatives satisfaisantes.

Dans le cadre de l’indemnité kilométrique, l’exécutif a donc choisi de limiter ce coup médiatique à « ceux de nos concitoyens qui roulent beaucoup, c’est-à-dire ceux pour qui le véhicule est finalement un moyen de travail ou de recherche d’emploi », a certifié Jean Castex, citant, par exemple, les « infirmières » ou « aides à domicile » en milieu rural, sans réitérer son assertion concernant les chômeurs.

Mais en écho à Bruno Le Maire, grand argentier de Macron, Castex a également écarté toute baisse du taux de TVA sur les carburants à 5,5 %. C’est celui deu secteur de la restauration… Ce « n’est pas la solution », se défend l’exécutif, car cette mesure « n’est pas ciblée sur ceux qui en ont le plus besoin » et elle « coûte des milliards, avec le risque qu’elle soit immédiatement effacée si le cours du baril grimpe encore », s’est justifié Jean Castex, sans pour autant chiffrer ce surcoût.

La faute au prix du baril ?

Le cours du baril actuellement environ (84. 62 $) est inférieur à, par exemple, celui des années 2011/2014, quand il était monté à plus de 105. 00 $ et, bizarrement, à l’époque le tarif des carburants était bien plus bas qu’à présent.

Les hausses des taxes gouvernementales, proportionnelles de l’envol du Brent, participent sévèrement à l’inflation et gravement au grèvement du pouvoir d’achat.

Le mécanisme de « taxe flottante » dans les prix des carburants désigne un ajustement de la taxe intérieure sur la consommation de produits énergétiques (TICPE, anciennement appelée « TIPP » jusque fin 2010) en fonction des variations du cours du pétrole brut. Il visait à atténuer les hausses des prix des carburants à la pompe.

Depuis 2014, la TICPE est désintégrée par intégration en composante carbone (taxe carbone ou CCE) dont le montant est appelé à augmenter jusqu’à 100 €/t de CO² en 2030, dans le cadre de la stratégie nationale bas carbone de lutte contre le réchauffement climatique requalifié en changement climatique. Diluée dans la taxe carbone, la TICPE (TIPP) est un levier perdu. Désormais, Bercy prétend que le gouvernement a perdu tout moyen d’action sur le prix des carburants à la pompe. A qui profite le crime?…

C’est la faute au baril de brut !

Alors ,que, poussés par un prix du pétrole en hausse, les carburants volent de record en record, le gouvernement était mis sous pression depuis plusieurs jours pour prendre une décision qui préserve le pouvoir d’achat des Français à dix semaines de la présidentielle. L’exécutif a déjà beaucoup sorti le carnet de chèques ces derniers mois pour faire face à l’inflation en décidant notamment de verser 100 euros à 38 millions de personnes. Deux mois plus tard, les fonctionnaires et les retaités attendent toujours. Lien PaSiDupes (dejà ci-dessus)

Où l’on voit que le niveau en maths a vraiment baissé dans ce pays. Quand le baril (160 litres) était à 65 dollars, le coût du gasoil était à 1.42 euros. Avec un baril à 86 euros, le gasoil est aujourd’hui à 1.66 euros. Cela veut dire que lorsque le litre de brut augmente de 0.13 euros, le gasoil monte de 0.24 euros. Mais c’est la faute au baril nous dit Jupiter. 11 centimes d’euros sont partis dans la nature. Bizarre? Oui, mais les Français ne comprennent rien: c’est particulièrement vrai, depuis cinq ans….

Macron arrose le sable avec un canadair

Ce que ne comprennent que trop bien les Français, à temps, avant avril 2022…

Après plusieurs secteurs économiques (dont les hôteliers, cafetiers et restaurateurs) arrosés début septembre de milliards (entre 5 et 7 milliards d’euros en quinze jours », 600 millions d’euros par an pour indemniser les agriculteurs victimes de catastrophes climatiques, 400 millions d’euros supplémentaires pour le développement des transports en commun des collectivités de province, 500 millions d’euros pour la mise en œuvre du « Beauvau de la sécurité » et deux jours plus tard, le jeudi 16 septembre, pour les ménages modestes, près de six millions de ménages modestes allaient bénéficier d’un chèque de 100 euros pour les aider à payer leur facture énergétique, soit 600 millions. puis 15 milliards d’euros supplémentaires pour la sécurité), cette indemnité, « 20 millions de Français l’ont d’ores et déjà reçue », a un peu hâtivement affirmé mardi Jean Castex. Pareil pour le versement exceptionnel de 100 euros en décembre pour les 6 millions de ménages bénéficiaires du chèque énergie, et le blocage des prix du gaz et la limitation à 4 % de la hausse des prix de l’électricité. L’exécutif a donc choisi de donner le sentiment d’une certaine empathie sociale à moindre coût. En pure perte, de l’aveu de Macron soi-même:

Lien video

Le chef du gouvernement, dans le sillage du ministre de l’Economie de Macron, a même également écarté tout abaissement de la TVA sur les carburants de 20% à 5,5 %.

Méprisant, l’exécutif chercherait-il à relancer le mouvement des Gilets jaunes? Sur des critères contestables et selon une stratégie cynique, Macron va distribuer des hochets jusqu’en mars, lorsqu’il se déclarera. Après, ce sera ‘open bar’ pendant un mois. Et cinq ans de malheur ? Macron a-t-il intérêt au chaos social pour s’imposer à la présidentielle?

Le Conseil d’Etat impose à Darmanin son nouveau schéma du maintien de l’ordre

Les juges nommés prennent l’avantage sur le Parlement élu

Les députés entre capitons rouges de l’hémicycle et urne funéraire portée par le Conseil d’Etat

En septembre 2020, le Conseil d’Etat avait retoqué la première mouture du SNMO présenté par Gérald Darmanin, annulant plusieurs de ses dispositions.

Lundi 6 décembre, Gérald Darmanin présentera docilement une nouvelle version modifiée du schéma national de maintien de l’ordre (SNMO), apportant notamment davantage de détails sur la place de la presse lors des manifestations. En juin dernier, le Conseil d’Etat avait, en effet, annulé plusieurs de ses dispositions et exigé que le ministère de l’Intérieur revoie sa copie.

La majorité présidentielle arrogante est-elle incompétente ?

Parmi les failles du projet présidentiel de SNMO mis en exergue par le Conseil d’Etat figurait notamment l’usage de la technique de la nasse qui consiste, lorsqu’une manifestation dérape, à encercler les manifestants dans un périmètre restreint que de nombreux observateurs estiment génératrice de tensions. Le Conseil d’Etat avait également retoqué l’obligation faite aux journalistes de quitter les lieux des manifestations à leur dispersion.

La question du maintien de l’ordre fait l’objet de vives controverses depuis la vague de protestation contre la loi travail en 2016 et, surtout, le mouvement des Gilets jaunes en 2018-2019. Leurs cortèges ont été émaillés de violentes échauffourées, de dégradations et de nombreux blessés dans les rangs des manifestants, notamment éborgnés par des tirs de LBD (lanceur de balle de défense) des forces de l’ordre.

Un mois avant la décision du Conseil d’Etat, la commission indépendante sur les relations entre la presse et les forces de l’ordre avait fait des propositions pour rapprocher les deux parties. Elle proposait notamment le non-recours aux accréditations pour la presse et l’absence d’obligation de dispersion lors des manifestations.

L’exécutif se prend une nouvelle gifle cuisante

En septembre 2020, le Conseil d'Etat avait retoque la premiere mouture du SNMO presente par Gerald Darmanin, annulant plusieurs de ses dispositions.

« La nouvelle version du schéma national du maintien de l’ordre permettra ainsi de décliner les conclusions de ce rapport », avait annoncé Macron en septembre en présentant les conclusions des consultations du Beauvau de la sécurité. Elle « permettra de consacrer la place et le rôle des journalistes, mais d’imposer aussi à toutes les parties prenantes présentes dans une manifestation ou à l’issue d’une manifestation des règles qui vont avec ces situations exceptionnelles comme il se doit », ajoutait-il.

« D’après nos informations, le SNMO révisé se met en conformité avec la décision du Conseil d’Etat », a affirmé Anne-Sophie Simpere, chargée de plaidoyer Libertés à Amnesty International France. « C’était important, notamment pour la liberté d’informer. » « Reste que la logique générale du schéma est problématique et ne permettra pas de mettre fin aux violations des droits humains que nous avons constatées », a poursuivi Anne-Sophie Simpere, qui a déploré que le SNMO « reste axé sur la répression plutôt que sur la protection et la sécurité de tous ».

Dans une étude publiée le 29 novembre, la Défenseure des droits – Claire Hédon (mouvement ATD Quart monde, converti en « Agir tous pour la dignité ») – a noté que les forces de l’ordre en France semblent « fortement marquées par un prisme confrontationnel » et enclines à appliquer la loi avec une « approche principalement punitive ». La Défenseure voudrait pour nous des policiers désarmés et des bisounours pour protecteurs contre les islamo-gauchistes, wokistes, féministes, séparatistes révolutionnaires.

6e samedi de mobilisation anti-passe sanitaire: ce qu’on en retiendra

Plus de 175.000 défenseurs des libertés ont manifesté en France, dont 14.700 à Paris.

Plus de 200 manifestations
dans toute la France,
ce samedi 21 août,
et une exhortation….

Les manifestants anti-passe sanitaire ont maintenu la pression pendant le week-end des retours de vacances. Ce samedi 21 août, à quelque dix jours de la rentrée, la sixième mobilisation consécutive s’est clairement cristallisée contre la stratégie de Macron. Plus de 200 manifestations ont eu lieu dans toute la France, ce samedi 21 août. Celle de Marseille a tourné en soutien au professeur Raoult, menacé à la tète de l’IHU.

357.100 manifestants « minimum » en France, contre 388.843 manifestants la semaine passée, ont été recensés par le collectif militant Le Nombre Jaune, qui publie un décompte ville par ville.

Selon le ministère de l’Intérieur, 175.503 personnes sont descendues dans la rue partout en France. Vingt personnes ont été interpellées lors de ces rassemblements et un membre des forces de l’ordre a été blessé, ont précisé les services de Gérald Darmanin. 

Tous les délires…

À Toulon, 6.000 personnes ont manifesté contre le pass sanitaire, selon la préfecture du Var, alors qu’ils étaient 800 à Fréjus.

Montpellier, ils étaient 9.500 opposants au passe sanitaire, par 31°, dans la rue, selon la préfecture de l’Hérault.

A Marseille, 4.000 personnes se sont également mobilisées, malgré une température ékevée, et d’ailkeurs seulement 2.500 à Nice et 2.500 à Aix-en-Provence.

A Toulouse, ils étaient 6.000.

Dans la petite ville de Pau (77.000 habitants), administrée par le macronien François Bayrou, MoDem, au moins 2.700 mécontents (selon la police) ont manifesté en matinée, dont une des figures emblématiques du mouvement des Gilets jaunes, Jérôme Rodrigues, qui a publiquement déclaré : « Vaccinez-vous si vous voulez, mais on est contre un passe à l’hôpital ou pour aller faire ses courses, on demande l’abrogation de la loi. »

Le passe sanitaire a été étendu depuis lundi à plus de 120 grands centres commerciaux et magasins de région parisienne et de la moitié sud de la France. Il peut s’agir d’une preuve de vaccination complète, d’un test antigénique de moins de 72 heures ou d’une preuve de maladie dans les six derniers mois.

Des manifestations hostiles à Macron

A Lille, le cortège – de 3.200 personnes, selon la préfecture – avançait derrière la pancarte « Dégageons Macron avec son pass et ses réformes à la con ». Apparaissaient quelques pompiers ainsi que des soignants – soumis à la vaccination obligatoire – telle une femme en blouse blanche, brandissant la pancarte « hier héros, aujourd’hui salauds ? Je vais être virée ! »

A Paris, 14.700 personnes se sont mobilisées en quatre cortèges, selon le ministère de l’Intérieur, rapporte BFMTV. Deux étaient à l’initiative de collectifs de Gilets jaunes et un autre à l’appel de Florian Philippot, chef de file des Patriotes.

Place du Châtelet, quelques centaines de manifestants vêtus de blanc avaient répondu à l’appel de l’ancienne Gilet jaune Sophie Tissier. « Le gouvernement va bientôt pouvoir savoir si on a été faire pipi au cinéma, ou si on a été faire nos courses », a-t-elle lancé, redoutant qu’on aille « vers un contrôle permanent des citoyens ».

« Pas touche à nos enfants »

Les opposants au pass sanitaire sont aussi vent debout contre l’éventuelle extension de la vaccination aux enfants de moins de 12 ans. Cette mesure n’est « pas d’actualité » en France, avait assuré jeudi le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer. Les 12-17 ans peuvent se faire vacciner depuis la mi-juin, et 55 % d’entre eux ont déjà reçu une dose.

« C’est toujours le même profil : [des malades] plus jeunes et non vaccinés »

Vendredi soir, près de 2.100 malades du virus étaient toujours hospitalisés en soins critiques en France, les situations étant très contrastées d’une région à l’autre.

Le CHU de Guadeloupe bat le rappel de tout son personnel et, selon un communiqué du préfet de région, « 60 décès supplémentaires sont à déplorer » depuis lundi, makgré des transferts de patients vers la métropole et l’envoi de 100 tonnes d’oxygène médical et 900 soignants en renforts.

En Polynésie française, les écoles, collèges et lycées vont fermer dès lundi, car « la propagation du virus Delta au sein des établissements scolaires […] nécessite une réaction forte », selon le président de l’archipel Edouard Fritch.

Vendredi, le premier ministre Castex, en déplacement au Centre hospitalier d’Etampes (Essonne), avait souligné qu’aucun des cinq malades admis en réanimation n’était vacciné, y voyant « la preuve par l’exemple ». « C’est toujours le même profil : [des malades] plus jeunes et non vaccinés », avait insisté Jean Castex.

A Paris, Florian Philippot a « dédié » la manifestation à son appel au professeur Didier Raoult – promoteur d’un traitement très controversé des malades du Covid-19 – alors qu’apparaissait le slogan (aussi un hashtag et une pétition) « touche pas à Raoult ». « Ils veulent honteusement l’évincer ! » a-t-il lancé au micro, en allusion aux déclarations du directeur général de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM) qui ne souhaite pas reconduire l’infectiologue de 69 ans à la tête de l’IHU Méditerranée Infection. Une basse vengeance de l’AP-HP de Martin Hirsch a Paris

Monique Bourhis, 75 ans et « pas vaccinée », est venue en train de l’Eure manifester comme « tous les samedis », avec le badge « pas touche à nos enfants » : « Je n’ai pas à montrer un document pour aller au café. Je ne suis pas contre le vaccin, mais j’attends le français. Là on saura ce qu’il y a dedans », dit cette retraitée sensible au discours de Florian Philippot et défiante envers les vaccins à ARN messager, qu’elle assimile à « du poison ». « L’obligation vaccinale serait légitime face à la peste, mais on n’a pas des charrettes de cadavres dans la rue », a dit aussi un cadre de 45 ans, Cédric, venu de Normandie manifester à Paris à l’appel de Florian Philippot.

À Marseille, la foule de plusieurs milliers de manifestants s’est également rendue devant l’IHP (institut hospitalo-universitaire) en maladies infectieuses fondé et dirigé par le professeur Didier Raoult – promoteur du seul traitement existant en l’absence de vaccin et pendant les pénuries cumulées de masques, de produits anesthésiants, de respirateurs et de personnels. Ce traitement des cas de covid était contesté par les « sachants » parisiens qui n’appliquaient pas le protocole du chercheur marseilkaus : à base d’hydroxychloroquine, il devait étre appliqué précocément, mais n’était plus opérant en salle de réa…

Chantant La Marseillaise, hymne national qui hérisse la gauche, ils lui exprimaient leur soutien, après les déclarations du directeur-général de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille qui ne souhaite pas reconduire l’infectiologue de 69 ans à la tête de l’IHU Méditerranée Infection.

Un autre bras armé marseillais du gouvernement a opposé au professeur-chercheur la limite d’âge dans les universités (68 ans) pour lui interdire d’enseigner.

Le mouvement, qui a commencé mi-juillet et rassemble au-delà de la galaxie vaccino-sceptique ou complotiste (variant du populisme), est marqué par une forte décentralisation. Samedi dernier, le ministère de l’Intérieur avait recensé 214.845 manifestants, un chiffre en légère baisse par rapport à la semaine précédente. Le collectif militant Le Nombre Jaune, publiant un décompte ville par ville, avait dénombré 388.843 participants, également en légère baisse par rapport aux 415.000 qu’il avait comptés le samedi précédent. Le pouvoir réactive ainsi sa stratégie du dénigrement et de la stigmatisation qui a alimenté et entretenu le mouvement des Gilets jaunes: Macron compte-il donc hystériser le dévat jusqu’en avril et la présidentielle?

Une mesure sur l’automobile à l’origine d’un nouveau mouvement de colère ?

La mise en place des ZFE pourrait entraîner un nouveau mouvement de contestation.

« Ça va mettre le feu à la France. » Après les bonnets rouges bretons et les gilets jaunes, mouvements nés de taxes sur l’automobile, jamais deux sans trois: la mise en place des « zones à faibles émissions », ZFE, est à haut risque.

« Ça va être les gilets jaunes puissance dix. On n’a jamais reçu autant de messages virulents, qui disent ‘si la mesure passe, je roulerai quand même’, je sortirai dans la rue pour manifester. Ces ZFE ne seront pas acceptées », prévient d’emblée Pierre Chasseray, Délégué Général de l’association 40 Millions d’automobilistes.

Les ZFE, qui visent à interdire d’accès aux centres-villes les voitures les plus anciennes, jugées plus polluantes, d’accès aux centres-villes. L’article 27 du projet de loi climat et résilience portant lutte contrele dérèglement climatique rend obligatoire la mise en place de Zones à faibles émissions-mobilités pour les agglomérations de plus de 150.000 habitants d’ici le 31 décembre 2024. Adopté à l’Assemblée nationale le 4 mai, le projet de loi est au Sénat.

L’automobile concentre toutes les psychoses écologiques

Depuis le 1er juin, les véhicules Crit’Air 4 ne sont plus autorisés à rouler dans la métropole du Grand Paris.

Ainsi, d’ici deux ans, les véhicules les plus anciens seront progressivement écartés d’une quarantaine d’agglomérations. Chaque ZFE a la possibilité de définir les critères d’exclusion. Ainsi, dans la métropole du Grand Paris, depuis le 1er juin, les véhicules Crit’Air 4 et 5 sont interdits de circulation en semaine. En juillet 2022, ce sont les véhicules Crit’Air 3 qui seront interdits à la circulation.

Du mouvement des gilets jaunes, né d’une hausse de la taxe carbone et donc du coût du carburant, aux bonnets rouges, contre l’écotaxe, en passant par les projets d’abaisser la vitesse à 80 km/h sur les nationales ou à 110 km/h sur autoroute, l’automobile est un sujet brûlant politiquement. Au point que les autorités ont souvent été contraintes de faire marche arrière.

« La voiture, symbole de liberté »

Car le rapport des citoyens à l’automobile est particulier. « La voiture n’est pas objet comme un autre, c’est un symbole de liberté. C’est un endroit qu’on habite, dans lequel on se sent bien, on y met sa musique, on y laisse des affaires personnelles. C’est pour cela qu’on a pas envie que les élites décident pour nous, et que cela suscite autant d’opposition à chaque mesure. C’est comme si l’on nous disait ce qu’on devait faire dans notre logement », décrypte le sociologue Hervé Marchal, auteur d’Un sociologue au volant. Le rapport de l’individu à sa voiture en milieu urbain.

Un attachement particulier à la voiture qui expliquerait les vives réactions à chaque mesure politique. Mais les ZFE vont au-delà de l’atteinte au simple symbole, pour le sociologue spécialiste des mobilités péri-urbaines. « Avec les ZFE, on va renforcer les inégalités sociales entre les habitants des centres-villes, plus aisés, et ceux des périphéries, les plus modestes. Ces ZFE vont éloigner des agglomérations qui sont des lieux de pouvoir des personnes qui ne peuvent déjà pas y habiter pour des raisons budgétaires. Là, on va leur dire que le moyen qu’ils ont d’y accéder, leur voiture, ne convient plus », poursuit Hervé Marchal.

7 voitures sur 10 bientôt bannie de 45 métropoles ?

Car pour accéder aux 10 villes les plus pollués, à partir de 2025, il faudra une vignette Crit’Air 1 ou 2, c’est-à-dire soit une voiture essence immatriculée à partir de 2006 ou un diesel à partir de 2011. Les autres agglomérations sont tenues de fixer leurs seuils. Selon l’association 40 millions d’automobilistes, 7 voitures sur 10 pourraient bientôt être bannies des 45 métropoles françaises.Pour afficher ce contenu, vous devez mettre à jour vos paramètres de confidentialité.

« Du jour au lendemain, des gens ne pourront plus utiliser leur voiture qui roule encore. Ils ne pourront plus entrer dans les agglomérations, ne pourront plus aller faire leurs courses, ne pourront plus aller a des rendez-vous. Ça va mettre le feu à la France », s’insurge Pierre Chasseray, qui pointe du doigt le coût d’un changement de voiture. 

Ça va renforcer les inégalités sociales et économiques »

« Quand vous achetez votre première voiture ou que vous avez des revenus modestes, les aides ne suffisent pas. Elles vont jusqu’à 6 000 euros, mais un véhicule dit « propre » coûte bien. plus cher. Tout le monde ne peut pas sortir des milliers d’euros de sa poche » poursuit le Délégué Général de 40 Millions d’automobilistes.

Une inquiétude partagée par le sociologue Hervé Marchal. « Avec ces ZFE, ceux qui sont déjà extérieurs à ces zones, car l’immobilier y est trop cher par exemple, on va leur dire que le seul moyen qu’ils ont pour s’y rendre, la voiture, n’est plus adéquat. Ça va renforcer les inégalités sociales, économiques et géographiques entre la France des centres-villes et celle des périphéries, et diviser un peu plus ces deux France », prolonge le sociologue.

Risque d’un mouvement similaire aux gilets jaunes

Une pétition a notamment été lancée par 40 Millions d’automobilistes à l’attention d’Emmanuel Macron pour abandonner cette mesure. Sur les réseaux sociaux, la grogne commence à se faire sentir. Des rassemblements, à l’audience encore très confidentielle, sont appelés « contre l’extension des ZFE ». Quelques groupes Facebook voient le jour, au niveau local, pour s’opposer aux ZFE, et des publications sont partagées dans les groupes toujours très actifs des gilets jaunes.

Capture Facebook
Capture Facebook

Une pétition, une mesure présentée comme écologique qui touche les automobilistes, une colère présente sur les réseaux sociaux… Le parallèle avec le début du mouvement des gilets jaunes est évident. « Il y a un risque d’un mouvement similaire aux gilets jaunes car la mécanique est la même. Les ZFE vont exclure des lieux de pouvoir, historique, une partie des gens, avec un pouvoir d’achat modeste », rappelle Hervé Marchal.

« On l’a vu, le mouvement des gilets jaunes, au début, a notamment ciblé les lieux de pouvoir et les lieux historiques donc évidemment il y a un risque d’avoir un mouvement similaire à celui des gilets jaunes », poursuit le sociologue. Manifestation sur les Champs-Élysées, dans les quartiers huppés, a proximité des lieux de pouvoir, attaque de la préfecture du Puy-en-Velay… les exemples ne manquent pas.

60% des Français ignorent ce qu’est une ZFE

« Quand les gens vont malgré l’interdiction continuer de rouler car ils n’auront pas les moyens d’acheter une nouvelle voiture, et qu’ils recevront une amende de 68 euros avec la mise en place des radars, ils vont craquer » prophétise Pierre Chasseray.

Jean-Baptiste Djebbari, le ministre délégué aux Transports, a en effet annoncé la mise en place d‘un système de vidéo-verbalisation dans la ZFE du Grand Paris d’ici la fin d’année 2021, ainsi que dans les autres ZFE déjà instaurées, afin de contrôler le respect des restrictions. 

La mise en place des ZFE, qui pourrait bouleverser le quotidien de nombreux Français, est pourtant encore très méconnue. Selon un sondage Harris Interactive pour le CNPA (Centre national des professions de l’automobile), 60% des Français ignorent ce qu’est une Zone à faibles émissions.

Ils vont tout de suite comprendre… A Bordeaux, qui a voté EELV, la vidéo-verbalisation permet déjà d’adresser des PV pour stationnement gênant via les caméras de vidéosurveillance de la ville, et elke a même été étendue il y a quelques jours au périmètre du centre historique de Bordeaux… Le PV de 135 euros est envoyé dans les 15 jours. Qui peut soutenir que l’écologie n’est pas punitive ? Et le vote vert masochiste?

Nouveau tour de France de Macron en campagne des Régionales dans le Lot

En plus de l' »état d’urgence sanitaire », le président ne s’applique pas de période de « réserve électorale »

Bisous de Manu dans le Lot:
carte postale électorale de Macron

La période dite de réserve électorale est fixée du 30 mai au 27 juin prochains pour les élections locales, départementales et régionales, des 20 et 27 juin 2021, dans moins de trois semaines.

Pour mémoire, la majorité présidentielle et sa presse avaient fulminé contre les tribunes de militaires, lanceurs d’alerte face au « délitement » du pays: ils dénonçaient des « séditieux »… Sous forme de pétition, ces militaires mettaient en garde contre « la guerre civile (qui) couve ». Ils lançaient un appel à « la survie » du pays, voyant venir en France « un Etat failli ». « Les militaires sont à 90%, et peut-être même à 100% d’active, pas d’accord avec les prises de position politiques d’une poignée d’énergumènes« , réagit au micro d’Europe Soir Jean-Luc Mélenchon, le fondateur de La France insoumise (LFI) et candidat à la présidentielle.

Un second texte provoqua l’insulte du même contre des défenseurs de la France et de plusieurs pays, dont le Mali (au 1er janvier, 50 soldats ont fait le sacrifice de leurs vies au Sahel depuis 2013 ): « En plus d’être des factieux, ce sont des lâches« , a lancé l’islamo-gauchiste LFI.

Macron respecte-t-il ce devoir de réserve qu’il entend imposer à ceux – des « énergumènes » – qui donnent, quant à eux, leurs vies pour assurer à la France un avenir?

Passage médiatisé de Macron à Saint-Cirq-Lapopie, bien que les habitants n’aient pas d’attentes

Elu village préféré des Français en… 2012, Saint-Cirq-Lapopie est instrumentalisé à des fins politiciennes. Faire de belles photos est-il digne et respectueux?

A quelques heures de la venue de Macron, les langues se délient et l’enthousiasme n’est pas unanime, même dans ce village médiéval Bien que ce village à l’écart du monde ait un maire LREM, ex-PS, les réactions sont partagées et lucides.

Pour l’heure, les rues de Saint-Cirq-Lapopie sont encore calmes. Rien ne peut laisser présager ce qui s’y déroulera ce mercredi 2 juin : la venue d’Emmanuel Macron. Le Président de la République y est en effet attendu dès 17h pour une visite du village et un temps d’échange avec les habitants, les élus et les commerçants. Un non-événement qui indiffère donc, que ce soit dans les ruelles étroites du village médiéval ou aux terrasses des restaurants: les Français ont gardé en mémoire le « Grand débat national » de propagande en réaction au mouvement des Gilets jaunes. «Pour nous, cela ne va rien changer, à part peut-être compliquer un peu l’organisation», s’irrite une serveuse.

Ugo Bernalicis (LFI) accuse cinq magistrats de parjure

Scandale à la Commission d’enquête parlementaire

Le président de la Commission d’enquête parlementaire consacrée aux « obstacles à l’indépendance du pouvoir judiciaire« , le député (LFI) Ugo Bernalicis, soupçonne six personnes auditionnées par les députés membres de la Commission de lui avoir « délibérément menti ». Révélée par L’Obs , la liste des cibles tient du bottin de la magistrature et de la haute fonction publique : elle réunit le premier président de la cour d’Appel de Paris, Jean-Michel Hayat, la procureure générale près la même cour, Catherine Champrenault, et l’ex-cheffe du très contesté Parquet national financier (PNF), Eliane Houlette, le procureur de la République de Paris, Rémy Heitz, l’avocat général à Lyon Jean-Michel Prêtre, le préfet de police de Paris, Didier Lallement, et le directeur général de la police nationale, Frédéric Veaux.

Le Parquet de Paris a reçu des courriers dénonçant ces faits de « témoignage mensonger sous serment » passibles de cinq ans d’emprisonnement et de 75.000 euros d’amende.

Deux signalements concernent l’instruction de l’affaire Fillon menée à charge

Ugo Bernalicis, élu de La France insoumise et président de la commission d'enquête parlementaire consacrée aux "obstacles à l'indépendance du pouvoir judiciaire".
Ugo Bernalicis, élu de La France insoumise et président de la Commission d’enquête parlementaire consacrée aux « obstacles à l’indépendance du pouvoir judiciaire« . 

« Lors de certaines auditions, j’avais été heurté par l’imprécision des réponses à nos questions », explique Ugo Bernalicis. Le cas de Jean-Michel Hayat est cité en exemple. Le 2 juillet, le magistrat a été interrogé sur les raisons de la désignation, en 2017, du juge Serge Tournaire, réputé pour son intransigeance, plutôt que de Renaud Van Ruymbeke pour instruire l’information ouverte contre François Fillon.

Le socialiste Jean-Jacques Urvoas a été garde des Sceaux du président Hollande du 27 janvier 2016 – 10 mai 2017: c’est en février 2017 que Serge Tournaire est codésigné avec deux autres magistrats pour mener l’instruction visant François Fillon et sa femme Penelope. Le 14 mars 2017, il met François Fillon en examen, alors qu’il est candidat à l’élection présidentielle. Ce choix avait entraîné un tournant décisif de la campagne présidentielle, aboutissant à la mise en examen rapide du candidat LR.

Dans ses premières déclarations, qualifiées de « laborieuses » par le député d’extrême gauche et rectifiées le 8 juillet à la marge par courriel, Jean-Michel Hayat expliquait qu’il n’avait pas eu d’autre option, en précisant qu' »il y avait beaucoup de dossiers relatifs à des personnes de la même appartenance politique au cabinet de M. Renaud Van Ruymbeke, notamment les dossiers Balkany qui ont été violents ». Dans son courrier au Parquet de Paris, le président de la commission estime que, sur ce point, « il n’a semble-t-il pas dit la vérité ». De fait, le juge Tournaire a lui-même été chargé de la quasi-totalité des dossiers visant Nicolas Sarkozy.

Un autre de ses signalements concerne la même affaire Fillon. Il vise cette fois l’ex-responsable du PNF, Eliane Houlette, et sa supérieure hiérarchique Catherine Champrenault. La première avait dénoncé à la commission des pressions exercées sur elle par la seconde et un harcèlement inhabituel pour obtenir des informations sur le cours de l’enquête. Invitée à s’expliquer, la procureure générale avait tenu des propos jugés « factuellement contradictoires », estime Ugo Bernalicis. Il en déduit que l’une des magistrates a menti à la commission, sous serment.

Que va décider le Parquet de Paris lui-même visé?

Ses accusations portent aussi sur les réponses données aux questions sur le traitement par la police et la justice des manifestations des Gilets jaunes à Paris.

Il est reproché au procureur Rémy Heitz d’avoir « transigé » avec la vérité sur le contenu d’une note aux magistrats du Parquet. Celle-ci encourageait le maintien en garde à vue des personnes interpellées « afin d’éviter que les intéressés grossissent à nouveau les rangs des fauteurs de troubles« . Lors de son audition, le 5 février, le magistrat avait démenti l’existence de ces propos, confirmée un plus tard par un communiqué du Syndicat de la Magistrature (SM), classé à gauche.

Le préfet de police, Didier Lallement, est mis en cause pour n’avoir pas fait interpeller des policiers participant à une manifestation interdite. Il avait indiqué à la Commission d’enquête parlementaire n’avoir « pas trouvé les organisateurs ». Ugo Bernalicis lui réplique qu’il n’a même pas cherché, alors que ceux-ci avaient été identifiés sur les réseaux sociaux.

Quant au directeur de la police, Frédéric Veaux, et à l’avocat général, Jean-Michel Prêtre, ils sont suspectés d’avoir dissimulé des violations du secret d’enquêtes en cours.

« Une instrumentalisation politique pure et simple » de la Justice

Quelle réponse sera donnée à ces courriers au procureur de la République? Ugo Bernalicis affirme qu’il relancera chaque mois le Parquet de Paris tant que celui-ci ne lui aura pas communiqué sa décision. Or, deux hauts magistrats parisiens, le procureur de la République et la procureure générale, sont visés. Comment dans ces conditions Rémy Heitz pourrait-il prendre une décision juridiquement incontestable? Il pourrait donc demander le dépaysement de la procédure dans un autre tribunal.

Si magistrats et policiers ne se sont pas exprimés jusqu’alors, ils ont reçu le secours du député (LREM) Didier Paris. En 2009, ce magistrat était salarié par la direction du groupe Saur, spécialiste français de l’environnement, et il a ensuite occupé la fonction de rapporteur de la commission présidée par Ugo Bernalicis, qui a pris seul l’initiative des signalements, comme le rend possible la règle. « Je n’ai pas eu le sentiment de mensonges systématiques pendant notre enquête », assure-t-il. « Pour moi, poursuit-il, il s’agit d’une instrumentalisation politique pure et simple venant d’un groupe LFI dont l’attente politique n’a pas été satisfaite. »