Quelle mobilisation pour ce 9e samedi qui inquiète le pouvoir après qu’il a annoncé son essoufflement?
Les anti-passe sanitaire restent déterminés. Ils se rassemblent ce samedi encore, avec 200 manifestations attendues partout en France pour ce neuvième week-end d’affilée de mobilisation qui, fait unique, a traversé la période estivale. 170.000 personnes sont attendues dans le pays, dont environ 30.000 dans la capitale.
Près de 200 manifestations sont à nouveau prévues samedi en France contre les atteintes aux libertés que symbolise le passe sanitaire imposé par le gouvernement pour contrer l’épidémie de Covid-19, neuvième acte d’une mobilisation hebdomadaire en baisse depuis plusieurs semaines. A quelques jours de la mise en œuvre de l’obligation vaccinale pour les personnels hospitaliers – vécu par certains comme un nouveau confinement autoritaire discriminant -, les autorités sont dans l’inquiétude d’une reprise intense de rentrée.
Les estimations officielles sont plus élevées que les chiffres recensés récemment : le ministère de l’Intérieur avait compté 140.000 manifestants samedi dernier, 165.000 la semaine précédente et 175.000 sept jours plus tôt. L’objectif est de relever la barre pour crier à l’épuisement de la contestation. Qu’en sera-t-il?
A Paris, quatre cortèges sont à nouveau prévus, dont deux sont considérés comme « sensibles », selon une source policière.
Deux cortèges de Gilets jaunes sont annoncés: l’un doit partir à midi de la place Chaban-Delmas (XVe arrondissement), à l’initiative du Gilet jaune Jérôme Rodrigues, et l’autre est un rassemblement devant l’hôpital Cochin à midi. Les deux cortèges se retrouveront ensuite à 15 heures, au Conseil d’Etat, place du Palais Royal.
Le troisième s’élance de la place Wagram (XVIIe arrondissement) à 13h pour rejoindre le Palais Royal.
Le quatrième est celui de Florian Philippot, chef de file des Patriotes, qui annonce un « cortège national gigantesque » à 14h au départ de la place du Paraguay, Porte Dauphine.
Prévu par le gouvernement pour fin août, puis tout début septembre, le seuil symbolique des 50 millions de premières doses de vaccin n’est toujours pas atteint: il atteint 49.239.856. Il en manque plus de 700.000… Et Macron s’affichait pourtant au pied du ring où la star française de la boxe, Tony Yoka, affrontait un poids-lourd croate, hier soir, vendredi 10 septembre: erreur de combat et « mise en danger de la vie d’autrui » ?
A partir de mercredi prochain, tous les salariés des hôpitaux et des Ehpad pourront être suspendus, sans rémunération, s’ils n’ont pas reçu au moins une dose.
« Nous sommes en guerre » : face au coronavirus, quand Macron sonnait la « mobilisation générale »
L’épidémie s’étendait de manière « inquiétante » et le chef de l’Etat avait décidé d’imposer à tous un confinement partout en France et de repousser le second tour des municipales.
![Emmanuel Macron lors de son allocution télévisuelle à propos de l’épidémie de coronavirus, à Paris, le 16 mars.](https://img.lemde.fr/2020/03/17/0/0/3600/2400/664/0/75/0/c8bafa4_hnD4gsAya23sby9PYlQAxbDM.jpg)
lors de son allocution télévisuelle consacrée à l’épidémie de coronavirus, à Paris,
le 16 mars 2020.
« Nous sommes en guerre. » A six reprises, Macron avait utilisé la même expression terrible. Sur un ton martial, visant à sonner la « mobilisation générale » contre un « ennemi (…) invisible, insaisissable », Macron avait joué son rôle le plus tragique avec talent. Lors de cette allocution solennelle de vingt et une minutes, le 16 mars à 20 heures – la deuxième en cinq jours –, le chef de l’Etat avait annoncé un arsenal de mesures d’autant plus radicales qu’elles étaient tardives après des mebsonges liés aux pénuries de matériels (masques comme lits et respirateurs), de médicaments (curare comme Doliprane) et d’effectifs de soignants, afin de lutter contre la pandémie du coronavirus. « Jamais la France n’avait dû prendre de telles décisions en temps de paix », s’était flatté d’emblée Macron, jouant les pères de la nation, un père sans enfant dans la vraie vie.
Ce samedi 4 septembre à Nantes, le rendez-vous est donné à 14 h à la croisée des trams, près de la place du Commerce, et une autre « déambulation festive » est annoncée dimanche entre la place Graslin et le château des Ducs de Bretagne. Avec free parties, qui subissent elles aussi une répression qualifiée de féroce par le medium alternatif Nantes Révoltée, sont attendues dans les rues de la ville. Promesse de convivialité ?