Douceur angevine : une étudiante violée par un étranger

L’important pour CNews, en titre: son calvaire a duré trois heures. Sensationnel ou sordide?

Le 31 août à 19h30, une étudiante de 20 ans est rentrée, après ses cours, dans son appartement situé le long de la ligne de tramway. Un homme a forcé sa porte, l’a violentée et l’a violée pendant trois heures.

Il s’agit d’un homme de 33 ans qui fait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français. Mais, sans papiers, impossible de l’extrader. Selon le procureur d’Angers, l’individu a assuré qu’il est de « nationalité » kosovare, mais les autorités du Kosovo ne l’ont pas reconnu. La Serbie et la Macédoine ont également été interrogées, sans succès.

En attendant, l’homme a été assigné à résidence dans un hôtel à Angers. C’est au cours de ses créneaux de sortie qu’il a commis le viol de la jeune femme. Il avait déjà été arrêté pour deux exhibitions et deux agressions sexuelles.

Déjà condamné en France au moins six fois depuis 2018 pour des vols avec effraction, outrages et rébellion, le trentenaire a également purgé des peines pour exhibitions sexuelles et agressions sexuelles, dont celle d’une handicapée au CHU d’Angers, précise le quotidien régional. Enfin, deux interdictions de territoire français pendant cinq ans ont été prononcées à son encontre en 2018 et 2019.

Le Kosovo est une entité très particulière. Sa déclaration d’indépendance le 17 février 2008, est contestée par la Serbie pour qui il est une province autonome, et ce territoire n’est reconnue comme état, ni par l’Organisation des Nations unies, ni par l’Union européenne.

A majorité albanaise (l’Albanie est un état dictatorial voisin, pro chinois, puis pro-soviétique), et comportant une minorité serbe,  le Kosovo est placé sous la protection d’une force de l’OTAN, la KFOR, qui assure la paix et l’ordre dans cette région, depuis les accords de paix de Koumanovo, datés de juin 1999. Plus de 95 % de la population sont de tradition musulmane, principalement sunnite avec une minorité de catholiques romains (2,2 %, soit environ 65.000 personnes, néanmoins).

La Serbie, le Kosovo et la Macédoine n’ont pas reconnu le violeur

Erjan I., qui a purgé ses multiples peines de trois à six mois de prison, n’a cependant pas été expulsé du territoire français. En cause, la non-reconnaissance des pays auxquels il prétend appartenir. «Erjan I., démuni de document officiel, s’est déclaré de nationalité kosovare mais le Kosovo ne l’a pas reconnu comme l’un de ses ressortissants», a indiqué la préfecture du Maine-et-Loire.

Vide juridique – Selon la loi française, un étranger condamné est renvoyé vers son pays d’origine, mais dans certains dossiers la procédure se complique. C’est le cas du trentenaire multirécidiviste s’est déclaré d’origine kosovare. Un bon plan: le Kosovo ne l’a pas reconnu comme l’un de ses ressortissants. La Serbie et la Macédoine non plus. Il n’est donc pas possible de l’expulser.

«La Serbie et la Macédoine ont également été saisies et ont répondu négativement. En l’absence de pays acceptant de l’accueillir, il n’a pas été possible de mettre à exécution la décision judiciaire.»

«Il est né en 1987 dans un pays qui s’appelait la Yougoslavie», rappelle auprès du journal le procureur d’Angers, Eric Bouillard. «Il n’est pas facile de reconduire des personnes dans des pays en guerre ou qui l’ont été. C’est pareil pour l’Erythrée. Le Vietnam ne répond parfois pas du tout.»

Des réfugiés érythréens posent le même problème de nationalité. Porte d’Aubervilliers à Paris, des Erythréens sont régulièrement amenés par des associations dites humanitaires et installés dans des tentes au bord du périphérique parisien où ils côtoient la pollution, le bruit et les poubelles. Ils se disent réfugiés politiques qui ont fui la dictature du président Isaias Afwerki. Tous ces Erythréens ont transité par la Libye où des passeurs les ont abandonnés et où des navires d’associations tout aussi humanistes les ont déposés en Italie. La France qui offre des conditions sociales d’accueil attrayantes a accordé à certains des papiers temporaires pour rester sur le territoire français. « Le gouvernement français est inhumain, témoigne l’un de ces migrants. Honnêtement [sic], c’est mieux qu’ils me renvoient chez moi. Je ne veux pas mourir ici. Je préfère mourir là où se trouve ma famille« .