Les jauges anti-covid refusées par RN et LFI dans leurs meetings

LREM, par obligation, et LR, par loyalisme, obtempèrent

En mai, le Conseil constitutionnel avait exclu les activités politiques, syndicales et cultuelles du champ des activités concernées par les restrictions sanitaires.

Rien ne les y obligeait. Le France insoumise et le Rassemblement national ont fait savoir ce mercredi 29 novembre qu’ils n’appliqueront pas de jauge lors de leurs futurs meetings électoraux. Des prises de position qui tranchent avec celle du parti présidentiel. Dans la foulée des annonces de Jean Castex et pris à partie par le monde de la culture, LREM avait fait savoir dès lundi qu’elle appliquerait à ses propres rassemblements la limite de 2.000 personnes en intérieur et 5.000 en extérieur.

“La question ne se pose pas”, a déclaré Sébastien Chenu sur Europe 1, rappelant que la Constitution permettait “jusqu’à preuve du contraire” la tenue des “meetings et réunions politiques sans limitation”. “Cela n’empêche pas de prendre un certain nombre de dispositions” comme les gestes barrières ou la distanciation sociale, a néanmoins précisé le porte-parole de la candidate RN à la présidentielle Marine Le Pen. Cette dernière doit lancer officiellement sa campagne les 15 et 16 janvier 2022 par une “convention présidentielle” à Reims, dans la Marne.

“Il serait problématique d’instaurer une jauge”

Même son de cloche du côté de LFI. Pour le député Eric Coquerel, “il serait problématique d’instaurer une jauge” pour les meetings de Jean-Luc Mélenchon. Interrogé sur RMC, il a annoncé que le candidat insoumis, qui doit tenir un meeting le 16 janvier au parc-expo de la Beaujoire à Nantes, n’appliquera pas les “mesures liberticides” du gouvernement.

“On peut très certainement réfléchir à des questions de densité”, a toutefois proposé le parlementaire insoumis, notant les éventuels “problèmes de financement des salles” qu’une telle décision pourrait poser.

Guillaume Lacroix, président du Parti radical de gauche et soutien de la candidate “envisagée” Christiane Taubira, a de son côté appelé sur FranceInfo à “la responsabilité” des candidats et des partis politiques afin que “les réunions publiques ne soient pas des clusters”. “Je n’imagine pas un instant que quelqu’un joue avec le feu sur cette crise”, a-t-il ajouté, car “la question de la pandémie ne s’arrête pas avec la démocratie”.

Une série de mesures pour contrer Omicron

En mai, le Conseil constitutionnel avait exclu les activités politiques, syndicales et cultuelles du champ des activités pour lesquelles il est nécessaire de disposer du pass sanitaire. Une décision que les Sages ont confirmé le 9 novembre dernier. “La présentation du passe sanitaire ne peut être exigée pour l’accès aux bureaux de vote ou à des réunions et activités politiques”, avaient-ils par exemple expliqué.

Lundi soir, le premier ministre, accompagné du ministre de la Santé, Olivier Véran, a formulé plusieurs mesures pour “pour freiner le variant Omicron”, qui provoque depuis plusieurs semaines une vague de contaminations inédite.

Parmi les restrictions annoncées: le retour des jauges pour les rassemblements, rappelant que le droit constitutionnel assurait “une protection plus forte” aux meetings politiques et aux lieux de culte qui ne sont donc pas concernés par ces mesures ; la réduction à trois mois du délai pour pouvoir faire sa dose de rappel ; le durcissement des sanctions contre les faux pass sanitaires ; le renforcement du télétravail et la transformation du passe sanitaire en passe vaccinal.

11e samedi: les anti-passe sanitaire n’ont pas fait mieux

La mobilisation rassemblerait-elle mieux si elle était clairement anti-Macron?

Manifestation contre le pass sanitaire et l'obligation vaccinale pour certaines professions, le 18 septembre 2021 à Nantes (AFP/Sebastien SALOM-GOMIS)
Le passe sanitaire cristallise les tensions politiques

La presse continue de faire le jeu du pouvoir macronien en présentant ce onzième samedi comme un rassemblement anti-passe sanitaire, alors  que les mots d’ordre visent les atteintes aux libertés.lors que plus de six Français sur dix étaient déjà favorables au passe sanitaire et à la vaccination obligatoire des soignants, selon un sondage Ipsos-Sopra Steria publié à la mi-juillet 2021 pour franceinfo et « Le Parisien/Aujourd’hui en France », et que les mots d’ordre visent les atteintes aux libertés.

« Contre Macron et ses mesures liberticides »: la mobilisation anti-passe sanitaire a enregistré une nouvelle baisse samedi où quelque 60.000 personnes, selon le ministère de l’Intérieur, ont arpenté les rues de nombreuses villes, lors du onzième épisode hebdomadaire.

Environ 63.700 manifestants dont 7.200 à Paris, ont été recensés à 18h00 par le ministère, pour 197 actions au total. La semaine dernière, à la même heure, Beauvau avait comptabilisé 80.500 participants dont 6.000 à Paris pour 199 actions. Ils étaient 237.000 participants le 7 août, au plus fort de la mobilisation.

Coronavirus : la situation en France (AFP/Simon MALFATTO)

Dans la capitale, où quatre cortèges ont arpenté les rues, quelques milliers de personnes, dont de nombreux « gilets jaunes », ont manifesté entre la gare de Lyon XIIe et le Sacré Coeur (XVIIIe); des tensions ont eu lieu au moment de la dispersion. D’autres ont répondu à l’appel de Florian Philippot (extrême droite) dans l’ouest parisien.

« Je manifeste contre Macron et ses mesures liberticides. Moi, je ne suis pas vacciné, je n’ai pas confiance, mais je serai peut-être obligé si les tests deviennent payants », a relaté Tristan, retraité de 72 ans, « gilet jaune de la première heure ».

La baisse a été particulièrement sensible dans le sud-est. A Marseille, quelque 800 manifestants, selon la préfecture, ont défilé. Il s’agit de la plus faible participation dans la cité phocéenne depuis le premier épisode de ce mouvement, le 17 juillet. Il y a une semaine, il y avait encore 1.500. Et jusqu’à 6.000 en août.

Les manifestants étaient 1.000 à Toulon, après avoir été jusqu’à 22.000 en août, et 1.500 à Nice (où ils furent jusqu’à 10.000).

A Nice, des manifestants se sont rassemblés, en marge du cortège, à proximité du domicile du maire Christian Estrosi. Ils ont été « maintenus à distance », a indiqué une source policière, ajoutant qu’ils s’étaient dispersés après « usage de la force ». Estrosi, qui avait appelé cette semaine à l’arrêt de ces manifestations dans le centre-ville, a jugé sur Twitter « inqualifiable » de s’en prendre à son « foyer familial ».

La mobilisation était également en baisse à Nantes (1.100) et Rennes (650).

A Bordeaux, plus d’un millier de personnes ont défilé, selon la police – contre près de 3.000 au début du mois – derrière une banderole géante « Liberté, vérité, souveraineté ». Aurore Laurent, une vendeuse de 24 ans, a qualifié l’application du pass sanitaire de « chantage inadmissible » .

Selon les chiffres communiqués par les préfectures, 2.000 personnes ont manifesté à Montpellier, 1.200 à Strasbourg, un millier à Lyon, 950 à Metz, 900 à Lille (contre 2.100 la semaine dernière) et 650 à Nancy.

A Reims, la préfecture a décompté 650 manifestants. Selon France Bleu, le chanteur Francis Lalanne a pris la tête du cortège.

Passe étendu le 30 septembre

Un projet de loi pour proroger le passe sanitaire au-delà du 15 novembre sera présenté le 13 octobre en Conseil des ministres.

Ce passe est devenu obligatoire le 21 juillet dans les lieux accueillant plus de 50 personnes. Il a ensuite été étendu aux hôpitaux, dès le 9 août 2021, sauf urgences, aux bars et restaurants, aux grands centres commerciaux sur décision préfectorale et, le 30 août, aux 1,8 million de salariés au contact du public.

Le 30 septembre, il doit être étendu aux 12-17 ans.

Cette nouvelle journée de mobilisation a eu lieu alors que plus de 50 millions de Français n’ont reçu qu’une seule injection du vaccin et que la décrue des malades de la Covid-19 se poursuit en France, bien que le virus résiste en Ile-de-France ou en PACA et dans la Caraïbe: vendredi 8.107 personnes étaient hospitalisées contre plus de 9.000 une semaine auparavant. Parmi ces patients, 1.586 se trouvaient en soins intensifs. Le passe sanitaire vise ainsi à réduire la résistance des rebelles en les confinant. D’où le sentiment de contrainte et d’atteinte au libre-arbitre de chacun.

Autre pression macronienne, le gouvernement a annoncé mercredi la levée, à partir du 4 octobre, de l’obligation du port du masque à l’école primaire, mais seulement dans les départements les moins touchés par l’épidémie de la Covid-19: une incitation à se faire vacciner.

La crise sanitaire est-elle politiquement instrumentalisée en France?

Mise en cause de l’obéissance aux pouvoirs manipulateurs

« Historiquement les choses les plus terribles, guerres, génocides, esclavages etc… ne sont pas issues de la désobéissance mais de l’obéissance” a écrit l’historien et politologue américain Howard Zinn.

Heureusement, depuis toujours, il y a dans le monde des hommes et des femmes qui ont su dire “non”. Ces figures fortes, engagées dans des combats au service des valeurs  démocratiques et de l’humanisme ont un point commun : elles ont eu le courage de ne pas accepter l’infamie, faisant triompher la liberté, la justice ou simplement un pan d’humanité.

Ici l’infamie, c’est le passe sanitaire (pas le vaccin qui est un autre sujet) dénoncé par Jean-Pierre Luminet qui renonce à ouvrir la conférence de la Société Astronomique de France, après avoir appris que seules les personnes munies de ce “laisser-passer” pourraient entrer dans l’enceinte du Conservatoire National des Arts et Métiers. Il devait également recevoir le prix Janssen 2021 qui lui a été attribué, un prix qu’il accepte, mais qu’il ne viendra pas chercher. 

https://www.facebook.com/plugins/post.php?href=https%3A%2F%2Fwww.facebook.com%2Fjeanpierre.luminet.1%2Fposts%2F4375281369174119&show_text=true&width=500

Un citoyen averti ne peut être dupe de l’état d’urgence sanitaire et de ces mesures liberticides et cet esprit éclairé a bien compris “l’instrumentalisation politique de la situation sanitaire”. Aussi écrit-il: “tant que cette monstruosité liberticide perdurera, je renoncerai à tout voyage en train ou avion, dussè-je en pâtir pour mes activités professionnelles”.

En d’autres temps, ils auraient été beaucoup plus nombreux à pétitionner, à manifester, à prendre la parole sur toutes les estrades. Est-ce le signe de l’épuisement d’une nation ? Difficile de répondre à cette question, mais en ces temps d’effondrement des libertés publiques, où l’Etat ne laisse plus l’individu assurer le plein développement de ses facultés, ils ne sont pas très nombreux pour la promotion de l’idée universelle. Pourtant avec l’instauration de ce pass de la honte, c’est toute la conception du rôle de l’État né avec le rationalisme de la philosophie des “Lumières” qui s’effondre et avec lui, la garantie des droits individuels supérieurs.

Il est d’ailleurs étonnant de constater que la plupart des scientifiques, intellectuels ou politiques qui s’indignaient des propos de Jean-Marie Le Pen lorsqu’il souhaitait isoler les malades du sida applaudissent aujourd’hui ces mesures qui portent gravement atteinte aux libertés.

Aujourd’hui, plus que jamais, nous aurions besoin d’un débat public éclairé. Or les récentes attaques médiatiques dont ont été victimes ceux qui osaient avoir une position scientifique ou intellectuelle différente, ont montré combien ce débat est cadenassé pour éviter l’irruption de toute opinion contraire à la pensée dominante. Et il est triste de constater que dans un moment de l’Histoire traversé par des situations d’une extrême complexité, qui devraient inciter à des efforts d’analyse prenant en compte une multitude d’éléments, l’immense majorité de la classe politique, médiatique et intellectuelle, a décidé de réduire ses réponses à des choix binaires instaurant de fait une ségrégation entre les citoyens.

Durant ces dernières semaines, nous avons vu se succéder des tribunes avec un vocabulaire digne de l’inquisition ou de l’union soviétique des années 30 à l’endroit des gens qui se questionnent légitimement sur les mesures de privation de libertés qui s’abattent sur ceux qui ne veulent pas obéir à des directives iniques.

Aussi sommes-nous sensibles à ce texte de Jean-Pierre Luminet mais également à l’appel du groupe Antigone qu’il a signé aux côtés d’autres intellectuels, scientifiques, artistes, universitaires dont le sociologue Michel Maffesoli, espérant que ces textes ne sont qu’un prélude à l’avènement d’un mouvement de résistance beaucoup plus large.

Convergence des luttes anti-passe sanitaire, entre extrêmes

Contre des « mesures liberticides », Florian Philippot et Gilets jaunes se rejoignent

136 rassemblements en France

Contre des « mesures liberticides », contre « la dictature sanitaire »… Ce samedi 17 juillet 2021, ils étaient 114 000, selon le ministère de l’Intérieur, à défiler dans les centres-villes de plusieurs villes pour montrer leur désaccord après les nouvelles mesures sanitaires annoncées par Macron, le lundi 12 juillet 2021.

Manifestation à Rennes ce samedi 17 juillet 2021.
« Je ne suis pas anti-vax. Je suis pour la liberté ».

114.000 personnes se sont rassemblées ce samedi 17 juillet pour manifester contre le pass sanitaire ou contre la vaccination obligatoire, ou les deux, suite aux annonces de mesures contraignantes par Macron, assorties de menaces de sanctions brandies par ses affidés. Ils ont notamment dénoncé une dictature sanitaire dans plusieurs villes de France. Aperçus des principaux rassemblements.

A Paris, 3 rassemblements

Les trois rassembkements ont mobilisé en tout 18.000 réfractaires, a précisé le ministère de l’Intérieur.

Ils étaient environ 1.500 personnes. Parmi eux, le « gilet jaune » Jérôme Rodrigues, qui a déclaré : « On est là pour les revendications des gilets jaunes et les restrictions des libertés. C’est pas une loi liberticide de plus qui nous fait sortir dans la rue. On a toujours été dans la rue »p.

Quelques dizaines de personnes participaient à un autre rassemblement, non autorisé, place de la République.

Un troisième cortège enfin, composé de quelques milliers de rebelles, s’est élancé du Palais-Royal (1er arr.) avant de traverser la Seine aux cris de « Liberté », « Non à la dictature sanitaire » ou « Macron démission », avec à sa tête l’ex-numéro 2 du Front national Florian Philippot, la députée ex-LREM covidosceptique Martine Wonner, le chanteur Francis Lalanne ou encore l’ex-égérie « gilets jaunes » Jacline Mouraud. Quelques tracts détournant l’étoile jaune avec la mention « pass sanitaire » étaient visibles.

3.000 manifestants à Toulouse, 4.250 à Marseille, 1.600 à Nice

A Toulouse, bien que la manifestation soit interdite par le préfet qui n’avait pas reçu de demande, ils étaient environ 3.000 personnes rassemblées, précise La Dépêche, à coup de « Pass sanitaire. On ne va pas se taire ! ».

A Marseille, 4.250 personnes se sont réunies vers 14 h, selon la préfecture de police, avec une majorité de soignants et plus d’une centaine de gilets jaunes, rapporte La Provence. Certains d’entre eux pointaient « les moutons » qui se font vacciner et les « mauvaises informations » relayées par la télévision.

A Montpellier, ils étaient plusieurs milliers à scander « Liberté, Liberté, Liberté » sur la place de la comédie.


A Nice, environ 1.600 manifestants, gilets jaunes, opposants au passe sanitaire, au vaccin obligatoire ou à la vaccination en général, ont sillonné le centre-ville.

Dans l’Ouest, une mobilisation soutenue

A Caen en Normandie, environ 2.000 personnes étaient rassemblées. On comptait 300 manifestants à Alençon. 250 à Cherbourg-en-Cotentin.

En Bretagne, à Rennes, ils étaient également 2.000 libertaires à manifester, contre 3.000 à Vannes et 400 à Quimper.

Dans les Pays de la Loire, Nantes a rassemblé environ 2.000 militants en début d’après-midi. Au Mans, ils étaient environ 500.

Dans les autres régions

Quelque 1.200 ont manifesté à Perpignan, 1.700 à Clermont-Ferrand, et 2.300 à Valence (Drôme).

A Dijon, la police a dû faire usage de gaz lacrymogènes et la circulation des tramways a été brièvement interrompue par des manifestants scandant « Liberté ! Liberté ! ».

A Lyon, seulement un millier (800, selon les sources) d’anarchistes s’est réuni. Neuf personnes ont été interpellées à Lyon au cours de cette manifestation non autorisée. Les membres des forces de l’ordre ont en effet reçu des projectiles, dont des bouteilles en verre, et ont répliqué avec des gaz lacrymogènes, ont confirmé les autorités. Six policiers et gendarmes ont été légèrement blessés. Une partie des manifestants (300, selon la préfecture) ont ensuite convergé vers la place Bellecour où des échauffourées ont eu lieu avec les CRS. La situation est revenue à la normale aux alentours de 18 h sur la place où se croisaient manifestants et Lyonnais effectuant leurs achats dans ce quartier commerçant.

A Lille, entre 1.500 et 2.000 manifestants – 900, selon la préfecture du Nord – ont défilé, parmi lesquels des « gilets jaunes » mais aussi le président de l’Union populaire républicaine (UPR) François Asselineau.

A Strasbourg, la manifestation a rassemblé 2.800 gauchistes, selon la préfecture, parmi lesquels quelques individus portaient une étoile jaune. A Nancy, ils étaient 1.200, selon la préfecture.

Confinement: nouveaux rassemblements de catholiques pour le retour de la messe

Frappés au coeur de leur foi, les Catholiques pointent une incohérence

Trente fidèles dans une chapelke comme dans une basilique

Après les rassemblements du week-end dernier, des catholiques se sont de nouveau réunis, ce dimanche 22 novembre, devants églises et cathédrales, à Paris, Bordeaux, Toulouse, Rennes ou encore Nantes. Ils réclament le retour de la messe en public, interdite pendant le confinement.

« La messe, bien de première nécessité »: des catholiques se sont de nouveau rassemblés ce dimanche 22 novembre devant églises et cathédrales dans plusieurs grandes villes en France pour réclamer le retour de la messe, interdite pendant le confinement. C’était notamment le cas dans l’Ouest, dans les Pays de la Loire, à Rennes ou encore Vannes.

Agenouillés à l’ombre de la cathédrale Saint-André à Bordeaux, plus de 300 fidèles ont récité un chapelet et entonné des chants et des récitations de prières lors d’un rassemblement, sous l’œil d’une présence policière discrète et entre deux banderoles « Rendez-nous la messe » et « Stop à la dictature sanitaire ».

« Pour nous, la messe c’est vital. On en a besoin tout de suite et maintenant. Cette interdiction est un non-sens. Les mesures sanitaires peuvent être mises en place et respectées dans les églises », a expliqué Elisabeth Blanchet, une étudiante qui a monté avec quatre amis le collectif  Pour la messe Bordeaux.

« On sera là tous les dimanches tant qu’ils ne nous rendront pas la messe », a-t-elle ajouté. Le 15 novembre, plus de 300 catholiques s’étaient déjà donné rendez-vous sur le parvis de la cathédrale Saint-André.

« La messe, bien de première nécessité »

Des catholiques à un rassemblement devant la cathédrale Saint-Étienne, à Toulouse, ce dimanche 22 novembre.
Des catholiques à un rassemblement devant la cathédrale Saint-Étienne, à Toulouse, ce dimanche 22 novembre.

Lundi 16 novembre, le gouvernement a prudemment donné son accord à une reprise des cérémonies religieuses avec public à partir du 1er décembre mais à deux conditions : le respect d’un nouveau protocole sanitaire au sein des lieux de culte et une évolution favorable de la situation épidémiologique.

Avant la prière collective, l’un des organisateurs a demandé aux fidèles de tendre les bras pour qu’ils s’écartent les uns des autres, afin de respecter la distanciation sociale.

Parmi les fidèles, de toutes les générations, certains portaient des petites pancartes comme « moins de tubes cathodiques, plus de messes catholiques ».

A Toulouse aussi quelques centaines de catholiques, dont beaucoup de familles avec enfants, se sont rassemblées devant la cathédrale Saint-Etienne pour le deuxième dimanche consécutif.

« On nous a arraché notre liberté de culte. On a besoin d’aller à la messe pour vivre pleinement notre foi », a affirmé Marie-Clémence Bourgeois, une étudiante en design de 20 ans.

Thomas Robesson, 42 ans, venu manifester en famille, ne comprend pas « la logique » du gouvernement. « Les bus sont pleins, les métros sont pleins, les supermarchés sont pleins, mais la messe est interdite »

Ils attendent l’allocution de Macron

A Lyon, environ 300 personnes, dont de nombreux jeunes et des familles, se sont réunies sur la place Bellecour. Des banderoles ont été tendues au pied de la statue équestre de Louis XIV. « Messe interdite par ordre du gouvernement, croyants, commerçants, artisans tous ensemble contre le confinement », pouvait-on notamment lire. « Restreindre le culte, c’est s’amputer d’une liberté » , a commenté une fidèle, Véronique.

A Lille, une petite centaine de personnes, essentiellement des jeunes et des familles, se sont rassemblées sur le parvis de Notre-Dame-de-la-Treille dans le Vieux-Lille et ont entonné des chants, dont « le Seigneur appelle tous ses militants à la reconquête de la chrétienté ».

A Paris, plusieurs centaines de fidèles ont prié ensemble devant l’église Saint-Sulpice à 17 h.  « L’eucharistie est le sommet de notre foi « , « La messe est pour nous la nourriture de l’âme », ont notamment dit les organisateurs au micro.

« Espérons que l’allocution du président de la République mardi apportera de bonnes nouvelles », a ajouté l’un d’eux.