Législatives 2024 : 24 ministres sont candidats, dont Gabriel Attal et Gérald Darmanin

Parmi les 4000 candidats aux législatives 2024, 24 ministres dont Gabriel Attal et Gérald Darmanin

Plus de la moitié du gouvernement dont Gabriel Attal et Gérald Darmanin sont candidats aux législatives des 30 juin et 7 juillet.
Plus de la moitié du gouvernement, dont Gabriel Attal et Gérald Darmanin, est candidate aux législatives des 30 juin et 7 juillet.

Sur les 35 membres du gouvernement, ils sont 24 à briguer un siège de député.

Gabriel Attal, désigné par la Constitution comme de parti, du camp macronien en l’occurrence, se représente dans sa circonscription, la dixième des Hauts-de-Seine, à Vanves, dont il est le représentant depuis 2017. Le Premier ministre avait été élu avec 60 % des voix en 2022, contre la socialiste Cécile Soubelet (40 %). Il exhorte aujourd’hui les électeurs à lui redonner leur confiance pour poursuivre sa mission à Matignon.

Toujours dans les Hauts-de-Seine, le ministre des Affaires étrangères, son ex-compagnon, Stéphane Séjourné tente pour la première fois de se faire élire député en se présentant dans la 9e circonscription comprenant Boulogne-Billancourt. La porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot remet en jeu son mandat dans la circonscription voisine.

Ailleurs en Ile-de-France, le ministre de la Fonction publique, Stanislas Guerini, et la ministre déléguée chargée des Entreprises, Olivia Grégoire, briguent un mandat à Paris. Ils sont trois députés sortants des Yvelines à se représenter : Aurore Bergé (Egalité), Marie Lebec (Relations avec le Parlement) et Jean-Noël Barrot (Europe). 

Franck Riester, le ministre délégué au Commerce extérieur, veut garder son mandat en Seine-et-Marne dont il est l’élu depuis 2007. Dans le même département, Frédéric Valletoux (Santé) repart aussi en campagne sous l’étiquette d’Horizons, tandis que Marie Guévenoux, ministre chargée des Outre-Mer et également soutien d’Edouard Philippe, est candidate à sa réélection en Essonne.

Darmanin joue son poste de ministre à Tourcoing

Dans le Nord, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur qui figure parmi les poids lourds du gouvernement, mène à nouveau campagne à Tourcoing. Il a déjà fait savoir qu’en cas d’échec, il démissionnera du gouvernement, y compris avant les Jeux olympiques qui débutent le 26 juillet.

Sa collègue chargée de l’Agriculture Agnès Pannier-Runacher, jamais candidate à des élections législatives, se présente aussi dans la région des Hauts-de-France, dans le Pas-de-Calais.

Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture, et Guillaume Kasbarian, ministre du Logement, se représentent tous deux en Centre-Val de Loire, respectivement dans le Loir-et-Cher et en Eure-et-Loir. Fadila Khattabi, ministre déléguée aux Personnes âgées et handicapées, et sortante de la Côte-d’Or, est à nouveau candidate. Marina Ferrari, (Numérique), est candidate à sa succession en Savoie. Sarah El Haïry (ministre déléguée à la Jeunesse) et Hervé Berville (secrétaire d’Etat à la Mer) représentent le camp présidentiel dans l’ouest du pays, en Loire-Atlantique et dans les Côtes-d’Armor.

Dans la partie sud du pays, ils sont quatre à se présenter devant les électeurs. Dominique Faure (Collectivités territoriales) en Haute-Garonne, Thomas Cazenave (Budget) en Gironde, Patricia Mirallès (Anciens combattants) dans l’Hérault et Sabrina Agresti-Roubache (Citoyenneté) dans les Bouches-du-Rhône. Le ministre de l’Industrie Roland Lescure brigue pour sa part encore le mandat des Français du Canada et des Etats-Unis.

La France a inscrit l’IVG dans sa Constitution

Mathilde Panot (LFI) salue une « promesse faite à l’avenir« , dont sont exclus les bébés sacrifiés

La France est devenue ce lundi 4 mars le premier pays au monde à inscrire explicitement dans sa Constitution l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Après le vote des parlementaires, le sceau du Congrès a été apposé sur le texte dans une salle voisine.

Dans une ambiance solennelle, Yaël Braun-Pivet, la présidente de l’Assemblée nationale et donc du Congrès, a signé la Constitution modifiée. Etaient réunis autour d’elle Gérard Larcher, président du Sénat, le premier ministre, Gabriel Attal, le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti, Aurore Bergé, la ministre chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, ainsi que Marie Lebec, la ministre chargée des Relations avec le Parlement. Une menteuse :

Ils se sont ensuite tous rassembléss autour d’une presse traditionnelle, un imposant appareil sous forme de balancier à vis qui a permis d’apposer le sceau de la République française en bas du docume et d’y fixer un ruban de soie tricolore.

Cérémonie de scellement le 8 mars

Après le vote du Congrès, Macron a annoncé une cérémonie de scellement pour la première fois ouverte au public, le 8 mars, Journée internationale des droits des femmes.

« Célébrons ensemble l’entrée d’une nouvelle liberté garantie dans la Constitution par la première cérémonie de scellement de notre histoire ouverte au public. Rendez-vous ce 8 mars, journée internationale des droits des femmes », a écrit le président dans un message publié sur les réseaux sociaux.

Prolongement d’une tradition française qui remonte aux Mérovingiens, mais qui n’est plus obligatoire depuis que la publication d’un texte au Journal Officiel fait foi, le « scellement » se déroule au ministère de la Justice. Après la cérémonie prévue vendredi à midi place Vendôme à Paris, le texte sera baptisé « loi constitutionnelle du 8 mars 2024 ».

Qui a voté quoi au Congrès?

Contrairement aux votes qui ont respectivement eu lieu à l’Assemblée nationale et au Sénat, il fallait cette fois-ci une majorité des trois cinquièmes parmi les 925 parlementaires – soit 555 voix – pour que soit adoptée cette révision constitutionnelle. 780 parlementaires ont voté pour, 72 contre.

Le 30 janvier dernier, les députés ont voté à une très large majorité (493 voix pour) en faveur d’une inscription « d’une liberté garantie » de recourir à l’IVG dans la Constitution. Un mois plus tard, ce sont les sénateurs qui ont voté le projet de loi du gouvernement avec 267 voix pour et 50 contre.

Votre député a-t-il voté pour l’inscription de l’IVG dans la Constitution lors du vote du Congrès à Versailles?

Le 30 janvier, 15 députés LR avaient voté contre et quatre se sont abstenus. Au RN, 12 avaient voté contre et quatorze se sont abstenus. Tous les parlementaires de la NUPES ont voté pour, comme un seul homme. Comme au MoDem et à Renaissance.

Analyse du scrutin n° 1
Première séance du 04/03/2024 : lien Assemblée nationale

Jean-Louis Debré critique les élus macroniens

Les Macronards se rebiffent

L’ancien président du Conseil constitutionnel Jean-Louis Debré a prononcé un réquisitoire en règle contre le parti présidentiel, ce dimanche 9 avril, sur le plateau du Grand Rendez-vous de CNews, Europe 1 et Les Echos.

Invité pour évoquer le rôle des Sages dans leur décision tant attendue sur la réforme Macron des retraites et pour s’exprimer sur la crise sociale qui secoue le pays, l’ancien ministre et président de l’Assemblée nationale a fustigé la déconnexion des élus macroniens, à l’instar de Jupiter. De quoi aiguillonner les intéressés, manifestement piqués au vif.

Dans cette période empreinte, a-t-il dit, «d’inquiétude et d’angoisse», l’ancien président du Conseil constitutionnel a considéré que Macron «n’exerce pas la fonction de président de la République comme il faudrait aujourd’hui».

Jean-Louis Debré est revenu sur la gestion de la réforme des retraites par l’exécutif.

« Ce qui me frappe beaucoup c’est que depuis six ans, le parti du président de la République ne s’est pas implanté dans les territoires. Ceux qui sont là sont des gens qui n’ont aucun contact avec l’opinion publique, avec le peuple, qui ont été élus sur une vague », a-t-il notamment asséné, avant d’enfoncer le clou quelques secondes plus tard : « Ils sont dans un profond sentiment de supériorité… Ils savent. Je trouve qu’ils ne savent rien, ils ne connaissent pas la vie. »

« Les procès en illégitimité, ça suffit ! »

« Je suis sur le terrain chaque jour ! », a par exemple riposté Nicolas Pacquot, ingénieur de 44 ans, ex-référent Horizons, député Renaissance du Doubs, élu pour la première fois à l’Assemblée en 2022, « fils d’ouvriers, petit-fils d’immigrés, j’ai travaillé 20 ans sur le site Peugeot de Sochaux. J’ai été élu député après 14 années de mandat municipal, élu et réélu maire très largement. »

« Tellement mal implanté qu’on a fait 100 % des députés dans le territoire le plus éloigné de Paris : la Nouvelle-Calédonie », ajoute Nicolas Metzdorf, 34 ans, député justement de Nouvelle-Calédonie, sur Twitter, en précisant être « ancien maire aussi. »

« Les procès en illégitimité ça suffit ! », insiste pour sa part Marie Lebec, 32 ans, lobbyiste, la députée des Yvelines, « réélue en juin dernier avec 5 000 voix supplémentaires comparé à 2017. » Une réponse aux critiques de l’ancien chiraquien sur le déficit de responsables réélus dans la majorité.

De la même manière, la députée des Bouches-du-Rhône Anne-Laurence Petel, élue à Aix-en-Provence, a répondu en listant plusieurs victoires obtenues localement, comme vous pouvez le voir ci-dessous.

Toujours sur les réseaux sociaux, nombreux sont les conseillers municipaux ou les élus locaux membres de Renaissance à répondre eux aussi à l’ancien ministre. Il faut dire que le procès en « déconnexion » ne date pas d’hier, alimenté, depuis l’avènement d’En Marche! en 2017, par les échecs successifs des troupes de Macron aux élections locales. Les éléments de contre-attaque sont désormais bien rodés.

Lien TikTok sur le numero de duettistes des Fabius, père et fils

Edouard Philippe lance un nouveau parti, baptisé «Horizons»

Le sémillant Dussopt (ex-PS) pourrait s’en voir confier la direction

Un artifice qui souligne l’appartenance de Macron à la gauche. Quinze mois après avoir quitté son poste de premier ministre, l’ancien premier ministre, Edouard Philippe, a officiellement lancé son parti, Horizons, dimanche 10 octobre au Havre, pour « constituer une nouvelle offre politique » et élargir vers la droite le socle de soutiens à Macron.

Horizons sera un attrape-nigauds: «Avec Horizons, nous allons définir une stratégie pour la France, c’est une aventure collective», a lancé Edouard Philippe, un renégat du parti Les républicains (LR) qui voudrait entraîner avec lui les mouches avec du miel, alors que les députés égarés derrière LREM lui trouve un goût de vinaigre, à force de mépris.

Le sergent recruteur normand explique que le nom avait été choisi «parce qu’il [lui] faut voir loin» et «participer à la constitution d’une nouvelle offre politique». «Son positionnement, c’est devant», avec «une logique de partenariat, de rassemblement», et «la ligne est de préférer la sérénité à la fébrilité», a-t-il ajouté. 

Soutien officiel à Macron jusqu’en 2022

Et «la deuxième ligne claire est le soutien au président de la République» pour que «les cinq années qui viennent soient des années utiles». Car «très clairement, mon objectif en 2022 est qu’Emmanuel Macron soit réélu», a-t-il lancé, alors que certains le soupçonnent de vouloir faire cavalier seul, alors même que la macronie essaie de construire une «maison commune».

Malaise: Philippe dénonce déjà l’hégémonie de LREM

Philippe, leurre de la droite

«Si c’est une bannière, nous serons derrière», a-t-il assuré, très applaudi, tout en demandant une égalité de traitement dans cette «maison commune» avec LREM et MoDem.

Les patrons des trois groupes parlementaires de la majorité à l’Assemblée nationale française, Christophe Castaner (LREM), Olivier Becht (Agir, de Franck Riester) et Patrick Mignola (MoDem, de François Bayrou) avaient fait le déplacement. Participaient aussi au rendez-vous 160 maires, 600 élus locaux (dont les maires de Fontainebleau Frédéric Valletoux, 55 ans, et de Reims, Arnaud Robinet, 46 ans) et une soixantaine de parlementaires, dont Marie Lebec, Pierre-Yves Bournazel, Naïma Moutchou ou Marie Guévenoux. Que des jeunes ambitieux se projetant en 2027 ?

Au cours de son discours de presque deux heures, émaillé de références à Nicolas Sarkozy, Valéry Giscard d’Estaing et Alexandre Dumas, Edouard Philippe a évoqué «quatre transformations extrêmement massives et signifiantes» que devra affronter le pays – démographique, environnemental, géopolitique et technologique – et défendu «la constance» et «la cohérence» pour y répondre.

Il a également appelé à «remettre de l’ordre dans nos comptes et dans nos rues», et a longuement défendu son idée de porter «probablement» à «65, 66, 67 ans» l’âge de départ à la retraite. Autant de clins d’oeil à droite, que l’ex-LR est soupçonné dans son ancienne famille de vouloir siphonner à l’approche de 2022, en profitant des hésitations sur le nom du candidat ou de l’attrait que pourrait exercer Eric Zemmour sur les plus droitiers.

«La poutre travaille, et croyez-moi, elle n’a pas fini de travailler», a affirmé Edouard Philippe, en allusion à une recomposition politique qui reste «évidemment en cours». Et la réélection de Macron «passera par un élargissement de sa base électorale», a-t-il fait valoir.

A son arrivée au Havre, Olivier Becht avait déjà assuré, en évoquant les adhérents «chez LR et à l’UDI qui partagent nos valeurs», que «si Edouard Philippe arrive à ramener ces gens dans la maison commune [sic: les enfants prodigues sont les autres…], c’est autant de points positifs pour élargir la majorité et faire en sorte qu’Emmanuel Macron soit réélu en 2022». Le nouveau parti permettra de constituer «une formidable attaque, mais pas seulement pour l’élection présidentielle», avait abondé Patrick Mignola.

Une charte de 20 principes

Dans ce dispositif, les élus seront cruciaux, beaucoup de maires de droite Macron-compatibles ayant déjà rejoint le mouvement «La République des maires». La nouvelle formation leur réservera une place de choix, puisqu’ils auront leur propre «assemblée des maires» qui élira le vice-président.

En septembre 2020, ils étaient 200 élus réunis à Angers autour d’Edouard Philippe pour échanger autour de leurs problèmes communs, dont la crise sanitaire, pas pour tracer la route de l’ancien premier ministre vers l’Elysée, assuraient-ils. Etrangement, Philippe avait demandé avec insistance que cette assemblée de la République des maires, chère à son ami Christophe Béchu, se tienne à huis clos. 

Avec le recul, on est mis en garde sur la sincérité des uns et des autres…« On n’est absolument pas dans l’hypothèse de constitution d’un parti politique, jurait alors Béchu. Le sujet n’est pas de créer quelque chose avec un objectif électoral, coupa-t-il court à la sortie. Les temps que nous traversons nécessitent sans doute plus que jamais d’avoir des réflexions posées. Ça a été un discours de responsabilité avec des phrases très claires sur le fait qu’il n’y avait pas de place aujourd’hui pour les aventures individuelles. »

Les statuts du parti seront déposés lundi, et il sera doté d’une charte de 20 principes défendant notamment «la poursuite de la transformation du pays», «l’ordre», «la justice sociale» et «le projet européen». Il s’agit aussi de combattre «les extrêmes de tous bords», «les ennemis de la laïcité», «les partisans de la décroissance» ainsi que «les naïfs et les populistes de l’immigration».

Sur l’aile gauche de la macronie, le petit parti Territoires de progrès, lancé début 2020 par le ministre des Affaires étrangères (mais faiseur d’histoires avec le monde entier) Jean-Yves Le Drian, tient son propre congrès samedi à Bordeaux.

Rien de tel qu’un ex-socialiste pour rassembler à droite ? Le robot et ministre du Budget Olivier Dussopt (ex-PS) pourrait en récupérer la présidence.

Philippe, « un ami pesant » pour Macron

C’est « une « démarche très intéressante, qui vient s’ajouter à la recomposition générale à laquelle on assiste, » dit de cette nouvelle offre, Jean-François Copé estime que c’est « une « démarche très intéressante, qui vient s’ajouter à la recomposition générale à laquelle on assiste. » Invité des « 4 Vérités » de France 2, lundi 11 octobre, le maire LR de Meaux (Seine-et-Marne) estime toutefois que cette initiative pourrait aussi être « le baiser de la mort » : « Sur deux heures de discours, il a annoncé qu’il soutenait Emmanuel Macron pendant cinq minutes, et tout le reste a été consacré à pointer les deux grands échecs du quinquennat. Il pourrait alors être un ami pesant pour le président,

« Le budget, la « préoccupation numéro 1 ».  « Je suis très étonné de voir que c’est un sujet totalement absent du message présidentiel, et d’ailleurs, il est insuffisamment présent à droite aussi », analyse Jean-François Copé, rappelant que la France a atteint « des niveaux de déficit très élevés ». Pire, selon lui, « on n’en parle pas avec les Français, qui se disent alors que ce n’est pas si grave ». Pour le maire de Meaux, c’est pourtant tout l’inverse : « Ce sont des générations entières qui vont récupérer le poids de la dette et du déficit. »