Adama Traoré : en dépit de l’interdiction de la marche, des manifestants ont provoqué des heurts

« C’est de la provocation », fustige Aurore Bergé

Rousseau, Simonnet, Panot, Laisney, Keke

Parmi les 2.000 personnes qui ont manifesté à Paris alors que le rassemblement était interdit, avec l’onction de la justice administrative, figuraient une dizaine de députés de la NUPES, Mathilde Panot, Eric Coquerel, Louis Boyard, Rachel Kéké, Maxime Laisney, Carlos Martens Bilongo, Thomas Portes, Antoine Léaument (LFI) et Sandrine Rousseau (EELV). Ils arboraient leur écharpe bleu blanc rouge, une incitation à défier les décisions gouvernementales.

Rachel Keke, franco-ivoirienne,
et Louis Boyard, députés LFI, encadrent Assa Traoré

Malgré aussi le contexte inflammable d’émeutes récentes, le Comité Adama n’a pas hésité à maintenir la marche pour les sept ans de la mort d’Adama Traoré (dont le père malien a eu quatre épouses et 17 enfants), décédé peu après son interpellation par des gendarmes en juillet 2016. 

La manifestation anti-flics a été doublement interdite. D’abord par le préfet du Val-d’Oise puis par le préfet de police de Paris. Cela n’a pas empêché plus de 2000 personnes de se rassembler ce samedi 8 juillet en mémoire d’Adama Traoré, mort peu après un refus violent d’obtempérer en 2016. Des députés d’extrême gauche ont soutenu de leur présence une marche visant les forces de l’ordre républicain.

Des contrôles suivis de verbalisations ont été effectués ». A l’issue du rassemblement qui a eu lieu aux abords de la place de la République à Paris, la préfecture de police a annoncé …deux interpellations.

Coquerel, Rousseau,
Panot, Portes, Bilongo

Elle a indiqué aussi que « le délit d’organisation d’une manifestation non déclarée étant manifestement caractérisé, une procédure judiciaire est engagée à l’encontre de l’organisatrice ».

Il s’agit d’Assa Traoré, sœur d’Adama, qui avait annoncé sa présence à Paris après l’interdiction de la marche qu’elle organise tous les ans à Beaumont-sur-Oise (PS,puis DVG) et Persan (LR). « On ne devait pas se retrouver sur la place de la République, on devait se retrouver à Persan, Beaumont comme chaque année depuis la mort de mon petit frère », a-t-elle déploré.

Porte-parole officieux du Comité Adama, le HuffPost, filiale de la maison-mère wokiste américaine, n’aurait croisé que des personnes qui ne comprenaient pas les décisions préfectorales prises dans le contexte des émeutes urbaines: sur place, (très) peu étaient ceux susceptibles de comprendre… « En plus d’avoir enlevé la vie de quelqu’un, ils nous empêchent de manifester », dénonce par exemple Issa. « Cette interdiction participe d’un mouvement réactionnaire en France aujourd’hui », poursuit Miguel. « Interdiction ou pas, on est là », résume une femme venue dénoncer les violences policières.

Parmi les manifestants, une dizaine de députés de la NUPES avaient décidé de braver l’interdiction. « Comment est-ce possible qu’une marche pacifique organisée en hommage à quelqu’un qui est mort soit interdite ? Dans quelle démocratie vivons-nous ?  », s’est interrogé Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale. Le gouvernement avait répondu par anticipation jugeant déplacée la présence d’élus à un rassemblement interdit, accusant plus particulièrement les Insoumis de « sortir de l’arc républicain ».

« On autorise la marche de néo-nazis mais on nous autorise pas à marcher. La France ne peut pas donner des leçons de morale. Sa police est raciste, sa police est violente », a aussi affirmé Assa Traoré.

D’interdiction en répression, de Pétain à Valeurs actuelles, le chef de l’arc républicain entraîne la France dans un régime déjà vu. Danger. Danger », a tweeté plus tôt Mélenchon, leader de LFI.

La députée écologiste Sandrine Rousseau s’est également rendue à la manifestation parisienne. « Il n’y aura pas de justice sans réforme profonde de la police », a relevé l’élue. « Petit à petit les libertés publiques perdent du terrain (…) Ne plus pouvoir manifester contre un pouvoir, c’est en accepter le discours (…) Là est la pente autoritaire », a-t-elle commenté sur Twitter. « Ces marches se sont toujours déroulées dans le calme. C’est justement le fait de l’interdire qui peut faire qu’il y a des tensions, car les gens sont en colère, il faut le comprendre », a relevé de son côté sur BFMTV Antoine Léaument, député LFI de l’Essonne.

Rassemblement pour Adama Traoré: les participants quittent les lieux dans le calme, après l’appel d’Assa Traoré pic.twitter.com/UVGy0pw9Ix— BFMTV (@BFMTV) July 8, 2023

 Pour le PS,  » la gauche doit être républicaine, pas populiste « , a commenté le numéro 2 du parti, Nicolas Mayer-Rossignol. 

Du côté présidentiel, on accuse La France insoumise de vouloir attiser une nouvelle fois les tensions. « Vous vous placez tout le temps du côté du désordre, contre l’Etat de droit. Vous n’avez jamais appelé au calme », a déploré Maud Bregeon, députée Renaissance des Hauts-de-Seine, dénonçant une « logique séparatiste » de La France insoumise. Une trentaine d’autres manifestations sont organisées ce samedi en France contre les violences policières et pour « le maintien des libertés publiques et individuelles ».

Arrestation musclée d’un frère Traoré

Dans l’après-midi, un des frères d’Assa, Youssouf Traoré, a été interpellé.  Cette arrestation musclée a été filmée par des participants. C’était l’objectif du frère aîné de médiatiser la marche et surtout les violences policières qu’il a provoquées, mais dont les extraits de vidéos omettent les causes.

Les vidéastes sont des pros de l’agit-prop. On voit Youssouf Traoré résister puis être plaqué et maintenu face au sol par plusieurs policiers. Il est accusé d’avoir porté un coup à un commissaire de police. Il a été placé en garde à vue pour violences sur personne dépositaire de l’autorité publique et rébellion.

« Des contrôles suivis de verbalisations ont été effectués », et « deux interpellations ont été effectuées, au moment de la dispersion, pour des violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique », a indiqué la préfecture de police dans un communiqué.

Les républicains sont frappés de stupeur

La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, s’est dit, dimanche, « atterrée » par la présence de députés LFI et écologistes au rassemblement en mémoire d’Adama Traoré, interdit par les autorités. La cheffe de file des députés Renaissance, Aurore Bergé, a, elle, dénoncé « une provocation évidente ».

« Je suis atterrée de voir des élus de la Nation, arborant l’écharpe tricolore, mutiques et souriants en entendant des manifestants scander “Tout le monde déteste la police !” », a tweeté la titulaire du perchoir. « Cautionner l’irrespect et la haine envers nos forces de l’ordre, c’est abîmer sciemment la République », a ajouté l’élue Renaissance.

Eric Ciotti pointe « les factieux et dangereux députés de la Nupes »

Dans le contexte des émeutes qui ont suivi le décès de Nahel, 17 ans, lors d’un contrôle policier, « l’interdiction de la marche Adama était une provocation », a estimé dimanche la cheffe de file des députés insoumis, Mathilde Panot, présente au rassemblement. L’élue du Val-de-Marne a estimé que sa place était « aux côtés de la famille » Traoré, exhortant à « une refonte de la police de la cave au grenier ». « Il était très important que cette marche pacifiste ait lieu, j’y suis allée pour protéger les personnes » d’éventuelles violences policières, a commenté la députée écologiste Sandrine Rousseau.

Les patrons de la droite, qui depuis les émeutes surenchérissent de propositions sécuritaires parfois en phase avec l’extrême droite, sont eux aussi vent debout. « Les factieux et dangereux députés de la Nupes (…) ont une fois de plus piétiné nos lois et l’autorité de l’Etat. Insupportable », a tweeté le patron des Républicains, Eric Ciotti. « Honte à eux », a lancé le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau.

Marseille : un barrage filtrant dressé par 200 manifestants de l’Education nationale à la sortie de l’autoroute A7

Ces fonctionnaires perturbent la circulation pendant la pause déjeuner

Barrage filtrant sauvage

Au son de « l’argent il y en a, dans les caisses du patronat, » environ 200 manifestants de l’Education nationale ont mis en place un barrage filtrant à la sortie de l’A7, pour tenter de convaincre les automobilistes et de glisser dans leur habitacle un tract d’invitation à rejoindre le mouvement ce soir à 18 heures sur la place de la Préfecture.

Les opposants ne s’exposent à aucun retrait sur salaire : ils imposent ce mode d’action à leurs concitoyens en dehors de leurs heures de service.

Une réplique du jeudi 6 avril 2006 à l’entrée de Marseille

Un barrage filtrant a déjà eu lieu le jeudi 6 avril 2006 à l’entrée de Marseille sur l’autoroute A7 au niveau de la cathédrale de la Major, au centre-ville.

Contre le CPE, environ 200 activistes étaient réunis (étudiants lycéen et salariés du public et du privé) pour organiser un barrage filtrant, créant plus de 7 km de bouchon, et distribuer des tracts.

Ce barrage a été levé vers 10h00 sans incidents

La femme qui a agressé un pompier était une « street medic » des organisateurs du 1er mai 2022

Les ‘street medics’ sont-ils des activistes d’extrême gauche et des indics anti-flics des manifestants ?

La femme qui a agressé un pompier pendant la manifestation du 1er Mai devant les caméras, n’est pas seulement un casseur de l’ultra-gauche. Dimanche à Paris, un sapeur-pompier, qui tentait d’éteindre un incendie malveillant de palettes malveillant, a en effet été frappé par une femme avec un casque orange qui s’est jetée sur lui pour l’empêcher de faire son travail.

Des images de télévision, largement relayées sur les réseaux sociaux, montrent le soldat du feu, lance à eau en direction du feu, rue Alexandre-Dumas, quand une femme est venue l’agresser pour l’empêcher d’éteindre l’incendie avant de lui asséner deux coups avec le poing sur son casque.

Ce lundi matin, on apprend que cette femme est « street-medic ». 

Les ‘street medics’ (en français « secouristes de rues ») sont des « humanitaires » partisans qui fournissent les premiers secours ciblés dans un contexte de lutte politique subversive, dans les manifestations comme dans les squats..

Contrairement aux ambulanciers ou aux ambulanciers paramédicaux, les street medics opèrent de manière moins formelle.

Le rôle très suspect de ces « street-medics » est dénoncé par le syndicat Unité SGP Police-FO, ce matin, dans la matinale de CNews. « Les forces de l’ordre les laissent généralement agir sur les manifestations, car ils peuvent avoir un rôle utile dans ces mouvements de plus en plus violents mais c’est aussi souvent eux qui renseignent les manifestants sur la police, » souligne Grégory Joron.

« Honte à la sauvagerie, incompréhensible cette nouvelle agression vis-à-vis des sapeurs-pompiers de Paris dans l’exercice de leurs fonctions, protéger les personnes, les biens de la Cité et le bon déroulement de la manifestation », ont tweeté les sapeurs-pompiers de Paris.

Le mouvement des street medics est né aux Etats-Unis avec le mouvement afro-américain des droits civiques et le mouvement anti-guerre en dans les années 1960. Ils conçoivent la médecine comme de l’auto-défense, et apportent un soutien médical à des formations révolutionnaires des années 1960 et 1970.

Dans les années 1990, les street medics accompagnent le développement des mouvements altermondialistes. On peut les retrouver aussi en Palestine pendant la Seconde intifada, lors des printemps arabes ou des mouvements sociaux récents en Grèce et en Espagne.

En France, l’enclave pionnière altermondialiste fut celle de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. De nombreux collectifs ont ensuite vu le jour en 2016, lors des grèves et manifestations anti-loi travail. Dans l’Hexagone et en Belgique, ils seront surtout popularisés par les media pendant les mouvements des Gilets jaunes en 2018 et 2019.

Fin 2018, Amnesty International France – ONG supranationale illégale – alla jusqu’à dénoncer les fouilles abusives par des forces de l’ordre, qui confisquent matériels de protection et de soin des secouristes au faciès.

Présidé par Patrick Bouet (depuis… 2013) et classé « plutôt à gauche » par le Quotidien du médecin, le Conseil national de l’Ordre des médecins fait le mort. Le premier syndicat de généralistes, MG France, est-il complice ? 

TPMP: affrontements entre manifestants et vigiles de C8

Le direct est interrompu par des employés en colère

« Touche pas à mon poste », l’émission de Cyril Hanouna sur C8, a été interrompue en direct, ce mardi soir. L’animateur a donné la parole à ces manifestants après une violente réaction de la sécurité de l’émission.

Après une coupure de pub, vers 20h40, Cyril Hanouna reprend son émission en direct lorsque des cris se font entendre sur le plateau de « Touche pas à mon poste ». On entend des voix d’hommes et de femmes apostropher l’animateur, puis sur un plan plus large, des vigiles intervenir.

Surpris, Cyril Hanouna dit :  » Attendez, s’il vous plaît. Il y a un petit incident« . Il demande ensuite à la sécurité de se calmer : « Laissez, laissez, laissez ! Qu’est-ce qu’il se passe ? Donnez-lui un micro, s’il vous plaît ».

Un homme prend alors la parole. En chemise blanche, cravate et masque sur le visage, il explique : « On n’est pas venus là juste pour faire du scandale ou pour faire le spectacle. Nous sommes des maîtres-d’hôtel. Nous représentons les précaires, les extras. Aujourd’hui la plupart sont au RSA. Le mois prochain, on sera le double au RSA ». Ce maître-d’hôtel, appelé Michel, poursuit : « Les intermittents du spectacle ont été reconduits dans leurs droits, jusqu’à août 2021. Nous, je sais pas pourquoi, on nous a sortis du système (…) On nous a totalement lâchés. Nous n’avons plus rien ».

Cyril Hanouna s’est engagé à inviter les maîtres-d’hôtels à en parler plus longuement jeudi dans son émission « Balance ton post ».

Producteur-animateur, il est aussi revenu sur la réaction du service de sécurité de TPMP

« Vous comprenez, en ce moment c’est compliqué, on est en alerte au niveau sécurité, donc le service fait malheureusement son travail, ils ont paniqué, et si vous arrivez à moi, ça pourrait retomber sur eux ».

« Une scène cocasse », selon Télé-loisirs!

Des cris se faisaient pourtant entendre dans le public, non loin de l’entrée des loges. Des cris qui se sont vite transformés en bagarre, les téléspectateurs entendent clairement des voix masculines et féminines se débattre et criant le nom du trublion de la chaîne. « Accordez-nous deux minutes Cyril ! » a-t-on par exemple pu entendre. Cyril Hanouna ne pouvant plus ignorer l’affrontement n’a eu d’autre choix que tenter de gérer au mieux les violences.

Une fois l’ordre revenu, les téléspectateurs ont pu entendre les revendications des métiers de la restauration et de l’hôtellerie, sinistrée par la crise économique et les fermetures d’établissements imposés par le gouvernement cède devant les intermittents mais impose à la restauration des contraintes dénoncées, notamment par Philippe Etchebest depuis plusieurs semaines maintenant.

Cyril Hanouna n’hésite pas à faire du chantage

Il amorcee le dialogue, exprime sa compréhension, mais explique aussi pourquoi la sécurité de TPMP a été si brutale : « ils ont paniqué, et si vous parveniez à moi, ça pourrait retomber sur eux ». Finalement, considérés comme les méchants, les plaignants mettent un terme à l’altercation.