« Le kérosène c’est pour [fumer] les flics et les fachos »…

Une manifestante nîmoise poursuivie après une manifestation

Une femme âgée de 21 ans a été placée en garde à vue, mardi, puis déférée le lendemain devant le procureur de la République de Nîmes. Le 23 septembre 2023, lors d’une manifestation contre les brutalités policières dans la préfecture du Gard, elle aurait proféré des propos assassins envers les forces de l’ordre en scandant dans un mégaphone : « Le kérosène c’est pour les flics et les fachos. »

Elle est poursuivie pour « provocation à la commission d’acte d’atteintes volontaires à la vie, à l’intégrité de la personne, par des discours proférés à plusieurs reprises lors une manifestation publique ». La justice lui reproche également la « dissimulation volontaire de son visage sans motif légitime ».

Elle a été placée sous contrôle judiciaire par un juge, avec obligation de pointage hebdomadaire et interdiction de participation à une manifestation jusqu’à son jugement. Il aura lieu dans le courant du mois de novembre, devant le tribunal correctionnel de Nîmes.

Curieusement, bien qu’elle ait été déférée devant le procureur de la République, rien ne filtre sur son profil et ses origines…

Et le kérosène, est-ce aussi pour Bernard de la Villardière ?

«Le kérosène, c’est pour brûler les flics et les fachos», hurlaient des néo-féministes

Une journée internationale du droit des femmes plus politique qu’humaniste

Dans l’extrait vidéo, on entend la voix au microphone poursuivre la menace en mentionnant une autre cible. Certains entendant « pour brûler les flics et les patrons », d’autres « pour brûler les flics et les fachos ». Sollicité sur ce point, le ministère indique qu’il reviendra à la justice de statuer sur la teneur exacte des propos.

Plusieurs vidéos relayant ces slogans ont été diffusées sur les réseaux sociaux. Elles montrent aussi que des activistes brandissaient des drapeaux palestiniens, ce que les féministes pro-israéliens se sont abstenus de faire. Le secrétaire général d’Unité SGP Police, Grégory Joron, a signalé dimanche matin, selon le syndicat de police, ces appels au ministre, qui a décidé de saisir la justice.

Darmanin saisit la justice après des propos tenus lors de la manifestation du 8 mars

Le ministre de l’Intérieur a qualifié de «scandaleux» les propos tenus par des participants à la mobilisation pour la journée internationale du droit des femmes.

Gérald Darmanin a décidé dimanche de saisir la justice après des appels à tuer des policiers entendus dans la manifestation féministe du 8 mars à Paris. «Le kérosène, c’est pas pour les avions, c’est pour brûler les flics», ont scandé des manifestantes lors de ce rassemblement dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes.

Dans un message posté sur X (anciennement Twitter), Gérald Darmanin qualifie ces propos de «scandaleux»«Je saisis le procureur de la République de Paris», écrit-il en ajoutant: «Tout sera mis en œuvre pour retrouver les responsables de cette incitation à commettre un crime».

De nombreux drapeaux palestiniens étaient visibles lors de cette mobilisation du 8 mars qui, originellement organisée pour les droits des femmes, a été ternie par des tensions antisémites. Dans le cortège figuraient des militantes de l’association « Nous vivrons », créée après les massacres de juifs par des terroristes du Hamas sur le sol d’Israël, le 7 octobre, pour dénoncer les viols et violences sexuelles commis par les commandos de l’organisation islamiste. Des invectives ont été échangées entre les deux groupes, mais sans intervention des forces de l’ordre.

A leurs slogans «Libérez les otages» ont répondu ceux du collectif «Palestine vaincra» lancés par d’autres manifestants et dont le ministère de l’Intérieur annonça la dissolution (avec le Comité action Palestine) en conseil des ministres, le 9 mars 2022.

Les billets de train plus chers que l’avion : quelque chose ne tourne pas rond en macronie

L’avion polluant se démocratise quand la SNCF propre s’oriente vers les nantis

Des prix exorbitants en toute incohérence avec l’objectif de moins polluer. En France, un billet de train, toutes liaisons confondues, coûte en moyenne 2,6 fois plus cher qu’un billet d’avion, d’après une enquête de Greenpeace publiée ce jeudi 20 juillet. Avec une telle différence de prix, la SNCF est la 3e plus mauvaise gestionnaire en Europe, après le Royaume-Uni et l’Espagne.

L’aviation est la source d’émissions de gaz à effet de serre (GES) liées aux transports qui augmentent le plus rapidement dans l’Union européenne, poursuit l’association supranationale. Greenpeace affirme que les prix bon marché des billets d’avion en sont en partie responsables et que cette tarification va à « contre-courant de l’urgence climatique et de la nécessité de réduire les émissions ».

Comment faire pour remettre la gare au milieu du village? Taxer, taxer et encore taxer ?

Instaurer une TVA sur le kérosène

« Le train est souvent plus cher que l’avion, d’abord, parce qu’il n’y a pas de TVA sur le kérosène », analyse Bruno Gazeau, président de la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (FNAUT), ce samedi 22 juillet. Il n’y en a pas davantage sur le train… Effectivement, en France, le kérosène des avions demeure le seul carburant issu du pétrole exonéré de taxes. C’était le prix à payer pour démocratiser l’avion et maintenir haut les salaires.

L’interdiction de la taxation des vols internationaux est inscrite dans la convention de Chicago, signée en… 1944. De nombreux pays, comme le France, ont étendu cette exemption à leurs vols intérieurs. Et si le secteur aérien est soumis à d’autres taxes, comme celle de l’aviation civile ou celle des nuisances sonores aériennes, il est en revanche exempté de TVA pour les vols internationaux.

Des partis politiques, tels que LFI ou EELV réclament depuis des années une taxe sur le kérosène, à l’instar de celle sur l’essence pour les voitures, pour rendre les prix de l’avion plus dissuasifs. « Avec cet argent, les gouvernements pourraient investir dans le train et le rendre accessible à tous·tes », argue également Greenpeace, qui réclame l’arrêt des « cadeaux fiscaux ».

Mais du côté du gouvernement, on avance l’argument de la perte de compétitivité des compagnies aériennes françaises. L’actionnaire principal d’Air France-KLM est l’Etat français (28,6 %) et la concurrence fait mieux. « On va mettre en difficulté Air France, notre compagnie nationale. Tous les autres feront le plein ailleurs », déplorait notamment Gérald Darmanin, alors ministre de l’Action et des Comptes publics en 2019 sur RMC.

Accroître l’offre

La hausse des prix du billet de train est aussi liée à un déséquilibre entre l’offre et la demande, souligne Bruno Gazeau. En période estivale « sur les lignes les plus fréquentées, la demande est très supérieure à l’offre, de l’ordre de 17-18 % voire 20 % à certaines heures », remarque-t-il.

Le président de la FNAUT avance deux solutions pour résoudre la question: « En augmentant le nombre de [rames] qui circulent ou en ouvrant [davantage] à la concurrence. » Problème : « la SNCF manque cruellement de matériel » et « tout ça prend du temps », souligne le responsable associatif. Une plus grande capacité des rames ne pallie pas l’insuffisance de voitures.

Créer un « ticket climat »

Autre demande portée particulièrement par la gauche et les écologistes de ka NUPES : mettre en place un « ticket climat », comme l’Allemagne. Dans ce pays, l’écart de prix entre avion et train est moindre (le billet de train est en moyenne 1,5 fois plus cher), selon l’enquête de Greenpeace.

Berlin a mis en place en mai un forfait qui permet d’utiliser de manière illimitée tous les transports publics (bus, tram, métro, trains régionaux) à l’exception des TGV pour 49 euros par mois. Le « ticket climat » existe également en Autriche depuis octobre 2021, et coûte 3 euros par jour aux adultes.

« Si, comme en Allemagne, les Français sont des millions à y souscrire, les autorités n’auront pas d’autre choix que de constater que l’infrastructure ne suit pas », oppose la députée européenne Karima Delli (EELV) dans une tribune au Monde. Elle met aussi en exergue la dimension sociétale que confère ce forfait : « Le train pour tous réduit la fracture territoriale qui mine notre pays entre, d’un côté, les Français de centre-ville et, de l’autre, les Français de zone rurale ».

Les autres pistes

De nombreuses autres solutions pour réduire les prix des billets de train existent, telle que la réduction du droit de péage du ferroviaire, qui sert à financer le rail. En France, cette redevance, dont doivent s’acquitter les opérateurs ferroviaires (la SNCF, Trenitalia et bientôt Railcoop, société coopérative de transport ferroviaire française privée créée en 2019), représente environ 40 % du prix d’un billet de TGV, soit le plus élevé d’Europe. Pour les TER, circulant sur des lignes moins empruntées, cette part descend à 15 % du coût du billet.

La TVA à 10 % sur les billets de train pourrait également être revue à la baisse. Autre piste mise en avant par le journal Les Echos : diminuer les taxes sur l’électricité pour faire circuler les rames. A cause de l’explosion de la facture d’énergie en 2023, la SNCF a augmenté ses tarifs de 5 % sur les TGV et les Intercités depuis le début de l’année.

Mais, comme le résume la sénatrice Mélanie Vogel, une baisse des tarifs n’interviendra pas seule. « Le prix des transports est le résultat de choix politiques », insiste l’élue écologiste sur Twitter. Et le ministre des Teansports de Macron, Clément Beaune, il a un avis ?