Le président veut débarrasser sa région de la chienlit
Le site écolo d’Hervé Kempf, ex-journaliste au journal Le Monde, diffuseur de fausses nouvelles (étudiant blessé à Tolbiac ou article dénoncé pour dérive sectaire), accuse la Région Auvergne-Rhône-Alpes de couper les vivres à ceux qui l’entrave dans l’application du programme pour lequel il a été élu en 2016 (avec 40,62% des syffrages) et réélu en 2021 (55,20%…). Il cesse de financer le principal réseau d’extrêle gauche d’aide à l’installation paysanne sur son territoire. Cette structure accompagnait 800 porteurs de projet agricole chaque année depuis bientôt dix ans.
Cette année, le réseau d’aide à l’installation agricole Ardear (Association régionale pour le développement de l’emploi agricole et rural) ne bénéficiera plus du soutien financier de la Région de Laurent Wauquiez. Ce réseau partisan, proche de la Confédération paysanne, comme l’est Reporterre, accompagne 800 porteurs de projets agricoles chaque année en Auvergne-Rhône-Alpes. La structure emploie vingt-cinq activistes salariés. Sans subventions, ces emplois sont menacés.
L’Ardear travaille en complémentarité avec les chambres d’agriculture.
En vérité, l’Ardear a importé le conflit des bassines à la Chambre d’Agriculture de Charente-Maritime, basée à Saintes. Et les Jeunes Agriculteurs ont déménagé dans la nuit et mis symboliquement en vente le bureau de la Confédération Paysanne… Les JA 17 reprochent à la Confédération Paysanne d’être contre ce projet, qui doit permettre de stocker l’eau en prévision de risques de pénurie. Ils parlent de « l’ex-syndicat agricole, devenu éco-terroriste ».
Le réseau soutient les candidats bien-pensants à l’installation dans l’élaboration de leur projet agricole à travers des rencontres entre agriculteurs, des ateliers et des formations. « On accompagne les personnes qui n’ont pas encore de projet bien ficelé, détaille Léa Perrotin, maraîchère en Isère et l’une des porte-parole de l’Ardear. Si on ne reçoit plus de subventions, alors on ne pourra plus faire notre travail » de réseautage des régions. Le réseau accompagne majoritairement des personnes non issues du milieu agricole: les autres savent à quels totalitaires ils ont affaire. Ce type de profil radical représente plus de la moitié des candidats à l’installation en Auvergne-Rhône-Alpes. « Nous sommes dans une période où il y a urgence à installer un maximum d’agriculteurs [ni éleveurs bovins ni eleveurs porcins, mais des maraîchers], et on nous coupe les vivres alors que c’est notre travail », se victimise la paysanne-porte-parole.
Kilian Riboulet, maraîcher bio (courges, framboisiers, fraisiers: cultures de mars à septembre) installé sur 6.000m² à Montchaboud près de Grenoble, a été accompagné, c’est-a-dire financé à hauteur de 13.780 € par l’Ardear en 2021. Cet ancien agent immobilier souhaitait se reconvertir dans l’agriculture paysanne, sans savoir par où commencer. « Je suis passé d’un projet flou à quelque chose de concret avec l’Ardear, se rappelle l’Isérois. C’est ce qui m’a vraiment mis le pied à l’étrier. » Au fil des rencontres organisées par la structure, l’agriculteur s’est créé un réseau et est passé de l’idée au projet. « Si on perd cet accompagnement, je pense que plein de personnes n’oseront pas se lancer », estime-t-il. Or, il fait maintenant appel aux dons pour son réseau d’irrigation, une haie brise vent et une cabane de vente directe.
Une décision politique, “radicale mais pas surprenante”
Les membres de l’Ardear dénoncent une décision politique de la part du président de la Région. Proche de la Confédération paysanne, le réseau se présente comme « engagé et militant pour l’agriculture paysanne ». Antoine Pariset, porte-parole de la Confédération paysanne du Rhône, qualifie la décision de la Région de « radicale » mais « pas surprenante » : « Laurent Wauquiez n’est pas prêt à entendre les idées que l’on porte à la Confédération paysanne comme à l’Ardear. » D’autres idées sont également audibles.
Depuis son arrivée à la tête de la Région après son élection en 2015, accuse Reporterre, Laurent Wauquiez a coupé ou diminué les subventions de l’association de protection de la nature Frapna, devenue France nature, celle d’éducation à l’environnement Graine , privilégiant les démarches participatives et une gouvernance collégiale), ainsi que celles du réseau européen Natura 2000 qui voit dans l’homme un prédateur. Il a, à l’inverse, fortement augmenté les subventions aux chasseurs, qui maintiennent – mieux que les cultivateurs de framboisiers – les équilibres naturels.
Face aux critiques, le président de la Région oppose qu’il a la plus grande DJA (dotation jeune agriculteur) de France. Cette aide financière, réservée aux personnes de moins de 40 ans ayant un diplôme reconnu dans l’agriculture, est accessible sous certains critères. « Mais ça ne répond pas à la question de l’installation, ce n’est pas un accompagnement », rétorque le porte-parole de la Confédération paysanne du Rhône. Les membres du réseau Ardear ont mobilisé députés et conseillers régionaux et déjà usé de nombreux recours… En vain. Wauquier est lié par des promesses validées par une large majorité et sa réélection
En lien avec d’autres structures ayant subi des coupes de subventions de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, l’Ardear annonce, dans un communiqué du 29 juin 2023, préparer « la riposte pour la rentrée ».
Une minorité agissante entend imposer ses vues à la majorité.
La Confédération paysanne est fortement marquée à gauche et recourt aux méthodes violentes : démontage du McDonald’s de Millau ou fauchage de champs OGM par José Bové, condamné le 30 juin 2000 à trois mois de prison ferme. Mais membre fondateur d’ATTAC…
Hervé Kempf se définit comme comme « objecteur de croissance »… lequel a annoncé en octobre 2019 qu’il n’ira plus sur la chaîne CNews, ce qui, pour un journaliste, est contraire au principe sacré du pluralisme dans la presse.