Karl Olive, député Renaissance menacé de mort

La justice donne carte blanche aux antisémites

Octobre 2021

Un jour, un élu de la République y passera.” Le député des Yvelines Karl Olive a confié qu’il craint pour la sécurité des élus après avoir fait lui-même l’objet de menaces de mort sur X (ex-Twitter).

Un jour, l’un de nous, l’un des élus de la République, y passera”, a alerté Karl Olive sur la chaîne Cnews, après le classement sans suite de sa plainte déposée contre un utilisateur de X (ex-Twitter).

Pour mémoire, un internaute a proféré, mardi dernier, des menaces de mort contre le député des Yvelines, sur le réseau social contrôlé par Elon Musk. L’élu yvelinois a alerté les autorités et déposé plainte contre l’auteur des faits.

Des menaces suite au silence de Mélenchon

Karl Olive menacé de mort : “un jour, un élu de la République y passera”
Karl Olive a regretté en creux que les menaces de morts restent impunies.

Karl Olive a appris le jeudi suivant que, selon le juge, les menaces n’étaient pas suffisamment caractérisées et que l’affaire est classée sans suite. “Je ne veux pas m’immiscer dans le processus judiciaire (…). Mais un jour, l’un de nous, l’un des élus de la République va y passer”, a mis en garde le député. Pour lui, et bien d’autres démocrates, “Toucher un élu, c’est toucher la République et abîmer la France. »

Ces menaces font suite au “refus” du leader Insoumis Mélenchon de qualifier le Hamas d’organisation terroriste. “ C’est un danger pour la société, il devrait être fiché S. Il est bien plus dangereux […] qu’un certain nombre de fichés S dans notre société. […] Il devrait être fiché S pour attiser la haine ”, avait lancé Karl Olive sur Cnews, suscitant la colère de la part de politiques et d’internautes.

En août 2022, Karl Olive s’est opposé fermement au droit de vote des étrangers non-européens aux élections municipales.

La justice a classé sans suite la plainte de Karl Olive déposée contre un utilisateur de X (ex-Twitter).

Pour rappel, un internaute a proféré, mardi dernier, des menaces de mort contre le député des Yvelines, sur le réseau social contrôlé par Elon Musk. L’élu yvelinois a alerté les autorités et déposé plainte contre l’auteur des faits.

Elon Musk est le propriétaire du réseau social X qui bannit certains mais laisse diffuser des tweets du style de celui-ci… :

Le cadavre est nommé

Cet internaute a été interpellé le lendemain à son domicile, dans le Val-d’Oise, puis placé en garde à vue. Mais les suites judiciaires se sont arrêtées là. Et les réseaux autorisent tout, y compris

Un Haut-commissariat pour la fin des discriminations lancé par les diasporas africaines en France

Et le droit de vote aux municipales pour les Français en Algérie, au Mali et en Arabie saoudite ?

Bounama Camille Sylla, personnalité de l’UEMOA,
Union économique et monétaire ouest-africaine

Ce nouvel outil veut fédérer les associations musulmanes pour mener des projets sur le continent européen et « faire bouger les choses sur le plan politique », notamment en matière de lutte contre les discriminations et de resserrement des liens avec l’Afrique.

L’idée du Haut-commissariat des diasporas africaines (HCDAF), lancé vendredi 14 octobre, est de s’appuyer sur la société civile et sur les associations existantes pour mener des projets dans les pays d’origine. « La méthode c’est l’action. On a tellement parlé, on a passé notre temps à parler, à débattre, à proposer, mais au final, qui agit ? résume Rachida Kaaout, la présidente, d’origine marocaine, élue à la mairie d’Ivry et présidente du groupe politique « Ivry C’est Vous!: donc, « Ici, on est chez nous ! »… Le Haut-commissariat, c’est de l’action, de l’action immédiate en France, en Europe, mais aussi dans les pays d’origine. »

Jusqu’alors, les immigrés et descendants d’immigrés étaient « très bien structurés, mais au sein de leurs propres communautés », a plaidé la fondatrice du HCDAF, élue de la majorité présidentielle à Ivry-sur-Seine, commune PCF du Val-de-Marne,

Camille Bounama Sylla, chef d’entreprise sénégalais (directeur Général Smart city Africa), se sert de son parcours pour accompagner les jeunes entrepreneurs d’ici vers leur pays d’origine :

« Je pense qu’on ne peut pas décider à notre place. Je suis arrivé en France, je n’avais aucune qualification, je n’avais pas de papiers et, aujourd’hui, j’arrive à monter plein de projets ici. Donc je trouve que les jeunes français noirs et les jeunes français arabes font partie des jeunes les plus maltraités de la société française : ils vont en Afrique, on les prend pour des étrangers et quand ils sont en France, on les prend pour des étrangers. Je n’ai pas ce problème d’identité, je pense que ce n’est pas qu’ils ne le veulent pas, mais qu’on ne leur donne pas la possibilité de faire des choses. »

Camille Bounama Sylla est un « expatrié qui fait bouger les banlieues »… C’est un contre- exemple de discrimination, puisque c’est un ex-sans-papier dont le modèle d’intégration dans la société française est exemplaire des possibilités offertes par la France… En fait, un exemple de procès idéologique d’anti-raciste racisé contre le pays d’accueil, si ouvert et généreux soit-il.

« Sommet » pour faire connaître l’Afrique aux fils de la diaspora

Quelque 1 200 associations sont déjà mobilisées et sont prêtes à concrétiser les projets des diasporas africaines de France. La fédération d’associations se donne également pour objectif de favoriser la participation des diasporas au développement du continent africain.

« On a une nouvelle génération (en France) tournée vers l’Afrique, mais une Afrique qu’elle ne connaît pas et où elle n’a jamais mis les pieds. Or c’est un continent où tout est possible », ajoute Rachida Kaaout. L’organisation prévoit un premier « sommet » réunissant notamment les pays africains et les diasporas présentes en France d’ici « la fin de l’année ».

Droit de vote aux étrangers aux municipales contre citoyenneté, sans réciprocité

Mais le « premier chantier » du « Haut-commissariat » sera de pousser pour l’ouverture du droit de vote aux étrangers lors des prochaines élections municipales, en 2026. Ce droit de vote, déjà offert aux Européens pour les municipales, fait l’objet d’une « forte demande » et d’un « sentiment de discrimination », d’autant que nombre d’Africains vivant en France « sont des contribuables », explique Rachida Kaaout.

« Ce serait un message fort », tout comme celui d’« inscrire dans le marbre la notion de non-discrimination dans les entreprises », estime-t-elle. « J’en ai assez d’entendre des mamans me dire : « Mon fils a du mal à trouver du boulot alors qu’il est diplômé et qualifié ». La France n’est pas raciste mais il faut changer les mentalités. Les Africains représentent un réservoir de compétences qui n’est pas utilisé à sa juste valeur. »

Trappes : le Conseil d’Etat annule l’élection d’Ali Rabeh (Génération.s)

La tête de gondole de Benoît Hamon se dit serein !

Les électeurs de Trappes vont pouvoir rectifier le tir en se rendant aux urnes pour élire un maire incontestable. Le Conseil d’Etat a annulé ce mercredi l’élection municipale de 2020, reprochant à Ali Rabeh d’avoir « fait la promotion de sa candidature » entre les deux tours. Pas déclaré inéligible pour autant, Ali Rabeh est candidat à sa réélection, tandis qu’Othman Nasrou appelle pour l’heure à un large rassemblement.

A Trappes, le fauteuil de maire est désormais vacant. Le Conseil d’État a annulé ce mercredi l’élection municipale de 2020, suivant les conclusions du rapporteur public, reprochant à Ali Rabeh, maire Génération.s de la ville, d’avoir « fait la promotion de sa candidature »avant le second tour de l’élection. Plus d’un an plus tard, la bataille judiciaire entre Ali Rabeh et Othman Nasrou, vice-président (Libres !) du Conseil régional et élu d’opposition a été définitivement tranchée par la plus haute juridiction administrative.

Pour mémoire, on reproche à Ali Rabeh des manquements importants aux règles du code électoral. Pendant les trois mois qui ont précédé l’élection, celui qui était à la fois candidat et président de l’association ‘Cœur de Trappes,’ a mené des actions ‘caritative’, une constante de la stratégie islamiste. Distribution de 15.000 masques, colis alimentaires, kits pédagogiques pour les enfants… Une partie de ces masques étaient accompagnés d’une photo du candidat ! Or, ces actions n’ont pas été déclarées dans son compte de campagne.

En février dernier, le tribunal administratif de Versailles avait annulé le scrutin et déclaré Ali Rabeh inéligible, à la suite d’un recours déposé par la liste d’opposition Engagement Trappes Citoyens et Othman Nasrou. Le maire, qui contestait cette décision, avait alors fait appel devant le Conseil d’État. Sur l’inéligibilité, les juges n’ont pas suivi le tribunal administratif.

Pour les juges, « la sincérité du scrutin a été altérée »

Pour les juges du conseil d’Etat, les masques et kits pédagogiques distribués avec la photo d’Ali Rabeh « ont permis d’assurer la promotion de sa candidature aux élections ». Alors que 4 800 notices d’utilisation comportaient la photographie d’Ali Rabeh, cette distribution a « altéré la sincérité du scrutin ».

Les deux rivaux, qui n’affichaient que 161 voix d’écart aux municipales de juin 2020 sont soutenus par des parrains de poids. À 36 ans, Ali Rabeh peut compter sur Benoît Hamon, l’ancien ministre de François Hollande et éphémère élu de la ville tandis qu’Othman Nasrou, 33 ans, est un proche de Valérie Pécresse, la puissante présidente du conseil régional.

Ali Rabeh candidat à sa réélection

Ils ont immédiatement réagi à la décision. « Le Conseil d’État valide mes comptes de campagne et donc reconnaît ma bonne foi », se félicite Ali Rabeh. Il va ainsi se faire rembourser ses 35 000 euros de comptes de campagne.

Il en profite pour annoncer officiellement sa candidature aux nouvelles élections municipales qui devraient avoir lieu dans trois mois maximum. « Othman Nasrou a essayé de m’éliminer du jeu politique mais il n’y est pas parvenu, je doute qu’il ait le courage de faire face aux électeurs », tacle-t-il. Gonflé par son score aux élections départementales dans sa ville, il se dit très confiant sur sa victoire.

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En juin dernier, sa liste de rassemblement de la gauche avait manqué sa chance dans le canton en recueillant 47,9 % des voix au second tour. Mais dans sa ville, le candidat, en tête dans tous les bureaux de vote, avait réalisé un grand chelem avec 69,5 % des suffrages.

Othman Nasrou, pas encore officiellement candidat

Contacté, Othman Nasrou, estime quant à lui que « la tricherie d’Ali Rabeh a été reconnue définitivement par la justice ». Il voit dans cette décision « l’occasion pour les trappistes de tourner la page de cette gestion sectaire, clientéliste et anti-républicaine ». L’élu d’opposition à Trappes accuse aussi son adversaire « d’alimenter la haine et les divisions, de politiser l’action municipale et de jeter de l’huile sur le feu » depuis un an.https://platform.twitter.com/embed/Tweet.html?creatorScreenName=le_parisien&dnt=false&embedId=twitter-widget-0&features=eyJ0ZndfZXhwZXJpbWVudHNfY29va2llX2V4cGlyYXRpb24iOnsiYnVja2V0IjoxMjA5NjAwLCJ2ZXJzaW9uIjpudWxsfSwidGZ3X2hvcml6b25fdHdlZXRfZW1iZWRfOTU1NSI6eyJidWNrZXQiOiJodGUiLCJ2ZXJzaW9uIjpudWxsfSwidGZ3X3NwYWNlX2NhcmQiOnsiYnVja2V0Ijoib2ZmIiwidmVyc2lvbiI6bnVsbH19&frame=false&hideCard=false&hideThread=false&id=1427920468527431685&lang=fr&origin=https%3A%2F%2Fwww.leparisien.fr%2Fyvelines-78%2Ftrappes-le-conseil-detat-annule-lelection-municipale-18-08-2021-UQFUHSUCQRGNDLMFQZ6FPVZD5M.php&sessionId=4087c1ac7d5ca1ffa72fa5feb0ced77f6e008236&siteScreenName=le_parisien&theme=light&widgetsVersion=1890d59c%3A1627936082797&width=550px

Sur sa candidature aux élections, Othman Nasrou appelle dès aujourd’hui à réunir « toutes les bonnes volontés, pour réussir ce changement ». « Si j’estime être en condition de rassembler largement à Trappes, alors je serai candidat. »

Comme cela s’est fait au printemps à Chevreuse, en attendant la tenue de nouvelles élections, une délégation spéciale va être nommée par le préfet des Yvelines, Jean-Jacques Brot, pour gérer les affaires courantes. D’ici à huit jours, Ali Rabeh rendra donc les clés de la mairie.

Trappes: le Conseil d’Etat a demandé l’annulation des élections municipales

Vers de nouvelles élections municipales en septembre

Selon toute vraisemblance, de nouvelles élections municipales devraient se tenir à Trappes à la rentrée.  C'est en tout cas ce qu'a demandé le rapporteur public du Conseil d'Etat.
Rabeh, maire de Trappes,
et Hamon (d),
lors d’une conference de presse du mouvement politique Generation.s, le 5 février 2018.

Le rapporteur public du Conseil d’Etat a demandé l’annulation des élections municipales à Trappes. ll n’a en revanche pas demandé d’inéligibilité pour le maire Ali Rabeh.

Selon toute vraisemblance, de nouvelles élections municipales devraient se tenir à Trappes (Yvelines) à la rentrée. C’est en tout cas ce qu’a demandé le rapporteur public du Conseil d’Etat. 

Les électeurs de Trappes devraient bientôt retourner aux urnes. Ce jeudi 1er juillet, le rapporteur public du Conseil d’Etat s’est prononcé pour l’annulation des élections municipales des 15 mars et 28 juin 2020 remportées par Ali Rabeh (Génération.s).

La suite d’un feuilleton judiciaire

La suite d’un feuilleton judiciaire entre le maire et le conseiller municipal d’opposition, Othman Nasrou (Libres !). Au lendemain des élections, ce dernier avait déposé un recours contre l’élection de son adversaire, pointant du doigt des irrégularités durant la campagne. En février dernier, le tribunal administratif de Versailles lui avait donné raison en prononçant l’annulation de l’élection municipale et en condamnant le maire à un an d’inéligibilité. « En désaccord total », Ali Rabeh avait tout de suite fait appel devant le Conseil d’Etat.

Ce jeudi matin, la justice a de nouveau reproché à l’ancien adjoint aux sports d’avoir continué, durant le premier confinement, à mener des actions de solidarité (distribution de masques, de colis alimentaires…) avec son association ‘Cœurs de Trappes’ et de s’en être servi pour les besoins de sa campagne électorale.

« Il y a eu confusion. Il aurait fallu les mettre dans mes comptes de campagne. Mais je n’ai aucun regret d’avoir distribué des masques. J’estime que c’était mon devoir. » (Ali Rabeh, maire de Trappes)

Une décision d’ici deux à trois semaines

Contrairement au tribunal administratif, le rapporteur public n’a en revanche pas demandé de peine d’inéligibilité contre Ali Rabeh ni rejeté ses comptes de campagne. « Pour le tribunal administratif, c’est un vrai désaveu, estime l’intéressé. Leur décision n’était pas fondée en droit, » assure-t-il.

La décision du Conseil d’Etat doit tomber d’ici quinze jours-trois semaines. Si les juges suivent l’avis du rapporteur public, de nouvelles élections municipales devraient se dérouler en septembre. « J’ai presque envie de retourner aux urnes, qu’on en finisse avec les calomnies de mes adversaires, raconte Ali Rabeh. Les électeurs vont pouvoir trancher de nouveau. La réponse, je l’ai déjà, je l’ai eu dimanche. » Dimanche dernier, au 2e tour des élections départementales, le maire, candidat malheureux sur le canton de Trappes, avait obtenu près de 70 % des voix dans sa commune.

De son côté, Othman Nasrou (centre droit) « ne souhaite pas commenter la procédure en cours ». « J’attends tranquillement la décision », ajoute l’opposant.

Macron favorise l’arrivée de la gauche radicale à la Mairie de Marseille

LREM se divise au second tour des municipales et joue les RN au profit du ‘Printemps marseillais’

Les usurpateurs de l’Union des gauches doivent une fière chandelle au parti du président.

Les Marcheurs marseillais ont fait le jeu des gauches. Alors que les listes devaient être déposées mardi 2 juin au plus tard, dans La Provence jeudi 28 mai, une déclaration de la députée LREM Claire Pitollat a mis le feu aux poudres. Elle appelait à un « travail d’association qui exclut les extrêmes », c’est-à-dire un rapprochement avec les listes de Martine Vassal, de Bruno Gilles ou de Samia Ghali pour battre le Printemps Marseillais. La députée des Bouches-du-Rhône s’expliqua : « Le Printemps Marseillais compte dans ses rangs Sophie Camard, la suppléante de M. Mélenchon, notre principal opposant, et des têtes de listes communistes. Ce sont ces mêmes personnes qui bloquent le débat à l’Assemblée. On ne peut pas travailler avec eux », avait lancé Pitollat, vice-présidente du groupe LREM à l’Assemblée et soutien de Cédric Villani aux élections municipales de 2020 à Paris .

L’étonnement d’Yvon Berland

Peu présente médiatiquement depuis le début de la campagne, elle se targue d’avoir décidé de son propre chef de lancer cet appel, sans concertation locale : « J’ai estimé qu’il fallait dès à présent poser les limites ». Son intervention n’a pas été du goût d’Yvon Berland, ex-président du conseil d’administration de l’Ecole des hautes études en santé publique (2011-2016) et de la commission des questions de santé de la conférence des présidents d’université jusqu’en 2019 et surtout candidat malheureux de La République en marche à la mairie de Marseille aux élections municipales de 2020.

Courroie de transmission parisienne, la députée LREM affirme dans le quotidien régional que le candidat LREM « partage cette vision ». Information rapidement démentie par l’intéressé dans un tweet : « N’ayant eu de contact ni d’échanges avec Claire Pitollat depuis plus de 6 mois, je m’étonne des propos ou pensées qui me sont prêtés », répond-il. Pourtant, malgré cette mise au point, la député insiste : « Ce sont des personnes du parti qui me rapporte[nt] la position d’Yvon Berland et il semble bien d’accord avec moi », répète-t-elle.

LREM continue toutefois de chercher un terrain d’entente avec la plupart des partis encore en course, sauf le Rassemblement national, mais en tentant des débauchages dans le Printemps marseillais.

Cathy-Racon Bouzon et Mathieu Grapeloup condamnent

Certaines têtes de listes ont profité de l’appel de Pitollat pour clarifier leur position : « L’envie de renouveau et le projet progressiste pour Marseille, c’est avec le Printemps Marseillais que nous les partageons », lance, sur les réseaux sociaux, Cathy Racon-Bouzon, candidate dans le 4-5, sur la ligne du parisien Hugues Renson, qui a occupé différents postes dans les cabinets ministériels de Christian Jacob et François Fillon, puis au cabinet du président de la République, Jacques Chirac.

Son colistier LREM, Mathieu Grapeloup rejette également la proposition de Claire Pitollat, mais sa préférence est inverse : « L’appel de Claire Pitollat à se rassembler autour de Martine Vassal est une déclaration unilatérale qui n’engage qu’elle. Elle est surtout une trahison pour nos colistiers qui se sont engagés pour le changement et pour nos électeurs qui nous ont fait confiance. On garde le cap », tweete-t-il le même jour.

Deux courants, un à gauche et un autre plus à droite, se dessinent dans les rangs des marcheurs marseillais, des divergences typiques du « en même temps » de Macron, brouilleur de pistes et fauteur de trouble. Claire Pitollat juge ces réactions « inquiétantes », mais rien n’est alors encore tranché.

Marseille, un enjeu national pour LREM

L’élection du maire de la deuxième ville de France est suivie de près au plus haut niveau. « A Paris, un rapprochement avec le Printemps Marseillais n’est pas envisagé », croit savoir Claire Pitollat. Pourtant, aucune consigne claire n’a été encore annoncée et la députée aimerait « une prise de position au niveau national ». Mais il n’est pas certain que le parti présidentiel aille dans le sens qu’elle espère. Le patron de LREM Stanislas Guerini a condamné l’alliance du maire sortant de Lyon, Gérard Collomb, avec les Républicains : « Il a passé la ligne rouge », a-t-il déclaré.

C’est ainsi que la macronie parisienne a fait le lit du socialiste Payan, avec les écologistes et leurs camarades communistes.

De Marseille, Macron faisait un enjeu national

Or, la ville vire à gauche avec l’écologiste Rubirola, mais se retrouve avec un socialiste à la mairie

Les listes du Printemps marseillais, menées par Michèle Rubirola, ont remporté 38 % des voix, contre 30 % pour celles de Martine Vassal.

Le Printemps marseillais emporte quatre secteurs, LR trois, la sénatrice ex-PS Samia Ghali conservant sa mairie dans les quartiers Nord, et se retrouvant en position d’arbitre, tout comme le dissident LR Bruno Gilles, qui pourrait vendre chèrement le ralliement de ses quelques conseillers à Martine Vassal. « C’est une victoire relative pour nous, mais c’est une défaite pour la droite », a admis Michèle Rubirola, avant qu’on sache vraiment à quel point:son clan seul savait, singulièrement Benoît Payan, celui à qui devait profiter le crime sur le corps électoral. Après un quart de siècle aux commandes de cette ville portuaire ouverte sur la Méditerranée, marquée par de très fortes inégalités liées à l’immigration, au point qu’on appelle Marseille, l’Alger du continent européen, « la droite n’est plus en mesure de gouverner », a ajouté l’élue fantoche, dénonçant un « système électoral par secteurs qui est un contresens démocratique ». Un système pourtant partagé par Paris, découpé en 17 secteurs électoraux, se surimposant aux 20 arrondissements actuels ou Lyon, où les conseillers municipaux sont élus à l’intérieur de secteurs électoraux, et non au sein d’une circonscription unique (la commune) comme dans le reste de la France. Et la capitale des Gaules se distingue même des deux autres métropoles principales en organisant deux élections en même temps, ce qu’à la Bonne Mère ne plaise !

« Marseille ne pourra plus se faire sans les quartiers Nord »

« Le scrutin ne nous livre pas un verdict clair », mais « sans doute faut-il y voir les derniers signes de résistance d’un système que la majorité des Marseillais a rejeté », a poursuivi la candidate, qui éreintait lors de la campagne le bilan des années Gaudin. Le Printemps marseillais, union des gauches (PS, LFI dissidents, PCF et organisations associatives « citoyennes » à caractère politique plus ou moins affiché) qui ont fusionné dans l’entre-deux-tours avec les écologistes EELV, va devoir désormais étudier « les conditions dans lesquelles cette ville peut être administrée sans renier ses valeurs ». Le mot « valeurs » fait pourtant désormais grincer des dents « des gens » sur le Vieux-Port.

Et pour espérer écrire une nouvelle page de l’histoire de Marseille, qui n’a changé que trois fois de maire depuis les années 1950, et a été dirigée pendant quatre décennies par la gauche, sous les socialistes Gaston Defferre et Robert Vigouroux, puis par Jean-Claude Gaudin pendant quatre mandats, soit 25 ans à lui tout seul (1995-2020), le Printemps marseillais a dû se compromettre avec Samia Ghali, trublion des quartiers nord -domicilié dans le VIIIe bourgeois – dans la cité phocéenne. Et les rapports sont tendus : elle joue sa carte personnelle et la gauche radicale a maintenu jusqu’au bout un candidat contre elle, la présentant comme une héritière du système en place à Marseille. « Ce soir, Marseille ne pourra plus se faire sans les quartiers Nord », a-t-elle rétorqué dans la nuit, ménageant le suspense sur ses intentions.

« Je n’ai pas perdu », a lancé Vassal (LR)

Dans ces conditions, la droite voulait encore y croire. Et elle pouvait, si LREM ne jouait pas un double jeu mortifère. « Je n’ai pas perdu, ce soir il n’y a pas de majorité à Marseille », mais une « situation de blocage », a fait valoir de son côté Martine Vassal, laissant présager d’une semaine de lutte d’influence acharnée d’ici à la première réunion du nouveau conseil municipal, probablement vendredi ou samedi. La cheffe de file des Républicains, dauphine désignée par Jean-Claude Gaudin, a subi une défaite orchestrée par la presse macronienne nationale dans son propre secteur, où elle a été doublée en quadrangulaire, avec 39 % des voix, par la candidate du Printemps marseillais, Olivia Fortin (42 %). Elle l’a attribué à « l’entêtement d’un candidat sans envergure », l’ex-président de l’université Aix-Marseille, Yvon Berland (LREM).

Cette contre-performance dans un secteur jugé imperdable par la droite et où Jean-Claude Gaudin a toujours été élu au premier tour est la conséquence d’une campagne diffamatoire et de l’ouverture d’une enquête sur des soupçons de fraude aux procurations, selon… France 2, comme ça aurait pu être France Inter ou Mediapart. La relaxe arrivera, mais un peu tard, une fois tous les recours administratifs épuisés contre les malfaisants…

Rompu aux joutes électorales, Jean-Claude Gaudin, figure tutélaire d’une ville à laquelle il a assuré un brillant renouveau qui lui attire tourisme et vedettes, à la métropole, au département et à la région, laisse une droite déchirée par sa succession, mais assure encore, lui aussi, que « rien n’est joué ». Avant de raccrocher les gants, à 81 ans, il a lancé un dernier appel du pied, hier encore improbable, aux « onze élus des listes minoritaires d’hier », soit celles du sénateur dissident Bruno Gilles (60 ans, maire du 3e secteur pendant 22 ans) – blessé de s’être vu préférer Martine Vassal – et surtout de Samia Ghali, appelés à un choix clair « entre la poursuite du développement de la ville et le repliement vers les errements du passé et le déclin ».

Mais les acteurs locaux ont choisi leurs ambitions personnelles. Contre l’intérêt général.