Des députés NUPES à la frontière de Gaza en soutien aux Palestiniens

LFI et écologistes  pour éviter « le risque génocidaire », sans mention de la réalité des massacres du 7 octobre

Des élus de gauche, Insoumis et écologistes, sont en route dimanche pour Rafah, via l’Egypte. Un déplacement pour appeler au cessez-le-feu et rencontrer les acteurs de terrain, humanitaires et soignants.

Partis tôt dimanche 4 février au matin du Caire à bord d’un bus, ils sont une vingtaine d’élus français d’extrême gauche en route vers Rafah, au plus près de la bande de Gaza, mais en territoire égyptien. Un déplacement à l’initiative du député La France Insoumise Eric Coquerel, un communicant né dans les Hauts-de-Seine et passé par la LCR.

« C’est la première fois que des parlementaires au niveau international viennent de ce côté là pour porter le cessez-le-feu. J’espère que d’autres poursuivent par la suite. » Eric Coquerel, député LFI (franceinfo)

Leur objectif est de mener une action symbolique au poste frontière de Rafah, côté égyptien. « Cette action symbolique consiste à se faire entendre et à lire une déclaration », ajoute Eric Coquerel. « Et puis, surtout, on va rencontrer des humanitaires, notamment du Croissant-Rouge palestinien et égyptien, dans les hôpitaux d’Al-Arich. » Le députe insoumis aurait surtout aimé traverser la frontière pour se rendre à Gaza : « Si ça avait été possible, absolument ! Mais je ne crois pas que les Israéliens nous laisseraient faire. Et comme en plus de ça, les bombardements ont été assez intensifs à Rafah, il n’est pas non plus question de risquer la vie de la délégation. »

Occuper la scène diplomatique

Pour Eric Coquerel, cet appel au cessez-le-feu intervient à un moment clé : « Le contexte le rend encore plus nécessaire puisqu’il y a la Cour de justice internationale qui a rendu sa sentence et qui a parlé de risque génocidaire. Tout le monde va essayer de l’éviter, mais d’abord il faut un cessez-le-feu. » La CJI est constituée par l’Assemblée générale et par le Conseil de sécurité de l’ONU, sur une liste de personnes (dont Sarah Hull pour les USA ou Ronny Abraham, conseiller d’Etat né en Egypte, pour la France) présentées par les groupes nationaux de la Cour permanente d’arbitrage (CPA ou Tribunal de La Haye)

C’est aussi ce dimanche 4 février que le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, rencontre le président égyptien al-Sissi. L’objectif, c’est donc aussi d’occuper la scène diplomatique. Andrée Taurinya, députée La France insoumise de la Loire, ex-PCF, dit vouloir porter la voix des Français solidaires du peuple palestinien. « Une voix qui se multiplie toutes les semaines en France ! », assure l’élue.

« A Paris, dans les grandes villes et même dans des petits villages parfois, il y a des mobilisations pour exiger le cessez-le-feu. J’ai parlé de fraternité et de sororité parce que les femmes palestiniennes sont particulièrement éprouvées. » (Andrée Taurinya, députée LFI à franceinfo)

Enfin, un entretien avec les représentants de l’Unwra (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient), un programme (financé par la France, près de 10 millions de dollars) de l’Organisation des Nations unies, est au programme. Cette agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (siège divisé entre la bande de Gaza et Amman, Jordanie), est dans la tourmente, puisqu’une douzaine de ses employés sont soupçonnés d’implication dans les barbaries du 7 octobre. La délégation de députés de gauche passera la nuit à Al-Arich à la frontière, avant un retour au Caire, lundi 5 février.

Alors que l’Unrwa a décidé de « résilier immédiatement les contrats » du personnel soupçonné, selon le chef de l’agence, Philippe Lazzarini, et que les Etats-Unis suspendent temporairement leur financement, selon le département d’Etat, Macron et Bercy maintiennent leur aide financière et le LFI Coquerel et sa bande – les Insoumis Thomas Portes, Alma Dufour, Sébastien Delogu et Ersilia Soudais, l’écologiste Sabrina Sebaihi, la socialiste Anna Pic ou encore la communiste Soumya Bourouaha – , leur opération de com’.

1er avril février 2024

L’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), au cœur d’une polémique sur la participation présumée de certains employés à l’attaque du 7 octobre, a été proposée pour le Nobel de la paix, a annoncé jeudi un élu norvégien. Le député travailliste Åsmund Aukrust a indiqué au journal Dagbladet qu’il a soumis la candidature de l’Unrwa « pour son travail de longue haleine visant à fournir un soutien vital à la Palestine et à la région en général ».

« Ce travail est crucial depuis plus de 70 ans, et encore plus vital depuis les trois derniers mois », assure l’élu qui est aussi vice-président de la commission des affaires étrangères au Parlement.