Florence Parly s’irrite de la visite de Zemmour qu’elle ne rend pas à nos soldats en Côte d’Ivoire

La ministre des Armées « regrette » le manque de … »discrétion » du candidat !

Le candidat à la présidentielle Eric Zemmour était en Côte d’Ivoire ce jeudi, notamment pour rencontrer les forces armées présentes sur place. Une visite que ses rivaux ont négligé d’accomplir, mais que le candidat n’a pas manqué de ponctuer sur son compte Twitter de nombreuses photos, autant de messages que les militaires en poste dans l’hexagone recevront aussi personnellement. Une pensée qui a agacé le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean, qui admet pourtant que cette rencontre était organisée avec l’accord de la ministre des Armées.

« C’est une visite au même titre que tous les candidats à la présidentielle, qui ont le droit de visiter une unité de l’armée de terre, » banalise le haut-fonctionnaire. « Il s’avère qu’il a choisi les forces françaises en Côte d’Ivoire », a précisé une source au ministère français des Armées.

Le porte-parole du ministère, vexé

« Les personnalités politiques peuvent visiter des unités militaires, si elles en font la demande et dans le respect des impératifs opérationnels et de confidentialité. C’est une pratique républicaine tout-à-fait courante et légitime », explique sur Twitter Hervé Grandjean, porte-parole de Florence Parly, qui occupe le ministère des Armées.

La discrétion s’impose à tous quand le président est indésirable

Selon Granjean, c’est un privilège du chef de l’Etat de faire des photos au Mali ou en Côte d’Ivoire. Lorsqu’il rompt avec la tradition ou qu’aucun état africain ne souhaite voir Macron – le nouveau président du Mali l’a fait savoir – il est toujours demandé aux personnalités de rester relativement discrètes sur ces visites, en évitant les media, les photos et les réseaux sociaux. Une exigence qui viserait à « préserver la neutralité des armées et d’éviter toute instrumentalisation politique », assure le porte-parole.

« Cet engagement moral que nous demandons aux candidats à la présidentielle n’a pas été tenu aujourd’hui par un candidat, accuse-t,-il sans le nommer. Nous le regrettons », écrit Hervé Grandjean. Eric Zemmour a en effet publié un communiqué de soutien aux soldats, ainsi que des photos sur les réseaux sociaux.

Premier voyage de candidat en Afrique depuis le début de la campagne

Une initiative d’autant plus regrettée par le ministère des Armées que Macron est defaillant. ‘Eric Zemmour n’est pas le premier à se déplacer ainsi. « Dans la période récente, plusieurs candidats ont visité des emprises militaires », affirme Hervé Grandjean, sans nommer quiconque, ce qui lui permet de faire valoir chez ces inconnus une communication bien plus discrète. L’Elysée s’inquiète de savoir si Zemmour pourrait faire des émules avec d’autres visites dans les prochains mois de campagne présidentielle.

Un message de Zemmour a déclenché la colère de Macron

Sur Twitter plus tôt dans la journée, Eric Zemmour avait salué la « bravoure » et le « dévouement » des forces armées. « Je veux saluer votre bravoure et votre dévouement qui n’ont d’égal que celui de tous ceux qui, dans notre pays, sont prêts à se sacrifier pour notre drapeau« , a-t-il écrit. « Vous êtes tout à la fois nos sentinelles, notre cuirasse et le bras armé de notre patrie dans le monde« .

Le candidat, qui veut « renforcer (le) dispositif de défense du territoire national », promet d’accorder « une attention particulière aux moyens » alloués à la défense et d' »améliorer les conditions de vie » des soldats.

Il s’agissait du premier voyage en Afrique d’Eric Zemmour depuis qu’il a déclaré sa candidature, début décembre. La présidence ivoirienne a nié toute rencontre entre le candidat et le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara. Mais certains media locaux l’affirment.

Zemmour ne crée pas un précédent

Avec le général François-Xavier de Woillemont, commandant de la force Barkhane, et le colonel Guillaume Thomas, chef du détachement aérien, à Niamey, le 19 décembre.
François Fillon, avec le général François-Xavier de Woillemont, commandant de la force Barkhane, et le colonel Guillaume Thomas, chef du détachement aérien, à Niamey, le 19 décembre 2016. 

Macron ne passera pas Noël avec les soldats de Barkhane. Le président a annulé son déplacement prévu lundi au Mali où il devait rencontrer les troupes françaises et les autorités maliennes. En raison de la situation sanitaire… officiellement: un mensonge de plus!

Depuis 2018, les personnalités au pouvoir considérées comme francophiles ont été remplacées. Ce coup de balai est allé jusqu’au ministre de la Défense, pourtant connu pour être prorusse. Wagner est désormais entré dans une phase de stabilisation en Centrafrique pour exploiter dans la forêt les mines d’or et de diamants.

Une situation d’autant plus inquiétante au vu de ce qui se passe déjà en Centrafrique : le déploiement de mercenaires russes de la société de sécurité privée Wagner, soupçonnée d’être liée à Poutine.

Macron et Le Drian cèdent la place. La diplomatie française travaille sur deux volets : renforcer les armées locales et installer la force européenne Takuba, qui comprend 900 hommes de dix pays différents. Son commandement va d’ailleurs rejoindre la base de Gao, l’épicentre actuel de la logistique militaire au Sahel. Dans le contexte de la présidence française de l’Union européenne, toutes ces informations préfigurent la nouvelle stratégie de la France dans la région. La semaine dernière, les Français ont déjà remis les clés de la ville de Tombouctou aux forces armées maliennes. 2.000 soldats sur les 5.000 présents au Sahel vont rentrer à Paris d’ici cet été.

En décembre 2016, le candidat François Fillon a visité les armées déployées en Afrique pour lutter contre le djihadisme. Il en a même profité pour exposer son plan de campagne. Hervé Grandjean a donc la mémoire courte, mais peut-être est-il incompétent. A moins que ce ne soit de la mauvaise foi.

Nuit en dortoir au milieu des militaires de la base aérienne de Niamey, douche collective, réveil aux aurores dans le bruit de l’atterrissage des drones et d’un Mirage 2000 rentrant d’une mission nocturne et, enfin, petit déjeuner à l’ordinaire: François Fillon entamait une campagne à la dure. Symboliquement, il a réservé ses premiers pas de candidat aux 4.000 militaires de l’opération Barkhane, alors déployée, depuis presque quatre ans, dans le Sahel pour faire reculer le totalitarisme islamique. « Tout le monde s’agite à Paris. Je ne veux pas être dans le combat de rue, confia-t-il à Bruno Jeudy (Paris Match). Je laisserai mes porte-parole mener la bataille dans les media et, moi, je parlerai à tous les Français. »

Pendant douze ans, Fillon siégea à la commission de la Défense, fit le tour des villes-garnisons et visita les opérations extérieures partout dans le monde, du Koweït au Kosovo en passant par l’Afghanistan. « J’ai été pendant vingt ans le spécialiste des questions de défense pour le RPR, et c’est la raison pour laquelle je suis devenu, dans la grande tradition des partis, ministre des… Affaires sociales », plaisanta-t-il.

Aucune rencontre de Zemmour avec le président ivoirien, Alassane Ouattara, n’est prévue au programme. Prétendre le contraire, c’est vouloir accréditer l’idée d’un refus du président ivoirien. De bonne guerre ?

Clandestins à Calais: Macron rejette les patrouilles conjointes avec Boris Johnson

La France ne veut pas de policiers ou de militaires britanniques sur ses côtes

Cette presse britannique qui accuse les policiers français de laisser partir les clandestins

Bien qu’il ait lui-même des troupes françaises en Afrique sub-saharienne, Macron a invoqué sa « souveraineté » jeudi 2 décembre, dans une lettre de son premier ministre à son homologue britannique Boris Johnson. A l’isolement pour cause de covid, Jean Castex, a rejeté la proposition de « patrouilles conjointes » sur le sol français pour empêcher le passage de clandestins vers la Grande-Bretagne, à travers la Manche.

« Nous avons toujours accepté d’examiner et de discuter de bonne foi des propositions britanniques de renforcement de la coopération. Nous en avons accepté certaines, nous en avons décliné d’autres« , écrit Jean Castex. « Nous ne pouvons pas accepter, par exemple, que des policiers ou des militaires britanniques patrouillent sur nos côtes ; il en va de notre souveraineté« , souligne-t-il. Débutée en 2014, l’opération Barkhane est une opération militaire menée au Sahel et au Sahara par l’Armée française, avec une aide secondaire d’armées alliées, qui vise à lutter contre les groupes armés salafistes djihadistes dans toute la région du Sahel. 

Boris Johnson avait fait cette proposition une semaine plus tôt, lors d’une conversation téléphonique avec le président français le 25 novembre, au lendemain d’un naufrage dans la Manche qui a fait 27 morts.

« And still they do nothing ». Après le naufrage survenu dans la Manche mercredi soir, qui a tué au moins 27 personnes cherchant à rejoindre les côtes anglaises, chacun se renvoie la balle. Les Anglais reprochent aux Français de ne pas réussir à empêcher les tentatives de traversées, tandis que les Français critiquent les Anglais de ne pas coopérer suffisamment.

Le premier ministre britannique a publié sur Twitter une lettre adressée à Emmanuel Macron dans laquelle il propose « un accord bilatéral de réadmission pour permettre le retour de tous les migrants illégaux qui traversent la Manche ».

Boris Johnson avait appelé Macron à reprendre tous les clandestins qui traversent la Manche

Le Premier ministre britannique avait indisposé Macron en publiant sur Twitter une lettre qui lui était adressée, dans laquelle il proposait « un accord bilatéral de réadmission pour permettre le retour de tous les migrants illégaux qui traversent la Manche« . Le premier ministre de la reine appelait la France à reprendre tous les migrants qui traversent la Manche, au lendemain du naufrage de migrants, le 25, au large des côtes anglaises.

Ce que Darmanin était allé négocier avec le Maroc, sans succès… « Renvoyer les migrants, pour nous, ce n’est pas une option, ce n’est pas une manière sérieuse ou responsable d’aborder la question« , a toutefois affirmé une source à Matignon, sous le couvert de l’anonymat.

« Plus de 700 policiers et gendarmes arpentent chaque jour la côte d’Opale pour empêcher des embarcations de fortune de prendre la mer » vers l’Angleterre, indique Jean Castex dans sa lettre. « Une partie de ces opérations est réalisée avec la contribution financière de votre gouvernement, conformément à nos accords de coopération » du Touquet, rappelle-t-il.

« Cependant, ces efforts ne permettent que de contenir le phénomène, non d’y apporter une réponse durable », estime encore Castex, lequel appelle le Royaume-Uni à mener « une politique de retour plus efficace » et à ouvrir « des voies légales d’immigration au Royaume-Uni à ceux (et celles) qui ont des raisons légitimes de vouloir se rendre » dans ce pays.

En 2015 à Calais, Hollande avait accepté une dizaine de policiers britanniques pour lutter contre les passeurs

Londres allait verser 10 millions d’euros supplémentaires pour sécuriser le site de Calais et pour « faciliter les retours volontaires, » apprenait-on, alors que s’achevait l’opération Licorne (2002-2015),  participation des forces armées françaises, sous commandement français, au maintien de la paix en Côte d’Ivoire.

Paris et Londres allaient néanmoins mettre en place un « centre de commandement et de contrôle commun » à Calais (Pas-de-Calais) pour tenter de lutter contre les réseaux de passeurs qui font traverser les migrants dans des embarcations de fortune vers l’Angleterre. C’était, il y a sept ans, la principale annonce faite par le ministre socialiste de l’Intérieur français, Bernard Cazeneuve, et son homologue britannique conservatrice, Theresa May, à l’occasion d’un déplacement jeudi 20 août 2015, dans la ville qui accueille plusieurs milliers de migrants.

Ce nouveau accord de 2018 pour mieux contrôler le flux migratoire visait à « renforcer la gestion conjointe de notre frontière commune avec un traitement amélioré des mineurs non accompagnés demandeurs d’asile« . Ce texte complétait en réalité les accords du Touquet, signés en 2004. Il prévoyait notamment une contribution complémentaire de Londres de 50 millions d’euros au contrôle de la frontière à Calais, où échouent de nombreux clandestins dans l’espoir de franchir la Manche.

Les deux ministres y avaient signé un accord de coopération bilatérale, qui prévoit que ce centre, placé sous double commandement français et britannique, fasse travailler ensemble des policiers. Moins d’une dizaine de policiers britanniques devaient toutefois y travailler, selon les informations du journal Le Monde. Ils s’ajouteraient aux policiers des border force, déjà présents de manière permanente à Calais pour contrôler les frontières. B. Cazeneuve s’était rendu à Calais le 31 août en compagnie du premier ministre Manuel Valls et des commissaires européens Dimitris Avramopoulos (affaires intérieures) et Frans Timmermans (premier vice-président) pour évoquer le sujet des étrangers en situation irrégulière, « mais aussi d’autres [questions] qui renvoient au volet humanitaire ou au volet économique ».

Des associations dressent des tentes de clandestins illégaux sur le parvis de la mairie de Paris

La police a évacué les « migrants » qui faisaient du camping sauvage au coeur de Paris

Une centaine de familles de migrants ont installé leurs tentes dans la nuit du 31 août au 1er septembre 2020, sur le parvis de l\'Hôtel de ville de Paris. 
Une centaine de familles de migrants ont installé leurs tentes dans la nuit du 31 août au 1er septembre 2020, sur le parvis de l’Hôtel de ville de Paris.  (UTOPIA 56)

Plus de 200 personnes, essentiellement originaires de Somalie, d’Afghanistan et de Côte d’Ivoire, ont investi la place de l’hôtel de ville avant d’être évacués mardi matin. 

L’action n’est pas banale. Une centaine de familles de migrants se sont installées, dans la nuit de lundi à mardi 1er septembre, sur le parvis de la mairie de Paris pour réclamer un accueil « digne » et un hébergement. Peu avant minuit, 219 personnes essentiellement originaires de Somalie, d’Afghanistan et de Côte d’Ivoire, dont 59 enfants et quinze femmes enceintes, ont investi la place de l’hôtel de ville au cœur de la capitale, avant d’être évacués mardi matin. 

Ces familles et femmes isolées – résultat de la polygamie et du machisme des musulmans – qui sont entrés illégalement en France, sous la conduite des militants associatifs, sans autre offre qu’un hébergement dans la rue, souvent dans des campements informels à la lisière de Paris et de la Seine-Saint-Denis, « doivent être hébergées de façon digne et inconditionnelle », a exigé Maël de Marcellus, coordinateur parisien de l’association Utopia 56, à l’initiative de ce coup de force. Combien de ces hommes et femmes sans référence culturelle française sont-ils déjà formés à la haine des Blancs. Aujourd’hui encadrés et formés, quand ils ne sont pas déjà des opposants dans leurs pays, seront bientôt ouvertement des anti-racistes racisés menaçants, instrumentalisés par LFI ou des révolutionnaires trotskistes tapis dans l’ombre qui accusent pourtant d’extrémisme tout ce qui se situe à la droite du PS.

L’association, qui fait le forcing pour une « refonte du premier accueil », affirme alerter les autorités depuis plus d’un mois, sans réponse, concernant la situation de ces « 107 familles et femmes [on oublie les enfants présents, et non scolarisés!, et en gestation, à nàître sur le sol français] qui vivaient pour l’immense majorité dans des campements informels à la lisière de Paris et de la Seine-Saint-Denis, » comme par hasard.

Des familles logées momentanément dans la mairie

A 10 heures mardi matin, leur évacuation était en cours, ce qui a provoqué la colère du premier adjoint de la maire de Paris, Emmanuel Grégoire. « La réaction de la préfecture de police est totalement incompréhensible. Nous désapprouvons cette évacuation », a-t-il indiqué. A 10h30, il n’y avait plus une seule tente sur le parvis. une opération menée tambour battant, de part et d’autre, les clandestins obéissant au doigt et à l’oeil à Utopia, une association (1996), qui vise notamment à élaborer un projet de société solidaire, écologiquement soutenable et convivial dont l’objectif est le « buen vivir » (sic). Animé par Franck Pupunat – socialiste écologiste altermondialiste, cofondateur du Parti de gauche en 2008 et militant pour la reconnaissance d’un « passeport de citoyenneté universelle », salarié de La Poste, comme O. Besancenot – et Samira Chahboune, le think tank de Denis Vicherat (sponsorisé par la FNAC) est transversal à plusieurs partis politiques radicaux (Les Verts, le Parti socialiste, le Parti de gauche dont le PCF, etc.)

« Nous avons trouvé une solution pour héberger momentanément les familles dans l’hôtel de ville, en attendant de trouver une solution plus pérenne, éventuellement dans des gymnases du 5e arrondissement », a précisé Ian Brossat, PCF, en charge du logement auprès d’Anne Hidalgo. Savoir si Florence Berthout, maire LR, a été consultée, car cette installation au Quartier latin se ferait au détriment des enfants des écoles qui ont désormais effectué leur rentrée. Comme Macron, Brossat « assume », c’est-à-dire que cet élu du 18e (Goutte d’Or et La Villette) ne fait rien.

Les enfants métis des colonies, cachés comme en métropole des années 60

« Enfants cachés de la France coloniale », les métis ivoiriens en quête de justice

Tendance, en ce qu’il juge le passé sur des critères actuels et sous la pression des groupes de pression anti-colonialistes, un documentaire s’intéresse aux enfants nés de mère ivoirienne et de père français avant l’indépendance de 1960, lesquels demandent justice.

Ce court mais instructif documentaire de 26 minutes, réalisé en Côte d’Ivoire par Caroline Dumay, journaliste marquée à gauche, avec Thaïs Brouck, a choisi de traiter un aspect naturel de la colonisation française en Afrique occidentale.

Alors que le métissage est de nos jours présenté comme une richesse et une chance pour les Blancs, leur courbe démographique et leur économie, l’auteure a sélectionné des témoins qui sont des enfants vivant mal leur métissage, au motif qu’ils sont nés en Afrique, avant l’indépendance ivoirienne d’août 1960, de mère noire et de père blanc. L’intention est claire: les Blancs sont d’odieux colonisateurs et violeurs. La plupart se sont parfaitement intégrés dans la société ivoirienne, mais la réalisatrice milite aux côtés de ceux d’entre eux qui cherchent à obtenir réparation des amours de leurs géniteurs et se déclarent en quête de… justice.

En 1903, le gouverneur général de l’Afrique occidentale française ordonne de « séparer » les enfants métis du reste de la société. Chaque grande ville de l’empire colonial français doit fournir un espace pour accueillir ces enfants arrachés à leur mère et coupés de leur père.

Dans le Commonwealth britannique, la politique équivalente d’intégration de ces enfants métis est désignée par le terme de « lost generation ».

L’historien Pascal Blanchard rappelle le succès d’un livre intitulé L’amour aux colonies. Paru en 1893 et réédité à 37 reprises, ce « bréviaire racial et sexuel » indique qu’avoir une jeune indigène concubine ne perturbe en rien le statut social du colon, même s’il est marié à une Française. Le corps de l’autre, comme la terre, appartient à l’époque aux colonisateurs. En tant que Blanc, faire un enfant à une femme noire et disparaître ensuite ne pose aucun problème.

Une pratique qui a survécu avec la polygamie et s’est exporté en métropole: impliquerait-elle des européens que des enfants pourraient à leur tour se dresser pour réclamer des indémnités?…

Des indigènes, pas des citoyens

De nombreux enfants naîtront de ces unions plus ou moins voulues – ou inavouables alors d’émancipation – et donc parfois très brèves entre colons blancs et jeunes femmes noires. En Côte d’Ivoire, ces enfants métis seront rassemblés et élevés au sein de l’imposant bâtiment qui servait de résidence au gouverneur à Bingerville, près d’Abidjan. Ce sont d’anciens pensionnaires de ce foyer de Bingerville que la réalisatrice a retrouvés et fait parler.

Le droit colonial avait fait de ces enfants des sujets, pas des citoyens. Mais avant l’indépendance, ces jeunes métis étaient également considérés comme pupilles de la nation. Or jamais la nationalité française ne leur a été accordée. D’où la douleur et l’incompréhension exprimées par les témoins interrogés.

Celles et ceux qui ont entrepris de longues démarches administratives se heurtent au mur du silence et à la difficulté de retrouver, dans les archives, les actes de naissance originaux. Ancien pensionnaire du foyer de Bingerville, Auguste Miremont, qui fut ministre de la communication de Côte d’Ivoire, estime que « l’Etat français devrait songer à quelques compensations. Au moins sur le plan de la reconnaissance identitaire, ce qui donnerait le droit à la nationalité française. »