Bassines: plaintes de familles de blessés pour le retard des secours

Y a-t-il eu entrave aux secours à Sainte-Soline ?

Les familles de deux hommes placés dans le coma après la manifestation « antibassines » interdite samedi dans les Deux-Sèvres ont déposé plainte, notamment pour « tentative de meurtre », alors que les autorités défendent l’action des forces de l’ordre.

Me Chloé Chalot, avocate à Rouen, a annoncé mercredi qu’elle a déposé plainte au nom des deux familles.

Le Parquet de Rennes a confirmé de son côté qu’il a reçu la plainte des parents d’un manifestant de 32 ans, originaire de Toulouse, pour « tentative de meurtre » et « entrave aux secours ». Victime d’un traumatisme crânien lors des violents affrontements avec les gendarmes autour du chantier d’une retenue d’eau à Sainte-Soline, le pronostic vital de ce jeune homme, prénommé Serge selon ses parents, est toujours engagé.

Celui du deuxième manifestant grièvement touché à la trachée, Mickaël, 34 ans, ne l’était plus mardi soir, selon les organisateurs de la manifestation, mais il est toujours maintenu dans le coma.

Serge a été blessé « par une grenade GM2L », déclarent ses parents dans un communiqué. Ils reconnaissent que leur fils est « fiché S » et « a eu des problèmes judiciaires », « comme la plupart des gens qui se battent contre l’ordre établi », ajoutent-ils en défendant « son honneur ».

Avant de se dessaisir au profit de celui de Rennes, le Parquet de Niort a indiqué qu’il n’a pas pu « déterminer l’origine de la blessure ».

Le délai de prise en charge de ce manifestant à Sainte-Soline est dénoncé par les organisateurs et des observateurs de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), pour qui les autorités auraient entravé l’intervention des secours – ce qu’elles démentent.

« Le Samu a indiqué ne pouvoir intervenir pour secourir un blessé en état d’urgence vitale, dès lors que le commandement avait donné l’ordre de ne pas le faire », écrivait la LDH dès dimanche.

Appel

Un appel enregistré et rendu public mercredi par les organisateurs, est au coeur de la polémique. Il implique un médecin et une avocate de la LDH qui, depuis un village voisin, étaient en lien avec des personnes au contact des blessés, dont Serge.

« On n’a pas l’autorisation d’envoyer des secours (…) parce que c’est considéré comme étant dangereux », répond le Samu à l’avocate lors de cet échange, imputant la décision au « commandement sur place ».

Depuis samedi, les autorités justifient le délai d’intervention des secours par la nécessité, pour les gendarmes, d’assurer leur sécurité.

La LDH réplique que la zone où se trouvait le blessé était « totalement calme depuis plusieurs dizaines de minutes » au moment de la conversation téléphonique, entamée à 14h50 samedi tandis qu’un médecin militaire se rapprochait de la victime.

Selon la gendarmerie, un « retour relatif au calme » était constaté depuis 14h20 autour de la bassine, avant une brève reprise des heurts entre 15h23 et 15h27.

D’après la préfecture, un premier appel aux pompiers avait signalé le blessé à 13h49. Déclenché à 14h01, un Smur de Charente, que les gendarmes ont renoncé à escorter jusqu’au bout face à « l’hostilité » de certains manifestants, a rejoint la victime à 14h57; elle a été héliportée vers l’hôpital de Poitiers à 16H34.

« Non, les secours n’ont pas été empêchés par les forces de l’ordre », a répété mercredi au Sénat le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.

Une grenade par seconde

De 6.000 à 8.000 personnes selon les autorités, 30.000, selon les organisateurs, ont manifesté samedi.

La LDH dénonce « un usage immodéré » de la force sur l’ensemble des manifestants, dès qu’ils ont approché la réserve d’eau. Les organisateurs ont dénombré 200 blessés, dont au moins une personne éborgnée en plus des deux manifestants dans le coma.

Dans deux rapports, préfecture et gendarmerie défendent au contraire une riposte ciblée et proportionnée face à 800 à 1.000 manifestants « radicaux ».

D’après les chiffres officiels, 5.015 grenades lacrymogènes ont été tirées, soit environ une par seconde. La gendarmerie a eu recours aussi à 89 grenades de désencerclement de type GENL, 40 dispositifs déflagrants ASSR et 81 tirs de LBD. Quant aux émeutiers, certains étaient porteurs de pieds de biche et autres barres de fer et de mortiers.

G. Darmanin a engagé la dissolution du mouvement des Soulèvements de la Terre, l’un des organisateurs avec le collectif « Bassines non merci » et le syndicat agricole Confédération paysanne, connue pour l’extrémisme de José Bové. D’aytres activustes étaiebt membres de « Soulèvements de la Terre », issu de la ZAD de ND-des-Champs à Nantes

Ces derniers ont appelé à se rassembler devant toutes les préfectures jeudi à 19h00 « pour la fin des violences policières ».

En réponse, le ministère de l’Intérieur a demandé aux préfets de renforcer la sécurité des préfectures, avec un total de 16.000 à 20.000 manifestants attendus sur 80 sites dans toute la France (hors Paris).

Sainte-Soline : la Ligue des droits de l’Homme met en cause les forces de l’ordre

La LDH ne connaît pas les violences sociales

« Nous avons constaté un usage immodéré et indiscriminé de la force sur l’ensemble des personnes présentes, avec un objectif clair : empêcher l’accès à la bassine, quel qu’en soit le coût humain », écrit la LDH, qui avait mandaté sur place 22 observateurs des libertés publiques et des pratiques policières.

La Ligue des droits de l’Homme a mis en cause, dimanche, la responsabilité des forces de l’ordre dans les violences de samedi à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), où une manifestation contre des retenues d’eau a donné lieu à des affrontements.

« Nous avons constaté un usage immodéré et indiscriminé de la force sur l’ensemble des personnes présentes, avec un objectif clair : empêcher l’accès à la bassine, quel qu’en soit le coût humain « , écrit la LDH, qui avait mandaté sur place 22 observateurs des libertés publiques et des pratiques policières.

A l’appel du collectif « Bassines non merci », du syndicat Confédération paysanne, médiatisé par son porte-parole, l’activiste José Bové, extrémiste « démonteur » de McDo et saccageur de champs OGM, et du mouvement écologiste Les Soulèvements de la Terre, lequel est créé en 2021 avec un noyau dur issu de l’ultragauche,  des milliers de personnes – 6.000 selon les autorités, 30.000 selon les organisateurs – ont manifesté samedi autour d’un réservoir d’eau en construction pour l’irrigation agricole, contesté parmi d’autres dans la région.

Le rassemblement avait été interdit par la préfecture et les autorités avaient mobilisé 3.200 policiers et gendarmes autour du chantier en raison de la présence dans le cortège, selon elles, d’un millier d’activistes radicaux. De violents affrontements ont éclaté rapidement aux abords du site, dont autorités et organisateurs se rejettent la responsabilité depuis samedi.

«  Tirs massifs et indiscriminés de gaz lacrymogènes »

Selon la gendarmerie, des assaillants ont fait usage « de mortiers d’artifices, de chandelles romaines et de cocktails molotov de forte contenance » parmi d’autres projectiles. Les organisateurs dénoncent de leur côté la « répression massive » de la foule.

Selon la LDH, « les cortèges ont fait l’objet de tirs massifs et indiscriminés de gaz lacrymogènes » dès avant leur arrivée sur le site. Par la suite, « les gendarmes leur ont tiré dessus » avec des grenades lacrymogènes, assourdissantes et explosives « de type GM2L et GENL », ainsi que des LBD 40, ajoute-t-elle dans une première synthèse des observations faites samedi.

« Des grenades ont été envoyées très loin et de manière indiscriminée  » et les détonations « étaient régulièrement suivies de cris d’appel au secours », affirme la Ligue, qui estime que « le dispositif a mis gravement en danger l’ensemble des personnes présentes sur place

Elle dénonce aussi des tirs de grenades lacrymogènes en direction d’élus qui protégeaient des blessés, et « plusieurs cas d’entraves par les forces de l’ordre à l’intervention des secours », dont un dans une zone « totalement calme depuis plusieurs dizaines de minutes ». La secrétaire nationale d’EELV Marine Tondelier et les organisateurs ont dénoncé des faits similaires.

« Grenades de désencerclement »

Selon les autorités, « lors de l’opération d’évacuation des blessés, les gendarmes ont été attaqués par des individus armés d’engins incendiaires alors que les heurts avaient cessé. Ils ont dû répondre pour écarter cette menace ». Ces faits ont retardé l’intervention des secours mais « à aucun moment, les élus n’ont été identifiés dans cette zone ».

« Les gendarmes ont fait face à des individus extrêmement violents. Dans ce contexte, ils ont fait un usage proportionné de la force, en utilisant massivement du gaz lacrymogène », avait affirmé la gendarmerie samedi.

« Pour préserver leur intégrité « , les militaires « ont dû également avoir recours à des grenades de désencerclement, et, dans les moments de grande tension, ont été amenés à utiliser le LBD », avait-elle ajouté.

La LDH ne condamne pas les émeutiers porteurs d’armes par destination: cf. PaSiDupes Quel prix attribue-t-elle à une vie de fonctionnzire de l’Etat ?

Manifestation anti-bassines à Sainte-Soline : dix-huit blessés et des véhicules incendiés

Les forces de l’ordre ont saisi « 62 couteaux, 67 boules de pétanque, 7 artifices, 6 bidons d’essence, 12 pierres et parpaings, 13 haches/machettes, 5 matraques ou battes de baseball, 20 aérosols/bonbonnes de gaz, 69 équipements de protection et 95 outils divers »

Plusieurs véhicules des forces de l’ordre « se sont embrasés » : incendie spontané ?

Aujourd’hui, samedi 25 mars 2023, avait lieu une manifestation contre les réserves de substitution d’eau en construction dans le département des Deux-Sèvres. Selon un premier bilan de la préfecture, le rassemblement a fait dix-huit blessés, dont deux graves, un chez les manifestants, l’autre chez les gendarmes.

Deux jours seulement après une importante mobilisation dans toute la France contre la réforme des retraites, une nouvelle manifestation d’ampleur contre la construction de réserves d’eau a réuni au moins de 6.000 individus à Sainte-Soline dans le sud du département .

C’était la cinquième du genre organisée par le collectif « Bassines non merci ! », proche de la Confédération paysanne, conjointement avec les « Soulèvements de la Terre » et de la Confédération paysanne (co-fondateur de ATTAC) depuis le début du programme [16 bassines sont prévues]. Tous opposent les petits paysans en autotarcie aux exploitants de larges surfaces nourrissières des Français, dans l’esprit marxiste de la lutte des classes…

La préfète des Deux-Sèvres avait pris un arrêté d’interdiction de cette manifestation à Sainte-Soline. Elle avait aussi interdit une manifestation des mêmes anti-bassines à Mauzé-sur-Le-Mignon, à une vingtaine de kilomètres de Sainte-Soline, qui finalement n’a pas eu lieu.

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, était monté au créneau vendredi matin en déclarant : « Nous verrons des images extrêmement dures, parce qu’il y a une très grande mobilisation de l’extrême gauche et de ceux qui veulent s’en prendre aux gendarmes, et peut-être tuer des gendarmes et tuer les institutions. » « 

Le procureur de la République de Niort a dressé le bilan de la journée de manifestation à Sainte-Soline contre les bassines, samedi 25 mars 2023, à 18 h 30. Ponctué de plusieurs vagues d’affrontement « d’extrême violence », la journée aurait drainé 30.000 participants, selon les organisateurs, contre les 6.000 personnes selon Julien Wattebled. La préfecture n’a pas communiqué au soir de la manifestation.

« De nombreux tirs de cocktails Molotov, de mortiers… »

« De violents affrontements initiés par des groupes de personnes masquées et armées [de haches ou de barres de fer, etc] ont débuté peu avant 13 h et ont émaillé la journée. De nombreux tirs de cocktails Molotov, de mortiers, de feux d’artifice et de projectiles variés (pierres, billes d’acier…) ont visé les forces de l’ordre, auxquels les militaires de la gendarmerie ont répondu en faisant usage de la force », écrit-il dans un communiqué.

Au total, il fait état de 37 blessés, suggérant un partage inéquitable en faveur des agresseurs : 7 chez les manifestants (3 en urgence absolue, 4 en urgence relative), 28 chez les gendarmes (2 en urgence absolue, 26 en relative) et 2 chez les journalistes, en urgence relative. Les manifestants établissent, de leur côté, un bilan beaucoup plus élevé dans leurs rangs : plus de 200 blessés, dont une quarantaine avec des plaies profondes, et 10 hospitalisations, sans autre précision.

Des enquêtes en cours

Quatre véhicules de gendarmerie ont également été incendiés. « Les enquêtes sont en cours pour établir les circonstances des faits », écrit le procureur, alors qu’aucune interpellation n’a eu lieu « compte tenu de l’extrême violence des affrontements ». 11 personnes ont en revanche été interpellées pour « des infractions de droit commun » lors des contrôles routiers.

Une enquête pour organisation de manifestation interdite, afin d’identifier les personnes responsables du mouvement, a été ouverte, sachant que les collectifs et syndicats sont bien connus, mais épargnés.

Fort heureusement, de morts il n’y a pas eu. Néanmoins, un premier bilan fait état de deux blessés graves : un du côté des manifestants (traumatisme crânien), l’autre du côté des gendarmes (héliporté vers l’hôpital de Poitiers).

Manifestation de Sainte-Soline. Le retour au calme pour ceux et celles d’entre eux qui étaient venus manifester pacifiquement

De retour à Vanzay.

Alors que chaque camp panse ses plaies (cf. ci-dessous), ceux et celles qui, sincères, étaient venus manifester pacifiquement ont repris le chemin du camp de base à Vanzay. La journée a été éprouvante pour beaucoup d’entre-eux, mais aussi pour les locaux qui ont eu à souffrir du déferlement de hordes motorisées.

16h48

Ce que l’on sait des violences et les blessés Les anti-bassines avaient l’intention de frapper fort ce samedi 25 mars, à Sainte-Soline. Dès l’arrivée des manifestants aux abords de la retenue de substitution en construction, de violents affrontements ont éclaté.

16h11

Manifestation anti-bassines de Sainte-Soline. Deux blessés graves dont un en urgence absolue selon un bilan de la gendarmerie

Selon un premier bilan communiqué par la Gendarmerie, deux blessés graves, dont un victime d’un traumatisme crânien, classé en urgence absolue par le médecin de la Gendarmerie, sont à déplorer à ce qui ressemble à la fin de la manifestation.

16h04

Notre-Dame-des-Landes, Sainte-Soline, Bure… Retour sur ces projets contestés en France Manifestations, occupations, procédures judiciaires… Comme les « bassines » de Sainte-Soline pour l’irrigation, de nombreux projets ont suscité ou suscitent encore la mobilisation au nom de la défense de l’environnement.

15h59

Le président de la Chambre d’agriculture condamne les violences. Contacté par téléphone, Jean-Marc Renaudeau, président de la Chambre d’agriculture des Deux-Sèvres, dit avoir reçu de nombreux appels téléphoniques de collègues, inquiets, comme lui, de la montée de la violence autour des projets de retenues de substitution.

15h18

Douze nouveaux fourgons de gendarmerie mobile arrivent sur le site

Les forces de l’ordre sur les contreforts de la réserve

Douze fourgons de gendarmerie mobiles arrivent en renfort sur la bassine. Ils viennent de traverser le bourg de bonneuil et arrivent à Sainte-Soline.

15h11

Les affrontements reprennent de plus belle

Un véhicule de gendarmerie a été entièrement embrasé

Après une accalmie, les affrontements ont repris de plus belle à Sainte-Soline.

Vue générale sur la plaine de Sainte-Soline.

15h03

Les affrontements à l’arrêt, la foule reste compacte

Un peu de calme après la tempête.

Les affrontements se sont arrêtés pour l’instant mais une foule compacte reste à côté de la bassine encore.

Certains étaient determinés à en découdre.

14h50

Des groupes de manifestants de plus en plus isolés.

Les violents affontements en photos.

Les photographes tentent de faire leur travail dans le chaos.
La préfète a invité aux personnes pacifistes de quitter Sainte-Soline.
Des affrontements, vus de loin:
le danger appelait à la prudence
Les parapluies servent à
se dissimuler pour préparer
des mauvais coups
La foule, pacifique, un peu plus tôt dans la journée, infiltrée par l’ultra gauche.

14h36

Au moins trois blessés.

Trois manifestants ont été sérieusement blessés. Ils sont allongés dans un champ sous des couvertures de secours et sont pris en charge par les manifestants  » médic ».

14h18

Des affrontements de plus en plus violents

Les forces de l’ordre se replient.
Du renfort est sur zone

14h06

Ce qu’il faut retenir à la mi-journée. Le rassemblement des anti-bassines sur leur camp de base était, dès 9 heures ce samedi 25 mars, impressionnant. Les organisateurs parlent de plus de vingt mille manifestants. Plus de six mille selon la préfecture. Trois cortèges, tous partis du camp de base, ont mis le cap, à partir de 11 heures, sur la bassine de Sainte-Soline, actuellement en construction. Des affrontements avec les forces de l’ordre ont très vite éclaté, et se poursuivent.

13h55

Deux compagnies de gendarmerie partent de Mauzé-sur-Le-Mignon pour Sainte-Soline

Des gendarmes en direction de Sainte-Soline

Un peu avant 14 heures, l’ordre est donné à deux compagnies de gendarmerie basées à Mauzé-sur-Le-Mignon de rejoindre Sainte Soline. Les forces de l’ordre commencent à encercler les militants. Elles arrivent par de petits chemins.

13h51

Les quads de la gendarmerie prêts à intervenir

A distance, les quads sont prêts à intervenir.

13h46

Mortiers et explosifs utilisés contre les gendarmes

Des enfants se sont précautionneusement mis à l’écart.

Des manifestants, accompagnés d’enfants, observent les affrontements, un peu à l’écart. Pendant ce temps-là, les forces de l’ordre font savoir que mortiers et explosifs sont utilisés contre les gendarmes.

13h40

Des véhicules de gendarmerie en feu

Deux des quatre véhicules de gendarmerie incendiés.

13h34

Première manifestation de
David, 22 ans.

David, 22 ans, est blessé à la main après un tir de grenade. C’est la première fois qu’il manifeste

13h28

La bataille fait rage à Sainte-Soline

Les gaz viennent de partout.
Les véhicules sont la proie des manifestants.

13h17

Manifestation anti-bassines. Les heurts s’intensifient à Sainte-Soline

Des fumées : gaz ou fumigènes

Les heurts s’intensifient à Sainte-Soline. Ceux qui étaient venus pour en découdre sont entrés en action. lusieurs blessés chez les manifestants. Les grenades répondent aux cocktails. Des militants semblent avoir créé une brèche mais les grenades redoublent molotov et tirs de mortier

13h11

Un homme blessé au pied.

Ultra-violence d’écologistes de gauche radicale autour de la retenue d’eau de Sainte-Soline

Des élus d’extrême gauche présents sur un rassemblement interdit et 22 gendarmes gravement blessés

Les violences ont justifié l’interdiction préfectorale pour préserver l’ordre public. Plus de 5.000 manifestants – dont des activistes du « black bloc » – se sont mobilisés contre un projet de réservoir, les « bassines de Sainte-Soline », réservées aux producteurs et maraîchers (quinoa, lentilles ou melons, notamment) qui assurent les circuits courts alimentaires dans les Deux-Sèvres et alentours.

Députée EELV, par ailleurs féministe islamo-gauchiste, Sandrine Rousseau, s’est réjouie – pacifiste, comme il se doit – de cette déclaration de guerre de l’eau. Ce samedi 29 octobre, les 5.000 extrémistes manifestent contre la création de ce qu’ils appellent un méga réservoir d’eau contre la sécheresse dans les Deux-Sèvres. Des réserves de substitution constituées en hiver en prévision des restrictions estivales.

Cette mobilisation avait été interdite, depuis plusieurs jours, par la préfecture qui s’attendait à des débordements, coutumiers de ces environnementaux révolutionnaures. 1.700 policiers et gendarmes étaient mobilisés sur ce mouvement subversif, alors que les organisateurs comptaient sur deux fois plus. 

Des heurts avec les forces de l’ordre

Samedi, en début d’après-midi, les manifestants ont réussi à passer outre les barrières mises en place autour du chantier et jusque sur le chantier. Parmi les contestataires, des familles, des personnes âgées et plusieurs militants radicaux. Des journalistes ont signalé des individus vêtus de noir, masqués ou encagoulés. 

Les forces de l’ordre tentaient ce samedi après-midi de contenir la foule, avec difficulté. Des gaz lacrymogènes ont été lancés en direction des manifestants pour tenter une dispersion. Plusieurs élus auraient également été molestés, selon le témoignage d’un photographe de l’Agence France Presse (AFP).

De son côté, le collectif « Bassines Non Merci » dénonce des « tirs de LBD en pleine tête. »

Selon la préfète des Deux-Sèvres citée par TF1, Emmanuelle Dubée, cinq gendarmes ont été blessés et quatre « personnes » ont été interpellées. En fin de journée, les gendarmes gravement blessés seront en fait 22.

Un projet décrié par les syndicats et associations écologistes

Le projet des bassines de Sainte-Soline (Deux-Sèvres) est décrié par plusieurs associations écologistes. La réserve de la commune fait partie intégrante d’un projet de 16 réservoirs pour « baisser de 70% les prélèvements [d’eau] en été. » Il est porté par un groupement de 400 agriculteurs réunis dans la Coop de l’eau. 

Ces réservoirs sont constitués de plusieurs cratères tapissés de bâches en plastique. Ils sont remplis d’eau en provenance des nappes phréatiques superficielles et pourraient stocker jusqu’à 260 piscines olympiques (environ 650.000 m3). L’eau serait ainsi utilisée l’été pour l’irrigation des cultures. 

Mais le collectif « Bassines Non Merci » ne voit pas le projet d’un bon œil. « Sainte-Soline, c’est 720.000 mètres cubes d’eau sur plus de 10 hectares, 18 kilomètres de tuyaux pour des agriculteurs, dont pas un n’a renoncé aux pesticides. On ne veut pas que ça se fasse ici, on ne veut pas que ça se fasse ailleurs », dénonce Melissa Gingreau, porte-parole du mouvement. 

Sur France Inter ce samedi, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, assure que le projet n’a pas « de conséquences négatives pour les nappes » phréatiques de la région. Et d’ajouter : « L’agriculture est en première ligne, et il nous faut des alternatives pour continuer à nourrir les Français. »

Vers une nouvelle ZAD altermondialiste dans les Deux-Sèvres

Des écologistes d’extrême gauche anticapitaliste opposés à des mesures agricoles de protection face au réchauffement climatique

Dans les Deux-Sèvres, la haine anti-agriculteurs des écologistes radicaux – qui n’ont d’écologiste que le nom – reprend les thèses et méthodes de la ZAD de ND-des-Landes et du barrage-réservoir de Sivens (Tarn) en 1977. Alors que la sécheresse avait déjà durement frappé la France l’été 2020, le ministre socialiste de l’Agriculture, Guillaume, s’était engagé sur des « retenues d’eau ». Un sujet qui oppose de pseudos-défenseurs de l’environnement, instrumentalisé par des activistes d’extrême gauche, aux agriculteurs, garants au quotidien de nos paysages et de notre souveraineté alimentaire.

La question des « retenues d’eau » met le feu au lac entre écologistes et agriculteurs.

Manifestants anti-bassines à Mauzé-sur-le-Mignon, dans les Deux-Sèvres, le 6 novembre 2021

En 2020, plusieurs mois de détention ont été requis, vendredi 3 juillet à Agen, contre deux dirigeants de la Chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne, jugés pour la construction illégale d’une « retenue d’eau à fin d’irrigation », un ouvrage que des associations de défense de l’environnement contestent depuis deux ans. Le Parquet a plus exactement demandé neuf mois d’emprisonnement pour Serge Bousquet-Cassagne, président de la Chambre d’agriculture départementale, et huit pour Patrick Franken, son vice-président et ex-président de la Coordination rurale (CR, majoritaire), attaquée par sa rivale minoritaire, la Confédération paysanne, classée à la gauche de la gauche: co-fondée par Via Campesina, l’anticapitaliste Attac et l’altermondialiste José Bové, qui refusa de faire son service militaire (considéré comme déserteur, sans être plus inquiété qu’une OQTF aujourd’hui), « démonteur » de McDo (Millau, 1999) et saccageur de champs de maïs en culture (2004). Des casseurs qui se déclarent partisans exemplaires de la désobéissance civile et militants vertueux de la non violence…

Entre 1.600 et 1.700 gendarmes mobilisés en prévision des manifestations « anti-bassines »

La préfecture des Deux-Sèvres a mis les moyens pour contrer les manifestations prévues ce week-end à Sainte-Soline, contre un projet de réserve d’eau pour l’agriculture.

Malgré un arrêté d’interdiction de manifester contre cette réserve d’eau pour l’agriculture, plusieurs milliers d’extrémistes se présentant comme écologistes sont attendus ce week-end autour de Sainte-Soline, où ces activistes veulent empêcher le projet de réserve d’eau agricole. Ils convergent pour occuper le secteur tout le week-end.

Les autorités redoutent l’installation d’une ZAD sur le secteur.

Le gouvernement déploie les grands moyens avec quelque 1.700 gendarmes et un arrêté d’interdiction de circulation aux personnes extérieures au département. Près de 200 élus, avocats ou professeurs ont dénoncé dans une tribune un manquement à « la liberté fondamentale de manifester ».

Même si l’interdiction de manifester couvre le périmètre de douze communes, les organisateurs de ce rassemblement, le collectif « Bassines Non Merci », ont annoncé d’ores et déjà la présence de 10.000 personnes. Les autorités estiment qu’ils pourraient être « 4.000 à 5.000 ».

La tribune des ayatollahs verts est publiée sur le site Libération. « En s’obstinant de cette manière à essayer, en vain, d’étouffer une mobilisation légitime [mais illégale !], la préfecture et les services de l’Etat produisent les conditions d’un trouble à l’ordre public majeur », peut-on lire.

Des élus anti-démocrates d’extrême gauche révolutionnaire

Une menace de chaos en vertu de l’inversion des valeurs démocratiques qui voudrait qu’une minorité impose ses volontés à la majorité.