Golf dégradé par des écologistes illuminés du « Convoi de l’eau »

Où on retrouve Les Soulèvements de la terre et les anars, protégés du Conseil d’Etat

Green scarifié du sigle des Soulèvements de la terre

Des dégradations ont été commises au golf du Haut-Poitou à Beaumont-Saint-Cyr (Vienne) « en marge » (?) du « Convoi de l’eau », cortège à vélo d’opposants aux « réserves d’eau » agricole : une aberration en plein coeur d’un été caniculaire. Cette tournure passive de France bleu tente d’exonérer les vandales verts, responsables des dégâts. Le directeur annonce qu’il va porter plainte ce lundi matin.

On peut aussi distinguer un logo des Soulèvements de la Terre, collectif qui co-organise le cortège et dont la dissolution prononcée par le gouvernement a été suspendue en justice par le Conseil d’Etat ( lien PaSiDupes ) : un permis de saccager…

Photo prise en sorte de protéger l’anonymat de participants à « l’état d’esprit (pourtant) festif et familial »
(© Radio France-Noémie Guillotin)

« Des participants au convoi de l’eau viennent de dégrader un green du golf de Beaumont-Saint-Cyr », près de Poitiers, a fait savoir, sans les faux-semblants de la presse, ce dimanche après-midi le préfet de la Vienne, sur le réseau social X (ex-Twitter). Sur les photos qui accompagnent sa publication, on peut voir des mottes d’herbe arrachées et une canalisation cassée. Le green a aussi été tagué de l’inscription « 100 jours pour vous sécher » et d’un symbole anarchiste. 

Avec ce « Convoi de l’eau », les opposants aux retenues d’eau agricoles veulent obtenir un moratoire immédiat sur les projets et chantiers de bassines. Ils plaident pour « de véritables [?] plans de préservation et de partage de l’eau sur les territoires dégradés par le modèle agro-industriel et le dérèglement climatique »« Nous partons des terres menacées par les bassines afin d’aller demander des comptes et poser des actes «  affirment les organisateurs. Ils souhaitent « demander des comptes à l’Agence de l’eau Loire-Bretagne » (établissementpublic de l’Etat). Ils accusent en effet celle-ci de « financer les bassines avec de l’argent public ». C’est donc bien l’Etat qui est visé.

Fanion marqué du sigle des Soulèvements de la terre

De son côté, Adeline, porte-parole du collectif Bassine Non Merci, qui se dit « citoyen, non partisan et pacifiste », a justifié l’illégalité des actes des activistes . »Ce n’était pas organisé par le convoi de l’eau. Il y a plus de 700 cyclistes. Les organisateurs ne peuvent pas être responsables des actions de tout le monde. Mais on comprend la colère de certains de ne pas pouvoir se baigner dans un lac à cause des cyanobactéries causées par le réchauffement climatique et les engrais, alors qu’à côté, la pelouse du golf est arrosée tous les jours malgré la sécheresse« .

Ce « Convoi de l’eau » est organisé par les mêmes groupes, associations et syndicats qui ont mené les actions organisées contre les différents chantiers de bassines agricoles dans les Deux-Sèvres, dont celui de Sainte-Soline. Il s’agit notamment de la Confédération paysanne et du collectif « Bassines non merci ». Après avoir pris un recul sur l’événement, Les Soulèvements de la Terre, ce mouvement écologiste violent que le ministre de l’Intérieur a voulu dissoudre après la manifestation de Sainte-Soline , a rallié l’organisation du convoi quand le Conseil d’Etat a suspendu sa dissolution, sur la base du droit et non du bien-fondé des actions violentes. Les anti-bassines insistent donc sur « l’état d’esprit festif et familial » de ce convoi… Classique, mais raté ! Un camouflet pour le Conseil d’Etat qui n’a d’ailleurs de comptes à rendre à personne…

Une action faussement conviviale qui vire logiquement au saccage

Julien Le Guet, porte-parole du collectif Bassines Non Merci, accueilli sous les applaudissements lors de l’arrivée du convoi à Jazeneuil 

Le « Convoi de l’eau », cortège à vélo d’opposants aux « mega-bassines », ces réserves controversées d’irrigation agricole contestées par les écologistes résignés à la décadence, est parti des Deux-Sèvres vendredi pour rejoindre Paris. Ce dimanche 20 août 2023, les militants faisaient la route entre Migné-Auxances et Coussay-les-Bois dans la Vienne. Ils s’étaient arrêtés pour pique-niquer au bord du lac de Beaumont-Saint-Cyr, interdit à la baignade cet été en raison d’une trop forte concentration de cyanobactéries. Mais on en trouve de ces cyanobactéries aussi bien, il faut le dire, sur les pierres, exposées au ruissellement des eaux de pluie, du cloître de l’abbaye du Thoronet dans le Var.

Le Convoi de l’eau s’est arrêté aux abords du plan d’eau incriminé qui se trouve juste à côté du golf, comme il est passé par la ferme contestée de Coussay-les-Bois aux 1.200 taurillons dans la Vienne. Nicolas Fortin, secrétaire national de la Confédération paysanne (moins de 20% aux élections professionnelles) et éleveur dans la Vienne, comme l’ensemble des organisateurs du convoi de l’eau, assimile la ferme des 1.200 taurillons de Coussay-les-Bois au modèle agricole des grandes cultures ou des méga-bassines. Les minorités dictent leur loi.

Dominique Brunet (L’Anguillée, 86450 Pleumartin : ferme en agrobiologie.
vente d’agneaux ou de demi-agneaux en colis, sur commande), opposant à la ferme des 1.200 taurillons, qui a accueilli le Convoi de l’eau 

« Les dégradations ont eu lieu à 13h30 au moment où le cortège, composé de 500 personnes, s’apprêtait à repartir de sa pause déjeuner », explique la préfecture dans un communiqué. Selon le directeur du golf, Christophe Jaulin,« une vingtaine d’individus encagoulés » (une quarantaine d’après la préfecture) a découpé le grillage pour s’introduire par effraction sur le parcours, à la fin d’un pique-nique organisé par le convoi précisément sur une base de loisirs attenante. Il va porter plainte dès demain ce lundi matin. Les suspects ont été repérés grâce à la présence de gendarmes et de drones sur place, mais personne n’a été interpellé pour le moment !

Plusieurs golfs, sport décrié pour son impact environnemental, avaient déjà été dégradés en France lors de la sécheresse de l’été 2022. Et on recommence en 2024 ?

« Convoi de l’eau » : le Conseil d’Etat a-t-il conforté la désobéissance civile?

Le Conseil d’Etat est-il infiltré ?

Un cortège de militants à vélo ou en tracteurs s’élance, ce vendredi 18 août de Lezay (Deux-Sèvres), pour dénoncer les projets de méga-bassines. C’est la première manifestation d’ampleur depuis les évènements du 25 mars, qui ont poussé Gérald Darmanin à demander la dissolution du collectif Les Soulèvements de la Terre. Un acte qui, paradoxalement, a fait tourner le vent en faveur des partisans de la désobéissance civile.

Pendant huit jours, entre 300 et des milliers de personnes sont attendues sur les différentes étapes du parcours du convoi de l’eau jusqu’à l’arrivée le 25 août à Orléans. Ensuite, direction Paris pour « un final surprise » entre le 26 et le 27 août. L’objectif est d’obtenir un « moratoire sur les méga-bassines dans l’ensemble du pays » et la mise en place de projets « qui assurent le partage de l’eau et une agriculture qui protège les sols, les nappes et les cours d’eau ».

Ils sont nombreux derrière cette initiative : les comités locaux du collectif Bassine Non Merci, la Confédération Paysanne, mais aussi… Les Soulèvements de la Terre, partie prenante au départ, avant une mise en retrait forcée.

« Face à la tentative de dissolution, le maintien de la manifestation a d’autant plus de sens »

L’idée d’un « convoi de l’eau » a émergé immédiatement après la manifestation – interdite – de Sainte-Soline qui s’est achevé par de violents affrontements. « Dès le lendemain, il y a eu des échanges sur la nécessité de réinventer notre façon d’agir », explique Benoît Biteau, eurodéputé EELV et militant historique contre ces projets de retenues d’eau.

Mais les stigmates de Sainte-Soline perdurent : deux manifestants sont grièvement blessés et des polémiques éclatent sur la doctrine du maintien de l’ordre et l’intervention des secours. Le 28 mars, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin dit sa volonté de dissoudre Les Soulèvements de la Terre qu’il estime être « à l’origine » des violences.

L’annonce de Beauvau ne dissuade pas les militants d’organiser le convoi de l’eau : début juin, la campagne de communication est lancée, en même temps que l’ouverture des inscriptions.

La dissolution effective des Soulèvements de la Terre est finalement prononcée trois mois plus tard, le 21 juin. Le 16 juillet, les Soulèvements de la Terre annoncent leur mise en retrait des organisateurs, « le temps de recours à la procédure de dissolution » qu’ils ont engagée devant le Conseil d’Etat. Mais la mobilisation ne s’essouffle pas, bien au contraire. Le 21 juillet, dans le canal Telegram dédié, les organisateurs martèlent que « face à la tentative de dissolution, le maintien de la manifestation a d’autant plus de sens. »

« Ça nous donne de l’espoir »

Début août, les inscriptions au convoi affichent complet et les organisateurs crient « victoire ». Une plus grande les attend le 11 août : le Conseil d’Etat suspend la procédure de dissolution, estimant que « les actions promues par les Soulèvements de la Terre ayant conduit à des atteintes à des biens, qui se sont inscrites dans les prises de position de ce collectif en faveur d’initiatives de désobéissance civile, dont il revendique le caractère symbolique, ont été… en nombre limité » et donc insuffisantes pour caractériser le trouble à l’ordre public évoqué par Gérald Darmanin.

La dissolution effective des Soulèvements de la Terre est finalement prononcée trois mois plus tard, le 21 juin. Le 16 juillet, les Soulèvements de la Terre annoncent leur mise en retrait des organisateurs, « le temps de recours à la procédure de dissolution » qu’ils ont engagée devant le Conseil d’Etat. Mais la mobilisation ne s’essouffle pas, bien au contraire. Le 21 juillet, dans le canal Telegram dédié, les organisateurs assènent que, « face à la tentative de dissolution, le maintien de la manifestation a d’autant plus de sens. »

Les mouvements de défense de l’environnement exultent. « La décision du Conseil d’Etat est une vraie grande victoire pour la désobéissance civile non violente, parce qu’il la reconnaît plus ou moins comme une forme d’action politique légitime. C’est quelque chose d’assez nouveau », salue Nicolas Turcev, représentant de Dernière Rénovation. Même si une deuxième décision est attendue à l’automne, il assure qu’« évidemment », les militants feront valoir ce premier avis devant la justice. « Ça nous donne de l’espoir pour obtenir d’autres victoires plus grandes », assure-t-il.

Au-delà des militants, les élus de gauche, vent debout contre la dissolution, font la même lecture. Une source écologiste assure que le parti « soutient » le convoi de l’eau, rappelant – dans un lien direct entre la décision du Conseil d’Etat et le mode d’action des activistes — qu’« en plus, les Soulèvements de la Terre sont légaux ».

« Si le ministre de l’Intérieur continue de vouloir insister sur cette voie-là, ils vont vraiment perdre en crédibilité » (Benoît Biteau, eurodéputé EELV)

Les soutiens du convoi de l’eau sont d’autant plus tranquilles que, contrairement à Sainte-Soline, le mouvement a été déclaré et autorisé presque partout, à l’exception de Sainte-Soline et Rom, localité voisine jugée trop proches de la zone des réserves d’eau. Les préfectures des Deux-Sèvres et de la Vienne vont recourir à des drones et des aéronefs pour la « sécurisation » du convoi. Mais selon une source sécuritaire, l’événement s’apparente à « un rendez-vous familial (…) plutôt qu’une véritable démonstration de force même si les organisateurs annoncent eux-mêmes quelques surprises ».

Diffuseur de messages contre le port du masque pendant la pandémie de Covid-19 et dénonçant la nature vaccinale des injections contre le virus, Benoît Biteau, conseiller du candidat Yannick Jzdot à la présidentielle, sera au départ du convoi, tout comme les élus locaux et départementaux. Interrogé sur le dispositif policier, il dit « espérer » qu’il ne sera pas démesuré. « Monsieur Darmanin a intérêt à faire profil bas maintenant. Tout ce qu’il a raconté sur les Soulèvement de la Terre se révèle parfaitement faux » . Et l’eurodéputé d’ajouter : « s’il continue de vouloir insister sur cette voie-là, ils vont vraiment perdre en crédibilité. Après, ça nous permettra de gagner encore plus confortablement le recours sur le fond. »