Sur place, Borne se dit à nouveau « mobilisée »
Tôt ce matin, on apprend que la mairie de Garges-lès-Gonesse (Val d’Oise) a été incendiée dans la nuit aux alentours de 1h30 du matin, selon France Inter. L’intérieur du bâtiment au niveau du rez-de-chaussée est notamment complètement détruit. Et le bilan s’alourdit d’heure en heure.
La mairie de Mons-en-Barœul (Nord) où Gérald Darmanin s’est rendu ce matin, a aussi été prise pour cible. Interrogé au micro de RTL ce matin, le maire Rudy Elegeest, élu depuis 23 ans, dit ne jamais avoir vu ça et déplore de nombreuses destructions matérielles à la mairie ainsi que l’incendie de deux salles polyvalentes de la commune. « On a échappé au pire car trois agents étaient à l’intérieur de la mairie pendant l’incendie » , ajoute-t-il.
A Mantes-la-Jolie (Yvelines), c’est la mairie de quartier du Val-Fourré qui a été ravagée par les flammes. Les images sont impressionnantes, il ne reste plus rien.
A Montreuil (Seine-Saint-Denis) aussi, des mortiers d’artifice ont été tirés en direction de la mairie.
La façade de la mairie de L’Ile-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) a été touchée par les flammes.
Du côté d’Amiens aussi les dégâts sont conséquents notamment pour la mairie de quartier l’Atrium et la médiathèque.
L’école primaire et l’hôtel de ville de Bezons (Val-d’Oise) ont été incendiés.
Selon Le Parisien, à Romainville (Seine-Saint-Denis), « la mairie a aussi été dégradée, et la crèche départementale située dans le quartier Youri-Gagarine ».
Le nombre de mairies attaquées et dégradées, des symboles républicains, est encore non-exhaustif. Cette nuit-là, le chaos a été total et surtout général. Un bus a également été incendié à Grigny (Essonne), un incendie a eu lieu dans une école à Tourcoing (Nord), fief du ministre de l’Intérieur, et à Evreux (Eure), celui de Sébastien Lecornu, ministre des Armées. La bibliothèque de Mont-Saint-Martin (Meurthe-et-Moselle) a aussi été incendiée.
Des commissariats ont été attaqués notamment à Trappes, PS/G.s, (Yvelines) ou encore à Rouen, PS, (Seine-Maritime). Plusieurs véhicules ont été incendiés dans le quartier de la Reynerie à Toulouse tout comme à Bordeaux (EELV), Lyon (EELV), Lille (PS) et Nantes (PS).
Le maire de Garges-les-Gonesse (Val-d’Oise), dont l’hôtel de ville a été incendié dans la nuit de mercredi à jeudi redoute que la flambée de violences persiste et même empire, suite à la mort de Nahel, 17 ans, automobiliste dangereux tué par un policier à Nanterre.
« J’ai la crainte que cela perdure et que cela puisse même être pire », alerte Benoit Jimenez depuis le parvis de l’hôtel de ville partiellement incendié.
Il ne reste rien de la salle des mariages, située au premier étage, ou du Centre communal d’action sociale (CCAS) au rez-de-chaussée de l’édifice, dont la moitié de la façade est noircie.
Dressé sur une dalle, le bâtiment a partiellement brûlé en pleine nuit, après 1h00 du matin. A priori, les assaillants ne sont pas entrés à l’intérieur.
« J’appelle vraiment à un retour au calme, le plus rapidement possible », ajoute l’élu UDI de cette commune populaire de 45.000 habitants en banlieue nord de Paris.
Choqués devant leur mairie incendiée, les habitants de la ville commentent l’embrasement de violences dans la nuit. « Je n’avais jamais vu ça à Garges », réagit Adilia Ribeira, qui habite la commune du Val-d’Oise depuis six décennies. « Incendier la mairie, c’est sale, bête et méchant », assène la retraitée de 64 ans.
Dès les premières heures du jour, des barrières de sécurité ont été placées autour du bâtiment éventré et, en milieu de matinée, les employés des services techniques ont commencé à évaluer l’étendue des dégâts et à débarrasser les gravats.
« C’est pas fini »
Avant de les déposer à l’école maternelle et primaire, Térésa Isabel a tenu à montrer le bâtiment endommagé à ses trois enfants. « Mon sentiment, c’est de penser aux dépenses que cela va représenter pour réparer et ça va aussi allonger les démarches que les gens voulaient faire à la mairie, » déplore la mère au foyer de 39 ans.
La mort de Nahel, lors d’un second délit de fuite, mardi à Nanterre, l’a particulièrement affectée car son fils ainé a le même âge. « J’ai peur, je le conseille en lui disant de garder en tête l’exemple de Nahel », témoigne-t-elle, entourée de ses trois plus jeunes enfants, attentifs aux mots de leur mère.
« C’était une évidence que ça pète et c’est pas fini », réagit Nizar Ayari, 21 ans. « Ca explose parce que c’est social : il y a un ras-le-bol de ne pas être entendu par les pouvoirs publics », estime l’étudiant en droit qui comprend la violence sans la cautionner.