Manche: 240 clandestins secourus et ramenés en France en 48 heures

Et l’Angleterre, est-elle humaniste ?

Canot au large de la plage française de Gravelines, près de Dunkerque, le 12 octobre 2022

Quelque 240 migrants en situation irrégulière ont été secourus en mer et ramenés vers les côtes françaises, entre lundi et mardi, lors de plusieurs opérations distinctes, alors qu’ils tentaient de rejoindre l’Angleterre à bord d’embarcations de fortune offertes par des associations dites humanitaires qui ont facilité ces tentatives à haut risque. Utopia 56, par exemple, ne peut ignorer que, le 24 novembre 2021, il y a presque un an, 27 clandestins avaient trouvé la mort dans le naufrage de leur bateau associatif au large de Calais, le pire drame enregistré dans la Manche.

Dans la nuit de lundi à mardi, un canot des sauveteurs en mer a d’abord secouru 23 personnes au large de Calais, indique dans un communiqué la préfecture de la Manche et de la mer du Nord (Premar). «En tout début de matinée», un patrouilleur de la Marine nationale a ensuite porté assistance à 61 personnes, en difficulté au large de Leffrinckoucke (Pas-de-Calais), avant de récupérer, dans le même secteur, les «34 naufragés» d’une autre embarcation, poursuit la Premar. Tous ont été débarqués au port de Calais et pris en charge par les pompiers et la police aux frontières français.

Engagé en fin de matinée auprès d’une autre embarcation en difficulté au large de Calais, un patrouilleur des affaires maritimes a lui découvert «tous les occupants à la mer, agrippés à leur embarcation en train de couler», raconte la Premar (préfecture maritime), sous l’autorité d’un officier général représentant direct du premier ministre en mer. A l’aide d’un semi-rigide, l’équipage a récupéré 61 personnes, dont «plusieurs en état d’hypothermie», selon leur récit. Ces naufragés ont été débarqués au port de Boulogne-sur-Mer et pris en charge par les secours.

Une dernière opération a enfin permis de secourir 61 autres personnes au large de Calais, ramenés à Dunkerque.

La route maritime entre la France et l’Angleterre est l’une des plus empruntées au monde, «avec plus de 400 navires de commerce qui y transitent par jour et les conditions météorologiques y sont souvent difficiles», selon la préfecture maritime.

Pourtant, toujours plus d’exilés tentent la traversée. Plus de 40.000 « migrants » sont arrivés au Royaume-Uni après avoir traversé la Manche à bord de petites embarcations cette année, un record.

Les sauveteurs dans leur ensemble, tous des bénévoles, s’inquiètent des nouvelles pratiques des passeurs : ses trafiquants d’êtres humains utilisent de plus en plus de « long boats », douze mètres de long et jusqu’à 80 personnes à bord, pour accroître la rentabilité de chaque traversée. En effet, les canots de sauvetage ne peuvent pas contenir plus de 50 naufragés, sinon c’est risquer de se retourner en cas de mer mauvaise. Leurs moyens humains et matériels n’y suffisent plus. La préfecture des Hauts-de-France constate la même tendance : «Depuis le début de l’année 2022, plus de 1.000 traversées ont été recensées sur des embarcations de fortune [sans humour noir] transportant plus de 42.000 personnes. Le nombre de traversées est resté stable par rapport à 2021, mais le nombre de passagers clandestins par bateau a augmenté, accroissant par conséquent les risques.»

Malgré l’urgence vitale, si on en croit la Prémar, le Royaume-Uni refuse le débarquement des clandestins en difficulté en mer.

L’immigration clandestine reste pour Macron une question et non une politique

Le président ne réagit que sous la pression de l’urgence et se rétracte en assurant assumer

Ainsi, que reste-t-il en novembre 2022 de la…

Déclaration de M. Emmanuel Macron, Président de la République, sur la question migratoire à Calais et la politique d’immigration du gouvernement, à Calais le 16 janvier 2018.

Circonstance : déplacement auprès des forces mobilisées, à Calais, le 16 janvier 2018

Texte intégral

« Mesdames et Messieurs les élus du département et de la région,
Messieurs les Préfets,
Mesdames et Messieurs,

Si je suis à Calais aujourd’hui, c’est pour tenir un engagement [à la bonne heure !]. Un engagement que j’avais pris devant vous, Madame la Maire, lors du dernier congrès des maires de France au mois de novembre, où vous m’avez invité. Je m’étais engagé à venir avant la fin du mois de janvier, je suis là [et après ?].
Je vous remercie, Madame la Maire, de votre invitation, de votre accueil chaleureux, et à travers vous, je souhaite ici adresser un message de fraternité, de solidarité et de reconnaissance de la Nation à nos concitoyens de cette belle ville de Calais et du Calaisis. Ils le méritent et nous leur devons.
Je pourrais, comme le général de GAULLE en 1959, évoquer l’exemplarité de votre ville, sa contribution décisive à l’intégrité et à l’unité de notre pays et le lourd sacrifice consenti des deux guerres mondiales.
Je pourrais, comme François MITTERRAND en 1983, évoquer le dur labeur des habitants de Calais et leur participation éminente au développement de la France.
Permettez-moi, tout simplement, de rendre hommage également à leur courage et à leur générosité, et de vous assurer que l’Etat sera toujours à leurs côtés, à vos côtés, pour continuer à développer un territoire en pleine transformation et qui a tant donné au pays ; un territoire qui dispose d’indéniables atouts ; un territoire qui doit absolument changer d’image pour voir pleinement restaurée toute son attractivité économique et touristique [rythme ternaire, en littétature…]
C’est notre responsabilité collective, et je sais Monsieur le Président du conseil régional, Cher [sic] Xavier BERTRAND, que la région est très impliquée avec l’Etat, les élus locaux et le monde économique, dans cette transformation. Je sais combien vous y êtes impliqué et combien vous attendez de nous dans un contexte ouvert par le Brexit et décisif pour la région. Nous serons là, pas simplement à l’écoute de la région, mais en soutien de celle-ci, de son attractivité et de son action économique [rythme ternaire, à nouveau et littérature, à nouveau].
C’est un territoire où le mot cohésion sociale revêt un sens tout particulier, avec des acteurs locaux très impliqués, Monsieur le président du conseil départemental, Cher Jean-Claude LEROY [distribution de pommade pour tous]. Et je me trouve ici devant vous, deux jours avant le sommet franco-britannique, et il était essentiel d’une part que je vienne au contact des réalités [réponse à la critique d’un pouvoir jupitérien] que vous vivez depuis plusieurs mois, plusieurs années, pour pouvoir en tenir justement et en tirer toutes les conséquences et évoquer dans quarante-huit heures, avec Theresa MAY, plusieurs des éléments que nous devons améliorer dans notre gestion commune.
Mieux gérer la question des mineurs isolés, renforcer la coopération policière à Calais et avec les Etats d’origine et de transit, débloquer des fonds pour soutenir les projets importants pour le développement du Calaisis. Ce seront les trois points que nous [nous de majesté ?] porterons dans quarante-huit heures dans le dialogue que nous aurons avec nos amis britanniques.
Je souhaite que ce déplacement soit l’occasion d’évoquer les enjeux et les défis que nous devons relever ici [et partout ailleurs ?] dans un contexte qui certes a profondément changé et j’y reviendrai, mais qui depuis des années est celui d’une pression migratoire forte. Et je suis venu ici pour tenir un langage de vérité [on se pince].
La longue histoire de Calais et du Calaisis est toute entière inscrite dans sa géographie. Calais est un double passage, le passage entre la Manche et la Mer du Nord et le détroit qui sépare de 32 km environ la France et l’Angleterre. D’ici, chacun peut voir à peu de choses près les côtes d’en face.
Les missions pour lesquelles l’Etat oeuvre à Calais sont connues : protéger la frontière [aujourd’hui, Poutine protège la sienne avec l’Ukraine contre l’influence américaine et sa promesse de protection atlantique et l’entreprise de séduction européenne], garantir les passages légaux des hommes et des marchandises entre la France et la Grande-Bretagne et assurer la sécurité des personnes et des biens [va-t-il en venir au sujet, celui des illégaux ?].
Parmi ces dernières, un enjeu fondamental est d’assurer la sécurité des deux infrastructures majeures qui relient la France à l’Angleterre, le tunnel sous la Manche et le port de Calais pour le contrôle de la frontière avec la Grande-Bretagne, pour la sécurisation de Calais et pour la protection de ses habitants dans le respect de nos engagements internationaux.
Regardons les chiffres, ils sont là, ils disent tout. En 2017 sont passés par Calais, via les navettes d’Eurotunnel et les ferries, plus de 4 millions de véhicules légers, plus de 3,5 millions de camions et plus de 30 millions de voyageurs. Un quart du commerce britannique passe par Calais et Calais est le premier port de voyageurs d’Europe. C’est aussi cela le visage de cette ville, de cette région [merci pour ce tombereau de chiffres: seuls ceux des clandestins nous importe].
Je n’oublie pas le port du Touquet de Boulogne-sur-Mer qui a aussi un rôle stratégique, notamment comme port de pêche d’importance nationale et européenne. Cela montre combien cette région ici est inscrite dans le passage, l’échange et une histoire européenne dans laquelle elle est irrémédiablement ancrée. Et c’est ce positionnement qui a aussi conduit à une pression migratoire toute particulière.
Calais connaît depuis vingt ans des phases de pressions migratoires, de reflux, et à nouveau des arrivées de migrants qui ont crû ou parfois croient encore pouvoir franchir clandestinement la frontière avec nos voisins britanniques. Aujourd’hui, la pression est moindre. Et le nombre de migrants est sans commune mesure par rapport à celui que vous avez connu avant septembre 2016.
Si des dizaines de milliers de migrants sont passés ici au cours des 20 dernières années, c’est d’abord parce que le Royaume-Uni était leur destination finale. Qu’ils soient réfugiés, exilés ou migrants économiques, la même détermination les pousse vers les îles britanniques. Parce qu’ils y ont de la famille, des amis, un réseau communautaire pour les accueillir [une Histoire et une culture communes], ou peut être parfois un projet professionnel ou d’études, dans une large majorité des cas, les migrants présents à Calais ne souhaitent souvent pas rester en France. Pour eux, notre pays n’est qu’un lieu de passage, comme l’ont été tant de pays avant nous.
Mais ce qui ne devait être qu’un passage se transforme en impasse, souvent en profonde détresse. Car la frontière est fermée aux franchissements illégaux.

Aussi, je veux revenir ce matin devant vous, d’abord, sur cet ordre public républicain que nous devons pleinement assurer ici, à Calais, pour le présent et le futur. Ensuite, sur l’accueil, que nous avons profondément transformé dans la région pour faire face aussi à nos devoirs. Et je veux dire quelques mots de notre politique d’asile et d’immigration et de l’avenir du Calaisis.
Je l’ai dit, Calais, de par sa géographie, sa place, est cette terre de passage qui est devenue une impasse pour des milliers de femmes et d’hommes qui ont parfois passé des mois, des années à travers cette route, qui les a menés loin de leur pays. Chacun doit le savoir, tout est fait pour que le passage illégal vers le Royaume-Uni ne soit pas possible [accord bilatéral du Touquet en date de 2003 visant à contrer l’immigration clandestine en outre-Manche en renforçant les contrôles au départ de la France et a sa charge]. Calais n’est pas une porte d’entrée dérobée vers l’Angleterre, et je veux être ici très clair, cela continuera à être le cas.
En aucun cas, nous ne laisserons ici se constituer ou se développer des filières illégales [elles le peuvent en Libye vers la France et l’Italie, via les navires dits « humanitaires » d’ONG sans légitimité à but subversif], en aucun cas, nous ne laisserons ici se reconstituer une jungle ou une occupation illégale du territoire [plutôt à Paris, Porte de La Chapelle ou à La Villette]. C’est pourquoi je veux m’adresser d’abord aux forces de l’ordre, mais également aux services de l’Etat [l’Etat, ce n’est donc plus lui…], et vous dire ce que j’attends dans ce contexte de vous.
Je veux d’abord [première mesure énergique] vous exprimer les remerciements et la reconnaissance de nos concitoyens de Calais et d’ailleurs, pour le travail que vous effectuez jour après jour, nuit après nuit ; travail remarquable mais peu connu, parfois décrié, souvent caricaturé. Les approximations sur votre action à Calais, parfois les mensonges, souvent, les manipulations [une victime peut-elle être un « protecteur » ?], ne visent au final qu’un seul but : mettre à mal la politique mise en oeuvre par le gouvernement [cette politique ne serait-elle pas plutôt insuffisante?]. Il faut donc faire oeuvre de pédagogie [vieille recette, aussi rance que la prévention], décrire méthodiquement, je le ferai, dans le détail, vos missions, et dans quelles conditions vous les effectuez.
Mais je veux le dire ici très clairement, la France est une République, il y a un président de la République [bonne nouvelle], il y a un Premier ministre qui conduit l’action du gouvernement et un ministre en charge de l’Intérieur [ce qui prouve quoi ?]. Il a auprès de lui des préfets, la politique, elle est une, elle est expliquée, le gouvernement en est responsable devant le Parlement, et il en répond chaque jour où il est interrogé [bavardage].
Et dans la République, les fonctionnaires appliquent la politique du gouvernement [dans le meilleur des cas]. Et c’est le cas chaque jour. Alors que ceux qui ont quelque chose à reprocher au gouvernement s’attaquent à sa politique, mais qu’ils ne s’attaquent pas à ses fonctionnaires, qu’ils ne disent pas des contre-vérités sur ses fonctionnaires, et je m’étonne que des commentateurs, que des dirigeants d’organisations, diverses et variées, qui, parfois d’ailleurs, ont à s’exprimer sur la Fonction publique ou ont à représenter des fonctionnaires, se permettent d’écrire ce qu’ils ont pu écrire sur le quotidien de notre Fonction publique [unanimisme et république sont-ils compatible ?].
Dans la République française, les fonctionnaires, quels qu’ils soient, ne se comportent pas tel qu’ils le disent. Je veux remercier ici l’ensemble des forces de sécurité qui interviennent dans des conditions difficiles pour assurer la sécurité de nos concitoyens et les transports de marchandises. Je veux également remercier les agents de la direction interrégionale des routes, la DIR-Nord, qui interviennent en urgence en pleine nuit pour rendre les axes routiers à nouveau praticables et sans danger [et si on en venait auxesures ?].
En tentant de pénétrer tous les jours de l’année dans les sites protégés d’Eurotunnel ou du port de Calais, afin de monter dans les camions qui partent de l’autre côté de la Manche, les migrants risquent leur vie et celle des autres [verbiage]. En 2017, vous avez déjoué 115.000 tentatives d’intrusion sur ces sites et dans les zones d’activité de Calais et de sa périphérie, comme la zone d’activité des Dunes, Marcel-Doret, ou du Virval, des noms bien connus pour les forces de sécurité et l’ensemble des acteurs ici présents.
115.000 tentatives en un an, soit une moyenne de 315 par jour ! 24.000 étrangers en situation irrégulière, contre 55.000 en 2016, ont été interpellés à la frontière alors qu’ils étaient cachés dans des camions, le plus souvent à l’insu des chauffeurs, parfois après avoir payé quelques centaines et jusqu’à plusieurs milliers d’euros [le service des statistiques est bien le seul opérationnel…].
Une économie souterraine du passage clandestin vers la Grande-Bretagne s’est développée, organisée par des filières de passeurs structurées, souvent violentes et qui n’hésitent pas à exploiter les migrants, en en faisant des marchandises. En 2017, la police aux frontières a démantelé 24 de ces filières dans le Calaisis. Je veux ici aussi saluer son action. Les forces de l’ordre sont mobilisées, comme je le disais, et le jour et la nuit, y compris dans les zones les plus obscures où il faut intervenir entre 03h et 04h du matin, où des opérations de maintien de l’ordre sont assurées par les CRS, les escadrons de gendarmerie ou les effectifs de police du commissariat de Calais [bilan ?].
On compte, durant ces opérations, plusieurs blessés dans vos rangs. 24 parmi les CRS et deux parmi les policiers de Calais, le plus souvent par jets de projectiles lors de ces contrôles [est-ce, pour l’auditoire, une information ?].
Les forces de l’ordre doivent également faire face à des modes opératoires que l’on ne rencontre nulle part ailleurs en France. Je pense notamment aux barrages érigés la nuit, afin de ralentir les camions et monter dans les remorques. Le nombre de barrages sur les routes qui mènent au port de Calais a très nettement baissé depuis le démantèlement du camp l’année dernière. En 2017, 41 barrages ont été installés contre un barrage quasi quotidien en 2016 [autant d’exemples qui dont conus de tous].
Mais, vous constatez là aussi sur le terrain un durcissement des modes opératoires, l’utilisation de plots en béton, de poteaux, de troncs d’arbre, de barres de fer, ce qui augmente à chaque fois le risque d’un accident grave [s’il s’adresse aux caméras, c’est irrespectueux des présents].
Je veux ici rappeler notamment le décès de ce chauffeur de nationalité polonaise au mois de juin dernier, après que sa camionnette se soit embrasée lors d’un accident sur un barrage.
Cette action ne s’est pas faîte aux dépens de la sécurité publique. En 2017, grâce à votre engagement quotidien, la délinquance générale a reculé à Calais de manière significative, une baisse de plus de 10 % en zone police, de près de 2 % en zone gendarmerie [et hors zone gendarmerie ?]. Les vols avec violences sans arme à feu ont baissé de plus de 48 % [et aussi avec arme ?], les vols au préjudice de particuliers ont diminué de 16 %, et les cambriolages de 10 % [clmbien en chiffres absolus ?].
Je veux ici vous remercier toutes et tous, remercier aussi la police municipale de Calais pour sa contribution à cette mission partagée qu’est la sécurité. La coopération entre la police nationale et la police municipale est une garantie de succès en matière de tranquillité publique.
Votre mission est donc ici hors norme sur ce territoire, parce que la situation est hors norme. Pour y faire face, l’Etat maintient à Calais d’importants moyens complémentaires de police à travers 450 policiers et gendarmes, sous forme de moyens mobiles, en appui aux forces locales [en fait, un redéploiement au détriment de Roubaix…]. Au total, 1.130 policiers et gendarmes sont présents dans le Calaisis.
En complément de ces moyens civils, une section Sentinelle de 30 hommes est détachée dans le Calaisis pour assurer la sécurité des sites sensibles. Chaque jour, vous effectuez des patrouilles aléatoires sur le site d’Eurotunnel, le port de Calais, la gare TGV de Frethun, le centre-ville et la zone commerciale Europe de Calais.
Je veux aussi rendre hommage, Monsieur le Ministre, à l’action efficace des douaniers. Collaborant pleinement à l’action de toutes les forces de sécurité que je viens de rappeler.
L’ensemble de vos missions sont remplies avec engagement, dans le respect des principes républicains et je vous exprime ici toute la reconnaissance de la Nation [ce qui ne fait pas bouillir la marmite].
Les missions liées à la régulation des flux migratoires sont des missions républicaines [quelle régulation ? Ils sont arrivés à leurs fins, après une traversée de part en part de la France ?]. Elles sont au coeur du contrat démocratique [ce contrat peut-il être précisé ?]. Et je le dis ici aussi qui bien souvent [comprend qui peut], à ceux qui ont parfois commenté ce quotidien, c’est parce qu’il y a des femmes et des hommes qui font votre travail que d’autres peuvent vivre en tranquillité et prétendre à être heureux.
Je ne laisserai personne caricaturer ce travail [promesse d’ivrogne] et que vous soyez forces de l’ordre affectées dans les services des étrangers des préfectures et sous-préfectures, à l’OFII, à la police aux frontières ou dans les services de police et de gendarmerie [tout le monde est cité].
Ce travail que vous faites au quotidien, pour qui le faites-vous ? Pour les Françaises et les Français et qui protégeons-nous ; nos concitoyens, évidemment au premier chef ceux du Calaisis, mais nos concitoyens les plus populaires, ceux qui vivent les conséquences les plus directes, de l’inaction lorsqu’elle a pu parfois s’installer. Ceux qui veulent et qui peuvent prétendre à une vie normale et qui s’attendent simplement à ce que l’ordre républicain soit maintenu [le quadra répépie !].

[En même temps], qui peut penser une seule seconde qu’une femme ou qu’un homme quitte son pays en prenant tous les risques et va parfois passer des mois à traverser un continent, une mer pour arriver jusqu’ici ? Personne. Je les ai vu[S] ce matin, plusieurs élus étaient avec moi à Croisilles, personne ne peut penser que c’est un geste innocent, que les femmes et les hommes qui sont ici dans le Calaisis à chercher un avenir, sont des gens heureux, ce sont des êtres humains à qui nous avons ce devoir d’humanité à reconnaître [Tout le monde trouve à boire et à manger dans les propos du diseur].
Mais qui peut penser une seule seconde qu’un gendarme, un policier, un fonctionnaire de préfecture s’est engagé pour accomplir ces missions délicates qui sont faites au quotidien pour faire ce que vous faites chaque jour ? Pour faire ce que parfois certains décrivent sans venir le vérifier eux-mêmes, qui peut le penser ? La situation est ce qu’elle est, par la brutalité du monde qu’est le notre [nôtre]. Il nous faut tout à la fois, avoir cette humanité parce que ce sont des femmes et des hommes à qui nous la devons et nous devons la reconnaitre, qui sont face à nous, mais parce que ce sont des femmes et des hommes ; fonctionnaires de notre République, qui sont là, qui se sont engagés au quotidien et qui ont droit au respect eux aussi, parce que c’est leur souci de chaque jour qui rend notre tranquillité possible, parce que c’est leur engagement de chaque jour qui rend l’ordre de la République possible [toujours aucune annonce de mesures, seulement une flagornerie éhontée].
Pour cela vous devez être exemplaires. J’exige que chacun dans la République reconnaisse votre dignité, je viens de le dire, mais nous devons et la République se doit de reconnaitre la dignité de chacun [passage brutal de la flatterie au soupçon].
L’exemplarité se traduit dans le respect absolu de la déontologie policière, dans le respect absolu des droits [n’est-ce donc pas assurément le cas ?]. Je sais que le respect de ces règles est au coeur de vos missions. Je ne peux pas laisser accréditer l’idée que les forces de l’ordre exercent des violences physiques, confisquent des effets personnels, réveillent les personnes en pleine nuit, utilisent du gaz lacrymogène sur des points d’eau ou au moment de la distribution des repas. Si cela est fait, c’est contraire à toute déontologie. Si cela est fait et prouvé, cela sera sanctionné [les anti-flic applaudissent !].
Pour autant [le discours méandreux poursuit son cours], nous ne laisserons pas installer de nouvelles occupations illicites, mais à chaque fois que les occupations sont défaites conformément à la loi, les effets doivent être récupérés par les intéressés et le seront. Depuis le mois d’août dernier, un système a été mis en place qui, dès l’arrivée de nouvelles forces, conduit à ce que celles-ci soient dûment réunies en sous-préfecture, puissent rencontrer les associations et que toutes ces règles déontologiques soient précisément rappelées.
Treize réunions de ce type ont été tenues. Aucun manquement à la doctrine, à vos règles d’emplois qui sont formalisées, et à la déontologie qui organise votre action ne sera toléré. Et si manquement il y a, des sanctions seront prises. La réaction des autorités, ma réaction, sera proportionnelle à la confiance sans faille que nous plaçons en vous [menaçant,à nouveau]. Et c’est aussi la raison pour laquelle je suis extrêmement attentif lorsque l’action des forces de l’ordre est mise en cause et lorsque l’on parle de violences policières.
Je sais aussi que nombre d’habitants de Calais et du Calaisis, avec leur tradition d’hospitalité, sont meurtris lorsqu’ils entendent qu’ils pourraient tolérer des violences de quelque nature que ce soit dans leur région. D’abord, il existe des voies de recours qui sont ouvertes par la loi à tout requérant, la saisine directe de l’inspection générale de la police nationale [incitation à des poursuites par l’IGPN] ou celle de la justice, via le procureur de la République territorialement compétent. Que ceux qui assistent à des scènes telles qu’ils les commentent les dénoncent et déclenchent de telles procédures [appel à la dénonciation des forces de police]. Ou alors, de fait, ils se rendent coupables de n’être que des commentateurs du verbe, il faut agir [c’est le diseur qui le dit…].
Ensuite, j’ai demandé au Ministre de l’Intérieur d’examiner systématiquement et de rétablir la vérité des faits, soit pour défendre les agents lorsque ceux-ci justement n’ont pas commis de tels faits, y compris devant les juridictions, soit pour prendre toutes les mesures et sanctions qui s’imposent. Je ne tolérerai jamais que l’on travestisse la vérité [la tâche est immense: confirmation de promesses d’ivrogne]. Face à ces dénonciations faites sans éléments de preuves et non portées à la connaissance de la justice, deux possibilités s’offrent à nous après les avoir examinées avec toute la rigueur nécessaire.
Soit les faits dénoncés ne sont pas avérés et relèvent de la diffamation, la réponse de l’Etat sera claire : répondre et, lorsque les conditions juridiques sont réunies, saisir la justice en cas de diffamation ou d’injure, et apporter tout le soutien juridique aux préfets et aux forces de l’ordre. Je sais aussi que certains policiers, mis en cause personnellement, ont eux-mêmes engagé des procédures [quelles poursuites précises depuis lors?].
Soit les faits ont une apparence de vérité, semblent probables, et j’ai également là demandé au Ministre de l’Intérieur qu’ils soient portés à la connaissance des autorités administratives et judiciaires, afin de mener les enquêtes nécessaires à la manifestation de la vérité. Et si les faits sont avérés, il y aura des sanctions administratives et la justice passera.
En la matière, il n’y a pas demi-vérité [l’apparence de vérité citée plus haut, c’était quoi ?]. L’ensemble de ces dispositions seront [français relâché des recalés à l’ENS, mais « sera », hors de l’Elysée des énarques] consignées dans une circulaire adressée par le Ministre de l’Intérieur aux préfets. Les forces de l’ordre doivent assurer l’effectivité de l’application de la loi [retour du soupçon]. Si les migrants n’acceptent pas les propositions de mise à l’abri qui leurs sont faites systématiquement par les services de l’Etat, s’ils refusent les prises d’empreinte nécessaires dans le cadre du règlement Dublin, s’ils commettent des infractions, notamment en détériorant les camions ou des propriétés privées, ils le font en toute connaissance de cause, en toute responsabilité [ces considérations techniques relèvent-elles d’une déclaration publique?].
Aussi, nous leur devons ce message de vérité : rester à Calais, se fabriquer des abris de fortune dans les sous-bois et les marais, parfois dans des squats, constituent une impasse. L’alternative est claire [?] et ouverte : elle passe par l’accueil dans des centres d’hébergement où la situation de chacun sera examinée avec la plus grande attention, notamment pour ceux qui demanderaient l’asile dans notre pays [ces centres existent-ils en nombre suffisant?].
L’ordre républicain vaut pour tout le monde et je ne saurais expliquer à nos concitoyens qui chaque jour se lèvent, vont au travail, qui payent leurs impôts, qui se comportent en bon citoyen, qu’il y aurait une forme de non-droit pour certains autres. Il y a un devoir d’humanité, mais il y a aussi le devoir [pour qui (flou malsain): forces de l’ordre ? migrants? passeurs?] de respecter la loi de la République.
Enfin, j’ai demandé au Ministre de l’Intérieur, au regard des conditions particulières d’exercice de leurs missions, d’accorder cette année aux policiers et gendarmes affectés à titre permanent dans le Calaisis une prime exceptionnelle de résultat [primes ponctuelles, chèques pour certains, ristournes exceptionnelles, la méthode s’est généralisée]. Vos missions et votre exemplarité sont indispensables à la bonne mise en oeuvre de cette nouvelle politique, celle dont nous avons besoin [déjà dit…]. Vous l’avez donc compris [si la redondance est nécessaire, elle est insultante], mesdames et messieurs, c’est la plus grande rigueur [ce que Macron ignore pour lui-même], la plus grande exemplarité et le soutien complet de la nation [l’a-t-il consultée?] qui vous est [sont] ici apporté[S].

[Continuez sans moi: désolé, je craque. Je vais prendre un cachet.]

L’accueil à Calais et dans le Calaisis est organisé et il est organisé selon des règles avec humanité, avec clarté, mais là aussi dans un ordre que nous avons défini et entendons faire respecter. Les premiers résultats de l’action conduite depuis plus d’un an sont tangibles. Depuis le démantèlement de la jungle, 8.200 personnes ont vu leur situation examinée dans les centres d’accueil et d’orientation et certains ont rejoint des centres d’accueil pour demandeurs d’asile. Ce fut en fin d’année 2016 une opération d’une ampleur exceptionnelle au niveau national.
Et l’Etat a mis en place dans le Pas-de-Calais, et notamment pour toutes les personnes qui justement sont arrivées depuis la jungle de Calais, un dispositif unique, expérimental, mais qui organise l’accueil que nous voulons ici, assurer. Il n’y aura aucune reconstitution de jungle et aucune tolérance sur une occupation illégale du domaine public ou privé à Calais ou dans ses environs.
Il y a par contre des centres d’accueil et d’examen des situations administratives qui ont été mis en place depuis le mois d’août dernier. Suite au discours que j’ai tenu à Orléans, le 27 juillet, trois centres ont été ouverts dans le Pas-de-Calais et deux dans le Nord. J’ai visité ce matin, avec plusieurs d’entre vous, le CAES de Croisilles, il s’inscrit pleinement dans ce dispositif. Et il répond aux engagements que j’ai pris. L’hébergement y est assuré, de manière inconditionnelle.
Un délai est octroyé à chacune et chacun à partir du moment où il arrive dans le centre d’accueil, d’une dizaine de jours, que dans la période hivernale, nous allons porter à une quinzaine de jours, suite à quoi, les personnels ici présents, avec justement la préfecture, l’OFII, les associations qui contribuent à ce travail, assurent l’accompagnement administratif pour que la procédure puisse se déclencher au plus vite. Nous avons divisé par quatre les délais d’instruction depuis la mise en oeuvre de ce dispositif. C’est donc efficace et pertinent.
Le CAES leur permet ainsi de voir leur situation administrative examinée pour le plus rapidement possible avoir un rendez-vous devant le guichet unique de demande d’asile à la préfecture de Lille. Un mois au lieu de quatre mois avant ce dispositif, la qualité de la prise en charge repose sur un engagement que j’ai pu mesurer ce matin, et je veux remercier tous les acteurs de ce dispositif, la préfecture, la ville avec un maire exemplaire, qui s’est engagé, qui a dû convaincre, et aujourd’hui, une population qui s’est engagée.
C’est la solidarité justement que ce maire de Croisilles, que nous avons vu tout à l’heure, nous dit devoir à Calais, c’est cela le territoire de la République. Et donc c’est l’engagement de ce maire, des bénévoles dans sa commune, des associations qui oeuvrent chaque jour à ce travail. Je veux rendre hommage collectivement et individuellement à toutes celles et ceux qui rendent concrète, effective cette action et permettent d’organiser cet accueil inconditionnel, des cours de français dès les premiers temps, du temps de présence, de l’accueil humain, et qui nous permettent d’assurer les procédures administratives beaucoup plus rapidement que naguère.
La qualité de la prise en charge passe par cette coopération avec les collectivités territoriales, de manière structurée. Et je veux ici tout particulièrement dire combien ce dispositif est important lorsque nous parlons des mineurs isolés. En effet, un dispositif d’accueil spécifique a été mis en oeuvre pour offrir à tous ceux qui le souhaitent un hébergement digne et un accompagnement social adapté. Sur l’ensemble de l’année 2017, un peu plus de 2.200 personnes étrangères se déclarant mineures ont été prises en charge, à partir de Calais, au centre de protection de l’enfance situé à Saint-Omer, à une trentaine de kilomètres d’ici, dans un département qui reçoit chaque année 6.000 mineurs.
Le nombre de mineurs concernés en atteste : il est près de deux fois plus élevé en 2017 qu’au cours de l’année 2016, alors que la population concernée est nettement moins importante, comme je le rappelais tout à l’heure. Il y a donc aujourd’hui une préoccupation toute particulière pour ce département au sujet des mineurs non accompagnés.
Je veux ici remercier [ça recommence] chaleureusement le président du Conseil départemental du Pas-de-Calais, Monsieur Jean-Claude LEROY, et les agents du service de l’aide sociale à l’enfance, pour votre engagement fort au service de cette politique de protection des mineurs étrangers non accompagnés. L’Etat prendra des dispositions particulières [un jour futur] sur ce sujet, une réflexion d’ensemble, comme vous le savez, est conduite [il en est toujours au stade de la réflexion…], mais pour le Pas-de-Calais tout particulièrement, il nous faut mettre en oeuvre des réponses spécifiques [tout reste à faire…], ce qui sera fait dans les prochaines semaines [en fait des mois], et je souhaite que nous puissions aussi avoir de la part de nos amis Britanniques des réponses spécifiques sur ce sujet [voeu pieux].
Je sais que la tâche est rude. Mais je sais également que le partenariat noué avec la préfecture, les services de l’OFII, les magistrats du tribunal de grande instance de Boulogne-sur-Mer porte ses fruits dans ce contexte. [Le 21 octobre 2015, un plan avait visé à accélérer la ventilation des clandestins de Calais sur tout le territoire afin de désengorger la jungle. Sans régler la question du retour ou de la régularisation] La Garde des sceaux, qui est à quelques kilomètres d’ici en ce moment même, s’est rendue jeudi dernier à Boulogne-sur-Mer, au tribunal de grande instance pour justement examiner la mise en oeuvre de ce dispositif.
Je veux aussi, à cet instant, rappeler qu’au niveau national, nous faisons face à l’arrivée croissante, sur l’ensemble du territoire, de mineurs isolés étrangers, près de 25.000 en 2017, principalement en provenance d’Afrique, et donc au-delà de ce défi du Calaisis, nous avons évidemment une réponse structurée que nous apporterons.
Vous le voyez, c’est un dispositif complet, d’accueil et de prise en charge qui est mis en place, qui est organisé, et non plus subi, et sur lequel nous tiendrons. La qualité de la prise en charge des personnes qui se trouvent dans la rue repose sur des maraudes organisées par l’Etat, par l’intermédiaire des associations, qui permettent d’aller au contact direct de ces populations. Parce que je sais, là aussi, l’inquiétude, et comme vous, j’ai vu les scènes, et je sais que beaucoup les voient au quotidien, les associations que je verrai tout à l’heure, les services de la ville aussi, qui nous font assister à ces scènes où de nombreuses femmes, de nombreux hommes restent encore cachés dans les sous-bois, dans des squats, dans la rue.
Sur ce sujet, nous allons au contact, l’organisation des maraudes est le moyen de les ramener vers ces centres d’accueil que j’évoquais à l’instant. Et nous devons continuer à développer ce qui est cette approche humanitaire et d’explication. J’appelle ici toutes les associations à la responsabilité, lorsque des associations encouragent ces femmes et ces hommes à rester là, à s’installer dans l’illégalité, voire à passer clandestinement de l’autre côté de la frontière, elles prennent une responsabilité immense.
Jamais, jamais, elles n’auront l’Etat à leurs côtés. Toujours, nous défendrons les associations qui, travaillant en partenariat avec l’Etat et les collectivités territoriales, vont au contact, apportent les services élémentaires, protègent, expliquent et permettent d’accompagner dans ces centres d’accueil. C’est ainsi que l’Etat organise les maraudes avec des associations, un financement complémentaire de l’Etat a été attribué à France, Terre d’Asile, qui est l’opérateur du département pour cette mission. Désormais, c’est une équipe de 7 travailleurs sociaux qui interviennent au contact, en permanence, de ces populations.
Et je veux ici leur rendre hommage. A chaque fois qu’une personne est identifiée, une proposition systématique de mise à l’abri lui est faite. A chaque fois qu’on lui dit qu’elle sera emmenée à la police, on lui ment, à chaque fois qu’on lui dit que lorsqu’elle est emmenée dans un centre d’accueil, si la police qui l’attend, on lui ment. Et c’est ce mensonge diffusé par de trop nombreux commentateurs, qui, aujourd’hui, nuit à notre efficacité collective, qui aujourd’hui nuit même à l’humanité que nous devons à ces personnes.
Je veux remercier ici les équipes de maraudeurs pour leur mission difficile, ô combien difficile, et ce contact direct qu’elles ont au quotidien avec ces populations. Notre honneur, c’est de protéger les plus vulnérables. Mais notre honneur n’est pas simplement d’avoir des déclarations faciles, faites depuis Paris, loin d’ici, en regardant telle ou telle photographie, notre honneur, c’est sur le terrain, d’aider celles et ceux qui apportent, non pas une situation d’expédients, non pas en quelque sorte l’installation dans une situation intenable, la promotion de l’illégalité, l’impasse, non, celles et ceux qui apportent l’humanité durable dans la République !
Alors, oui, la qualité de la prise en charge est assurée avec des financements complémentaires dégagés par l’Etat, et c’est normal, Madame la Maire, que l’Etat soit là sur ce sujet, parce que la ville a déjà beaucoup assumé. Des douches, des sanitaires, des points d’eau, un accès aux soins, de manière organisée et régulée. L’Etat le fait, grâce à l’ensemble des acteurs ici présents, en lien avec ces associations, des travailleurs sociaux, qui le font dans un cadre organisé. L’Etat le finance.
L’Etat le finance, 30 personnes sont accueillies chaque jour, en moyenne, à la permanence d’accès aux soins, de santé, du centre hospitalier de Calais, 30 par jour, c’est l’Etat qui le finance, qui l’assure, qui le fait. Et que les agents hospitaliers, qui accueillent ces personnes et les soignent, soient ici remerciés, que l’ensemble des acteurs de santé, qui font les premiers soins dans les centres que j’évoquais, soient ici remerciés. Que les associations, les bénévoles, qui s’engagent à nos côtés, soient ici remerciés.
Et je veux vous le dire ce matin très clairement, nous apportons tous ces services, mais il y en a un, aujourd’hui, que nous n’apportons pas encore, c’est l’accès à la nourriture, aux repas, qui est assuré aujourd’hui par des associations. Alors, je vais vous le dire très clairement, nous allons le prendre à notre charge, mais nous allons le prendre à notre charge de la même manière, de manière organisée, avec des points mobiles, sans tolérer aucune installation de campements illicites et en incitant tous ceux qui sont prêts à financer cette prestation, à contribuer à son financement dans le cadre organisé par l’Etat et avec l’Etat. C’est ce socle humanitaire que nous devons à chacun et chacun, mais dans l’ordre républicain, dans l’ordre assuré chaque jour, et en ne tolérant aucune reconstitution de campements illicites à Calais et dans le Calaisis. Ce travail est réalisé dans des conditions difficiles, là aussi inconnues ailleurs, et je veux ici apporter à l’ensemble des acteurs, que j’ai cités, la reconnaissance de la Nation.
Mais au-delà de Calais, ce qui est en jeu aujourd’hui, c’est l’ensemble de notre politique d’asile et d’immigration, et sur ce sujet les recettes trop faciles, les déclarations à l’emporte-pièce, n’apportent souvent pas grande solution. La nouvelle politique que nous voulons conduire est le fruit de valeurs qui sont les nôtres, d’humanisme, c’est un accueil inconditionnel dans l’hébergement des femmes et des hommes, en les protégeant, et du respect de l’asile que nous devons à chacun. Mais c’est aussi l’esprit de responsabilité que nous devons à tous nos concitoyens, quand on regarde l’état du monde, les dérèglements de nombreuses zones de voisinage, et la nécessité d’organiser dans la République cet accueil.
Notre ligne est claire, à chacun nous devons garantir un accueil digne et humain, en particulier la mise à l’abri lorsque c’est nécessaire. A tous nous voulons donner une réponse rapide. A ceux qui sont admis au séjour nous devons donner une vraie chance de s’intégrer. Mais à ceux qui ne sont pas admis, après l’exercice des voies de recours qui leur sont ouvertes, nous devons faire en sorte qu’ils regagnent effectivement leur pays.
Depuis tant d’années nous faisons tout à l’envers, nous accueillons de manière indifférenciée, nous prenons des délais inacceptables, et bien plus longs que tous nos voisins européens, 18 mois en moyenne pour obtenir l’asile, dans certaines régions c’est plus de 2 ans, nous n’investissons pas assez pour intégrer pleinement celles et ceux qui obtiennent des titres de séjour, l’asile ou des titres durables, et nous ne reconduisons pas celles et ceux qui s’installent dans des situations irrégulières.
La politique mise en place depuis l’été dernier c’est de remettre tout cela dans le bon ordre. D’abord par une politique internationale responsable, une politique de coopération, d’échange, avec les Etats d’origine et de transit. Celle mise en place dès le 28 août dernier à Paris, avec l’Union africaine, plusieurs Etats africains d’origine de transit, l’Union européenne, et plusieurs pays européens, pour permettre d’envoyer des missions de l’OFPRA qui assureront la protection, l’octroi de l’asile à des femmes et des hommes qui depuis le Niger et le Tchad y ont droit, leur évitant de passer des années, parfois, dans des camps en Libye, ou de traverser, à leurs risques, la Méditerranée, mais de permettre aussi le retour vers les pays d’origine de femmes et d’hommes qui n’ont aucune chance d’accéder à une protection, quelle qu’elle soit, en Europe. Ce travail est organisé avec et par l’Union européenne, en partenariat avec l’Office des migrations internationales et l’Union africaine. Il a commencé à donner ses premiers résultats, ce sera un travail long, patient, mais il suppose une coopération étroite avec l’ensemble des Etats du golfe de Guinée, de la bande sahélo-saharienne, jusqu’à la Libye.
Il est évident que les actions que nous menons par ailleurs pour stabiliser politiquement la Libye seront une des réponses durables pour mettre fin à ce qui est aujourd’hui un trafic organisé de femmes et d’hommes, dont le résultat final est vécu ici, mais qui se joue à l’international. L’action de la France est, sur ce sujet, cohérente, déterminée, vigoureuse.
C’est ensuite une politique européenne conséquente qu’il nous faut mettre en place, parce que dans nombre de cas nous vivons ici les incohérences, les insuffisances, de la politique européenne. Lorsque, je le vivais tout à l’heure avec certains d’entre vous, au centre on nous dit qu’on a tel ou telle femme ou homme qui se trouve en situation d’être contrôlé et qui avait demandé quelques mois plus tôt l’asile, en Italie ou en Allemagne, et qu’il faut reconduire dans ce pays pour qu’il puisse reprendre les délais, et puis qu’il revient quelques semaines plus tard. Le système de Dublin tel qu’il a été mis en place est plein d’incohérences, en tout cas n’est pas aujourd’hui satisfaisant.
Alors, j’entends les critiques de ceux qui veulent mettre fin au système de Dublin et de l’Etat responsable pour la demande d’asile, pour le remplacer par un système où la demande d’asile pourrait être déposée dans n’importe quel Etat européen. A court terme ce n’est pas une solution envisageable parce qu’elle conduirait à déresponsabiliser tous les pays d’entrée. Ce que nous devons faire c’est organiser une politique européenne plus solidaire à l’extérieur et en son sein, et donc mettre plus de moyens aux contrôles des frontières, plus de cohérence dans la politique à l’extérieur de nos frontières, tel que je viens de l’évoquer, et faire converger nos systèmes d’octroi de l’asile, nos règles, et assurer le déploiement d’un système unique et intégré de contrôle. C’est en cours, mais cela va trop lentement.
Les Etats doivent continuer à être responsabilisés, mais il nous faut, aujourd’hui, assurer une gestion plus harmonieuse, au sein de l’Union européenne, qui nous permettra, dans le cadre de cette avancée, d’aller vers un Office européen de l’asile, qui est l’objectif que nous poursuivons. C’est pourquoi je souhaite que nous accélérions les travaux de déploiement d’un système unique pleinement sécurisé de contrôle des identités et de partages complets des informations entre Etats européens de l’espace Schengen. C’est pourquoi nous devons nous donner tous les moyens pour assurer une plus grande convergence de nos législations, c’est tout l’enjeu de la négociation européenne en cours, dont je souhaite une conclusion rapide. Et nous en tirerons toutes les conclusions au niveau national.
La refonte de notre politique d’asile et d’immigration, à travers le projet de loi porté par le ministre d’Etat, vise justement à la plus grande convergence avec nos principaux partenaires européens, notamment avec l’Allemagne. Nous devons accélérer nos délais pour instruire la demande d’asile. J’ai parlé du délai de 18 mois en moyenne, nous devons le ramener à 6 mois, parce que c’est la protection que nous devons à quelqu’un qui demande l’asile en France, et parce que, si nous voulons pouvoir reconduire quelqu’un qui n’obtient pas l’asile, au final, si nous mettons des procédures qui durent 2 ans, il s’est installé dans une vie normale, et nous n’appliquons pas les conséquences d’une telle mesure.
Nos voisins savent conduire ces procédures en 6 mois. C’est donc vers cela que nous irons, en raccourcissant les procédures et, dès le début de la phase, en commençant l’instruction des dossiers. C’est mieux protéger ceux qui ont droit à l’asile, et c’est éviter de créer des situations inextricables, mais c’est aussi rendre plus efficaces nos politiques de reconduite à la frontière.
J’entends les commentaires sur ce sujet dans un projet où il est question de porter la durée maximale de la rétention administrative de 45 à 90 jours. Regardons des pays, que j’ai souvent défendus, l’Allemagne, la chancelière allemande a eu une politique courageuse sur les réfugiés. Quel est le droit en Allemagne ? La durée moyenne est de 180 jours, jusqu’à 18 mois dans certaines situations, mais enfin, que les gens qui nous disent que ce serait la fin de tout, regardent comment ça se passe à nos frontières, dans l’Union européenne, dans des pays que nous prenons comme exemples. Ce qui ne va pas c’est justement quand mes divergences sont profondes entre des pays voisins, qui partagent des frontières, quand nos délais de rétention, nos délais d’instruction sont totalement décorrélés les uns des autres, parce qui l’utilise ? Les filières de passeurs, ceux qui exploitent la misère, et qui guident d’un côté ou de l’autre, en contrepartie d’argent.
C’est un effort historique, qui est accompli par l’Etat en la matière, et que nous mènerons à son terme, parce que l’objectif, oui, il est bien d’accueillir tout le monde de manière inconditionnelle, de vérifier tout de suite, de pouvoir instruire rapidement, de protéger les uns, de raccompagner les autres. En la matière l’hébergement d’urgence est évidemment une question éminemment sensible.
J’ai pris des engagements et nous irons au bout et nous les tiendrons. Et en matière d’hébergement d’urgence, nous avons depuis le mois de juillet dernier poursuivi une ambition qui était inconnue jusqu’alors. 143 000 places financées par l’Etat sont ouvertes pour accueillir chaque nuit les personnes en détresse contre 126 000 l’année dernière à la même époque.
Nous avons consacré cette année plus de deux milliards d’euros pour l’hébergement d’urgence des personnes vulnérables. Pour les demandeurs d’asile, nous ouvrirons 4 000 places supplémentaires en 2018 et encore 3 500 en 2019, pour atteindre à cette date un délai total de 88 000 places, c’est deux fois plus qu’en 2012. Pour les réfugiés, nous mobiliserons 20 000 logements d’ici la fin 2018, avec la mise en place d’un dispositif spécifique d’accès hors DALO et 5 000 nouvelles places de centres provisoires d’hébergement pour les réfugiés les plus fragiles en 2018-2019.
Mais enfin, ces chiffres ont un sens. Il y a une réalité derrière. Il y a un engagement budgétaire. C’est l’engagement de toute la nation et, là aussi, je ne peux accepter celles et ceux qui profèrent des contre-vérités et ne reconnaissent pas cet engagement inédit. Simplement cet engagement, il va avec un contrôle. C’est le contrôle que nous devons aux concitoyens français. C’est le contrôle qui va là aussi avec l’ordre républicain et c’est le contrôle qui va avec l’esprit de responsabilité qui fait que lorsqu’on installe dans un logement puis progressivement dans un vie normale un réfugié, on ne va pas l’installer dans les quartiers les plus difficiles de la République qu’on a déjà depuis bien longtemps abandonnés. Parce qu’on fait la République au concret, on ne la fait pas en deux lignes un matin de mauvaise conscience.
Aussi si l’accueil inconditionnel des personnes vulnérables est « l’honneur de la République », l’accueil inconditionnel ne veut pas dire l’accueil indifférencié. Je ne sais pas expliquer aux Français que nous consacrons des moyens budgétaires croissants sans connaître la situation de chacun au regard de la loi. J’ai aussi au-delà de ce sujet d’hébergement une ambition forte pour l’intégration dont je souhaite revoir en profondeur la politique conduite jusqu’à présent avec un contrat d’intégration républicaine qui sera complètement revue.
C’est pourquoi le Premier ministre et le ministre d’Etat ont demandé au député TACHE de faire des propositions ambitieuses en matière d’intégration des personnes ayant obtenu un droit de séjour en France. Ses conclusions pourront alimenter le projet de loi sur l’asile et l’immigration. Nous devons faire plus le plus tôt possible pour enseigner le français, permettre une intégration plus rapide comme nous l’avons parfaitement vu ce matin du fait de bénévoles et d’un engagement local, associatif, citoyen.
Nous devons non seulement le valoriser mais l’encourager, investir plus que nous ne faisons aujourd’hui. Le volume de cours de langue française doit être porté à son maximum, à ce qui est utile et crédible pour qu’une femme ou un homme qui vient de l’autre bout du monde et à qui nous apportons la protection que nous lui devons puissent entrer dans la communauté nationale.
Je veux aussi que cet engagement soit un engagement en matière de formation professionnelle, d’accès à l’emploi, avec une logique de contractualisation avec les partenaires sociaux pour offrir une formation qui soit adaptée aux filières en tension dans les régions concernées. Je veux sur ce sujet une impulsion très forte, spécifique, portée sur l’intégration des réfugiés.
L’Etat mettra en place un accompagnement personnalisé renforcé concernant les réfugiés les plus vulnérables. Je pense en particulier aux femmes réfugiées. Dès la semaine prochaine, un délégué interministériel à l’accueil et l’intégration des réfugiés sera nommé en Conseil des ministres.
Vous le voyez, cette politique est exigeante, complète, mais elle implique à chaque étape un discours de vérité, une exigence qui est celle de la République. L’Etat s’engage, l’Etat n’est pas dans la démagogie, dans la facilité ou dans l’irresponsabilité et avec lui, l’ensemble des collectivités territoriales de la République. Et je veux saluer ici l’engagement de la région, du département, de la ville et des nombreuses villes que j’évoquais depuis tout à l’heure qui sont ici partenaires.
C’est cet esprit républicain qui nous fera tenir et avancer. Parce que c’est ce que nos concitoyens attendent de nous. Ils attendent l’ordre, l’autorité là où elle doit être exercée, l’humanité à chaque instant et ils n’attendent pas des déclarations. Ils attendent des manches retroussées pour agir sur le terrain dans ce cadre, avec celles et ceux qui portent la République et l’ambition de la République au quotidien.
Mais l’Etat, et je conclurai sur ce point, sera aussi présent pour l’avenir du territoire. C’est ce que nous devons au Calais d’aujourd’hui et de demain. Un territoire qui dispose de formidables atouts, sur lequel nous devons capitaliser ensemble. Je les évoquais tout à l’heure en parlant des atouts de la région, de sa situation géographique, de sa place dans les échanges européens, de sa place en matière de logistique, en matière économique, industrielle, de services, en matière de pêche.
Sur ce sujet, je sais les intérêts de la région dans le contexte tout particulier du Brexit. Je sais, monsieur le Président de la région, madame la Maire, combien vous êtes sur ce sujet soucieux.
Je sais aussi combien sont soucieux de nombreux milieux économiques de la pêche, de l’industrie, de la logistique, qui s’interrogent sur les conséquences possibles du Brexit. Les intérêts de la région seront pleinement pris en considération dans le cadre des discussions et des négociations que la France mènera. Je vous les rendrais transparentes dans le cadre du mandat que nous préparons pour le mois de mars à l’endroit de notre négociateur, Michel BARNIER.
Il est évidement nécessaire que l’ensemble de ces filières soit pleinement pris en compte. Quelles que soient les évolutions à venir et les relations entre l’Union européenne et le Royaume Uni, le territoire demeurera attractif sur ce plan et doit le demeurer.
La région est également attractive pour les investisseurs internationaux et vous pouvez compter sur l’Etat pour vous accompagner dans cette démarche. La région s’est beaucoup mobilisée, l’Etat sera toujours à ses côtés, nous continuerons à l’être dans les prochains jours et les prochaines semaines.
L’Etat apporte aussi à Calais un soutien important, notamment dans le cadre du contrat de développement du Calais où tous les engagements pris ont été, et seront tenus, en particulier dans la deuxième phase de mise en oeuvre.
J’ai notamment demandé une mobilisation de toutes les administrations concernées pour débloquer certains dossiers majeurs pour le territoire. Je pense au soutien aux entreprises ou à certains projets d’aménagement.
Je souhaite que nous poursuivions ce soutien au regard de vos nouvelles priorités et je suis favorable à ce que soit examiné et à ce qu’une réponse positive soit apportée à deux opérations qui pourraient être réalisées à court et moyen terme, via un avenant au contrat de développement du Calais, la réalisation de la seconde phase de l’opération d’aménagement du front de mer de la ville de Calais et l’opération culturelle, le Dragon, qui je le sais, Madame la Maire, vous est chère.
Voilà Mesdames, Messieurs, ce que, aujourd’hui j’étais ici venu vous dire. Vous le comprenez si j’ai souhaité m’exprimer devant vous, c’est pour vous dire à tous, combien vous méritez la reconnaissance des Français pour votre action. A travers toutes ces épreuves, Calais est aujourd’hui un défi pour la République, mais Calais est une image de la République.
Agents de l’Etat et des collectivités territoriales, soyez fiers de votre engagement, policiers, CRS, militaires de la gendarmerie, militaires, douaniers, soyez fiers de votre action, comme la République peut être fière d’avoir en son sein des agents engagés pour faire gagner l’intérêt général. Associations, bénévoles, citoyens engagés, soyez remerciés pour cette détermination de chaque jour.
Mesdames et Messieurs les élus, je veux également ici vous dire la reconnaissance qui est la mienne pour vos actions et le travail qui est conduit ici avec l’Etat.
Vive Calais, Vive la République et Vive la France ».

Vive nous, lecteurs.

Calais: arrestation de passeurs, dommage collatéral  du naufrage de clandestins

Les associations et collectifs poursuivent leur soutien au trafic d’êtres humains

Mise en danger de la vie d’autrui

Une cinquième trafiquant, suspecté d’être un passeur en lien avec le naufrage de migrants qui a fait 27 morts dans la Manche, a été arrêtée dans la nuit de mercredi à jeudi, a indiqué jeudi 25 novembre le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.

Ce cinquième individu arrêté cette nuit avait « une plaque d’immatriculation allemande », indique Gérald Darmanin, sur RTL, démontrant qu’il n’avait pas besoin de dissimuler son travail.

Il avait « acheté des zodiacs en Allemagne », a-t-il ajouté, indiquant n’avoir aucune précision sur les circonstances du drame.

Quatre passeurs présumés ont déjà été arrêtés mercredi 24 novembre en fin d’après-midi pour des soupçons d’implication dans la tragédie du naufrage d’une embarcation de migrants, qui a fait 27 morts, avait indiqué le ministre en déplacement à Calais.

Parmi les victimes figurent 16 hommes, 7 femmes, 1 adolescent et 3 jeunes, selon la procureure de Lille.

Deux survivants

Les deux survivants, un Irakien et un Somalien, étaient en « grave hypothermie hier », mais « un peu mieux aujourd’hui », a poursuivi jeudi le ministre, précisant qu’ils allaient être rapidement entendus.

La Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Lille a été saisie de l’enquête, ouverte pour « aide à l’entrée et au séjour irrégulier en bande organisée », « homicide et blessures involontaires » et « association de malfaiteurs ». La police aux frontières, PAF, la gendarmerie maritime et l’Office central pour la répression de l’immigration irrégulière et l’emploi des étrangers sans titre (OCRIEST) sont saisis.

La qualification de trafic d’êtres humains n’est pas retenue, pas plus que n’est mentionné le montant de l’argent saisi dans ce commerce illégal.

Décathlon arrête le business du kayak à Calais et Grande-Synthe…

Le commerçant découvre l’ « humanisme » responsable

Les trois clandestins ont été pris en charge par la Police aux frontières (PAF)
du Pas-de-Calais (août 2018).

Il a fallu envoyer un bateau de la Société Nationale en Mer (SNCM) pour porter secours aux trois clandestins.

Décathlon découvre ce qui échappe encore à SOS Méditerranée, Médecins sans frontières, Save the Children ou Jugend Rettet. Une enquête de La Voix du Nord a rappelé l’enseigne au bon sens et à l’éthique élémentaires. Le commerçant a finalement décidé de retirer de ses rayons les kayaks à Calais et Grande-Synthe, après plusieurs cas de disparition en mer.

Une grève présentée comme la première chez Decathlon à l'échelle française, à l'appel du syndicat minoritaire CFDT pour une hausse des salaires, a mobilisé samedi une faible proportion de salariés mais perturbé certains magasins
Décathlon gonfle son matelas de billets avec la complicité des « associations humanitaires » anti-capitalistes et « no border »

En 2018, la sous-préfète de Calais, Véronique Deprès-Boudier, avance auprès de La Voix du Nord la difficulté d’« encadrer juridiquement » une interdiction de vente d’embarcations légères. Elle relève l’effet limité d’une telle mesure, puisque le matériel nautique, « vendu aussi par les grandes surfaces », se trouve facilement « sur les plateformes de vente en ligne ».

Le magasin Decathlon de Calais ne vendra plus de kayaks pour éviter qu’ils ne soient utilisés par les migrants pour tenter de traverser la Manche, a indiqué dans un communiqué l’enseigne, sollicitée par la Voix du Nord. La chaîne d’équipements sportifs a ainsi annoncé le retrait des rayons de son magasin de Calais les « embarcations » et notamment des kayaks.

« L’augmentation récente des tentatives de traversée a effectivement amené nos équipes de Décathlon Calais à s’interroger quant à la position à tenir sur la mise en vente de produits pouvant être détournés de leur usage sportif et servir d’embarcations pour traverser la Manche » affirme le groupe, dans un communiqué transmis à BFM Grand Littoral. « Nous sommes attachés à ne jamais faire courir de risques à nos clients dans l’usage de nos produits, et ce quelles qu’en soient les circonstances. »

Drames en série

Les Don Quichotte plantèrent des tentes Quetchua de Décathlon, le long du Canal St Martin

Cette prise de position intervient alors que les disparitions en mer se multiplient entre la France et l’Angleterre. La semaine dernière, trois personnes ont disparu en mer. Elles avaient tenté la traversée rendu très dangereux par la densité du trafic, le vent, les courants et la basse température de l’eau, sur des kayaks, retrouvés à la dérive au large de Calais.

Mais les kayaks sont rarement utilisés par les réseaux de passeurs, affirme, à La Voix du Nord, Bernard Barron, président de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM). « Ceux qui utilisent ces embarcations, moins nombreuses que celles équipées de moteur, ne sont pas associés à un réseau de passeurs, ils achètent un kayak gonflable trois personnes pour 300 euros. »

Vendredi dernier, les kayaks ont donc été retirés de la vente du magasin de Calais. En revanche, les équipements de sécurité, comme les gilets de sauvetage et les protections thermiques, sont toujours disponibles. Elle a de plus indiqué à BFM Grand Littoral que le magasin de Grande-Synthe pratiquera la même politique.

Augustin Legrand, porte-parole de l’association Les Enfants de Don Quichotte qui a installé 200 tentes pour les SDF aux bords du canal Saint-Martin à Paris, a demandé mercredi 27 décembre 2006 aux « bien logés » et aux SDF de cesser leur grève de la faim.

Decathlon n’a pas précisé si la mesure allait s’étendre à d’autres magasins. Auchan ne renonce d’ailleurs pas pour aurant aux affaires :

« En concertation avec les équipes, nous ferons désormais en sorte de ne plus permettre l’achat d’embarcations – kayak notamment – qui pourraient mettre en danger la vie de personnes l’utilisant dans le cadre d’une traversée ».

Le même communiqué ajoute que les équipes de Decathlon sont « attachées à ne jamais faire courir de risques à nos clients dans l’usage de nos produits, et ce quelles qu’en soient les circonstances. Dans ce même souci de sécurité, nous rendons toujours disponibles tous les produits permettant d’améliorer la sécurité en mer (gilets, rames, protections thermiques …) ».

Calais: les clandestins se rendent à nouveau insupportables aux habitants

Clandestins, mais irrespectueux

Leur présence en nombre grandissant perturbe le quotidien des locaux qui ont pourtant déjà payé un lourd tribut à l’idéologie altermondialiste: la « jungle de Calais » s’est imposée aux habitants, avec des installations précaires, bidonvilles et camps d’hommes venus le plus souvent de pays sans aucun lien historique avec la France, à partir du début des années 2000 à Calais. Les passages en force vers le Royaume-Uni durent depuis 30 ans… mais les gauchistes et leur presse persistent à affirmer que les étrangers qui errent en groupes dans les rues du Calaisis seraient des demandeurs d’asile.

Jeudi 4 novembre, un TER a percuté l’un de ces groupes – une cinquantaine d’étrangers en situation irrégulière – a provoqué un accident avec un TER Dunkerque-Calais qui les a percutés, faisant un mort et trois blessés dont un grave dans le quartier du Beau Marais, et perturbant l’acheminement des travailleurs locaux.

A Calais, de plus en plus d’accidents ont lieu ainsi, impliquant des clandestins. Cinq, ces cinq derniers jours, selon l’association Utopia qui milite pour leur transit et accuse l’Etat pour se dédouaner.

Pour accéder au camp, il faut passer la voie de chemin de fer, à quelques mètres de l’endroit où a eu lieu l’accident. Des dizaines de tentes sous les arbres, des bâches qui servent de tentes. « Dans chacune, il y a deux ou trois personnes. Ce n’est pas très grand mais ça va », confie Mamadou, un des irréguliers.

Ici, on ne traverse pas par bateau, on tente plutôt de s’accrocher aux camions de marchandises qui transitent juste à côté. Mamadou est arrivé il y a deux semaines du Mali, il a déjà tenté le coup mais sans succès à chaque fois. « Dans le parking, il y a beaucoup de sécurité (…) Ce sont les chiens qui nous repèrent », explique-t-il.

« Les gens ont un projet, un rêve, un but »

Ils passent la journée en musique ou en jouant au football. A Calais, les associations estiment qu’il y a environ 1.500 ckandestins. Quand on leur demande pourquoi ils prennent ces risques, la réponse est toujours la même : « aller en Angleterre ». 17.000 ont réussi depuis le début de l’année, selon les autorités britanniques. C’est déjà plus que sur toute l’année 2020. Il faut savoir que l’Erythrée, l’Ethiopie ou le Soudan ont un fait un bout de chemin avec l’Angleterre. Le Kenya, le Nigéria ou le Pakistan sont d’anciens états-membres du Commonwealth.

« Les gens ont un projet, un rêve, un but. On ne peut pas les couper dans leur élan. C’est pourtant ce qu’essaie de faire le gouvernement, l’État avec le harcèlement policier, les barbelés et tous les moyens de sécurisation qui vont avec », explique Pierre Roques, le coordinateur de l’association l’Auberge des migrants. Pas vraiment de quoi les décourager. Comme le dit Yom, « mieux vaut essayer que pleurer ». Reproche-t-il aux habitants du Calaisis d’être des pleurnichards?

Calais: quatre migrants se font percuter par un TER

Des Erythréens circulent de nuit le long des voies de chemins de fer

Des migrants attendent une distribution de nourriture, à Calais, le 14 octobre 2021.
Des clandestins attendent
une distribution de nourriture,
à Calais, le 14 octobre 2021. 

Un TER a percuté accidentellement quatre étrangers en situation irrégulière à Calais, faisant un mort, un blessé en « urgence absolue » et deux blessés légers, a précisé le Parquet de Boulogne-sur-mer (Pas-de-Calais), jeudi 4 novembre.

L’accident a également fait un blessé en « urgence absolue » et deux blessés légers.

L’accident s’est déroulé vers 18 h 35, heure d’hiver, sur la voie ferrée reliant Dunkerque à Calais, dans le sens Dunkerque-Calais, a précisé le procureur de la République de Boulogne-sur-Mer, Guirec Le Bras.

L’enquête n’a pas permis à ce stade de déterminer l’âge ni l’identité du clandestin décédé et du blessé grave, puisque les étrangers en situation irrégulière brûlent leurs papiers. On les appelle les « brûleurs ». Mais « a priori », les deux blessés légers « seraient de nationalité érythréenne », a-t-il ajouté. Sur Twitter, le vice-président de la région Hauts-de-France en charge des transports, Franck Dhersin, a écrit que les quatre victimes sont des Erythréens, sans lien avec notre Histoire.

D’après les premiers éléments communiqués au Parquet, « cette voie ferrée serait un (…) chemin de passage régulier des migrants », qui l’empruntent « pour se rendre dans des campements ou ailleurs ». Dix-sept passagers se trouvaient dans le TER mais « aucun n’a été blessé », selon le procureur. Le Parquet a ouvert une enquête pour homicide involontaire.

La SNCF a annoncé de son côté que le trafic restera interrompu sur l’axe TER Calais-Dunkerque jusqu’en tout début de matinée vendredi. Les équipes de la SNCF étaient toujours présentes sur les lieux de l’accident, dans une zone pavillonnaire située non loin du centre hospitalier. Ce lotissement se situe aussi à proximité d’un des campements de migrants.

Multiplication des tentatives

Au cours des deux derniers jours, au large du Nord et du Pas-de-Calais, les tentatives de traversées de la Manche par des migrants sur des bateaux se sont multipliées. Jeudi matin, le corps de l’un d’eux a été retrouvé « dans une embarcation de 3,5 mètres remplie d’eau sur une plage de Wissant », a-t-on appris.

A ses côtés, deux personnes « en état d’hypothermie sévère » ont été transportées à l’hôpital. Deux autres migrants, signalés aux autorités maritimes comme des « naufragés à la mer » dans le même secteur, ont finalement été « retrouvés dans la journée sur la plage », a annoncé jeudi soir la préfecture maritime dans un communiqué.

La veille, un migrant est mort, un autre a été porté disparu et 779 clandestins ont été secourus en mer à la suite du naufrage de plusieurs embarcations de fortune dans la Manche, selon la préfecture maritime.

Calais: quatre élus LFI, dont Marion Aubry, verbalisés

Les élus LFI ont payé 135 euro pour avoir défié l’arrêté Darmanin

Les quatre députés d’extrême gauche ont délibérément enfreint l’arrêté interdisant la distribution de nourriture aux migrants clandestins à Calais (Nord). Ils confirment qu’ils ont été verbalisés vendredi 25 septembre pour avoir bravé cette interdiction. 

Quatre proches de Mélenchon, qui annonce une énième candidature à la présidence de la République en 2022, ont défié le gouvernement vendredi 25 septembre en distribuant de la nourriture à des migrants en situation irrégulière à Calais. Ils voulaient dénoncer « l’arrêté Darmanin », minustre de l’Intérieur, qui interdit la distribution de repas aux clandestins par des associations sauvages, non-mandatées par l’Etat.

Selon l’élue du Val-de-Marne, Mathilde Panot qui a traité Christophe Castaner de “déchet”, “incompétent” et “éborgneur », cet arrêté « criminalise l’assistance à personnes en danger qui est une obligation dans notre pays » : « Nous sommes devant la gare de Calais, une des zones où il est interdit de distribuer de la nourriture aux exilés. […] Pour avoir donné des sacs avec du pain, des fruits, des œufs et autres, nous venons chacun de prendre 135 euros d’amende”, a déclaré la députée dans une vidéo postée sur Facebook.

https://d-31204483681276646114.ampproject.net/2009112034002/frame.html

Pour son camarade Ugo Bernalicis, cette verbalisation, en accord avec un arrêté qu’il juge « infâme » est « un honneur » : « Nous avons rencontré des personnes qui ont faim et auxquelles [Gérald Darmanin] n’a d’autre considération que de renforcer leur précarité ! »

Manon Aubry et Anne-Sophie Pelletier, les deux autres députées présentes à Calais vendredi, ont elles aussi fustigé cet arrêté et le ministre de l’Intérieur. « Les policiers ont mieux à faire que de sanctionner la distribution de nourriture à des personnes en grande précarité. Honte à vous M. Darmanin de criminaliser des gestes élémentaires d’humanité et de solidarité ! », a tweeté Manon Aubry.

« Jeudi, j’étais à Calais pour y constater une situation plus que dramatique. J’ai honte de ce que j’ai vu. Honte de ce qu’on fait subir à ces personnes. Merci aux associations pour leur accueil et surtout pour leurs actions » a commenté de son côté Anne-Sophie Pelletier.

Cette mesure prise par le ministre de l’Intérieur, après un échange avec la maire de Calais Natacha Bouchart (LR), avait déjà suscité une vive réaction des universalistes « No border » à son annonce, le 10 septembre dernier. On estime à au moins 1.200 le nombre de migrants illégaux à Calais.

Calais : violences policières contre les clandestins: c’est « le rapport qui matraque », pas les flics!

Le journal de Jean-Paul Sartre est passé du côté de la matraque…

Document photo aseptisé proposé par Libération: soleil et cohabitation paisible

ONG supranationale et illégitime,  Human Rights Watch a réalisé une sélection de témoignages édifiants qui dénoncent des « exactions » policières « de routine ».

«Passages à tabac», «attaques au gaz lacrymogène», «exactions de routine», y compris sur des femmes et des mineurs. Des vieillards aussi ? Mais le journal socialiste Libération a pris le parti de ridiculiser le rapport d’Human Rights Watch qui, d’une part, « fait les gros yeux » (sic) et, d’autre part, non pas à Hollande, Valls et Cazeneuve, mais « à la France. » Ce document, d’une ONG dont le but est de dénoncer, dénonce effectivement ce mardi matin  les mauvais traitements des forces de l’ordre sur « les migrants », donc tous les migrants, dont il faut rappeler, pour tout dire, que ce sont des clandestins, certes sans abris, mais, en vérité, sans papiers, pour commencer. Ils se trouvent bloqués à la frontière calaisienne, dans l’espoir de passer en Grande-Bretagne « en se glissant dans les camions », pour pénétrer illégalement en pays étranger.

Izza Leghtas
Izza Leghtas

Izza Leghtas (ci-contre), « chercheuse » de l’ONG, porteuse d’un prénom d’origine berbère, bilingue anglais-arabe, a interrogé 44 illégaux – dont trois enfants. « Dix-neuf personnes, dont deux enfants, ont déclaré que la police les avait maltraitées. Huit ont eu des membres fracturés ou d’autres blessures visibles. Vingt et un, dont deux enfants, ont confié que la police les avait aspergés de gaz lacrymogène », raconte-t-elle dans son communiqué. Se posent alors les questions de l’authenticité des incriminations et de la fiabilité de la chercheuse. Les uns sont parties prenantes et l’autre, du fait de son appartenance militante, n’est pas neutre,

Exemple ? Rosa, 25 ans, Erythréenne, et donc africaine de l’Est sans connexion aucune avec la France, déclare que des policiers l’ont battue quand ils l’ont trouvée dans un camion sur l’autoroute.«J’ai dit poliment : “S’il vous plaît, aidez-moi”,mais ils m’ont battue et je me suis effondrée devant le camion. Ils m’ont rouée de coups de pied sur le sol.» Elle a déclaré avoir perdu connaissance et s’être réveillée dans la salle des urgences à l’hôpital.

Aziz, Afghan de 29 ans, qui ne peut se prévaloir d’aucun lien de son pays d’Asie avec la France : «Un policier m’a poussé, j’étais par terre, ils m’ont aspergé[de gaz lacrymogène] et quand je me suis retourné, ils m’ont frappé. J’avais du sang sur le visage, sous mon œil, sur le nez et le genou. Je n’ai rien vu parce qu’ils m’ont d’abord aspergé puis ils m’ont frappé aux jambes, sur tout le corps

Un Soudanais de 26 ans : «Les policiers vous aspergent comme si vous étiez un insecte.»

Un Iranien de 20 ans : «J’étais seul. Les policiers ont ouvert la porte et avant de dire quoi que ce soit, ils m’ont aspergé le visage; je ne pouvais rien voir et deux fois ils m’ont frappé avec leurs bottes et leurs mains

Une Erythréenne de 25 ans : «Nous voulions aller dans [le camion], les policiers sont venus, ils ont dit “Allez ! Allez !” et m’ont aspergée dans les yeux, je suis tombée.»
L’ONG « indique », selon Libé (mais dénonce) que la préfecture et la police nient. Elle demande à la France d’enquêter.

Le préfet du Pas-de-Calais, Denis Robin, se défend sur France Info ce mardi. Il reconnaît «un nombre important de blessures», mais assure que «La première cause» sont «les conflits violents entre réseaux de passeurs, entre nationalités», et la seconde, «les migrants qui se blessent pendant les tentatives de passage». Il dénonce des «témoignages pas circonstanciés et anonymes». Jusqu’ici, aucune plainte n’a été déposée, argue l’État. Et pour cause : on imagine mal des migrants en situation irrégulière déposer plainte contre la police.

L’ONG new-yorkaise met le doigt sur « un problème ancien »

Ce qui change tout des faits et responsabilités actuels ! Les violences policières envers les migrants de Calais existent depuis l’ouverture du centre de la Croix-Rouge à Sangatte en 1999, fait finement valoir la journaliste correspondante à Lille, sans rappeler que c’est sous le gouvernement Jospin (PS) et par son ministre de l’Intérieur, Jean-Pierre Chevènement: il ne faut pas trop en demander à Libé !
Elles connaissent un nouveau pic avec la fermeture du centre, fin 2002, quand le ministre de l’Intérieur de l’époque, Nicolas Sarkozy, « pense résoudre le problème en dispersant les migrants« , selon l’interprétation partisane de la journaliste, mais en fait sous la pression de son homologue britannique, David Blunkett.
La jungle de Calais connaît un second pic d’agitation animée par les associations lors de sa destruction, en septembre 2009, par le ministre de l’Immigration Eric Besson. « Police, problem » est le slogan le plus souvent répandu à l’époque par les clandestins, à l’instigation des collectifs, si on songe que ces deux mots sont franco-anglais et à portée internationale… « Coups, abris détruits, couvertures imbibées de gaz lacrymogène et chasses à l’homme », résume Libé, à la hache, quand il ne s’agit plus de la période socialiste.

Libération se concentre sur la période 2008-2012…

En 2008 déjà (sic, et à l’attention de Sarkozy), La loi des jungles, un rapport, commandé par le GISTI (Groupe d’information -juridique- et de soutien des immigrés) aux universitaires Karen Akoka (sociologue dédiée aux réfugiés) et Olivier Clochard (géographe) pour la Coordination française pour le droit d’asile (CFDA), qui rassemble une vingtaine d’organisations nationales engagées dans la défense et la promotion du droit d’asile, avait documenté les violences.
Puis en 2011, un rapport -à charge- remis par les activistes No Border ( réseau transnational -comme Human Rights Watch- de collectifs et d’individus investis dans les luttes pour la liberté de circulation et l’abolition des frontières: tout à fait inapproprié au moment de la montée du risque djihadiste) au Défenseur des droits de l’époque raconte les squats détruits, les points d’eau contaminés au gaz lacrymogène, l’urine (de policiers?) sur les couvertures. Dominique Baudis dénonce des «abus» et demande «qu’il soit mis fin à ces pratiques».

Hollande, le changement maintenant? Elles n’ont pas cessé. «Les violences sont moins flagrantes aujourd’hui, assure d’abord Christian Salomé, de l’association L’auberge des migrants, à Calais. « Mais elles continuent, admet-il, contraint et forcé. Avant, c’était fait de façon ouverte, en se moquant de tout le monde».«Depuis le rapport des No Border, quelque chose a changé. Ça se passe à l’abri des regards»! A l’abri des regards, comme avec Kebrom, Erythréen de 15 ans, rencontré en juin (Libération du 4 juillet 2014), le lendemain d’une tentative de passage, une plaie au bras : «Hier soir, trois policiers, j’étais seul. Ils m’ont frappé avec un bâton quand ils ont ouvert la porte du camion. J’essaie de ne plus y penser, mais je n’y arrive pas. Ça donne envie de mourir.» Même après toutes les difficultés imposées par les passeurs et endurées depuis la corne de l’Afrique jusqu’à la pointe nord de la France ?

L’ONG dénonce aussi le manque de place pour les demandeurs d’asile qui vivent dans les jungles avec ceux qui veulent passer en Angleterre. Dénoncer, sans proposer, ni faire… «Le gouvernement français doit intensifier ses efforts (et donc les Français, leurs sacrifices) pour que tous les demandeurs d’asile soient logés sans délai comme l’exige la législation européenne», revendique l’ONG.
Elle exige aussi des «conditions d’accueil adéquates» pour les autres. Parmi les 2.300 « migrants » de Calais, dont des femmes et des enfants (bis) qui vivent dans des squats et sous des tentes de fortune, certains sont là depuis huit mois. Ils vivent de la soupe populaire, un repas par jour, et n’ont en ce moment presque pas d’accès aux douches du Secours Catholique, vandalisées (par la police ?). Les seules douches sont offertes par Médecins du Monde, une cinquantaine par semaine. En avril, l’association Vie active, financée par l’Etat, proposera 1 500 douches par jour.

Lundi soir, les températures «ressenties» étaient négatives et la préfecture a ouvert un bâtiment chauffé, avec duvets et matelas, pour 500 personnes. Les autres exilés ont dû faire avec le vent, la pluie, la boue, et le froid. Le seuil climatique pour cette ouverture est -5°: la collectivité a donc fourni un effort spécial et… circonstancié, avec la sortie du rapport.C’était pour le pathos.

Ni Libération ou sa correspondante locale, ni le Gisti ou Human Rights Watch n’a un mot de compassion, en revanche, pour les habitants excédés de Calais et de sa région…
A aucun moment, ces professionnels de l’information ou de l’agit prop n’évoquent, pour des motifs différents, les violences inter-communautaires, telle celle entre clandestins africains et afghans, à Calais: dans la nuit du réveillon du 31 décembre 2014, 200 « migrants » se sont affrontés, faisant sept blessés, nécessitant l’intervention de CRS.