Les « crétins décérébrés » s’attaquent à une égérie – révolutionnaire et noire – des droits civiques …américains !
Le mouvement anti-flic ‘Black lives matter’ a-t-il un sens pour eux ? Et que comprennent-ils au prosélytisme de l’islam politique, avec le voile islamique, le burkini ou l’abaya et le qamis?
A Bezons, « on a vu le feu cette nuit, mais on n’aurait jamais pu imaginer que ça pouvait être une école »
L’établissement scolaire a pu accueillir les élèves le lendemain, jeudi 29 juin, malgré les dégradations, survenues lors de émeutes commises à la suite du décès de Nahel, automobiliste sans permis ni assurance d’une puissante Mercedès, à 17 ans. Trois à quatre salles de classe et le centre de loisirs sont inutilisables.
« C’était une nuit de cauchemar. On n’a pas réussi à dormir », confie la mère de famille qui a vu sur Facebook un message de la maire, Nessrine Menhaoura (PS), vers 2 heures. « La situation est grave, il y a beaucoup de dégâts », annonçait-elle dans une vidéo, d’une voix blanche.
Peu avant minuit, un feu de plusieurs véhicules particuliers dans la rue Francis-de-Pressensé s’est propagé à la façade de l’établissement. Au terme d’une intervention de près de 7h30, les sapeurs-pompiers ont réussi à préserver l’essentiel du bâtiment. Ils ont engagé quatre lances à eau pour venir à bout du foyer. Si les dégâts sont impressionnants depuis la rue, seuls 3 à 4 salles de classe et le centre de loisirs ne sont pas utilisables le lendemain matin.
Les parents d’élèves ont finalement annoncé au matin que les enfants pourraient être accueillis, ce qu’a confirmé la directrice. « C’est de l’inconscience, peste Sabrina. S’ils brûlent des voitures, ils savent que ça pouvait la toucher. Il faut que les parents surveillent leurs enfants. Sur les vidéos, on voit que ce ne sont pas des adultes qui font ça. »
« Je ne comprends pas qu’on touche à des équipements qui servent à la population »
Quand les pompiers ont annoncé que cette école, bâtie avec une …structure bois, pouvait être entièrement détruite, Nessrine Menhaouara a cru défaillir. « Ça a été mon inquiétude toute la nuit. Je voyais une école de 15 millions d’euros partir en fumée », indique la maire, dans un réflexe comptable, déconnecté du symbole : cette école porte le nom d’Angela Davis, communiste, militante du Mouvement américain des droits civiques et membre du Black Panther Party, armé.
La commune est confrontée à un manque d’établissements scolaires. La maire explique qu’elle travaillait récemment à la restructuration des écoles Paul-Vaillant-Couturier, Marcel-Cachin et Victor-Hugo. A la dernière rentrée, la municipalité a dû créer 19 classes en primaire et s’apprête à en ajouter entre 7 et 10 à la rentrée prochaine.
D’autres bâtiments publics ont aussi été la cible de dégradations dans la nuit. Le poste de police a subi une tentative d’incendie. Quelques mètres plus loin, un bus Keolis a été incendié devant l’hôtel de ville. La façade de ce dernier a aussi subi plusieurs assauts. Les vitres ont été défoncées à plusieurs endroits. La porte principale est inutilisable. « C’est une façade sur mesure donc on ne pourra pas la remplacer tout de suite », précise Nessrine Menhaouara. Les services municipaux sont fermés pour la journée. Une partie devrait être disponible vendredi, en entrant par le côté Cœur de ville. « Je ne comprends pas qu’on touche à des équipements qui servent à la population, déplore-t-elle. J’appelle à l’apaisement, au calme, à l’unité. »
Valérie Pécresse débaptise le lycée Angela-Davis à Saint-Denis
La région Ile-de-France, dirigée par Valérie Pécresse, a changé le nom du lycée Angela-Davis de Saint-Denis, commune voisine en raison de positions de l’activiste noire racisée jugées par la droite « contraires aux lois de la République ». Une décision très critiquée par la gauche. Contre l’avis du maire PS de la ville, Mathieu Hanotin, et du ministre de l’Education, la présidente LR de la région Île-de-France Valérie Pécresse a annoncé le rejet du nom de Angela Davis pour le lycée polyvalent de Plaine Commune à Saint-Denis (93), lui préférant celui de Rosa Parks, puisqu’aucun nom de mâle blanc français n’agrée les gauches, ni à Bezons, ni à Saint-Denis, territoires perdus de la République.
« Je crois qu’il est nécessaire que nous rejetions la dénomination du Lycée Angela-Davis. Faute d’avoir reçu aucune autre proposition de la communauté éducative ou du maire de Saint-Denis, je vous propose que nous lui attribuions le nom de Rosa Parks », a expliqué Valérie Pécresse, en commission permanente, en mars dernier. Avec un amendement déposé par Vincent Jeanbrun, les élus de droite avaient suggéré un compromis sur le nom de Rosa Parks, féministe noire française …américaine. « Le nom d’Angela Davis ne fait pas consensus« , a poursuivi V. Pécresse. En lice également: Nina Simone. Le noir intégral ? Mais Pierre Soulages est trop blanc…
L’ex-candidate à la présidentielle met en cause des propos de cette militante afro-américaine qui cosignait en 2021 une tribune dénonçant la « mentalité coloniale dans les structures de gouvernance de la France ». Et pas que:
[…] comme en témoignent des mesures comme la dissolution du CCIF (Collectif contre l’islamophobie en France), et un ensemble de lois telles que : la loi contre le port du voile ; les lois sur l’immigration ; la loi islamophobe contre le « séparatisme » qui menace toutes les formes d’autonomie. […] Ces mesures visent à « intégrer » de force les populations suspectes dans des rôles de subordonnés au sein de la société française.« Nous voulons exprimer ici notre solidarité avec les universitaires français » (tribune signée en 2021 par Angela Davis)
La NUPES à la remorque des USA
En mai 2018, 14 des 17 membres du conseil d’administration du lycée avaient approuvé le choix du nom d’Angela Davis pour l’établissement, construit par la Région et inauguré l’année précédente. Le maire de Saint-Denis de l’époque, Laurent Russier, avait validé ce choix.
Donner le nom d’une membre de mouvement révolutionnaire armé à un lycée n’est de nature à déranger Mathieu Hanotin qui déclare que « débaptiser le lycée Angela-Davis à Saint-Denis, dans ma circonscription, parce que cette grande figure de la lutte pour les droits civiques aux Etats-Unis aurait dénoncé une certaine forme de racisme en France, c’est au fond lui donner raison », a écrit le député.
« La droite régionale a toujours, sous des prétextes fallacieux, refusé d’officialiser ce nom », proteste le groupe d’opposition écologiste dans un communiqué.
Ce nom avait pourtant été choisi par le conseil d’administration du lycée et validé par le maire de l’époque dès 2018. Le ministre de l’Education, Pap Ndiaye, saisi à ce sujet en avril, avait lui aussi jugé « pas opportun de changer le nom du lycée Angela-Davis ».
Sur Twitter, le député LFI Eric Coquerel, élu de la circonscription du lycée, a « dénoncé » cette décision, se disant « stupéfait ».