Sans-papiers à Lampedusa : LR et RN s’opposent à une répartition européenne

Dès 2016, les Français se disaient à 57% contre la répartition des migrants en régions

Vendredi 15 septembre, Macron réclamait un « devoir de solidarité européenne ». Alors que 11.000 clandestins ont été débarqués cette semaine sur cette petite île italienne, le président de la République a assuré que la France agira « avec rigueur et humanité ». Le chef de l’Etat ne veut pas « laisser seule l’Italie avec ce qu’elle vit aujourd’hui » et lance un appel à Bruxelles pour que l’UE protège ses populations.

Face à la situation, une réforme est promise par l’Union européenne qui propose de répartir ceux qui demanderont l’asile. Or, la démocratie au Sénégal, en Guinée ou en Côte d’Ivoire ne justifie en rien des demandes d’asile en France ou nulle part ailleurs. Mais les présidents des Républicains et du Rassemblement national se sont opposés à cette mesure mardi matin.

« Il faut les faire repartir plutôt que les répartir », a lancé le patron des Républicains.

« Il ne faut en aucun cas les accueillir et encore moins les répartir sur le territoire européen, je m’y oppose totalement », a déclaré le patron des Républicains sur RTL. « Il faut les faire repartir plutôt que les répartir. Il faut qu’il y ait une politique de l’Union européenne très claire pour faire en sorte que ces personnes retournent vers leur pays d’origine », a ajouté Eric Ciotti pour qui la France est déjà confrontée à « une forme de submersion migratoire ».

Le pacte asile migrations

A côté d’un examen accéléré des demandes d’asile de certains clandestins aux frontières de l’UE, le pacte asile et immigration, sur lequel les Etats membres et le Parlement européen devraient se mettre d’accord avant les élections européennes, préconise un système de solidarité entre états membres dans la prise en charge abusive des demandeurs d’asile, contre l’avis des peuples.

Ne pas accueillir « un seul migrant »

« Il prévoit dans les textes d’imposer aux Etats membres une répartition obligatoire des migrants dans nos communes. Soit vous prenez l’immigration avec son lot de malheurs, soit vous payez des amendes très chères à l’Union européenne. Donc ça, c’est pas possible », a martelé l’élu de la droite nationale, Jordan Bardela.

« Dans le cadre des élections européennes du mois de juin, je serai le candidat de la France qui ne peut plus prendre sa part aujourd’hui en matière d’immigration », a insisté la tête de liste RN qui avait demandé dès vendredi à Macron de prendre l’engagement de ne pas accueillir « un seul migrant » de Lampedusa.


En France, la loi réprime l’entrée, le séjour et la circulation des personnes étrangères en situation irrégulière. L’aide apportée à ces clandestins constitue aussi une infraction pénale. Les associations comme SOS Méditerranée tombent sous le coup de la loi.


L’UE saura-t-elle juguler la subversion?

En visite dans l’île italienne ce week-end, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, prévoit d’intensifier la coopération et les procédures visant à faciliter les réadmissions de migrants dans leurs pays.

A cet effet, le système Frontex qui est censé faire office de garde-côtes et de garde-frontières avancé pour les pays membres de l’Union européenne, mais ferme les yeux sur le trafic d’êtres humains, va être doté de nouveaux moyens pour une « mise en oeuvre rapide des retours. » Ce travail se fera en collaboration avec l’Agence de l’Union européenne pour l’asile (AUEA), basée à Malte, autre plaque-tournante du trafic de main d’oeuvre à bon marché qui fait chuter les salaires en Europe. Les aides sociales françaises fixent les migrants en situation irrégulière.

Sur un autre plan, l’Union européenne entend utiliser á fond le concept de « pays d’origine sûr » en faisant le tri sur les milliers de migrants qui invoquent des risques politiques pour éviter leur rapatriement. De nouvelles directives se traduiraient alors par « le rejet des demandes manifestement infondées, la délivrance d’interdictions d’entrée (dans l’espace territorial de l’Ue) et leur enregistrement dans le système d’information Schengen (SIS). »

Compagnon du danseur Germain Louvet, le charmant journaliste à la mèche folle Pablo Pillaud-Vivien veut prendre tous les clandestins :