55% des Français sont opposés à la régularisation des sans-papiers salariés dans les métiers en tension

La tribune d’extrême gauche dans Libération ne convainc pas

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Le gouvernement prévoit, via le projet de loi immigration, de favoriser la régularisation des clandestins employés dans les métiers en tension comme dans la restauration.

L’article 3 du projet de loi immigration, favorisant la régularisation des clandestins employés dans les métiers en tension, divise sur le plan politique et sociétal. Selon un sondage de l’institut CSA pour CNews, publié ce jeudi 14 septembre, 55% des Français se déclarent opposés à cette mesure.

Après avoir constaté un manque criant de main d’œuvre dans les métiers dits «en tension» en 2023, ainsi que des prévisions encore plus pessimistes pour les années à venir, l’exécutif a réfléchi à une mesure pour anticiper ce besoin. 

Pour mettre un terme à cette problématique, le gouvernement prévoit dans l’article 3 de son projet de loi immigration, présenté dès cet automne au Parlement, de favoriser la régularisation des clandestins employés dans les métiers en tension. Une idée qui ne s’impose pas dans l’opinion. D’après un sondage de l’institut CSA pour CNews relayé ce jeudi, 55% des Français se déclarent opposés à cette mesure.

Pourtant, d’après l’étude «Les métiers en 2030» de la Dares et de France Stratégie, les déséquilibres potentiels entre le besoin de recrutement et le vivier de candidats dans certains métiers pourraient s’élever à un tiers avant la fin de la décennie. Selon les chiffres du projet de loi présenté au Sénat en mars dernier, cela représente par exemple 328.000 postes d’agents d’entretiens, 224.000 d’aides à domicile et 200.000 de conducteurs de véhicules d’ici à 2030.

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60% des 35-49 ans défavorables

Les actifs âgés de 35 à 49 ans questionnés dans ce sondage sont les plus réfractaires à l’idée de régulariser des travailleurs clandestins dans les métiers en tension. A l’inverse, les 18-24 ans sont majoritairement favorables (51%) à ce projet.

Concernant les catégories socio-professionnelles, les CSP+ sont partagées sur la question, avec autant de personnes interrogées favorables que défavorables (50%), contre 45% d’inactifs et 40% de CSP- qui se déclarent en faveur de cette idée.

75% de sympathisants des Verts sont favorables

L’ensemble des partis situés à gauche de l’échiquier politique se déclarent majoritairement pour cette initiative qui doit figurer dans le projet de loi immigration présenté en novembre. Il y a pourtant des disparités dans ce sondage, avec 75% de sympathisants EELV favorables à la mesure, contre 64% pour LFI et 58% pour le PS. 

Dans le groupe de la majorité présentielle, les résultats sont plus mitigés avec seulement 47% des sympathisants questionnés qui approuvent la décision envisagée par l’exécutif dans ce domaine.

A droite, le désaccord grimpe suivant la fermeté du parti politique sur la question, avec 65% de partisans LR opposés à la mesure, puis 76% pour le RN et 83% pour Reconquête.

35 parlementaires défendent le projet dans une tribune

Ce sondage confirme la scission politique entre la gauche et la droite sur cette thématique spécifique. Lundi dernier, 35 parlementaires EELV, MoDem, PCF, PS, Renaissance et LIOT ont signé une tribune dans Libération ( lien PaSiDupes) pour défendre l’idée de la régularisation des travailleurs sans-papiers dans les métiers en tension. 

Contre cette idée, le chef de file LR à l’Assemblée nationale, Olivier Marleix, a menacé ces derniers jours l’exécutif d’une motion de censure en cas de texte jugé «laxiste» par son parti. 

Cette double prise de position n’a pas fait vaciller le gouvernement dans son projet initial, selon le porte-parole Olivier Véran. «Le projet de loi qui est sur la table, c’est le nôtre (…) Il s’agit de permettre que les personnes qui ont un emploi puissent faire valoir le droit à être régularisé sous conditions», a maintenu Olivier Véran ce mercredi, après le Conseil des ministres, dans des propos rapportés par Europe 1.

Covid-19 : Véran se décide à mettre la campagne de vaccination en marche

L’arrogant Véran fait volte-face après trois semaines d’entêtement criminel

Qui fera le compte des victimes de la stratégie de la lenteur du précautionneux Macron?

L’exécutif ouvre le vaccin à des oubliés, des pompiers et aides à domicile, et va enfin créer des listes d’inscription et des centres de vaccination, sur le modèle des pays voisins… Le ministre de la Santé a dévoilé une batterie de mesures.

Sous le feu de la critique générale, la campagne de vaccination anti-Covid-19 pourrait s’accélérer radicalement dans les prochaines semaines. La vaccination des personnes âgées de 75 ans et plus qui ne sont pas hébergées en Ehpad sera autorisée avant la fin du mois de janvier, a annoncé Olivier Véran-tanplan, interrogé ce mardi par RTL. « Ça fait 5 millions de personnes », a précisé le ministre de la Santé, sans préciser combien de temps il faudra, en l’état de la logistique actuelle, pour protéger nos aînés. Il a également annoncé l’élargissement aux pompiers et aides à domicile de plus de 50 ans de la campagne de vaccination, pour le moment réservée aux résidents des Ehpad et aux soignants d’au moins 50 ans.

« Avant la fin du mois de janvier [d’ici trois semaines supplémentaires], nous autoriserons la vaccination des personnes âgées de 75 ans et plus qui ne sont pas en établissement, qui sont en ville, à la maison », a promis Vérantanplan, disant vouloir « amplifier, accélérer, simplifier » la vaccination

Par ailleurs, le gouvernement va permettre « dans les prochains jours » – flou et incertitude – aux Français qui souhaitent être vaccinés de s’inscrire pour prendre rendez-vous, a également indiqué Olivier Véran. Cette inscription se fera « sur Internet, par téléphone sans doute, et pourquoi pas par l’application TousAntiCovid », a-t-il précisé.

Macron et Véran vont « amplifier les commandes » incessamment sous peu

Aveu de défaut d’anticipation, Vérantanplan a avoué:« Je vais également amplifier les commandes au niveau européen de vaccins (quel sera le délai d’acheminement, ajouté au délai de livraison ?) pour pouvoir augmenter le rythme et l’intensité de livraison des dotations pour la France et pour l’Europe », ce qu’il n’est toujours pas en mesure d’assurer actuellement, a-t-il laissé entendre. « Le rythme de croisière de la vaccination » en France va « rejoindre celui de nos voisins dans les prochains jours », a-t-il promis. Sauf que le rythme de nos voisins n’est pas celui d’une « promenade en famille », métaphore jupitérienne, mais d’un pas de charge. « On a dépassé les 2.000 vaccinations hier, d’ici jeudi, on va augmenter encore de façon très importante – flou artistique et absence d’objectif – , on va être sur une courbe exponentielle – en mathématiques, l’exposant est variable ou inconnu  », a-t-il dit. Selon lui, ce chiffre aurait été multiplié « par 50 » – ce qui veut suggère qu’on part de très bas – par rapport à la semaine dernière, il reste très en dessous d’autres grands pays voisins comparables , comme l’Allemagne – où ils en sont à 500.000 vaccinés, quand nous en sommes à 500) ou le Royaume-Uni – où ils avaient vacciné près de 950.000 personnes il y a quatre jours). Ce qui justifie des critiques nourries et des manifestations pressantes d’inquiétude et de colère depuis une semaine, qui pousse l’exécutif à annoncer une accélération.

La presse colporte l’élément de langage élyséen selon lequel Macron serait irrité par les lenteurs qu’il assumait au départ, revendiquant une « stratégie de la progressivité« , méthode des petits pas qui suscita de la méfiance, suite à la pénurie de masques ou de respirateurs de réanimation du premier semestre 2020. S’il croyait « en même temps » se créer l’image d’un président responsable et prudent, soucieux de la santé des Français, il a produit l’effet inverse: s’il faut être prudent, c’est que nul ne sait si le vaccin est sûr.

D’ici mercredi après-midi, « nous aurons cumulé au total un million de doses » disponibles, a affirmé Olivier Véran, 40 ans : quelle mouche l’a donc piqué soudain, mais non inoculé, puisqu’il se refuse à donner l’exemple en recevant sa première injection sous les caméras . En revanche, le Pr Philippe Juvin croit au pouvoir d’exemplarité et, à 56 ans, fait ce qu’il faut pour entraîner l’adhésion des indécis :

« Aujourd’hui, nous avons un rythme de livraison de 500.000 doses par semaine de Pfizer, » raconte Vérantanplan. Mais quand elles existent et qu’elles sont livrées (les 19.500 premières doses du vaccin Pfizer-BioNTech sont arrivées en France le samedi 26 décembre), les centres de vaccinations sont trop tares – et les 19.500 doses ont-elles pu être acheminées dans les quelques centres hospitaliers équipés des réfrigérateur homologués: quatre viennent tout juste d’ouvrir pour toute la Bretagne.

« Nous aurons bientôt, s’il est validé mercredi par l’EMA (Agence européenne du médicament), 500.000 doses de Moderna par mois. » Selon le ministre, 100 centres de vaccination destinés à la ville « en plus des hôpitaux » seront développés cette semaine, 300 la semaine prochaine et 500 à 600 d’ici fin janvier.

Jeudi 31 décembre, Véran promettait que des centres de vaccination contre le Covid-19 dans les villes allaient ouvrir avant le début du mois de.. février. « Avant le début février, de premiers centres de vaccination ouvriront en ville, pour commencer à vacciner les personnes âgées de 75 ans et plus, puis les 65 ans et plus, etc.« , avait-il déclaré sur Twitter, confirmant un défaut gouvernemental de préparation de la campagne de vaccination, quinze jours après son lancement en Allemagne.

Le protocole vaccinal actuel, avec consentement et rétractation, un parcours du combattant

Le saucissonnage de la population en plusieurs tranches (résidants d’Ehpad, puis personnes âgées de plus de 75 ans, puis personnel soignant et ensuite le reste de la population) date, lui, d’un avis, publié fin novembre. Tirant les leçons de l’échec de la vaccination contre le H1N1 en 2009, Elisabet Bouvet, la présidente de la commission technique des vaccinations de la HAS, suggère que les médecins généralistes soient les «promoteurs» de la campagne de vaccination contre la Covid-19, «ce qui n’empêche pas que d’autres intervenants de terrain», comme les infirmiers et les pharmaciens, «puissent vacciner» aussi.

Evoquant un «climat d’incertitude inédit» créé par la pandémie (ou les errements du pouvoir), le Comité national consultatif d’éthique (CCNE) en remet une couche juste avant les vacances de fin d’année : son avis comporte 21 fois le mot «consentement» et souligne l’ampleur de la tâche dans les Ehpad, notamment auprès des personnes âgées souffrant de troubles psychiques. Le CCNE invite à «prendre en compte la diversité des points de vue sur la vaccination» et à «réexaminer constamment» les décisions prises «au vu des nouvelles connaissances»Il est alors question d’un rendez-vous chez son généraliste pour établir le consentement, ainsi qu’un délai de cinq jours avant d’effectuer la première inoculation. Ce que les oppositions, de droite comme de gauche, ont rebaptisé le délai de rétractation et qu’ils veulent supprimer.

Ce sont ces recommandations que l’Académie nationale de médecine a attaquées frontalement dans un avis publié jeudi craignant que ces «précautions excessives», initialement «adoptées pour rassurer une opinion publique gagnée par l’hésitation», ne suscitent «a contrario une incompréhension croissante vis-à-vis d’une campagne dont le coup d’envoi semble manquer de détermination».

L’opposition a joué son rôle de stimulus d’un pouvoir inerte

Elle a pressé le gouvernement d’abandonner sa stratégie de vaccination trop prudente et trop lente. Dans des propos rapportés par le JDD, le président Macron a fini par rétropédaler, refusant d’assumer son pouvoir jupitérien et critiquant sa propre doctrine des petits pas, qualifiant sa campagne – à peine embrayée le 27 décembre – de « rythme de promenade en famille »

Le premier adjoint socialiste de la maire Hidalgo a appelé Macron à se bouger.

LIEN PaSiDupes

Un « scandale d’Etat », a estimé lundi le président de la région Grand Est, Jean Rottner (LR)

LIEN PaSiDupes

De son côté, ne se satisfaisant pas d’un « allègement du protocole de vaccination », le patron des députés LR, Damien Abad, a demandé un nouveau débat au Parlement, cette fois « avec un vote ». Au centre des critiques, notamment, la consultation destinée à recueillir le consentement plusieurs jours avant la vaccination, accusée de ralentir le processus. « Nous allons simplifier cette consultation », a assuré Olivier Véran, selon qui « il n’a jamais été écrit nulle part qu’il faut une consultation cinq jours avant ».

Le ministre de la Santé précisera le détail des nouvelles dispositions jeudi 7 janvier, lors de la conférence de presse prévue par le gouvernement. On en sera à quatre semaines après l’Allemagne. Dispositions actuelles de la HAS