Colère des agriculteurs: un eurodéputé EELV dénonce la politique macronienne

« Les responsables sont ceux qui sont aujourd’hui au pouvoir, les écologistes ne le sont pas », réagit Benoît Biteau

Biteau, la Corinne Masiéro
de l’agriculture

Connaître Benoît Biteau, ancien PRG, élu sur la liste de Yannick Jadot et engagé auprès des Soulèvements de la Terre? Opposé à ce qu’il nomme la «sainte famille» (FNSEA, Mutualité sociale agricole et Crédit agricole), il est souvent contesté par ses collègues sur les réseaux sociaux.

Lien PaSiDupes 1: « Agri-bashing : les écolos veulent abattre nos bovins : ah, les vaches ! » (3 juin 2023)

Lien PaSiDupes 2 : « Convoi de l’eau » :  le Conseil d’Etat a-t-il conforté la désobéissance civile? (18 août 2023)

Sandrine Rousseau et Marine Tondelier insultées par des viticulteurs restés « construits »

Les insultes aux éco-terroristes reflètent la colère des Français saturés d’écologie radicale, archaïque et rétrograde

Adaptes du coup d’état permanent, ses écolos-intellos sont allées chercher les travailleurs de la terre sur leur lieu de travail, l’Aude, à 1.000 km de Lille et Hénin-Beaumont.

« Va faire la soupe, salope. » L’accueil a été rude et inadmissible, hors contexte. Mais, les deux pestes vertes n’ont eu que ce que ces communicantes ont voulu : un coup médiatique sur le dos d’exploitants agricoles, des hommes et des femmes entiers aux forts tempéraments forgés par les rigueurs de la nature et non par une idéologie. Les deux féministes ne pouvaient attendre moins d’hommes blessés dans leur honneur de pourvoyeurs de notre pain quotidien. La France des campagnes a droit en effet au respect des citadins, des intellos improductifs: venues du nord industriel, que savent-elles, ces dames, du sud agricole ? « La valeur travail, pardon, mais c’est quand même une valeur de droite,” admet Rousseau.

Le raid des deux éco-féministes est une provocation. Arrivées à Fontiers-Cabardès (Aude) pour protester contre un projet de golf et d’hôtel de luxe, ce qui concerne les locaux. Marine Tondelier et Sandrine Rousseau se sont comportées en totalitaires parachutées sur un territoire qui leur est étranger, au mépris du développement économique de la région. La secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts et la députée écologiste de Paris ont été reçues comme des intruses par des viticulteurs, visiblement outragés par leur présence indésirable et leur comportement d’activistes, plutôt que de législateurs, rapporte Midi libre. L’échange tendu a été publié sur les réseaux sociaux, selon la presse peu soucieuse de vérité, mais en fait par les deux militantes elles-mêmes, en flagrant délit de mélange des genres.

Expertes en agit-prop,
les activistes de la NUPES ont fait filmer la scène

Alors qu’elles se rendaient au domaine de Ventaillole de Marie-Claude et Robert Curbières (vignoble bio et… chambres d’hôtes), à Ventenac-Cabardès, pour y animer « un atelier des états généraux de l’écologie« , les deux élues ont été interceptées par les agriculteurs qui leur reprochent de faire de l’« agribashing » (la critique du mode de production agricole conventionnel). Robert Curbières est leader départemental de la Confédération paysanne, membre fondateur de la coordination paysanne européenne, de Via Campesina et d’Attac, laquelle est une organisation altermondialiste, dont sont membres-fondateurs des assocations radicales comme DAL (Droit au logement), AC !, FSU, SNES et SNESup, UNEF, SUD, le Syndicat de la Magistrature, le MRAP, mais aussi le Monde diplomatique, Politis, et Charlie hebdo, et des personnalités comme José Bové, Daniel Mermet, Bernard Langlois, Gisèle Halimi. La panthéonisation de celle-ci est une obsession de ce réseau d’extrême gauche.

Les insultes sexistes, non, mais la guérilla verte, non plus

Leurs tracteurs bloquant l’accès au domaine, un long échange s’est ensuivi, pendant près de quarante minutes. « Va te faire foutre salope. Grosse salope », peut-on notamment entendre au cours de cette confrontation, virile. Après tout, Rousseau n’a-t-elle pas assuré, parodiant Chirac, que rien ne peut l’ébranler dans son programme de clivage de notre société : ça lui touche un ovaire sans bouger l’autre.

« Discuter OK (ce que nous avons fait d’ailleurs). Les insultes, les entraves et les intimidations par contre, non », a déploré Marine Tondelier sur les réseaux sociaux. « Ce qui nous a été reproché ? De faire de l’agribashing. La réalité ? Quand nous avons demandé quand et comment, personne n’a su nous donner d’exemple concret », poursuit-elle. Trop nombreux.

Agri-bashing : les écolos veulent abattre nos bovins : ah, les vaches !

Bientôt la fin de notre auto-suffisance en viande et en lait : début de carences alimentaires en France?

Une affaire de « cornecul »

Sous influence des groupes de pression écologistes radicaux, la Cour des comptes préconise de baisser le nombre de bovins en France pour réduire l’empreinte carbone…

Dans un rapport très fouillé, les sage de la Cour des comptes demande de « définir une stratégie de réduction » du cheptel bovin pour ateindre les objectifs climatiques de la France.

La Cour des comptes appelle à réduire le cheptel de bovin dans un rapport publié lundi. Elle recommande « une stratégie de réduction » du nombre de bovins en France, pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. La Cour des comptes s’attire les foudres des éleveurs, qui s’inquiètent de ces préconisations.

La France, premier producteur européen de viande bovine

« Le bilan de l’élevage bovin pour le climat est défavorable », écrivent les Sages dans leur rapport de 137 pages sur « les soutiens publics aux éleveurs de bovins ». La France est le premier producteur européen de viande bovine et le deuxième producteur de lait, avec 24,6 milliards de litres en 2020, derrière l’Allemagne (32,5 milliards de litres).

Il y a environ 17 millions de bêtes, elles représentent 11,8% des émissions de gaz à effet de serre du pays, ce qui est comparable « à celles des bâtiments résidentiels du pays ». Car les vaches, quand elles digèrent, produisent et rotent du méthane. Ce gaz à effet de serre est beaucoup plus puissant que le CO2. « Le respect des engagements de la France en matière de réduction des émissions de méthane (souscrits dans l’accord international Global Methane Pledge) appelle nécessairement une réduction importante du cheptel », note la Cour des comptes. La France s’est également engagée à réduire ses émissions globales de 50% d’ici à 2030 par apport à leurs niveaux de 1990.

60% des émissions de méthane dues à l’agriculture

Selon l’Agence Internationale de l’Energie, 60% des émissions de méthane en France sont dues à l’agriculture, et en grande partie à l’élevage bovin*. « La deuxième principale contribution provenant des déchets (décharges et fermentations des eaux usées) avec 26 % des émissions »*, ajoute les Sages. « On voit donc mal comment les émissions de méthane pourraient baisser de 30 % à la fin de cette décennie sans que l’agriculture, en tout premier lieu le cheptel bovin, soit affecté », conclue la Cour des comptes.

Le nombre de bêtes baisse depuis plusieurs années : -17% de vaches laitières entre 2000 et 2020. « Cette diminution reste subie et ne fait pas l’objet d’un véritable pilotage par l’Etat, au détriment des exploitants », selon le rapport. Le cheptel bovin pourrait diminuer à 15 millions de bêtes environ en 2035 puis 13,5 millions d’ici 2050, selon les projections. La réduction des cheptels « peut être aisément conciliée avec les besoins en nutrition des Français, un tiers d’entre eux consommant davantage que le plafond de 500 g par semaine de viande rouge préconisé par le plan national nutrition santé », écrit la Cour des comptes.

A Flourish map

Le ministère de l’Agricture conteste

Ce rapport est une menace contre l’élevage. Ses auteurs rappellent que « l’élevage bovin est producteur de services environnementaux et sociétaux considérables », et qu’il « valorise des terres non arables ». Son apport nutritionnel est juste négligé : nié. Dans une réponse écrite rédigée le 12 mai, Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture à la toison couleur queue de vache, conteste une partie des conclusions. Il rappelle que son adhésion à l’accord mondial du Global Methane Pledge et la promesse de réduire de 30% les émissions de méthane « ne constitue en aucun cas un engagement (…) à atteindre individuellement cet objectif ».

Ce pacte est un engagement visant à réduire les émissions de méthane d’au moins 30 % d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 2020. Cela devrait permettre de réduire le réchauffement climatique d’au moins 0,2°C d’ici à 2050. Et le méthane est un puissant gaz à effet de serre qui a un impact sur le réchauffement de la planète plus de 80 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone sur une période de 20 ans dans l’atmosphère.

Le Canada, le Pakistan et le Nigeria font partie des pays qui s’engagent à l’égard du Global Methane Pledge, rejoignant ainsi les huit signataires initiaux annoncés en septembre 2021. La France, comme l’Allemagne, fait donc également partie des nouveaux signataires du pacte lancé par l’UE et les Etats-Unis.

L’inquiétude des éleveurs

Le rapport a suscité une levée de bouclier de la part des agriculteurs et de certains élus, comme le député LR Julien Dive, sur Twitter :  » Que nos hauts fonctionnaires de la Cour des comptes dans leur tour d’ivoire s’affairent à des recommandations sur le déficit public ou encore notre balance commerciale plutôt que de compter les bouses des vaches. Laissez nos paysans tranquilles ! »

25% de la viande bovine en France est importée. Réduire les cheptels, c’est juste déplacer le problème selon des agriculteurs. « Non, la baisse du cheptel n’est pas une fatalité ! Non, un scénario à la néerlandaise n’est pas inéluctable ! Oui nous avons besoin d’un élevage laitier en France !! », a tweeté lundi le directeur général de la Fédération des transformateurs laitiers (Fnil), François-Xavier Huard. L’exemple des Pays-Bas est souvent cité comme repoussoir: le projet du gouvernement néerlandais pour limiter les émissions d’azote, via notamment une réduction drastique du cheptel, ont déclenché l’ire des agriculteurs et propulsé un parti populiste en tête des forces politiques au Sénat.

La Fédération des producteurs de viande bovine (FNB), une section de la FNSEA, a écrit un courrier à la première ministre, Elisabeth Borne. La NFB rappelle que le France a perdu « près d’un million de vaches sur les seules sept dernières années. Mais selon la haute administration, nos vaches ne disparaîtraient pas assez vite des paysages français ? » Les professionnels de l’élevage comptent beaucoup sur l’innovation (notamment des additifs alimentaires qui limitent la production de méthane par les vaches) pour alléger le bilan carbone de la viande rouge et du lait. Mais selon les experts, cela ne dispensera pas d’une baisse de la taille du cheptel.

Les écologistes applaudissent

La secrétaire nationale d’Europe-Ecologie Les Verts approuve en partie ce rapport de la Cour des Comptes. « Je pense que tout le monde a bien compris – même ceux qui aiment la viande – que la quantité de viande qu’on mange par habitant en France n’est pas durable pour la planète et n’est pas bonne pour la santé« . Sans culpabiliser le consommateur qui le fait vivre, ni cracher dans la mangeoire, l’écologiste signale que, « quand on mange de la viande, il faut aussi prendre en compte l’empreinte carbone du bétail ». La quadrature du cercle… L’éleveur bio charentais de vache maraîchine, rustique, mixte (laitière, produisant -outre du méthane- une viande de grande qualité, robuste (animal de traction), à Sablonceaux, et eurodéputé EELV Benoît Biteau ne se renie pas, considérant « en même temps » que la recommandation de la Cour des comptes est « courageuse et réaliste, » car « réduire le cheptel de bovins en Europe est un impératif climatique ».