Un collégien a menacé sa principale avec un couteau à Dijon

Le profil de ce collégien dangereux est masqué

Titre occultant l’essentiel:
les menaces de mort
en milieu scolaire
et le profil de l’assaillant

Porteur d’une arme blanche en milieu scolaire, cet adolescent de 15 ans a menacé la principale d’un collège de Chenôve (Côte-d’Or), dans la banlieue de Dijon, vendredi 15. La cheffe d’établissement a dû fuir mais a pu déclencher l’alarme intrusion, « évitant le pire », selon le maire de la ville. Le collégien qui avait été exclu d’un cours est retourné dans la classe, lais la professeure avait sécurisé ses élèves et le mineur n’a pu pénétrer. Le collège Edouard-Herriot entier a dû se confiner et l’assaillant a été rapidement interpellé et désarmé.

Une lettre se référant aux attentats de 2015, et une menace au couteau

A 15 ans, le pédigree du collégien, exclu quelques jours plus tôt de l’établissement pour des problèmes de discipline, s’est fait d’abord exclure d’un cours d’anglais et diriger vers le bureau de la principale, où il l’a menacée d’un couteau de cuisine .

Durant l’entretien, l’élève a remis à sa principale une lettre, dans laquelle sont évoqués les attentats de 2015 dans la région parisienne, alors qu’il avait cinq ans, rapporte Pierre N’Gahane, le recteur d’origine camerounaise de l’académie de Dijon.

C’est à ce moment-là qu’il a sorti un couteau pour la menacer. La cheffe du collège a réussi à s’échapper de son bureau et a déclenché l’alarme intrusion, permettant à la police, qui intervenait à proximité, d’arrêter et de désarmer « très rapidement » l’élève de 3e.

Entre la fuite de la principale et l’interpellation, le collégien avait tenté de rejoindre sa classe mais il avait alors menacé « avec son arme un agent de maintenance venu au soutien », avant de « tenter de s’enfermer avec lui dans le bureau » de la principale « d’où l’agent parvenait encore à fuir », a précisé le Parquet.

L’établissement de 330 élèves a été évacué. Il est situé dans un quartier prioritaire de la politique (QPV) de la ville (PS), visant à compenser les écarts de niveau de vie avec le reste du territoire. Une cellule médico-psychologique est ouverte ce samedi 16 mars pour accueillir les élèves qui le souhaitent.

Le profil du « jeune perturbateur », « décrit comme difficile », est flouté…

Le suspect de 15 ans a été placé en garde à vue dans l’après-midi pour les infractions de « menaces de mort, violences avec arme dans un établissement scolaire ayant entraîné une incapacité de moins de huit jours, introduction d’arme dans un établissement scolaire », selon le Parquet.

Avant sa récente exclusion du collège Edouard-Herriot de Chenôve, le jeune suspect avait déjà été exclu d’une autre école : c’est un récidiviste de l’indiscipline et de la menace physique.

Thierry Falconnet, maire PS de Chenôve, a décrit « un jeune perturbateur, mais qui n’était pas dans nos radars ».

« Pour l’heure, il n’a fourni aucune explication sur ses motivations », a indiqué dans un communiqué vendredi le procureur de la République à Dijon Olivier Caracotch, ajoutant que l’élève, « décrit comme difficile », ne présentait jusqu’à présent « qu’un antécédent judiciaire pour des faits de dégradations volontaires ».

La qualification terroriste n’est pour l’instant pas retenue.

La principale a « évité le pire », condamnation de la ministre

Le maire PS de la ville a également salué « le courage et le grand sang-froid des personnels de l’établissement » et estimé que la principale, « par son attitude », a « évité le pire ».

La ministre de l’Education Nicole Belloubet a « condamné avec la plus grande fermeté » (en langue de bois) sur X « les menaces dont a été victime la principale » [la professeure et ses élèves, comme l’agent de maintenance, sont quantités négligeables], assurant qu’elle l’a « personnellement assurée de (son) soutien ainsi que de celui de (son) administration ».

« Si l’affaire est entre les mains de la justice, j’ai demandé que toute la lumière soit faite sur cet acte révoltant. Pour toutes les menaces qui seront proférées à l’encontre des personnels, je demande que les sanctions les plus fermes soient prises afin que l’école demeure un sanctuaire inviolable », a ajouté la ministre.

Le président du Conseil départemental de Côte-d’Or François Sauvadet (UDI) a salué le bon fonctionnement de l’alarme intrusion suite à son déclenchement, « ce qui montre que l’effort entrepris depuis des années par le département pour sécuriser nos collèges permet parfois d’éviter le pire », s’est-il félicité, dans un communiqué, peu après s’être rendu sur les lieux.

« Une nouvelle épreuve pour la communauté enseignante »

« C’est une nouvelle épreuve pour la communauté enseignante.  Il est urgent d’apporter des réponses face à la montée de la violence et des attaques contre nos établissements scolaires, qui s’expriment aujourd’hui dans l’enceinte d’un collège », a-t-il ajouté.

Le corps enseignant a été traumatisé par l’assassinat du professeur d’histoire Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) en 2020 et celui du professeur de français Dominique Bernard poignardé à mort à Arras en septembre.

Un rapport sénatorial issu d’une commission d’enquête a pointé début mars la « terrible solitude » des enseignants face aux menaces et agressions dont ils sont l’objet, exhortant l’Etat à enclencher une « démarche proactive » pour les protéger.

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