Comment Macron compte-t-il se sortir de son désordre?

L’arrogant appelle à la constitution d’un «gouvernement d’union nationale», révèle Roussel

Acculé à l’impuissance, Jupiter lance un SOS. Le député PCF et ancien candidat à la présidentielle, Fabien Roussel, a indiqué mardi soir que Macron « envisage » la constitution d’un « gouvernement d’union nationale », pour tenter de trouver « les voies pour sortir de la situation politique » à l’Assemblée, où il a échoué à obtenir une majorité absolue.

Macron en est à supplier les extrêmes qu’il a vilipendés. Or, depuis son élection en 2017, le président de la République n’a cessé de jouer avec le feu. Est-il encore temps de l’éteindre ?

 « Ma responsabilité sera d’apaiser les peurs, je me battrai de toutes mes forces contre la division qui nous mine et nous abat« , annonçait Macron au soir de son élection.

Macron, de la covid à la lèpre… Il est tombé si bas que les zigs-zags ne suffisent plus à créer l’illusion de stratégie. La droite, qu’elle soit nationale ou républicaine, comme la gauche, qu’elle soit socialiste, révolutionnaire ou islamo-gauchiste, sont appelés au chevet de celui qui fustigeaient hier les extrêmes: tout ce qui n’était pas macronien était pointé, stigmatisé, diabolisé. Après le ministre de l’Action et des Comptes publics Darmanin qui qualifia les Gilets jaunes de « peste brune », lors d’une allocution à Quimper en Bretagne, Macron a dénoncé la « lèpre [nationaliste] qui monte » en Europe, propos vécu par le ministre de l’Intérieur italien Matteo Salvini comme une « insulte » à ceux qui ne pensent pas comme lui ou « un épouvantail » agité « pour faire peur ».

« Insulter des choix qui ont été faits démocratiquement, même si on n’est pas d’accord, ce n’est pas ça être européen », avait commenté Laurence Saillet, LR, estimant que Macron « ne tolère pas qu’on ne pense pas comme lui ».

La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen a réagi en demandant dans un tweet: « comment le président de la République française peut-il traiter des gouvernements de nations européennes de +lèpre+?! USA, Russie, Grande-Bretagne, Italie, groupe de Visegrad… Va-t-il nous fâcher avec le monde entier ? »

« Après les fainéants, les illettrés, ceux qui ne sont rien: +bienvenue chez les lépreux+! », a tweeté Nicolas Dupont Aignan, le président de Debout la France.

« Un certain nombre de pays ne veulent plus de cet accueil massif, il faut les écouter. C’est pas en disant +vous êtes des méchants donc on va vous imposer des quotas et puis vous n’avez qu’à dire oui et puis fermez votre bouche+; ça ne marchera pas », a-t-elle déclaré.

Macron est entré en campagne à la 11e heure, pour fracturer, distinguant les sympathisants de la Nupes issus du PS de ceux du courant écologiste ou surtout du mouvement LFI, faisant référence à la polémique suscitée par Mélenchon, le député parachuté sortant des Bouches-du-Rhône au sujet de la « police qui tue ». « Les histoires et les familles politiques ne sont pas les mêmes », a-t-il asséné. « Je ne confonds pas non plus les gens qui viennent du socialisme ou d’une écologie progressiste avec la France insoumise et les propos de Jean-Luc Mélenchon. Je ne pense pas que des gens qui viennent du socialisme ou de forces politiques et républicaines puissent tenir des propos sur la police et la justice comme ceux qu’a tenus Jean-Luc Mélenchon. »

Le 14 juin 2022, sur le tarmac de l’aéroport d’Orly, Macron en partance pour la Roumanie et Kiev, au mépris de la campagne législative, avait pourtant exhorté, « parce qu’il en va de l’intérêt supérieur de la nation », à « donner dimanche une majorité solide au pays  » qui lui permettrait d’ »assurer l’ordre à l’extérieur comme à l’intérieur de nos frontières ».

« Rien ne serait pire que d’ajouter un désordre français au désordre mondial », avait-il dramatisé, estimant qu’ « il nous faut défendre nos institutions face à tous ceux qui les contestent et les fragilisent ». En 1965, de Gaulle avait posé l’enjeu: « moi ou le chaos »…

Macron, « m’a demandé si nos étions prêts à travailler dans un gouvernement d’union nationale »

Et si une telle initiative « était la solution pour sortir le pays de la crise », a ajouté Fabien Roussel, reçu mardi soir par le chef de l’Etat à l’Elysée.

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« Il envisage ou la constitution d’un gouvernement d’union nationale, s’il y avait les partis pour y participer », ou « d’aller chercher les soutiens au cas par cas », selon les « sujets », a précisé l’ex-candidat communiste à la dernière présidentielle.

Macron demande l’avis de Roussel sur Borne

Le président, qui effectué à l’Elysée, entre mardi et mercredi, un vaste tour de table des forces politiques, « cherche les voies pour sortir de cette situation politique où les Français lui ont envoyé un message », en n’envoyant au Palais Bourbon que 245 députés de son camp, selon Fabien Roussel.

Le député a également indiqué que le chef de l’Etat a sollicité son opinion sur « le gouvernement, la Première ministre » Elisabeth Borne.

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