PACA : Muselier, LR, «n’écarte pas » une union avec la gauche pour faire front contre le RN

N’est-ce pas déjà le cas au 1er tour?

Thierry Mariani (RN),
en tête des intentions de vote,
selon le sondage Ipsos Sopra Stéria pour France 3/France Bleu
diffusé ce 9 juin

Pierre-Paul Leonelli n’exclut pas l’hypothèse d’une alliance avec la liste écologiste et d’union de la gauche contre le RN.

Le groupe de la majorité au Conseil Régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur n’y croit plus. Pierre-Paul Leonelli, son président, ne rejette pas l’idée d’une alliance, au soir du premier tour, entre la liste du sortant Renaud Muselier et celle écologiste et d’union de la Gauche de Jean-Laurent Felizia, pour tenter d’empêcher le candidat RN, Thierry Mariani, de gagner la région.

Alors qu’un nouveau sondage réalisé par Ipsos-Sopra Steria donne Thierry Mariani (RN) largement favori du premier tour (avec 43% des intentions de vote devant Renaud Muselier, crédité de 36%), Pierre-Paul Leonelli fait du genou à la liste écologiste et d’union de la gauche (si celle-ci se qualifie pour le second tour) pour mettre en échec le candidat du parti de Marine Le Pen. «Je pense que les électeurs sont conscients de l’enjeu et que nous aurons, le 20 juin prochain, la même réaction que celle que nous avons connu en 2015», a déclaré Pierre-Paul Leonelli au micro de France Bleu Azur.

LFI n’est pas représentée à ces élections en PACA.

Une union de la gauche de laquelle La France insoumise s’est sentie exclue. Le parti islamo-gauchiste de Mélenchon, député parachuté à Marseille mais absent, n’est donc pas représenté durant ces élections : « nous n’ajouterons pas au chaos qui se prépare. Conscient·es de la gravité du moment, nous décidons de ne pas ajouter une liste et une compétition de plus qui ajoute au désastre qui s’organise », a-t-il déclaré, isolé, dans un communiqué le soir-même du dernier jour pour le dépôt des listes.

Une campagne électorale où les voix sont dealées

Il y six ans, le candidat socialiste Christophe Castaner s’était retiré au profit du représentant de la droite, Christian Estrosi pour faire barrage à Marion Maréchal-Le Pen arrivée très largement en tête au soir du premier tour. «Mon rôle n’est pas de faire des appels à la gauche, a ajouté l’élu Niçois. On a une tête de liste qui s’appelle Renaud Muselier. Il y aura, le soir du premier tour, des décisions qui seront prises. Rien n’est écarté». Au précédentes régionales, les voix d’Estrosi (LR) et Castaner (PS) avaient été transmises à Muselier.

Depuis plusieurs semaines, les relations se tendent à mesure que le camp Muselier voit s’échapper la victoire sur le camp Mariani: les compromissions du juppéiste irritent clairement les électeurs. Pierre-Paul Leonelli n’hésite pas à monter au créneau pour dénoncer les «mensonges» et «approximations» de l’ancien ministre des transports (2010-2012) des transports, une compétence des Conseils régionaux, au sujet des retards de trains ou encore sur le coût du programme sécuritaire du RN… Pierre-Paul Leonelli a également vivement réagi à un tweet dans lequel le candidat du Rassemblement National déplorait «qu’en dehors des Bouches-du-Rhône, aucun lycée n’a été construit par la région au cours des six dernières années».

La Chambre Régionale des Comptes a contrôlé la gestion du Centre départemental de gestion de la fonction publique territoriale (CDG 06), de 2013 à 2019. Or, il a listé une douzaine d’observations, qui portent notamment sur « un effort de financement inéquitablement réparti en défaveur des affiliés, qui sont essentiellement des collectivités de petite taille », un temps de travail « inférieur de 17 heures à la durée annuelle légale de 1.607 heures » et quelques recrutements qui l’ont interpellé.

Et, parmi ces recrutements, celui, en avril 2014, de Pierre-Paul Léonelli, actuel adjoint au maire de Nice et conseiller régional LR.

L’élu niçois, fonctionnaire territorial, était alors directeur général des services de plusieurs collectivités azuréennes durant près de vingt-cinq ans… Dont, depuis six ans, l’Area, opérateur économique et bras armé de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, avec pour vocation, depuis sa création en 1987, la construction des lycées pour le compte de la collectivité régionale. 

«Une fois de plus, Thierry Mariani ment, a riposté l’élu niçois. Quatre lycées ont été réalisés : Nelson Mandela et Simone Veil à Marseille, Monte Cristo à Allauch, celui de Châteaurenard, sans oublier la Cité scolaire internationale». Une pose de première pierre n’est pas une création, réplique son rival…

Une requête pour faire radier Mariani des listes

La pression est encore montée quand des membres de LR ont déposé une requête à Avignon pour faire radier des listes électorales Thierry Mariani, estimant que l’ancien député du Vaucluse (2012-2017) n’a pas de «domicile réel dans la ville».

«J’ai une attestation des impôts et je suis inscrit aux rôles de contributions. Je rappelle que l’année dernière, j’ai été candidat aux élections municipales d’Avignon, si je ne remplissais pas les critères, je n’aurais pas pu me présenter. Je suis parfaitement en règle, je ne vois pas pourquoi je serais inquiet», a réagi Thierry Mariani.

«M. Muselier veut jeter le doute sur tout, c’est une manœuvre de diversion et il sait très bien que ça se finira par un flop», a ajouté le candidat né à Orange (Vaucluse) et maire de Valréas (Vaucluse) pendant 16 ans.

C’est la réponse du berger à la bergère. Des tweets du chef de file du Rassemblement national ont affirmé, sur la base d’un constat d’huissier, que Renaud Muselier a embauché « en cinq ans à la tête de la région plus de personnes à son cabinet que pour la sécurité des transports ».

Laissez un commentaire (il sera "modéré)

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.